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Études de Cas Ministériels
Environnement Canada

 

  1. Introduction

  1. Contexte

    2.1 Aperçu du Ministère

    2.2 Structure de la gestion

    2.3 Historique

  1. Approche de l'intégration de la gestion, de la responsabilisation et des résultats

    3.1 Planification

    3.2 Responsabilisation

    3.3 Pourquoi les résultats sont critiques

    3.4 Surveillance et prise de décisions

    3.5 Le rôle de la culture, des valeurs et du leadership

    3.6 Évaluation des avantages obtenus selon les gestionnaires

  1. Leçons apprises


1. Introduction

Des résultats pour les Canadiens et Canadiennes est le cadre de gestion qui détermine l'engagement du gouvernement du Canada à : ancrer un volet qui cible les citoyens dans ses programmes et services, appliquer des valeurs logiques dans la fonction publique, obtenir des résultats et dépenser raisonnablement en insistant sur la discipline, la diligence raisonnable et l'optimisation des ressources acquises avec les deniers publics. La Modernisation de la fonction de contrôleur est une composante essentielle de cette structure. Elle porte sur la gestion logique des ressources et la prise de décisions efficaces dans les organisations, entre celles-ci et avec les partenaires.

Réunir les éléments Des résultats pour les Canadiens et Canadiennes et de la Modernisation de la fonction de contrôleur demande l'intégration de la gestion et de la responsabilisation dans les organisations et avec les organisations partenaires. Environnement Canada (EC), Agriculture et Agroalimentaire Canada, le Bureau de la sécurité du transport et la Gendarmerie royale du Canada en sont à différentes étapes de l'élaboration, mais ils ont convenu de participer à une étude pour documenter leurs expériences. Ils préciseront l'utilisation de l'information sur le rendement pour la planification et la prise de décisions, comment la responsabilisation est appliquée pour obtenir des résultats et comment sont concrétisées la responsabilisation et la gestion horizontale dans les ministères et agences, et avec les organisations partenaires.

Ce rapport est une étude de cas d'EC formulée après les rencontres avec dix-neuf cadres supérieurs du Ministère et un examen de sa documentation approfondie.

2. Contexte

2.1 Aperçu du Ministère

Voici le mandat d'EC (établi dans la Loi sur le ministère de l'Environnement du Canada) :

  • conserver et améliorer la qualité de l'environnement naturel, notamment celle de l'eau, de l'air et du sol,
  • préserver les ressources renouvelables du Canada (y compris l'eau, les oiseaux migrateurs, ainsi que la flore et la faune sauvages en général),
  • fournir des services météorologiques,
  • assurer le respect des règles de la Commission mixte internationale,
  • coordonner les plans et les programmes fédéraux relatifs à l'environnement.

La vision et la mission d'EC révèlent que le Ministère veut constater des répercussions environnementales après les interventions des Canadiens.

  • La vision d'EC : « Nous voulons un Canada où les gens prennent des décisions responsables au sujet de l'environnement et où l'environnement est ainsi soutenu au profit des générations d'aujourd'hui et de demain. »
  • La mission d'EC : « Faire du développement durable une réalité au Canada en aidant les Canadiens à vivre et à prospérer dans un environnement qu'il faut protéger, respecter et sauvegarder. »

Le mandat d'EC signifie qu'il faut influencer les pratiques et comportements de tous les Canadiens dans un environnement qui ne connaît pas de frontières et où d'importants aspects de divers secteurs de compétence sont souvent partagés. EC doit donc se fier énormément à d'autres intervenants pour atteindre ses buts environnementaux. Voilà une réalité sous-jacente à toutes ses approches, en particulier l'adoption de la gestion axée sur les résultats comme moyen fondamental d'accomplir ses activités. La présente étude révélera en fait que la gestion axée sur les résultats est devenue une méthode indispensable pour le Ministère parce que son mandat exige l'interaction, l'entente et un front commun avec un grand nombre d'intervenants différents qu'il ne contrôle pas, chacun ayant son programme et ses intérêts propres. Ces intervenants comprennent des agences et ministères fédéraux, d'autres administrations publiques à tous les échelons, tant au Canada que sur la scène internationale, des groupes et administrations autochtones, des universités et instituts de recherche, des organisations non gouvernementales et groupes d'intérêt locaux et nationaux, des entreprises et le milieu industriel, ainsi que des citoyens*. Il n'y a pas de ministère fédéral plus horizontal qu'EC dans ses défis, ses approches élaborées et sa structure interne.

Le Ministère a été créé en 1971 lorsque plusieurs services (maintenant intitulés le Service météorologique du Canada, les Services de protection de l'environnement, Le Service des pêches, Le Service des terres, des forêts et de la faune et Le Service de la gestion des eaux) ont été regroupés pour appliquer un mandat élargi. Ces services ont de longs antécédents et sont fiers de leur tradition (130 ans dans le cas du Service météorologique) et tous ont une identité bien ancrée. (Parcs Canada faisait parti d'EC pendant les années 1980 et s'est détaché d'EC en 1993.) Le Ministère comptent maintenant 5 641 ETP (exercice 2003-2004) dont environ 47,5 % en région. Ses dépenses brutes (exercice 2003-2004) dépassent légèrement le milliard de dollars. EC est un ministère à caractère scientifique et les postes de scientifique et de soutien scientifique direct englobent environ 52 % de ses ETP.

* Les priorités stratégiques d'EC (énoncées dans son Cadre de gestion de 1999), lesquelles s'appliquent à tous ses secteurs d'activité, renforcent ce point. Elles soutiennent le leadership déterminant du Ministère en promotion du développement durable, autant au gouvernement fédéral que dans la société dans l'ensemble :

  • Apporter le leadership à l'échelon national et international pour les questions pertinentes à l'environnement durable.
  • Intervenir au nom de tous les Canadiens pour considérer les enjeux de l'environnement qui suscitent une préoccupation nationale, et pour administrer et appliquer les lois et règlements environnementaux fédéraux.
  • Faire la prestation de services aux Canadiens pour leur permettre de s'adapter à leur environnement de façon à sauvegarder leur santé et leur sécurité et à optimiser l'efficience économique.
  • Veiller à l'acquisition dans toute la société d'une capacité de prendre des décisions qui mènent à la durabilité de l'environnement et collaborer avec ceux qui ont des objectifs semblables.

