Santé de l'environnement
Le gouvernement du Canada a fait de la protection de
l'environnement une priorité. « Les Canadiens savent que notre santé et
celle de nos enfants, la qualité de vie dans nos communautés et le maintien de
la prospérité économique de notre pays dépendent d'un environnement sain »,
peut-on lire dans le discours du Trône de 2002. En février 2004, le
gouvernement a indiqué dans le discours du Trône que la protection de
l'environnement « constitue l'une des grandes responsabilités qui
incombent aux citoyens et aux gouvernements en ce XXIe siècle. »
De son côté, le secteur agroalimentaire canadien adopte de plus en plus des
pratiques de production respectueuses de l'environnement. Cependant, des
exploitations plus vastes et des pratiques agricoles plus intensives exercent
une pression plus grande sur les ressources (terres, sol, eau et air) et ont des
répercussions sur le climat et la biodiversité. Maintenant qu'on comprend
mieux la relation entre l'état de l'environnement et le bien-être personnel,
les Canadiens définissent régulièrement la gérance de l'environnement,
notamment la gestion prudente et la protection des ressources naturelles associées
à l'agriculture, comme une priorité de premier plan.
Les gouvernements et l'industrie ont tenu compte de l'intérêt croissant du
public pour la santé et la salubrité des aliments et de l'eau, et de la
demande grandissante pour de nouveaux produits fabriqués dans le respect de
l'environnement. En partenariat avec le secteur agricole, les gouvernements ont
établi des cibles et des indicateurs agroenvironnementaux pour faire le suivi
de la performance environnementale en agriculture et, en bout de ligne,
renforcer la capacité du Canada à soutenir la concurrence.
AAC collabore avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et avec
l'industrie dans le but d'encourager la production respectueuse de
l'environnement en vue de réduire au minimum les répercussions des activités
agricoles sur l'environnement et d'améliorer la prospérité du secteur à long
terme. Ainsi, on soutient les efforts de promotion de l'image de marque du
Canada en tant que chef de file mondial de la gérance de l'environnement, ce
qui procure un avantage concurrentiel aux produits canadiens sur le marché
mondial.
Le Ministère réalise toute une gamme d'activités au
titre du résultat stratégique Santé de l'environnement afin de maintenir et
d'exploiter le leadership du Canada dans l'utilisation des ressources
environnementales de façon à assurer leur qualité et leur disponibilité
aujourd'hui et demain. Élaborées aux termes du pilier de l'environnement du
Cadre stratégique pour l'agriculture et mises en oeuvre en partenariat avec les
provinces, les territoires et l'industrie, les activités qui permettront
d'atteindre ce résultat favorisent le développement durable et l'amélioration
de la qualité du sol, de l'eau et de l'air tout en préservant la biodiversité.
Entre autres, le CSA offre aux agriculteurs canadiens des mesures incitatives
pour qu'ils adoptent de saines pratiques de gestion qui réduisent les risques
pour l'environnement. Non seulement la qualité de l'eau, de l'air et du sol
profitera de cette approche, mais la biodiversité et les habitats fauniques
seront également mis en valeur.
Les activités d'AAC portant sur l'environnement
s'inscrivent dans trois grandes catégories concourantes :
- Élaboration et intégration des politiques – renforcer la
capacité décisionnelle du secteur agricole et agroalimentaire.
- Savoir et information – soutenir les mesures à la ferme et
concevoir des outils pour appuyer les décisions sur la gestion des terres.
- Résultats à la ferme – aider les producteurs à relever les défis
environnementaux en élaborant et en mettant en oeuvre des plans
environnementaux à la ferme, et réaliser des études stratégiques et l'aménagement
de sources d'approvisionnement sécuritaires en eau.
Élaboration et intégration des politiques
AAC a réalisé diverses activités dans le but d'engager des discussions et
de prendre des décisions éclairées sur les politiques agroenvironnementales
actuelles et futures. On pense notamment à l'évaluation des lacunes des
politiques et des programmes et à l'évaluation des systèmes économiques et réglementaires,
à l'analyse et à l'élaboration d'autres outils d'intervention, à l'examen
des liens entre l'environnement et d'autres dossiers stratégiques ainsi qu'aux
évaluations économiques.
À ces activités s'ajoutent le recensement des enjeux en émergence et la
contribution à la planification stratégique du Ministère (p. ex. fournir des
avis et des recommandations stratégiques au moyen de notes d'information et de
notes de service; formuler des commentaires stratégiques dans les
communications ministérielles).
