Section II – Analyse du rendement par résultat stratégique
Résultat stratégique no 1 |
|
Résultats prévus :
Conduire des élections et des référendums fédéraux qui préservent
l'intégrité du processus électoral et appliquer les dispositions
de la Loi concernant le financement politique. |
Plan, priorités et engagements :
-
Conduire et tenir la 38e élection générale le 28 juin 2004.
(nouveau)
-
Appliquer les dispositions de la Loi électorale du Canada
concernant le financement politique, y compris le versement
d'une allocation trimestrielle aux partis politiques qui y ont
droit. (antérieur)
-
Présenter, conformément à la Loi, un rapport sur l'administration
d'un scrutin, et procéder à une évaluation postélectorale. (nouveau)
-
Continuer de faire enquête et de statuer sur des plaintes
reliées à l'élection générale de 2000 et aux élections partielles
subséquentes. (antérieur)
-
Faire enquête et statuer sur des plaintes reliées à l'élection
générale de 2004. (nouveau)
|
Ressources financières (en milliers de dollars)
Dépenses prévues |
Autorisations |
Dépenses réelles |
9 181 |
221 458 |
221 327 |
Conduite des scrutins
Tenue de la 38e élection générale le 28 juin 2004
La délivrance des brefs La 38e élection générale débute
le 23 mai 2004 lorsque le directeur général des élections
du Canada donne instruction au directeur du scrutin de chacune des 308
circonscriptions fédérales de voir à l'élection d'un député. La journée
d'élection est fixée au lundi 28 juin 2004 par le gouverneur en conseil.
La tenue d'un scrutin en 36 jours impose un échéancier serré. Le plan
directeur d'une élection générale prévoit plus de 800 activités de haut
niveau à accomplir. Pour respecter les nombreuses échéances du calendrier,
il faut des procédures éprouvées et du personnel hautement qualifié. Mais
chaque élection générale a son lot d'imprévus. Élections Canada y réagit
sans délai – de façon à bien servir les électeurs, les candidats, les
partis ainsi que le processus démocratique.
Gestion du scrutin
Pour la 38e élection générale, Élections Canada avait élaboré
un nouveau Cadre de gestion du scrutin, de façon à fournir chaque jour
à notre Comité exécutif une vue d'ensemble de la progression des activités
en région et à Ottawa ainsi qu'une occasion de régler les problèmes à
mesure qu'ils se présentaient et avant qu'ils puissent s'aggraver.
Le Comité exécutif recevait aussi des breffages de groupes de travail
internes. Ces équipes formées d'experts étaient chargées de détecter les
risques et les problèmes, d'en déterminer les causes et les solutions,
et d'analyser chaque détail des points de vue de la faisabilité, des répercussions
et du risque. Le Comité exécutif prenait aussi connaissance des actualités
et des tendances dans la couverture médiatique, les analysait et y réagissait.
Pour la 38e élection générale, des améliorations ont été apportées
au Système de gestion d'un scrutin, qui a signalé toute exception constatée
dans le déroulement normal des activités, tant à Élections Canada, à Ottawa,
que dans les 308 circonscriptions. Ce système était aussi une source de
rapports de gestion quotidiens pour le Comité exécutif. Il tirait des
renseignements de plusieurs systèmes informatiques à Ottawa et en région
ainsi que des directeurs du scrutin.
Nous avons aussi amélioré les indicateurs de rendement au niveau des
circonscriptions et les applications de production de rapports, y compris
en y ajoutant des capacités d'indication des anomalies. Les rapports d'anomalies
ont aidé le Comité exécutif à se concentrer sur les questions critiques
lors de ses réunions, mettant en relief les éléments stratégiques et tactiques
pertinents, dont l'analyse des tendances et l'interdépendance des activités
clés.
Par ailleurs, nous avons fourni chaque jour aux directeurs du scrutin
des données sur l'avancement de leur révision des listes, leurs appels
au réseau de soutien d'Élections Canada et le nombre d'appels reçus à
leur bureau par la ligne sans frais.