2.2 Structure de la gestion

EC a intégré sa présence régionale partout au pays comme plusieurs autres ministères fédéraux et ses cinq directeurs généraux régionaux (DGR) font rapport au sous-ministre. Ils ont le mandat de créer une présence ministérielle entière dans chaque région. Avant l'intégration des régions en 1993-1994, les divers services d'EC avaient des présences et des identités régionales distinctes. Les composantes régionales de ces services font maintenant directement rapport à chaque DGR et le sous-ministre attribue des ressources au DGR. Chaque DGR est donc chargé d'un programme régional intégré qui permet de relever les défis et de répondre aux besoins de la région en particulier. Les trois services sont toujours chargés simultanément de la prestation de programmes nationaux dans les secteurs de la météorologie, de la conservation et de la protection de l'environnement.

EC a adopté une structure matricielle officielle pour gérer cette exigence à deux volets. La structure hiérarchique d'EC comprend les cinq régions et cinq fonctions ou services nationaux établis à l'administration centrale, chacun de ces derniers ayant à sa tête un SMA. Le Parlement attribue les ressources par secteur d'activité et elles sont réparties par organisation au Ministère. L'autorisation de dépenser revient en définitive aux organisations. Les trois services nationaux et les deux fonctions ministérielles apportent simultanément une orientation fonctionnelle aux organisations de la structure hiérarchique pour garantir que la stratégie nationale est appliquée et que les objectifs des programmes sont atteints régulièrement. Les quatre secteurs d'activité du Ministère sont considérablement bien alignés sur les responsabilités de ces SMA fonctionnels.

Quatre « tables de concertation », une pour chaque secteur d'activité, donnent un moyen officiel aux organisations de la structure hiérarchique et aux autorités fonctionnelles de se rencontrer, d'établir les priorités, de déterminer le plan du secteur d'activité, d'évaluer le progrès organisationnel et de prendre des décisions. Un SMA est président de chaque table et il a la responsabilité fonctionnelle générale du secteur d'activité. Les organisations de la structure hiérarchique doivent rendre compte de la gestion des ressources et obtenir des résultats précis, mais l'enveloppe générale des dépenses est confiée à chaque table pour son secteur d'activité respectif. Le concept est illustré dans le tableau ci-dessous qui affiche les membres et le président de chaque table.

Lien entre les secteurs d'activité et la structure organisationnelle

 

SCE

SPE

SMC

P et C

RHIS

Atlant.

PQ

Ont.

RPN

RPY

Env. sain

 

Prés.

               

Nature

Prés.

                 

PME

   

Prés.

             

GAP

     

Prés.

Prés.

         
* Le gris pâle indique les membres à la table.

La structure officielle de la table est répartie aussi en sous-tables à l'échelon du directeur régional et du directeur général. Elles observent les tables des secteurs d'activité et les intervenants se réunissent souvent pour régler des questions d'application et trouver des solutions. Le comité de gestion du Ministère, intitulé Conseil de gestion de l'environnement (CGE) surveille, notamment, le rendement organisationnel général.

Une approche axée sur les résultats est fondamentale à cette structure de gestion parce que chaque table de secteur d'activité cible deux ou trois résultats clés qui déterminent ses priorités et qui servent à évaluer le progrès organisationnel. Voici les quatre secteurs d'activité et leurs résultats clés :

  • Environnement sain (406,5 M$), résultats clés :
    • Réduction des effets néfastes de l'activité humaine sur l'atmosphère et la qualité de l'air.
    • Prévention ou réduction des menaces à la santé environnementale et humaine posées par les substances toxiques et d'autres substances préoccupantes.
  • Nature (201,4 M$), résultats clés :
    • Conservation de la diversité biologique.
    • Compréhension et réduction des incidences de l'activité humaine sur la santé des écosystèmes.
    • Conservation et restauration des écosystèmes prioritaires.
  • Prévisions météorologiques et environnementales (PME) (317,1 M$), résultats clés :
    • Réduction des répercussions des phénomènes météorologiques violents et des dangers connexes sur la santé, la sécurité et l'économie.
    • Adaptation aux changements quotidiens et à long terme des conditions atmosphériques, hydrologiques et de l'état des glaces.
  • Gestion, administration et politiques (GAP) (120,8 M$), résultats clés :
    • Priorités et plans stratégiques intégrés.
    • Organisation bien rôdée appuyée par des services efficaces et innovateurs.

* Voici les cinq fonctions et services nationaux installés à l'administration centrale : Service de la conservation de l'environnement, Service de la protection de l'environnement, Service météorologique du Canada, Politiques et communications, et Ressources humaines et innovation des services.

2.3 Historique

EC a acquis une expérience considérable en gestion axée sur les résultats et en gestion matricielle pendant l'application des premières initiatives axées sur les résultats au cours de la décennie 1980 et lorsque le ministère est passé à la structure de gestion matricielle axée sur les résultats au début de la décennie 1990. Cette expérience approfondie est unique pour les autres ministères qui participent à ces études de cas et peut-être même unique au gouvernement. Le Ministère a maintenu son engagement à appliquer la gestion axée sur les résultats et son intérêt constant pour l'intégration du rendement, de la responsabilisation et des résultats, malgré les changements de gouvernement, les différents ministres et sous-ministres, les changements de cibles stratégiques et les mesures intergouvernementales comme l'examen des programmes. Un bref aperçu de l'historique de la gestion d'EC révèle en fait que, pendant plus de vingt ans, les gestionnaires ont mis à l'essai des approches et ont tiré avantage de celles qui ont fonctionné.