L'élaboration des politiques sur la biodiversité, le changement climatique,
les obligations environnementales du gouvernement du Canada (évaluation
environnementale stratégique et développement durable), les substances et
l'eau a progressé. Cependant, les pressions financières ont retardé l'élaboration
des politiques dans le cas de certains engagements, comme la certification
environnementale à la ferme et les questions internationales.
Afin de combler les lacunes au chapitre du savoir et de l'information qui
entravent l'élaboration des politiques et la prise de décisions éclairées
sur l'utilisation des terres, le Ministère s'est efforcé d'améliorer les
indicateurs agroenvironnementaux actuels, d'en produire toute une nouvelle
panoplie et de mettre au point des technologies d'appoint. Le Programme
national d'analyse et de rapport en matière de santé agroenvironnementale
(PNARSA)
est l'une des activités primordiales dans ce domaine.
Le PNARSA a pour but de renforcer la capacité du Ministère à mettre au
point et à améliorer sans cesse les indicateurs environnementaux scientifiques
qui aideront à communiquer les progrès et à mesurer le rendement. On pourra
ainsi atteindre les objectifs nationaux prioritaires en matière d'environnement
qui concernent les questions environnementales se rapportant à l'agriculture.
Les indicateurs agroenvironnementaux (IA) élaborés au titre du PNARSA sont également
liés aux modèles économiques utilisés à AAC qui permettront de réaliser
l'analyse environnementale des politiques agricoles et des options de programme.
Les premiers résultats des IA ont été publiés en 2000. En 2004-2005, les
activités ont porté sur la mise à jour de 13 des 14 indicateurs existants et
sur l'amélioration de leur méthodologie. On a également réalisé des progrès
en ce qui a trait à la mise au point de six des 12 nouveaux indicateurs qui
permettront de combler les lacunes relevées en matière d'information. Des
progrès remarquables ont été faits dans la production du second rapport sur
les IA, qui doit paraître en 2005-2006. Ce rapport marquera une étape dans la
réalisation de l'objectif portant sur l'élaboration d'un ensemble complet
d'indicateurs agroenvironnementaux d'ici 2010. Il fera état des résultats sur
les indicateurs de rendement liés à la qualité du sol, de l'eau et de l'air
et à la biodiversité, en plus d'indiquer quels sont les autres indicateurs en
cours d'élaboration.
Dans l'ensemble, la plupart des engagements pris au titre de l'élaboration
et de l'intégration des politiques ont été remplis ou ont
progressé durant l'exercice.
Savoir et information
L'un des défis à relever dans la poursuite des objectifs environnementaux
consiste à mieux comprendre l'environnement et sa dynamique, même si les répercussions
et les conséquences des interventions ou de l'inaction transcendent souvent les
frontières géopolitiques. Pour mieux comprendre l'environnement et les mesures
correctives éventuelles, il faut :
- surveiller continuellement l'état de l'environnement et les activités
qui ont un impact sur l'environnement;
- collaborer à l'élaboration, au maintien, au partage et à l'utilisation
de l'information (sur les terres, l'eau et le climat), des bases de données
et des produits;
- élaborer et établir des normes communes de base qui seront intégrées
aux systèmes et aux pratiques de gestion utilisés par l'industrie. On fait
ainsi la promotion de pratiques environnementales qui réduisent les risques
agricoles et offrent des avantages en matière de santé et
d'approvisionnement en eau, de santé des sols et de qualité de l'air et de
l'atmosphère;
- étudier la relation entre la biodiversité et l'agriculture.
Dans cette optique, AAC a collaboré à 65 projets de recherche visant à améliorer
les connaissances sur l'interaction entre l'agriculture et l'environnement, et
à mettre au point de nouvelles technologies pour réduire l'impact de
l'agriculture sur le sol, l'eau, l'air et la biodiversité. La recherche a été
menée dans le cadre du Programme de partage des frais pour l'investissement
(PPFI), un mécanisme qui favorise les partenariats de recherche avec les
associations de producteurs et le secteur privé.