Pour la 38e élection générale, Élections Canada a retenu les
services de 24 agents de liaison en région desservant l'ensemble du pays,
ce qui constituait un des éléments majeurs du cadre de gestion.
Travaillant sur le terrain auprès des directeurs du scrutin, les agents
de liaison en région pouvaient suivre l'élection à l'échelle locale. Ils
fournissaient une analyse qualitative du déroulement de l'élection, qui
complétait les statistiques transmises par le Système de gestion d'un
scrutin.
Chaque agent de liaison en région avait quatre responsabilités durant
l'élection :
-
agir comme leader fonctionnel pour les directeurs du scrutin de sa
région;
-
améliorer la qualité et la diligence de l'exécution des tâches clés
dans chaque circonscription de sa région;
-
déceler les problèmes dans les circonscriptions et aider les directeurs
du scrutin à les régler;
-
agir au besoin comme porte-parole auprès des médias.
Les agents de liaison en région étaient soutenus par des conseillers
et des analystes qui ont répondu à plus de 4 100 questions de leur part
durant l'élection. Ils recevaient aussi du Système de gestion d'un scrutin
des rapports d'exceptions quotidiens qui les aidaient à garder à l'œil
les secteurs à problèmes. Le Comité exécutif a reçu chaque jour des rapports
provenant des agents de liaison en région. Pendant les 36 jours de la
période électorale, 164 risques et problèmes ont été signalés par les
agents; tous ont été résolus en moins de deux jours. Des sondages ont
montré que les directeurs du scrutin étaient satisfaits de la disponibilité
des agents de liaison en région (84 %) et de leur capacité de répondre
aux questions des médias (75 %). L'organigramme à la page 50 situe
le poste d'agent de liaison en région au sein de l'organisme.
Premières étapes Dès la délivrance des brefs d'élection, les directeurs
du scrutin ont immédiatement entrepris de recruter leur personnel, ouvert
leur bureau et entamé l'accomplissement des tâches prévues dans le calendrier
de 36 jours. Pendant la période électorale, chaque directeur du scrutin
a dû embaucher en moyenne 629 personnes qui ont été affectées à quelque
50 fonctions différentes.
Chaque bureau a reçu en moyenne près de deux tonnes de fournitures, dont
certaines ont été envoyées avant la délivrance des brefs pour permettre
aux directeurs du scrutin d'aménager leur bureau et de se préparer au
début des opérations. Au 4 juin 2004, 12 jours après la délivrance
des brefs, le reste des quelque 550 tonnes de matériel – urnes, formulaires,
enseignes et équipement divers ainsi que 3 000 ordinateurs (entreposés
dans des centres régionaux) – était en route vers les 308 bureaux des
directeurs du scrutin ou s'y trouvait déjà.
La plupart des directeurs du scrutin ont ouvert leur bureau et émis dans
un délai de 48 heures l'Avis de convocation officiel, qui signale
au public que le bureau est maintenant ouvert et que les candidats peuvent
soumettre leur acte de candidature. Dès l'ouverture des portes, les coordonnées
des bureaux sont affichées à www.elections.ca.
La mise en marche des systèmes
Presque tous les aspects de l'administration d'une élection sont informatisés.
En octobre 2001, dans le cadre d'une mise à niveau générale, nous avions
fourni un ordinateur personnel à chaque directeur du scrutin pour faciliter
les tâches préscrutin et les communications avec Élections Canada.