Nous avons déjà mentionné que le Ministère a été créé en 1971 et englobait au départ un groupe de services distincts liés à l'environnement et ayant chacun une identité individuelle marquée et une présence régionale distincte. Au cours de la décennie 1980, EC a commencé à considérer les enjeux du point de vue des écosystèmes parce que les enjeux environnementaux outrepassent les frontières et les secteurs de compétence, et les répercussions de certaines toxines (le mercure, par exemple) ne sont pas restreintes à l'eau, notamment, mais elles ont aussi des incidences dans l'air, en particulier dans ce cas. Le Ministère devait donc acquérir la capacité de gestion des enjeux et d'intervention selon les secteurs, au lieu des services. Les pluies acides étaient un enjeu stratégique majeur et les solutions exigeaient une approche intégrée à EC même, ainsi que des ententes avec un certain nombre d'intervenants externes. Le Ministère a constaté qu'il ne pouvait contrôler chaque activité nécessaire pour formuler des solutions et il a dû définir ce qu'il pouvait contrôler (et ce sur quoi il devrait donc rendre compte). EC a commencé à élaborer l'approche axée sur les résultats qui est maintenant une pratique standard :

  • Conclure par consensus une entente sur les résultats voulus avec les intervenants pertinents.
  • Convenir (de nouveau, par consensus) des activités nécessaires pour obtenir ces résultats.
  • Convenir par consensus de mesures à appliquer pour déterminer les progrès réalisés, afin d'obtenir les résultats.
  • Convenir des rôles, responsabilités et échéanciers avec chaque participant ou partenaire chargé de son volet de l'entente.

Au cours de la décennie 1980 de plus, dans certaines sections du Ministère (l'Institut national de recherche sur les eaux, par exemple), les gestionnaires des sciences ont commencé à déplacer l'accent de la science environnementale qui était l'acquisition du savoir, simplement pour l'avoir acquis, et ils ont plutôt ciblé les besoins d'information de l'utilisateur. Cette intervention a été très importante. Dans le modèle scientifique traditionnel, chaque scientifique faisait de la recherche, selon une orientation personnelle surtout, et diffusait les résultats dans une publication examinée par les pairs. La publication était le produit définitif. L'utilisation ou l'utilisateur du savoir ainsi acquis suscitait peu d'intérêt. Selon le modèle élaboré à l'Institut national de recherche sur les eaux et ailleurs à EC, la principale question est devenue : de quel savoir les décideurs ont-ils besoin? Voilà qui a suscité l'intégration de la science et de la stratégie, et avec le temps, la situation a changé énormément la gestion de la science au Ministère. L'accent est plutôt mis sur la science axée sur les projets et l'examen biennal ou triennal, selon la priorité continue de ce savoir pour l'utilisateur. Les projets sont renouvelés ou terminés et de nouveaux projets sont entrepris, selon l'évolution des besoins de l'utilisateur, et les tables des secteurs d'activité ont une intervention critique dans l'établissement des priorités. La diffusion et l'examen des résultats par les pairs est toujours un volet indispensable de la science d'EC, mais une évaluation scientifique des enjeux sélectionnés est aussi rédigée à l'intention des décideurs. Cette évaluation permet de mettre les constatations scientifiques dans un contexte stratégique.

Au début de la décennie 1990, le Ministère a continué d'élaborer a) une approche axée sur les résultats applicable à la stratégie et à la mise en oeuvre et b) une structure de gestion en mesure d'intégrer les activités entre les limites organisationnelles (« silos »). Le Plan vert axé sur les résultats, une énorme initiative stratégique extrêmement horizontale (1990), s'est révélé particulièrement novateur. Pendant la restructuration gouvernementale en 1993 (Parcs Canada est alors devenu une agence du nouveau ministère du Patrimoine canadien), EC a décidé d'intégrer ses services distincts en région et d'adopter une structure officielle de gestion matricielle. L'année suivante, les réductions de l'Examen des programmes (1994) ont eu d'importantes répercussions sur le Ministère, en générale. L'approche axée sur les résultats et la matrice d'EC ont cependant été maintenues. La matrice a été activée en 1995, elle comprenait trois secteurs d'activité et 11 composantes de secteur d'activité, chacun ayant une table de concertation.

La matrice d'EC a été soutenue et simplifiée en 1998. Les frais de gestion des 11 tables étaient trop élevés, compte tenu du temps que les cadres passaient en réunion et, après une réflexion et un engagement considérables à l'échelon de la haute direction, la structure actuelle de la matrice a été élaborée : quatre secteurs d'activité et quatre tables, un SMA fonctionnel chargé du secteur d'activité est président de la table, chaque table réunit tous les DGR et SMA, et les résultats clés de chaque secteur d'activité a définis selon les précisions ci-dessus. Les secteurs d'activité sont délibérément élaborés pour correspondre de près aux rôles des organisations des SMA, afin de garantir leur engagement constant envers la structure de la table. Simultanément, les membres régionaux de toutes les tables et sous-tables des secteurs d'activité garantissent une solide intervention régionale dans toutes les décisions importantes du Ministère.

Le Ministère a publié en 1999 un « Cadre de gestion » décrivant son mandat, sa mission, sa vision, son approche axée sur les résultats, la structure de ses secteurs d'activité et on y a ajouté une « charte des responsabilités » d'une page. Cette charte définit les responsabilités des personnes (et non des groupes), c'est-à-dire les SMA et les DGR dans ce cas, et elle décrit les rôles du CGE, les tables des secteurs d'activité et les fonctions ministérielles. Ce document d'orientation est toujours valable, même s'il a été précisé récemment, en particulier pour éclaircir le genre d'orientation fonctionnelle.

Depuis la simplification de la matrice en 1998, il y a eu d'autres précisions et approfondissements, notamment :

  • L'élaboration d'un plan directeur, un système d'information de gestion qui donnera, en premier lieu, aux gestionnaires les coûts des 300 à 400 activités qui débouchent sur les résultats et les sous-résultats des secteurs d'activité. Ce volet en est actuellement aux approbations définitives et sera bientôt pleinement activé. Au deuxième volet du plan directeur, l'information sur la gestion et d'autres renseignements sur les ressources humaines seront ajoutés à l'information sur les coûts, de nouveau selon les activités récapitulées en résultats clés et sous-résultats des secteurs d'activité.
  • L'élaboration plus poussée des résultats des secteurs d'activité par l'intermédiaire de la mise au point des cadres de gestion et responsabilisation axés sur les résultats (CGRR), maintenant en cours ou achevés pour toutes les tables.
  • La définition plus approfondie déjà mentionnée des responsabilités, compte tenu de l'expérience acquise depuis 1999.