Le Service national
d'information sur les terres et les eaux (SNITE)
est un service Internet créé en collaboration avec le secteur, les provinces
et les territoires, qui fournit aux producteurs l'information, les outils et
l'expertise dont ils ont besoin pour prendre des décisions respectueuses de
l'environnement en matière d'utilisation des terres. Le service vise à fournir
aux planificateurs et aux gestionnaires locaux et régionaux de l'utilisation
des terres des renseignements sur les terres, les sols, l'eau, l'air, le climat
et la biodiversité. Ces renseignements permettront en retour de mieux utiliser
les terres et de protéger les eaux de surface et les eaux souterraines des répercussions
néfastes des exploitations industrielles et agricoles. Le service produira également
des données qui favoriseront les activités d'AAC portant sur la variabilité
du climat et le changement climatique.
À titre de premier grand projet de l'État pour AAC, le SNITE a obtenu du
Conseil du Trésor l'approbation définitive de projet en mai 2005. La phase de
définition du projet, entamée il y a deux ans, a produit une description détaillée
de la portée, de l'échéancier et du coût du projet, sur laquelle s'est fondé
le Conseil du Trésor pour accepter la demande. Le service devrait faire l'objet
d'une mise en oeuvre progressive sur quatre ans, chaque phase assurant des
niveaux accrus de service et des avantages pour les producteurs. Plusieurs données
et demandes seront diffusées à mesure que les nouveaux outils et les nouvelles
caractéristiques seront mis en place avant la mise en oeuvre complète du
service en 2009.
La première des quatre phases de la mise en oeuvre du projet est en cours.
Durant la première phase, le SNITE commencera l'intégration des systèmes
d'information géographiques répartis dans tout le Ministère. Ainsi, un
guichet unique sera créé pour accéder aux données et aux demandes et
comportera des liens vers l'information géospatiale existante, qui comprendra
les données des partenaires avec qui une entente a été conclue. Les travaux
préparatoires des autres phases se poursuivent en parallèle.
La deuxième phase s'est amorcée en juillet 2005. Au cours de cette phase,
le SNITE mettra en place l'infrastructure, les procédures et les processus pour
le système Entreprise du SIG d'AAC et établira les mécanismes nécessaires à
la gestion adéquate des données géospatiales conformément aux normes et aux
politiques nationales.
Treize projets additionnels à la ferme ont été menés dans le cadre du programme
d'Évaluation des technologies de l'environnement appliquées à l'agriculture
(ETEA) .
Ces projets ont permis d'évaluer des données et de fournir de l'information au
sujet des répercussions des technologies de pointe sur la qualité du sol, de
l'eau, de l'air et de la biodiversité. L'objectif était de réduire au minimum
la contamination des ressources, de promouvoir une consommation d'énergie
efficace et de recourir davantage à l'utilisation de l'énergie renouvelable.
Les activités réalisées au titre de l'ETEA au cours de 2004-2005 ont été
les suivantes :
- signature de sept accords de contribution avec des organismes sectoriels
et des associations de producteurs pour l'évaluation de la performance
environnementale et économique de technologies novatrices en matière
d'alimentation animale, de traitement du fumier et des déchets, de
nutriments culturaux, de lutte antiparasitaire et d'énergie renouvelable;
- établissement de sept projets à la ferme dans différentes régions afin
d'évaluer des technologies novatrices;
- établissement de cinq usines pilotes de transformation du fumier et de la
biomasse par digestion anaérobie et gazéification;
- sélection et approbation de financement de six projets additionnels à la
ferme.
L'utilisation des pesticides est un autre secteur prioritaire de l'amélioration
du savoir et de l'information. Ainsi, le Programme
de réduction des risques liés aux pesticides (PRRP)
a permis d'élaborer et de publier des fiches techniques sur les cultures qui
dressent la liste des meilleures technologies de contrôle des ravageurs
disponibles et des lacunes actuelles au chapitre de la lutte antiparasitaire.
Ces renseignements ont servi à élaborer des stratégies de réduction des
risques liés aux pesticides pour des produits particuliers, qui classent les
risques par ordre de priorité et définissent les outils et les activités de
recherche/démonstration nécessaires. Le PRRP et le programme
de recherche sur les pesticides
à usage limité ont financé la recherche et d'autres projets visant à
favoriser la mise en oeuvre de stratégies avec, comme objectif global à long
terme, de réduire les effets de l'agriculture sur l'environnement. Une enquête
sur la protection des cultures élaborée dans le cadre du PRRP en collaboration
avec le PNARSA et Statistique Canada fera le suivi des progrès réalisés au
fil du temps en matière de réduction des risques liés à l'utilisation des
pesticides en agriculture.