Après la délivrance des brefs, plus de 6 800 lignes téléphoniques locales
ont été installées dans les 308 bureaux des directeurs du scrutin et 96
bureaux supplémentaires; 89 % seront opérationnelles en 5 jours,
et toutes le seront en 10 jours. Néanmoins, l'opération sera plus longue
que prévu, et nous devrons réévaluer ces procédures. Environ 1 125 lignes
sans frais ont été activées pour permettre au public de joindre les bureaux
principaux et supplémentaires des directeurs du scrutin et un centre d'appels
national. Une nouvelle technologie mise en œuvre en 2004 nous permet de
surveiller le volume d'appels entrants aux bureaux des directeurs du scrutin
et d'alerter ces derniers par courriel s'il dépasse leur capacité de respecter
les normes de service établies.
Le matériel informatique servant à la gestion de l'élection a été livré
et installé en cinq jours dans les 308 bureaux des directeurs du scrutin
– un processus grandement facilité par l'utilisation des centres d'entreposage
de Postes Canada à travers le pays. Les coordonnateurs de l'informatisation
ont installé les logiciels requis pour gérer le bureau et échanger des
données avec Élections Canada à Ottawa. Les données nécessaires au fonctionnement
de ces systèmes ont ensuite été téléchargées dans les bureaux locaux.
Un problème de disque d'installation ralentira le processus dans plusieurs
circonscriptions, mais il sera résolu dans le délai prévu.
Dans les jours suivants, le personnel du directeur du scrutin a confirmé
et conclu les baux des bureaux de scrutin et, avec un système informatique,
préparé les prêts à photographier des cartes d'information de l'électeur
qui seront envoyés à l'imprimerie. Les adresses des bureaux de scrutin
ont été transmises pour affichage sur le site Web d'Élections Canada.
L'accroissement du personnel à Ottawa
À Ottawa, le nombre d'employés a doublé, passant à environ 600 personnes.
Nous avions tenu des concours et établi des listes d'admissibilité bien
avant le scrutin et avions demandé l'aide de nos collègues provinciaux
afin de recruter du personnel d'expérience pour le réseau de soutien d'Élections
Canada (voir page 20).
Les fonctions du directeur du scrutin
Les directeurs du scrutin doivent assumer des fonctions diverses et maîtriser
un large éventail de techniques de gestion moderne, dont la planification
financière; la gestion des ressources financières, humaines et matérielles;
la négociation de contrats; les relations publiques; et la bureautique.
Ils doivent être compétents et efficaces pour s'acquitter de leurs tâches
dans les délais serrés du calendrier électoral. Huit démissionneront après
leur formation à Ottawa.
Les directeurs du scrutin ont géré l'énorme tâche d'embaucher quelque
190 000 travailleurs électoraux temporaires dans l'ensemble
du pays. Élections Canada a fourni à toutes ces personnes formation, supervision,
matériel de formation, fournitures et soutien administratif.
L'établissement des bureaux de scrutin
Avant la délivrance des brefs, les directeurs du scrutin avaient repéré
des endroits adéquats comme lieux de scrutin. Dans la mesure du possible,
on choisit des endroits centraux faciles d'accès : écoles, centres
communautaires, etc. Ils ne sont cependant pas simples à louer, car il
faut respecter les intérêts de conseils scolaires et de centres communautaires
ou autres propriétaires ou parties intéressées. Leur collaboration contribue
au succès de l'élection.
Les directeurs du scrutin ont établi 63 859 bureaux de scrutin dans 18
807 lieux de scrutin :
-
14 925 lieux de scrutin ordinaires (59 514 bureaux de scrutin);
-
2 702 lieux de vote par anticipation (3 235 bureaux de scrutin);
-
3 172 lieux desservis par un bureau de vote itinérant (1 110 bureaux
de scrutin).
Chaque bureau de scrutin a servi en moyenne 352 électeurs, et 99,8 %
de tous les lieux de scrutin étaient accessibles de plain-pied. Des certificats
de transfert pouvaient être remis aux électeurs handicapés pour leur permettre
de voter à un autre bureau de scrutin si le leur n'était pas accessible
de plain-pied.