Fait particulièrement intéressant, le CGE s'est intéressé directement à trois importants dossiers horizontaux et en a surveillé l'évolution depuis deux ans : Kyoto (ou le changement climatique), l'air et l'eau. Ces importants dossiers touchent tous les secteurs d'activité et posent donc un défi de gestion à la structure du Ministère. Le CGE a créé dans chaque cas un comité directeur pour chaque dossier, un SMA oriente le comité et ses progrès sont étroitement surveillés. Les structures et réseaux des tables ont simultanément été utilisés pour la gestion de ces dossiers spéciaux, les ressources et les activités des tables les ont soutenus, les membres du personnel clé affectés aux dossiers ont la même importance aux tables et le pouvoir de prise de décisions à la table a été maintenu. Voilà qui démontre comment les gestionnaires ministériels utilisent et modifient la structure actuelle pour relever de nouveaux défis, et c'est toujours un problème dans toute organisation. La structure matricielle sert au programme d'EC en cours, mais une nouvelle initiative importante peut demander une orientation et un engagement directs du sous-ministre et du CGE. Un comité provisoire est donc formé pour mener l'affaire, mais les tables restent la structure élémentaire de gestion des ressources et elles sont toujours chargées en définitive d'obtenir les résultats voulus. Des crédits supplémentaires sont prévus dans le cas de Kyoto et la création d'un nouveau secteur d'activité a été considérée, mais rejetée, même s'il n'est toujours pas évident de déterminer comment cet important dossier ouvert sera considéré dans la structure actuelle.

Du point de vue de la gestion, le SMA et RHIS orientent une initiative ministérielle intitulée « le Savoir au service des Canadiennes et Canadiens » (LSSC). LSSC est une nouvelle initiative axée sur les résultats visant à mettre le savoir du Ministère entièrement à la disposition des Canadiens pour qu'ils prennent des décisions informées sur l'environnement. Il est convenu que le savoir est le résultat clé d'EC qui permettra d'obtenir des résultats environnementaux. EC doit donc faire en sorte que le savoir acquis soit le savoir exact, mis à la disposition des personnes appropriées, et de la bonne manière. Atteindre ce but en gestion exige une relation de service renouvelée au Ministère, laquelle commence par l'identification des utilisateurs du savoir à l'interne et à l'externe. Il faut ensuite déterminer ce dont ils ont besoin pour prendre des décisions importantes sur l'environnement, de ce que peut offrir EC, et quand et comment EC peut offrir ce savoir. Voilà qui constitue une profonde remise en question de ce que le Ministère peut livrer aux Canadiens et comment il peut y arriver (même si elle est approfondie à partir des étapes qu'EC a déjà franchies pour intégrer la science et le savoir dont ont besoin les décideurs). La charte du LSSC est un engagement officiel des membres du CGE déterminés à atteindre les buts du LSSC et elle est aussi une initiative de gestion conforme aux principes énoncés. Ces engagements publics des gestionnaires d'EC sont devenus d'importants éléments de la culture du Ministère. Tout comme les trois dossiers stratégiques décrits ci-dessus, cette initiative est pertinente à toutes les tables et elle tirera avantage de leur structure et de leurs réseaux.

3. Approche de l'intégration de la gestion, de la responsabilisation et des résultats

3.1 Planification

EC considère la planification très sérieusement et a donc élaboré une approche a) conforme au rôle des tables des secteurs d'activité dans sa structure matricielle, b) qui incite à la planification en une seule étape et c) qui intègre des plans aux ententes de gestion du rendement (EGR) distinctes, renforçant ainsi la responsabilisation. Le plan annuel des secteurs d'activité (ainsi que le processus connexe de planification des secteurs d'activité) est au coeur de la planification et de la surveillance à EC. Voici comment est structuré le système de planification et de surveillance :

  • Les plans des secteurs d'activité sont élaborés et approuvés à la table de chaque secteur d'activité. Il s'agit de plans triennaux révisés chaque année pour refléter les priorités changeantes des secteurs d'activité et du Ministère. Ils révèlent comment un secteur d'activité obtiendra ses résultats clés et ses sous-résultats, et précisent l'utilisation des ressources. L'application de ces plans fait l'objet d'une surveillance à la table.
  • Les plans organisationnels. Ces plans des secteurs d'activité orientent les plans opérationnels qu'élaborent les organisations de la structure hiérarchique du Ministère. Ces plans organisationnels révèlent comment l'organisation atteindra les résultats et sous-résultats convenus pour les secteurs d'activité. Ces mêmes plans révèlent comment l'organisation accomplira les priorités et atteindra les objectifs ministériels. Ces mêmes activités peuvent servir à obtenir un résultat ou plus des secteurs d'activité, tout en soutenant les objectifs ministériels.
  • Le plan ministériel. Les plans des secteurs d'activité servent aussi à élaborer le plan ministériel d'EC qui comprend les priorités des plans des secteurs d'activité. Le CGE surveille le progrès du plan ministériel selon des points de comparaison déterminés.
  • L'entente de gestion du rendement (EGR). Les EGR des gestionnaires sont aussi largement tirées du plan des secteurs d'activité et passent par la voie hiérarchique organisationnelle. Il y a deux ans, les SMA ont consciemment aligné les engagements des EGR sur les plans des secteurs d'activité pour mieux définir et renforcer la responsabilisation.
  • Le Rapport sur les plans et priorités et le Rapport sur le rendement ministériel d'EC, deux rapports annuels, tirent des renseignements des discussions du CGE sur les priorités et des données des plans des secteurs d'activité.