Les projets de recherche financés par l'intermédiaire du programme de
recherche sur les pesticides à usage limité appuient l'introduction de
pesticides à usage limité qui comportent des risques réduits pour
l'environnement. Ces projets fournissent des données sur l'intégration des
pesticides à usage limité posant un risque réduit au sein des systèmes de
lutte antiparasitaire actuels et se penchent sur les effets non ciblés des
nouveaux pesticides à usage limité. En bout de ligne, les projets fourniront
plus de solutions pour la réduction des risques. Celles-ci seront prises en
compte dans le cadre du Programme des pesticides à usage limité (PPUL) et
diminueront les effets des pesticides à usage limité sur l'environnement.
Le PPUL aide les producteurs à accéder aux produits antiparasitaires sécuritaires
les plus récents. En travaillant avec les producteurs, les provinces et les
fabricants de pesticides, AAC facilite le classement prioritaire des problèmes
liés aux ravageurs avec des solutions potentielles; il effectue ensuite le
travail nécessaire sur le terrain pour produire des données permettant de présenter
des demandes à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA)
de Santé Canada.
Réalisations particulières en 2004-2005 :
- élaboration et publication de 19 fiches techniques sur les cultures décrivant
en détail des pratiques de production en mettant l'accent sur la protection
des cultures;
- élaboration de six stratégies de réduction des risques liés aux
pesticides et soutien à 22 projets de recherche et autres projets visant à
mettre en oeuvre les stratégies;
- appui soutenu à 12 projets de recherche sur les pesticides à usage limité;
- réalisation de 400 essais de pesticides à usage limité sur le terrain;
- présentation de 16 demandes d'homologation de pesticides à usage limité
à l'ARLA.
Résultats à la ferme
Les initiatives portant sur les résultats à la ferme
aident les agriculteurs à relever les défis environnementaux à l'aide de la
planification environnementale à la ferme et de l'adoption de pratiques de
gestion bénéfiques (PGB). Le financement visant à inciter les producteurs à
gérer leurs exploitations dans le respect de l'environnement et l'expertise
technique nécessaire à la mise en oeuvre des plans d'action pour la réduction
des risques sont des exemples de mesures d'aide.
Les initiatives ayant pour but de produire des résultats à la ferme sont
importantes surtout en raison des préoccupations constantes en ce qui concerne
les effets nuisibles et les risques des activités agricoles pour
l'environnement. On peut atténuer ces effets et ces risques en conservant ou en
améliorant la qualité du sol, de l'eau, de l'air et de la biodiversité. Des
pratiques adéquates d'utilisation et de gestion des terres doivent être adoptées
de manière à ce que les Canadiens puissent continuer de tirer de la terre les
aliments dont ils ont besoin. AAC appuie les résultats à la ferme; il favorise
l'acquisition de nouvelles connaissances, met à la disposition des producteurs
de l'information et de l'assistance technique et offre des programmes
incitatifs.
Les analyses provinciales fourniront un outil de décision qui servira à
orienter les efforts et à cibler l'exécution des plans
environnementaux à la ferme (PEF)
et des activités connexes entreprises au titre du pilier de l'environnement du
Cadre stratégique pour l'agriculture (CSA). À cette fin, on effectuera un
examen préliminaire des principaux facteurs agroenvironnementaux en fonction
des objectifs suivants :
- cerner les risques et les avantages agroenvironnementaux prioritaires
touchant le sol, l'eau, l'air et la biodiversité, y compris le type, l'étendue,
la gravité et l'emplacement général;
- aider à dégager un consensus sur les risques agroenvironnementaux avec
les partenaires provinciaux, sectoriels et non gouvernementaux;
- favoriser la coordination entre les organismes partenaires;
- déterminer les pratiques qui atténuent les risques agroenvironnementaux
prioritaires et qui devraient faire l'objet d'un financement dans le cadre
des programmes d'incitatifs environnementaux du CSA (Programme national de gérance
agroenvironnementale, Programme de couverture végétale du Canada, etc.).
On a réalisé la première série d'analyses environnementales portant sur
91,5 p. 100 des terres agricoles. L'information que renferment ces analyses
aidera à évaluer les risques environnementaux et les forces d'une région, ce
qui favorisera la planification et les programmes environnementaux.