Les directeurs du scrutin doivent prévoir des bureaux de vote itinérants,
qui desservent les résidences pour personnes âgées ou handicapées en se
déplaçant d'un établissement à l'autre. Dans chaque établissement, les
électeurs peuvent voter sans difficulté à des heures qui sont annoncées
bien avant le jour d'élection. À l'élection de 2004, 1 110 bureaux
de vote itinérants ont servi 170 925 électeurs inscrits dans 3 172 établissements
répartis dans 274 circonscriptions; 92 091 électeurs ont voté à ces bureaux.
Ouverture tardive de bureaux de scrutin
Les directeurs du scrutin ont dressé un plan d'urgence, en collaboration
avec leur agent de liaison en région, pour garantir que tous les bureaux
de scrutin ouvrent à l'heure prescrite par la Loi électorale du Canada.
Le plan visait aussi à parer aux risques associés à des démissions de
dernière minute en formant des employés de réserve. À l'échelle nationale,
6 510 fonctionnaires électoraux supplémentaires étaient disponibles le
jour d'élection; 2 209 fonctionnaires supplémentaires l'étaient pour chaque
jour du vote par anticipation.
Des 308 directeurs du scrutin, 92 % ont présenté un plan d'urgence
pour le vote par anticipation, et 91 % en ont présenté un pour le
jour d'élection.
Sur les 59 514 bureaux de scrutin ordinaires, seulement 56 bureaux dans
13 circonscriptions n'ont pas ouvert à l'heure prévue le jour du
scrutin – un bon résultat attribuable principalement aux plans d'urgence.
Plusieurs des retards ne dépasseront pas une heure, mais 35 bureaux ouvriront
jusqu'à quatre heures en retard. Par ailleurs dans une circonscription,
un centre de scrutin a fermé ses portes pendant 20 minutes, coupant l'accès
à 13 bureaux de scrutin. Dans chaque cas semblable, le directeur général
des élections a demandé immédiatement aux directeurs du scrutin concernés
un rapport sur les facteurs du retard. Dans 12 circonscriptions, les directeurs
du scrutin ont fourni ces rapports.
Nombre cumulatif de travailleurs électoraux rémunérés
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Jours |
EG 2004 |
EG 2000 |
-4 |
1 119 |
0 |
-5 |
6 974 |
0 |
-6 |
18 807 |
0 |
-7 |
18 807 |
0 |
-8 |
49 728 |
0 |
-9 |
56 011 |
0 |
-10 |
65 960 |
0 |
-11 |
89 044 |
0 |
-12 |
120 708 |
0 |
-13 |
120 708 |
0 |
-14 |
123 875 |
0 |
-15 |
148 131 |
0 |
-16 |
154 326 |
0 |
-17 |
156 717 |
80 553 |
-18 |
158 785 |
80 765 |
-19 |
158 785 |
120 960 |
-20 |
167 651 |
120 960 |
-21 |
168 636 |
151 893 |
-22 |
169 965 |
151 893 |
-23 |
169 965 |
151 893 |
-24 |
171 047 |
160 497 |
-25 |
171 047 |
161 664 |
-26 |
171 047 |
163 338 |
-27 |
171 047 |
164 236 |
-28 |
172 113 |
164 279 |
|
Pour l'élection générale de 2004, des normes de service en matière
de paie ont été établies et communiquées aux directeurs du scrutin
et à leurs employés, et elles ont été respectées. Le tableau ci-dessus
représente le nombre cumulatif de travailleurs électoraux qui ont
reçu leur rémunération chaque jour suivant le jour d'élection (Jour
0). |
Le saviez-vous?
Un total de 66 318 feuillets de renseignements fiscaux
ont été produits et postés aux travailleurs électoraux le 2 février 2005. |
|
Comme le montre le tableau ci-dessus, les travailleurs électoraux ont reçu
leur rémunération beaucoup plus rapidement en 2004 qu'en 2000. Cette amélioration
du service est attribuable aux améliorations apportées au Système de paiement
au bureau du directeur du scrutin (SPBDS) – qui comporte un lien vers le
Système normalisé des paiements de Travaux publics et Services gouvernementaux
Canada –, à l'introduction de la signature électronique des paiements et
à la décision d'offrir le virement automatique à tous les travailleurs électoraux.