L'application de la structure élémentaire révèle une nuance en pratique. Tous les plans des secteurs d'activité sont axés sur les résultats, par exemple, ils identifient les activités pour obtenir les résultats et les sous-résultats et ils déterminent les ressources, mais leurs présentations et approches sont différentes. Le Ministère n'a pas encore atteint son but de planification en une seule étape, mais les pratiques et éléments essentiels sont en place.

3.2 Responsabilisation

Le Ministère a élaboré en 1999 une charte officielle des responsabilités mentionnée auparavant et elle a été mise à jour en 2002. Elle définit ainsi la responsabilisation : obligation de répondre de l'exécution des responsabilités. (La responsabilité est l'obligation d'exercer certaines fonctions.) Si nous voulons tenir quelqu'un responsable, il doit avoir le pouvoir, les ressources et la responsabilité d'une tâche, d'un résultat ou d'un produit en définitive. Cette définition est conforme à une importante réalité de la gestion de l'organisation gouvernementale : la responsabilité revient généralement aux personnes, et non aux comités, conseils ou groupes, même si ces groupes sont un volet indispensable de la prise de décisions au gouvernement.

La charte définit la responsabilité du sous-ministre, des SMA et des DGR, et elle précise les liens de la responsabilisation. Elle ajoute donc que le sous-ministre doit rendre compte à trois personnes : le ministre, le greffier et le gouverneur en conseil. Elle ajoute que les SMA et les DGR doivent rendre compte au sous-ministre sur a) les résultats à obtenir en particulier et les engagements formulés dans les plans des secteurs d'activité (leur responsabilité horizontale) et b) sur le rendement de leurs organisations (leur responsabilité verticale). La charte confirme donc une voie hiérarchique à partir du sous-ministre jusqu'aux SMA et aux DGR (et, implicitement, de ceux-ci à d'autres gestionnaires). Ces liens de la responsabilisation sont gérés par l'intermédiaire des EGR dans un sens officiel et de réunions officielles et libres sur des enjeux en particulier pendant l'année. L'aspect horizontal de leur responsabilisation est réalisé par l'intermédiaire de l'exécution de leurs responsabilités hiérarchiques avec succès.

La charte décrit aussi les responsabilités et fonctions du CGE, des secteurs d'activité et des organisations de la structure hiérarchique, tout en précisant clairement que, même si ces groupes prennent des décisions ensemble et partagent une certaine responsabilité collective, la responsabilité réelle revient à chaque gestionnaire. Elle ne suggère pas que les SMA et les DGR pourraient avoir à rendre compte l'un à l'autre. En pratique cependant, il y a une certaine responsabilité mutuelle efficace entre les pairs qui fait vraiment partie de la dynamique des tables. Le plan du secteur d'activité fait l'objet d'une discussion et d'une entente à la table, chaque membre de la table signe l'entente pour confirmer son engagement envers les résultats dans l'ensemble et les initiatives particulières par l'intermédiaire desquelles son organisation fera sa part pour obtenir ces résultats. Cet engagement est ensuite traduit en contrats de rendement avec les gestionnaires hiérarchiques de chaque organisation. Ajoutons à la responsabilité qui imprègne la hiérarchie qu'aucun membre à la table ne veut décevoir ses pairs à cause d'un rendement insuffisant et tous ont l'impression d'être chargés personnellement d'obtenir les résultats dans l'ensemble. Ce phénomène est précisé à la rubrique « culture » ci-dessous.

3.3 Pourquoi les résultats sont critiques

Les tables des secteurs d'activité ciblent les résultats clés définis et élaborés en 1998 et ils n'ont pas changé depuis. Ils doivent durer. Les résultats environnementaux, par définition, sont extrêmement longs à obtenir et, en fait, l'un des problèmes de la gestion des programmes environnementaux est la période écoulée avant de pouvoir faire rapport sur des changements mesurables après l'application de mesures correctives. Les tables précisent davantage les sous-résultats et les priorités, et ce niveau de définition des résultats est plus ouvert au changement, compte tenu des nouveaux renseignements.

Les définitions des résultats apportent une discipline aux discussions aux tables, en particulier dans les cas où un modèle logique strict est appliqué (p. ex., l'air pur), lequel oblige à nouer des liens évidents entre toutes les activités proposées et le résultat et à les aligner l'une sur l'autre.

EC est un milieu de gestion extrêmement horizontal et réparti en régions, et la définition des résultats clés et des sous-résultats permet donc une souplesse vraiment nécessaire. Les gestionnaires conviennent à la table de ce qu'il faut réaliser, mais ils ont une certaine souplesse pour déterminer exactement comment y arriver dans diverses régions, circonstances et occasions, et avec différents partenaires. Cette souplesse appliquée à la réalisation des résultats modifie aussi le risque : les petites initiatives locales qui fonctionnent bien peuvent servir à d'autres régions et applications, mais si elles ne fonctionnent pas, des leçons précieuses sont quand même apprises sans frais démesurés. Ce genre de réflexion imprègne la culture d'EC.

La capacité de faire rapport régulièrement sur le rendement est essentielle à cette approche et EC continue de faire des efforts pour que l'information de gestion soit cohérente et compréhensible, et pour obtenir des indicateurs de résultats sur l'état de l'environnement et le rendement de l'organisation. Auparavant, par exemple, différentes applications de codes financiers ont incité les régions à attribuer des activités à différents secteurs d'activité, et il était donc difficile de comprendre la comparabilité des ressources régionales attribuées à des fonctions identiques. La première étape du plan directeur devrait résoudre en majeure partie ce problème. (Étant donné que le problème se pose dans d'autres ministères parce qu'ils nouent des liens entre les ressources et les résultats, le projet, s'il réussit, sera une évolution importante pour le gouvernement dans l'ensemble.)