En 2004-2005, la Planification environnementale à la ferme (PEF) a été une
initiative à la ferme de premier plan. Ce programme améliore la capacité des
producteurs à cerner les risques environnementaux réels et potentiels associés
aux exploitations agricoles. Les plans environnementaux à la ferme (PEF) aident
à sensibiliser les propriétaires fonciers aux risques environnementaux et à
établir des priorités précises pour y faire face. Ils permettent également
de cibler des ressources (aide financière, connaissances et compétences
techniques), qui aideront les agriculteurs à mettre en oeuvre leurs plans
d'action. Ainsi, les PEF renforcent la capacité des producteurs à prendre des
décisions d'affaires financièrement viables et responsables sur le plan de
l'environnement.
Une fois que les plans sont examinés et approuvés, ils sont admissibles à
une aide financière et technique du Programme
national de gérance agroenvironnementale (PNGA)
du gouvernement du Canada, ce qui favorise l'adoption de pratiques de gestion bénéfiques
particulières afin de diminuer les risques pour l'environnement.
Toutes les provinces ont maintenant signé des accords de contribution pour
la PEF et le PNGA sauf l'Île-du-Prince-Édouard. Grâce au financement offert
aux termes du CSA, les producteurs de toutes les régions du pays ont continué
d'assister aux ateliers; 11 462 producteurs y ont pris part, ce qui s'est
traduit par la réalisation de 8 041 PEF/PAE cette année. Au total, 14 994 806 $
ont été dépensés à l'échelle du pays pour financer l'élaboration de PEF,
tandis que 5 336 113 $ ont été octroyés pour mettre en oeuvre
des PGB aux termes du PNGA. Les fonds du PNGA ont permis d'offrir à 1 000
producteurs des incitatifs pour adopter des PGB.
Le Programme
de couverture végétale du Canada
est une autre initiative prioritaire du volet Résultats à la ferme
mis en oeuvre en 2004-2005. Le programme optimise les avantages environnementaux
pour les Canadiens en protégeant les terres de l'érosion éolienne et hydrique
et en améliorant la gestion des pâturages. Il améliore également la qualité
de l'eau, met en valeur la biodiversité et augmente la séquestration du
carbone, un facteur important dans la réduction des gaz à effet de serre. Le
Programme de couverture végétale du Canada aura pour effet d'accroître la
superficie recouverte de plantes fourragères vivaces et d'arbres, de promouvoir
l'utilisation durable des terres et de favoriser l'adoption de systèmes de
production agricole durables en offrant une aide technique et financière.
Le programme, qui cherche généralement à rehausser la gestion des terres
agricoles, compte quatre volets :
- la conversion des terres, qui a pour but d'inciter les agriculteurs à
convertir les terres écologiquement sensibles en y établissant une
couverture végétale permanente;
- l'aide technique, qui vise à améliorer la gestion des terres;
- les zones cruciales, qui ont pour but de protéger la qualité de l'eau en
mettant en valeur les zones riveraines (berges) et les habitats fauniques
essentiels;
- le volet des brise-vent, qui visent à intégrer les brise-vent dans le
paysage agricole.
Réalisations En 2004-2005,:
- une superficie de 51 161 hectares additionnels a été inscrite au
programme de conversion des terres; le programme vise maintenant un total de
323 000 hectares;
- le programme d'aide technique a financé 60 projets ayant permis la mise
au point de produits d'information à l'intention des producteurs canadiens.
Les projets approuvés ont été réalisés en Saskatchewan, en Alberta et
au Manitoba. Un certain nombre de projets régionaux ont aussi été
entrepris. Ils ont porté, entre autres, sur la gestion des pâturages, la
production des cultures fourragères, le contrôle des broussailles et des
plantes envahissantes et la gestion des zones riveraines.
Dans le cadre du Programme
de mise en valeur des brise-vent dans les Prairies ,
un total de 4 747 715 plants ont été expédiés à 8 110
demandeurs. Ces chiffres représentent 4 218 km de brise-vent à la ferme
(l'équivalent de 1 331 fermes protégées), 238 km de brise-vent en zone
riveraine, 849 km de brise-vent dans les champs qui protégeront 19 866
hectares de sols et de cultures (la valeur actualisée nette des avantages de
ces ceintures de verdure pour les cultures est de 1,31 million de dollars;
l'avantage au plan de l'érosion du sol est de 17,9 millions de dollars) et la
création et la mise en valeur de 166 hectares d'habitat faunique. De plus, les
arbres plantés en 2004 pourront séquestrer 1 791 590 tonnes de
dioxyde de carbone d'ici 2054.