La préparation des listes électorales
Il y a quatre listes électorales à produire pour chaque circonscription
à toute élection : la liste préliminaire, la liste révisée, la liste
officielle et la liste définitive. La révision consiste à ajouter ou supprimer
des noms et à corriger des renseignements sur les listes électorales en
période électorale.
Chaque bureau du directeur du scrutin possède une base de données des
listes de toutes les circonscriptions. À la 38e élection générale,
les directeurs du scrutin pouvaient mettre à jour et transférer des données
d'électeurs d'une circonscription à une autre. Au cours de l'élection,
on estime que les données de 409 040 électeurs ont été transférées entre
circonscriptions et que celles de 629 237 électeurs ayant déménagé à l'intérieur
de leur circonscription ont été actualisées.
Pendant la deuxième semaine de la période électorale, les directeurs
du scrutin font de la révision ciblée dans les nouveaux quartiers, les
immeubles d'habitation, les résidences d'étudiants, les foyers pour personnes
âgées et les centres de soins de longue durée.
Des agents réviseurs visitent les secteurs ciblés et inscrivent les électeurs
en personne. Ils ont ainsi visité quelque 1 295 000 adresses et rempli
des formulaires d'inscription pour 266 000 ménages; ils ont aussi laissé
289 000 trousses d'inscription par la poste.
Élections Canada conserve la responsabilité de tenter de prendre contact
avec tous les électeurs susceptibles de ne pas être inscrits, mais on
constate que l'inscription à domicile devient de moins en moins efficace.
Comme le signalaient déjà un nombre grandissant d'intervenants à l'époque
des recensements de porte en porte nationaux, les gens passent plus de
temps hors du foyer et hésitent davantage à ouvrir aux étrangers. En outre,
ils n'ont pas toujours sous la main les pièces d'identité requises. La
révision ciblée doit être évaluée à la lumière de ces défis afin que les
efforts puissent être concentrés sur les secteurs et les groupes qui en
ont le plus grand besoin.
Le réseau de soutien d'Élections Canada
Pour aider les directeurs du scrutin et leur personnel, Élections Canada
a créé à Ottawa un réseau de soutien comprenant cinq bureaux d'aide :
coordination électorale, systèmes de révision (y compris technologie de
l'information), Règles électorales spéciales, finances et services de
soutien. Les directeurs du scrutin et leur personnel peuvent communiquer
avec le réseau de soutien par téléphone, par télécopieur, par courriel,
ou par un logiciel de suivi d'appels. Au total, 82 158 appels seront reçus
durant l'élection, dont 76 492 seront traités immédiatement;
ce taux de réponse de 93 % surpasse la norme de service générale,
qui est de 85 %. Après l'élection, les employés et les fonctionnaires
électoraux pouvaient utiliser un numéro sans frais pour obtenir des renseignements
sur la paie et leur état de rémunération. À la fin décembre 2004, ils
avaient fait quelque 38 000 appels, dont 31 000 avaient été
traités. Comme il s'agit d'une proportion inférieure à la norme de 85 %,
Élections Canada prendra les mesures nécessaires pour accroître le nombre
d'appel traités à la prochaine élection.
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Financement politique
Appliquer les dispositions de la Loi électorale du Canada concernant
le financement politique
En juin 2003, le Parlement a adopté le projet de loi C-24, Loi modifiant
la Loi électorale du Canada et la Loi de l'impôt sur le revenu (financement
politique). La plupart de ses dispositions ont pris effet le 1er
janvier 2004 – moins de six mois avant la 38e élection générale.
Elles ont eu une incidence profonde sur les produits et services d'Élections
Canada ainsi que sur ses systèmes informatiques.