Cibler les résultats est aussi avantageux pour les relations d'EC avec d'autres ministères, administrations publiques et partenaires. En concluant une entente sur les résultats voulus, les diverses organisations à la table peuvent convenir d'entreprendre des activités appropriées à leurs ressources, rôles et mandats particuliers, et faire rapport à la table sur l'état d'avancement de chacune. De nouveau, les indicateurs de rendement pour surveiller le progrès sont essentiels et leur élaboration pose nombre de défis : de nombreuses parties ont des données, elles sont souvent trop particulières pour être utiles, l'utilisateur qui n'est pas expert doit comprendre, notamment, un index sur la biodiversité (actuellement en dernière étape d'élaboration) et la mauvaise utilisation de l'information est une préoccupation légitime des scientifiques. En collaboration étroite avec les provinces et d'autres intervenants, le Ministère a fait des progrès importants dans l'élaboration de mesures des résultats environnementaux, notamment, le Rapport sur les signaux environnementaux.

3.4 Surveillance et prise de décisions

Il est devenu évident, après les rencontres, que la surveillance du rendement est plus facile et systématique dans les organisations de la structure hiérarchique qu'aux tables des secteurs d'activité. C'est naturel parce que la voie hiérarchique suit la structure hiérarchique, et les EGR, ainsi que les rapports réguliers officiels et autres sur les questions d'importance donnent une assise pour l'évaluation de la gestion normale du rendement. Étant donné que les EGR sont alignées sur les plans des secteurs d'activité, les engagements des gestionnaires à la table des secteurs d'activité font donc l'objet d'une surveillance régulière.

De diverses façons et à divers degrés, les tables des secteurs d'activité examinent aussi l'état d'avancement, évaluent les priorités et attribuent ou réattribuent les ressources. Les rencontres ont suscité différentes perceptions de la capacité des tables de considérer les discussions parfois difficiles qui doivent se dérouler pour évaluer le rendement et prendre des décisions en conséquence. La majorité des gestionnaires ont souligné la culture de transparence du Ministère, la disposition à remettre les choses en question et sa vue d'ensemble (et non en vase clos). Plusieurs ont donné l'exemple récent d'un exercice réussi que toutes les tables ont entrepris pour identifier les dernières priorités de leur secteur d'activité aux fins d'une réaffectation éventuelle des ressources. Plusieurs ont aussi mentionné les difficultés du secteur d'activité des PME depuis deux ans parce que d'importantes décisions s'imposaient pour qu'il vive selon ses moyens. Les intervenants ont convenu en général qu'il est difficile de réaffecter des ressources d'un secteur d'activité à l'autre.

Le CGE surveille l'état d'avancement des activités clés des plans des secteurs d'activité. Elles sont repérées souvent à l'échelon du personnel et, une ou deux fois par année, le CGE reçoit un rapport d'inventaire sur leur réalisation. À cette étape cependant, le CGE ne s'engage pas dans un dialogue officiel sur les résultats et les modifications éventuelles à apporter aux stratégies.

La première étape du plan directeur sera bientôt en application. Elle aidera et encouragera beaucoup le CGE, les tables et les gestionnaires à surveiller l'application des plans parce qu'ils pourront nouer des liens entre les coûts et les résultats et les sous-résultats.

Dans le cas du secteur d'activité des PME, le SMA responsable prévoit des réunions semestrielles d'examen axées sur les EGR avec les régions. Voilà qui semble être l'approche la plus approfondie appliquée à la surveillance actuellement à l'échelon des secteurs d'activité, et deux ou trois personnes rencontrées considèrent qu'il s'agit d'une « bonne pratique » qu'il faudrait appliquer de nouveau.

3.5 Le rôle de la culture, des valeurs et du leadership

La culture d'une organisation est essentielle à son rendement. La culture (et les valeurs qui la soutiennent) détermine le comportement des gens et leur interaction entre eux et avec ceux de l'extérieur, leur motivation à atteindre les buts organisationnels (et non individuels), leur réaction aux directives, leur méthode de règlement des différends et leur capacité de s'ajuster au changement. C'est la culture de l'organisation qui noue les liens particulièrement humains entre les gens et qui les aide à travailler efficacement en collectivité. Les initiatives de changement échouent souvent parce qu'elles sont incohérentes (ou perçues ainsi) du point de vue de la culture et des valeurs organisationnelles.

EC s'évertue à ancrer une culture axée sur les résultats depuis près de deux décennies, c'est-à-dire une culture qui permet aux gestionnaires et au personnel de considérer régulièrement les résultats pendant qu'ils s'intéressent aux activités et aux tâches, et qu'ils évaluent le rendement organisationnel. Voilà qui correspond à la réalité de la gestion au Ministère : EC doit atteindre ses objectifs stratégiques en changeant les caractéristiques de prise de décisions des autres, et à l'aide de l'information, des incitations et des partenariats. Cela signifie que les répercussions sur les décideurs des activités qu'entreprennent les gestionnaires et le personnel sont d'une importance critique, que ces activités soient la recherche, l'application des règlements, l'établissement de partenariats dans des projets ou l'échange de l'information.

Les gens rencontrés ont souligné un certain aspect de cette dynamique en réponse aux questions sur la culture. Un intervenant a considéré que la culture d'EC est un apprentissage et un changement constants et que le personnel s'améliore sans cesse aux volets planification, mesures, articulation des résultats et produits en définitive. (Le même gestionnaire a commenté qu'il faut encore travailler au rapport sur le rendement.) Une autre intervenante s'est reportée à une culture de processus de consensualisation qui a encore des « silos d'expertise ». Il faut du temps, a-t-elle remarqué, les gens sortent des silos seulement lorsque vous pouvez les aider à voir et comprendre leur intervention dans la définition des résultats plus importants. D'autres encore ont ajouté que la culture d'EC n'est pas hiérarchique, que la valeur de la remise en question y est soutenue et qu'il est possible d'y tenir ces discussions difficiles pour changer les priorités et déplacer les ressources. EC n'a pas encore atteint le but, mais il est en bonne voie. Les tables et sous-tables travaillent comme un réseau élargi et soutiennent la consensualisation, elles ne travailleraient pas sans défi et confiance. Une autre personne interrogée a retenu les collectivités de la pratique du Ministère et décrit comment les gens découvrent le pouvoir de l'information et de la formulation de solutions. Elle a mis en évidence un « nouveau » mode de fonctionnement dans lequel l'échange du savoir équivaut au pouvoir, comparativement à « l'ancien » modèle dans lequel le savoir non communiqué équivalait au pouvoir. Selon un autre gestionnaire, il faut du temps pour « soutirer » des liaisons et des impressions du personnel parce qu'il est pas conscient d'être assis sur une mine d'or. Le défi, selon un autre intervenant, est que les gens doivent constater eux-mêmes qu'ils font partie de l'ensemble. D'autres encore ont insisté sur « l'élément humain », c'est-à-dire que la structure en soi est efficace seulement si les gens sont motivés à la faire fonctionner.