La sécheresse a frappé de nombreuses régions du Canada l'an dernier et a
eu de graves conséquences sur le secteur agricole. Elle a été particulièrement
dévastatrice dans les Prairies où les rendements ont été inférieurs à la
moyenne dans les zones touchées et où de nombreux éleveurs ont décidé de
vendre leurs animaux reproducteurs. Le site Web « Guetter la sécheresse »
a été continuellement mis à jour pour permettre aux producteurs agricoles de
faire le point sur la situation et fournir à ces derniers des données de
gestion pertinentes pour faire face à la sécheresse.
Le Programme
national d'approvisionnement en eau (PNAE) ,
d'une durée de quatre ans, est doté d'un budget de 60 millions de dollars. Il
fournit une aide fédérale au secteur agricole pour aménager et conserver les
sources d'approvisionnement en eau. Il incite également les producteurs et les
associations agricoles à recourir à des pratiques durables dans les zones
touchées par la sécheresse au Canada. Dans le cadre du programme, AAC verse
une aide financière pour régler les problèmes d'approvisionnement en eau à
l'échelle nationale; il s'agit là d'une priorité pour le secteur agricole.
Compte tenu du changement climatique, les solutions à long terme favorisées
par le PNAE permettront au secteur de mieux s'adapter en augmentant l'accès à
une eau de bonne qualité, en créant plus de débouchés pour un secteur
agricole diversifié et rentable et en encourageant les plans pour
l'investissement futur.
L'aide du PNAE vise trois catégories de projets :
l'approvisionnement en eau à la ferme, les infrastructures d'approvisionnement
en eau pour utilisateurs multiples et les initiatives stratégiques. Grâce à
cette approche, le programme fournit l'aide technique et financière nécessaire
à la planification et à l'élaboration de projets d'approvisionnement en eau
dans le secteur agricole, et ce, dans chaque catégorie. Les bénéficiaires
sont les producteurs et leurs associations, les groupes agricoles et les groupes
voués à la conservation, les collectivités rurales et les municipalités, les
entreprises agricoles et rurales, les établissements d'enseignement ainsi que
les gouvernements, sociétés d'État et organismes provinciaux et territoriaux.
Au total, 904 projets (804 à la ferme, 50 multiutilisateurs et 50 initiatives
stratégiques) visant à fournir un approvisionnement en eau sécuritaire ont été
réalisés.
Jusqu'à maintenant, six provinces ont signé des accords de contribution :
l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard
et la Saskatchewan. Ces accords aideront le secteur agricole et agroalimentaire
à créer et à mettre en valeur des sources durables d'approvisionnement en eau
grâce à une infrastructure développée et plus étendue. Ils faciliteront également
la planification, la faisabilité et les études environnementales pour
l'irrigation et amélioreront les connaissances sur les sources d'eau
souterraines. Les négociations des accords de contribution avec les autres
provinces sont presque terminées.
AAC a toujours fourni aux producteurs de nouvelles connaissances et une aide
technique. Cette tradition s'est poursuivie en 2004-2005. De l'information
technique a été offerte aux producteurs par l'intermédiaire de publications,
de rapports de recherche, d'ateliers, de journées champêtres et de
consultations individuelles. Cette information a permis d'accélérer l'adoption
de PGB et de s'assurer qu'elles étaient mises en oeuvre adéquatement. Les
producteurs peuvent se prévaloir de cette aide, qu'ils participent à des
programmes incitatifs ou non. Les PGB continuent d'évoluer. La création et la
mise à l'essai de nouvelles PGB au moyen de la recherche ou d'essais dans les
champs agricoles ont été largement répandus.
Conclusion
La gérance environnementale est une priorité pour les Canadiens, et les
marchés mondiaux lui accordent de plus en plus d'importance. Les producteurs,
les intervenants de l'industrie, les gouvernements et les Canadiens comprennent
que la gérance de l'environnement profitera non seulement à la société dans
son ensemble, mais contribuera également à renforcer l'économie.
Dans un cadre intégré, les piliers environnemental,
social et économique du développement durable contribuent à faire du Canada
un chef de file mondial de la production agricole et à rehausser la grande
qualité de vie dont jouit le Canada aujourd'hui.
Ainsi, toute une gamme d'activités a eu lieu en 2004-2005 dans le cadre de
trois catégories concourantes: élaboration des politiques, connaissances et
aide technique à l'intention des producteurs et gérance de l'environnement à
la ferme. Les activités ont grandement contribué à accélérer les progrès
dans les quatre secteurs prioritaires de la qualité du sol, de l'eau, de l'air
et de la biodiversité.
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