Ce projet de loi a sensiblement resserré la réglementation des contributions
politiques et des activités financières des partis et des candidats, notamment
en plafonnant les contributions et en interdisant les contributions des
syndicats et des personnes morales aux partis enregistrés et à leurs candidats
à la direction.
Les modifications ont aussi appliqué ces dispositions aux associations
de circonscription des partis ainsi qu'aux candidats à l'investiture et
à la direction des partis. En outre, les exigences en matière de divulgation
et d'enregistrement des entités politiques ont été rehaussées.
Le projet de loi C-24 a par ailleurs institué pour les partis enregistrés,
à même le trésor public, un régime d'allocations trimestrielles fondées
sur le nombre de votes obtenus à l'élection générale précédente.
Le gros du travail de mise en œuvre du projet de loi C-24 a été effectué
en 2003-2004. En 2004-2005, Élections Canada a poursuivi la mise en place
des outils et des processus devant servir à informer le public et à simplifier
les formalités pour toutes les entités politiques concernées. Nous avons
aussi continué de répondre aux recommandations d'améliorations formulées
par les agents officiels des candidats consultés après l'élection générale
de 2000. Élections Canada a donné suite à chacune de leurs principales
recommandations, sauf celles qui nécessitaient des changements législatifs.
Les produits et les renseignements ainsi produits, distribués dans des
trousses multimédias et sur le site Web, comprenaient des formulaires,
des manuels, des vidéos de formation et des logiciels de présentation
électronique des rapports. En outre, nous avons mis sur pied un réseau
de soutien accessible par un numéro de téléphone sans frais aux partis
politiques, à leurs agents et à leurs vérificateurs pendant le processus.
En tout, 13 900 appels ont été reçus en 2004-2005, et 13 289 d'entre eux
ont été traités, pour un taux de réponse de 96 % (qui est donc de
11 points de pourcentage supérieur à la norme de service générale de 85 %).
L'élection générale de 2004 a été la première à se dérouler sous le nouveau
régime de financement politique. Au 16 juin 2005, Élections Canada avait
reçu plus de 2 900 rapports, soit :
-
1 652 rapports de campagne électorale du candidat;
-
863 rapports de course à l'investiture;
-
357 rapports de campagne du candidat à l'investiture;
-
12 rapports d'un parti enregistré sur les dépenses d'une élection
générale;
-
59 rapports des dépenses de publicité électorale d'un tiers.
Par ailleurs, Élections Canada a reçu :
-
8 rapports hebdomadaires et 3 rapports finaux de campagne du candidat
à la direction d'un parti;
-
3 états de l'actif et du passif de nouveaux partis enregistrés avant
la 38e élection générale;
-
12 rapports financiers d'un parti enregistré pour l'année 2003;
-
1 065 bilans d'ouverture de nouvelles associations de circonscription
enregistrées;
-
642 rapports financiers d'associations enregistrées pour l'année
2004
Depuis l'entrée en vigueur du projet de loi C-24, Élections Canada a
versé :
-
19 386 106 $ en remboursements aux candidats pour leurs dépenses
électorales;
-
30 548 056 $ en remboursements aux partis pour leurs dépenses
électorales;
-
23 196 131 $ en allocations trimestrielles aux partis pour l'année
2004;
-
6 022 785 $ en allocations aux partis pour la période du 1er
janvier au 31 mars 2005.
Le total des sommes versées dépasse 80 millions de dollars, en comptant
les honoraires des vérificateurs et les remises de cautionnements de candidature.
Le remboursement des candidats se fait en deux étapes. Les paiements
initiaux, de 9,8 millions de dollars, ont été faits en juillet 2004
aux 837 candidats admissibles, c'est-à-dire ceux qui avaient reçu au moins
10 % des votes valides dans leur circonscription. En moyenne, chaque
candidat a touché un remboursement de 11 700 $. Quant aux paiements
finaux, qui se fondent sur l'information déclarée par le candidat dans
son rapport de campagne, ils sont autorisés à mesure que l'examen de ces
rapports est terminé. Aux termes de l'article 465 de la Loi électorale
du Canada, le directeur général des élections doit être convaincu
que le candidat et son agent officiel ont rempli les conditions imposées
par la Loi avant d'autoriser le remboursement final.