Ce genre de culture axée sur les résultats soutient la responsabilité partagée des tables et d'autres réseaux horizontaux, notamment, les groupes de la pratique. L'obligation de rendre compte est individuelle, mais la culture incite les gestionnaires et le personnel à réfléchir et à intervenir ensemble, à aligner les activités de leurs responsabilités individuelles sur les résultats plus importants qu'ils peuvent obtenir seulement en collaboration active avec les autres.

Les rencontres ont donc révélé clairement que la remise en question non hiérarchique, l'expression de la vérité, la transparence et la consensualisation sont au coeur de la culture d'EC. Le Ministère a adopté la consensualisation comme moyen fondamental de donner suite à tout enjeu ou décision et les processus à cette fin sont bien compris, ils semblent même être absorbés. Nous l'avons déjà mentionné, cette approche de la consensualisation est axée sur les résultats. Le processus est le consensus, la détermination d'obtenir des résultats donne le cadre et le tout fonctionne à l'aide des valeurs de la remise en question, de la transparence et de la souplesse.

Comment une telle culture a-t-elle été élaborée à EC? Les rencontres ont révélé plusieurs points importants :

  • Évoluer à partir de la culture et des valeurs actuelles. Les employés d'EC sont déjà extrêmement motivés (comme les autres fonctionnaires en général) à servir le public pour son mieux-être. Dans le cas de l'environnement, les employés soutiennent fermement les valeurs environnementales résumées dans la stratégie du développement durable.
  • Soutenir et valoriser la culture scientifique d'EC. L'approche axée sur les résultats correspond aux valeurs rationnelles d'une culture scientifique et les gestionnaires perçoivent consciemment EC comme un ministère scientifique. Ils sont fiers de la qualité de sa science et la protègent, malgré les pressions exercées sur les dépenses, et ils considèrent le savoir scientifique d'EC comme la principale contribution du Ministère lorsqu'ils établissent des partenariats et appliquent des processus axés sur le consensus avec d'autres intervenants.
  • Exercer un leadership axé sur les résultats à partir du sommet et soutenu au cours d'une très longue période. Tous les nouveaux sous-ministres ont maintenu l'engagement envers la matrice et l'approche axée sur les résultats. Les leaders ont aussi donné l'exemple en créant et promulguant les chartes, par exemple, lesquelles sont des engagements publics pour eux-mêmes. Les tables incitent publiquement les gestionnaires à la réflexion ministérielle et l'agent principal des finances a remarqué que les gestionnaires sont davantage intéressés à la transparence qu'au contrôle. Le leadership d'EC a fait preuve de volonté de tirer des leçons des succès et des erreurs en appliquant une approche étape par étape au changement organisationnel.
  • Élaborer, appliquer et modifier des approches et outils ministériels uniformes qui favorisent une approche axée sur les résultats. Un DGR utilise les mêmes outils de planification élémentaire depuis l'intégration en 1993. Voilà qui révèle la durabilité et le succès d'une décision de planification originale, mais la plus grande valeur organisationnelle a été la continuité et une certaine sécurité pour le personnel face au changement parce que les outils sont maintenant bien connus et bien compris.

3.6 Évaluation des avantages obtenus selon les gestionnaires

Le passage d'EC à une gestion selon les résultats dans une structure matricielle a donné d'importants avantages, insistent les gestionnaires. Ces avantages peuvent être regroupés ainsi :

  • Gestion horizontale et prise de décisions. Étant donné l'éventail des intervenants environnementaux et le rôle d'EC pour atteindre les buts en influençant les autres, le Ministère a dû élaborer des méthodes fiables et cohérentes de travail horizontal, autant pour l'élaboration stratégique que l'application. La structure hiérarchique d'EC en silo de la décennie 1970 aurait échoué dans ce contexte. Les tables des secteurs d'activité ont amélioré l'établissement des priorités, l'attribution des ressources et la gestion des enjeux, autant dans leur capacité officielle de réunion et de prise de décisions qu'au niveau des réseaux libres aux fins de la consultation sur des affaires immédiates, ou elles peuvent laisser tomber l'ordre du jour d'une réunion officielle. La gestion selon les résultats est devenue une méthode prouvée de maintien de la cohérence et de progrès réalisés aux volets des enjeux et de la gestion des relations avec un large éventail de partenaires et de parties intéressées.
  • Création d'une présence régionale efficace et intégrée. Les DGR ont élaboré des programmes régionaux intégrés et d'importantes initiatives sur les écosystèmes partout au pays. Leurs relations soutenues avec des administrations municipales et provinciales, des intérêts régionaux et publics de tout genre sont essentielles si EC veut réaliser son mandat. La structure des tables et l'approche axée sur les résultats leur ont donné le cadre et la souplesse nécessaires à cette fin. Par l'intermédiaire des tables (et d'un éventail d'autres réseaux), ils offrent les avantages du savoir, de la présence régionale et de relations aux décideurs et chefs fonctionnels. (Une question d'équilibre se pose ici : il est nécessaire d'assurer une certaine souplesse à l'échelle régionale - mais il faut également avoir des normes de service nationales qui soient uniformes, comprises de la même manière et appliquées de façon cohérente. EC met actuellement l'accent sur l'orientation fonctionnelle à l'échelle nationale, afin d'assurer une telle cohérence.)
  • Intégration de la science et de la stratégie.EC a dissipé les solitudes traditionnelles entre la science et la stratégie pour que les scientifiques orientent leurs études sur des enjeux essentiels aux décideurs et pour qu'ils leur donnent l'information nécessaire à la prise de décisions. Voilà qui ajoute de la valeur à la science d'EC, offre au Ministère une puissante ressource d'information pour influencer les programmes régionaux, nationaux et internationaux, et donne aux scientifiques eux-mêmes la satisfaction de constater que les résultats de leur travail ont des répercussions réelles.
  • Capacité organisationnelle de faire des essais et d'apprendre. L'organisation a pris l'habitude de travailler aux enjeux par l'intermédiaire de la mise à l'essai et de l'apprentissage tiré de l'expérience acquise au cours de la période soutenue d'élaboration de cette approche et de cette structure ministérielles. Le prochain défi consistera à préserver les avantages de l'intégration tout en s'attaquant aux questions décrits ci-haut.
  • Responsabilisation cohérente. L'harmonisation par EC des résultats avec les secteurs d'activité et les activités implique que la structure de gestion et l'attribution des ressources au sein du Ministère soient conformes avec la façon dont il présente ses rapports externes au Parlement et au public ainsi qu'avec ses relations avec le gouvernement dans son ensemble.

Tous les gestionnaires rencontrés ont insisté sur les avantages de cette approche, mais les coûts sont aussi évidents, et la majorité ont ajouté qu'EC n'a pas encore atteint le but, c.-à-d. qu'il reste encore à considérer certains enjeux en instance. Voici les principaux mentionnés :

  • La prise de décisions prend du temps et est souvent difficile. Le temps des cadres supérieurs réservé aux tables coûte cher et les SMA délèguent souvent leur représentation aux tables des secteurs d'activité dont ils ne sont pas présidents. Il n'est pas toujours évident de déterminer quels enjeux demandent une décision à quel échelon et le CGE peut être chargé de prendre des décisions (la délégation de la présence du SMA aux réunions des tables peut expliquer en partie la situation). Un SMA encadre ses gestionnaires pour considérer le volet comportemental de la prise de décisions et de la gestion des différends. Ceux qui ont mentionné que la prise de décisions suscite des difficultés ont cependant ajouté que les décisions, lorsqu'elles sont prises, sont bien fondées et que l'application est plus facile.
  • L'information sur le rendement et les indicateurs d'évaluation du progrès de la gestion sont toujours en élaboration. EC a acquis une immense expérience de l'élaboration des indicateurs de rendement pour l'environnement à l'échelon des résultats. Le Ministère travaille cependant toujours aux indicateurs, et aux renseignements nécessaires pour les soutenir, qui indiqueront aux cadres supérieurs le rendement de l'organisation elle-même. De plus, le Ministère n'évalue et ne gère pas le risque uniformément et d'autres outils (les CGRR, par exemple) sont toujours en élaboration.
  • Le Ministère n'a pas encore élaboré une méthode cohérente de gestion des enjeux qui touchent tous les secteurs d'activité. Les trois autorités horizontales mentionnées ci-dessus (Kyoto, air et eau), par exemple, touchent toutes les tables des secteurs d'activité, mais de façon différente, et plusieurs gestionnaires ont souligné la difficulté d'évaluer les priorités (et l'attribution des ressources) entre les secteurs d'activité. La relation de GAP avec les autres tables n'est pas entièrement claire. Il est chargé de nombreux enjeux stratégiques horizontaux et de gestion, oriente la réponse d'EC au programme gouvernemental dans l'ensemble et intervient pour garantir la conformité des stratégies d'EC et de l'application. Quel est le lien entre le suivi de ces activités et les autres tables et qu'elle est l'intervention de chacune? Quand GAP prend-il des décisions et quand la décision revient-elle au CGE?
  • La gestion matricielle est toujours un défi, elle exige un investissement continu de temps, l'attention des cadres supérieurs, la gestion des différends, l'écoute attentive, la patience et la confiance. Il y aura toujours des « enjeux humains » parce que les structures de l'autorité, de la responsabilisation et de la responsabilité partagée existent uniquement pour permettre aux gens d'atteindre des buts communs en collaborant.

Certains ont ajouté avec insistance au cours des rencontres que les avantages de l'approche d'EC sont de loin supérieurs à ces enjeux et difficultés et, de toute façon, n'importe quel système poserait nombre de ces problèmes.

4. Leçons apprises

EC donne l'exemple d'un ministère qui travaille à la gestion axée sur les résultats depuis de nombreuses années. Voici les leçons tirées de son succès :

  • Un grand effort de leadership soutenu à long terme est nécessaire à partir du sommet et, ensuite, par l'intermédiaire d'une suite de cadres supérieurs. Les groupes du ministère ont une intervention indispensable de soutien du leadership des cadres supérieurs par l'intermédiaire de la prestation de modèles et d'outils, d'information et de communications précises, de la gestion du programme et de la recherche d'occasions. Il s'agit d'un rôle de soutien, et non d'un rôle de direction, mais le leader ne peut réussir autrement.
  • Il faut plus de temps que prévu. EC applique une approche progressive du changement, étape par étape, et il faut tenir compte d'importants mouvements en cours de route (notamment, l'intégration de 1993). Le changement demande du temps et de la patience, un certain pourcentage d'employés chercheront toujours des structures prévisibles et sécuritaires et ils ont de la difficulté en milieu changeant. Diverses tactiques sont utiles pour répondre à ce besoin, par exemple, le recours délibéré à certains processus et outils constants.
  • Il est important de maintenir notre élan, des cibles et des points de comparaison à court terme. N'attendez pas les solutions parfaites, il vaut mieux essayer et modifier. L'engagement à long terme de la part des leaders envers la notion d'une organisation en apprentissage donne à tous les intervenants, autant les leaders que le personnel, la motivation nécessaire pour évaluer les réussites et les échecs, apporter des modifications et tirer des leçons des erreurs.
  • Ni la gestion horizontale ni la gestion axée sur les résultats n'est facile. Il n'y a cependant aucun autre moyen pour un ministère comme EC.