La semaine du 9 mai 2005, Élections Canada avait terminé le remboursement
des dépenses admissibles d'un plus grand nombre de campagnes qu'au terme
de la même période après l'élection générale de 2000.
En comparaison avec l'élection générale de 2000, beaucoup de candidats
à l'élection générale de 2004 n'ont pas respecté le délai de présentation
du rapport, qui était le 28 octobre 2004. Ainsi, sur les 1 685 rapports
de candidats attendus, environ 400 n'ont pas respecté cette échéance :
322 ont bénéficié d'une prorogation du délai accordée par le directeur
général des élections, et 60, d'une prorogation accordée par les tribunaux.
Ce nombre de prorogations est trois fois et demie autant que les 111 accordées
à l'élection générale de 2000. Cette augmentation imprévue a grevé nos
ressources.
Le contrôle et l'administration des prorogations sont des tâches exigeantes
en temps et en efforts. Au cours des mois d'octobre, novembre et décembre
2004, Élections Canada a dû communiquer fréquemment, parfois quotidiennement,
avec le président de la Chambre des communes, les whips des partis, les
partis eux-mêmes, les candidats concernés et leurs agents officiels pour
déterminer à quel moment on pouvait attendre les rapports non reçus. Le
Comité consultatif des partis politiques a d'ailleurs reconnu nos efforts
à cet égard.
La raison pour laquelle nous accordons autant d'importance au contrôle
est que le non-respect des exigences entourant la présentation des rapports
peut avoir des conséquences très graves pour les candidats, notamment :
-
la perte du droit de se porter candidat à une élection fédérale;
-
dans le cas des députés, la perte du droit de siéger et voter à la
Chambre des communes;
-
la perte du droit au remboursement des dépenses électorales;
-
la perte du droit au remboursement du cautionnement de candidature.
Ces conséquences s'ajoutent au fait que des infractions sont associées
au non-respect des exigences de la Loi en matière de rapports.
En plus de gérer les prorogations, nous avons remboursé, en décembre
2004, environ 1,6 million de dollars en cautionnements des candidats
à la suite de notre examen préliminaire des rapports. Des remboursements
des dépenses électorales de l'ordre de 30,5 millions de dollars ont également
été versés aux partis admissibles dans la semaine suivant la réception
de leur rapport de dépenses.
Pendant notre examen des rapports, nous avons remarqué que plusieurs
d'entre eux comportaient des erreurs ou des omissions, ainsi que d'autres
problèmes possibles. Notre contrôle aide à protéger les candidats en leur
offrant des options administratives pour corriger leur rapport.
Cependant, le repérage et la résolution des erreurs, des omissions et
des questions soulevées prolonge forcément le processus. Élections Canada
a relevé 250 rapports qui devaient être modifiés pour respecter les exigences
de la Loi.
Formation à l'intention des associations de circonscription des partis
À la demande du Comité consultatif des partis politiques, Élections Canada
a mis au point et tenu des séances d'information à l'intention des associations
de circonscription des partis. En tout, 21 séances ont eu lieu d'un bout
à l'autre du Canada du 15 au 28 février 2005.
Ces séances abordaient trois sujets :
-
la compréhension des obligations de l'association enregistrée;
-
la navigation dans le site Web d'Élections Canada;
-
une démonstration du logiciel Rapport financier électronique.
Dans leur évaluation des séances, les 542 participants ont exprimé un
jugement favorable, indiquant qu'ils étaient satisfaits de la formation
reçue. La majorité d'entre eux se sont dits intéressés à suivre d'autres
séances. Plus précisément, les répondants au sondage ont indiqué que :
-
les séances avaient répondu à leurs attentes (96 %);
-
la qualité des exposés était très bonne ou excellente (82 %);
-
les périodes de questions étaient très bonnes ou excellentes (93 %);
-
le service fourni par la ligne de soutien 1 800 était satisfaisant
(88 %).
Avant les séances de formation, seulement 38 % des participants
avaient déjà utilisé le Rapport financier électronique. Après, 91 %
ont affirmé qu'ils l'utiliseraient.
Rapports postélectoraux
Présenter, conformément à la Loi, un rapport sur l'administration
d'un scrutin, et procéder à une évaluation postélectorale
Après la 38e élection générale, Élections Canada a mené diverses
évaluations axées sur les nouveaux programmes et les initiatives d'intérêt
pour l'organisme et les intervenants externes, tels que les électeurs
et les entités politiques.
-
Par voie de concours, nous avons chargé Les Associés de recherche
EKOS de mener un sondage général auprès des électeurs et d'un suréchantillon
d'électeurs autochtones, et le Centre de recherche Décima de faire
de même auprès des directeurs du scrutin.
-
Nous avons participé à l'Étude électorale canadienne de 2004.
En plus de ces trois grandes études, Élections Canada a réalisé plus
de 40 évaluations de ses programmes et de ses projets; nous avons
notamment étudié les nouvelles initiatives introduites depuis l'élection
générale de 2000 (agents de liaison en région, programme de rayonnement).
Les recommandations issues de ces évaluations ont permis de cerner des
améliorations possibles à court et long termes en matière de prestation
des services et d'administration électorale.
Toujours après la 38e élection générale, le directeur général
des élections a présenté le Rapport du directeur général des élections
du Canada sur la 38e élection générale tenue le 28 juin 2004
au président de la Chambre des communes le 21 octobre 2004.
Il a également présenté les résultats officiels de la 38e
élection générale sur CD-ROM le 17 novembre 2004.
Par ailleurs, au cours de cette période, le directeur général des élections
a formulé ses recommandations à la suite du Décret de représentation de
2003. Sous le titre Optimiser les valeurs du redécoupage, ce rapport
propose des modifications au processus de redécoupage prévu par la Loi
sur la révision des limites des circonscriptions électorales. Il a
été déposé au Parlement le 18 mai 2005, après la fin de
la période de référence du présent rapport.
En septembre 2005, le directeur général des élections a déposé au Parlement
le premier de deux rapports de recommandations sur les changements à apporter
à la Loi électorale du Canada. Le premier rapport porte principalement
sur les questions distinctes de la réforme du financement politique entrée
en vigueur le 1er janvier 2004. Cette dernière fera plutôt
l'objet du second rapport, qui sera déposé ultérieurement. Ces deux rapports
sont produits en vertu de l'article 535 de la Loi.
Application de la loi
Continuer de faire enquête et de statuer sur des plaintes reliées
à l'élection générale de 2000 et aux élections partielles subséquentes.
Faire enquête et statuer sur des plaintes reliées à l'élection générale
de 2004.
Le commissaire aux élections fédérales est l'autorité chargée de veiller
à l'observation et à l'exécution de la Loi électorale du Canada.
Quiconque a des motifs de croire qu'une infraction à la Loi électorale
du Canada ou à la Loi référendaire a été commise peut déposer
une plainte auprès du commissaire, qui fera enquête.
En période électorale, s'il a des motifs de croire qu'une grave infraction
à la Loi risque de compromettre l'intégrité du processus électoral, le
commissaire peut s'adresser à un tribunal pour demander une injonction.
Une poursuite pour infraction doit être engagée dans les 18 mois suivant
le jour où le commissaire a connaissance des faits qui y donnent lieu,
et au plus tard sept ans après la date de l'infraction.
Le commissaire peut aussi conclure une transaction avec une personne
s'il a des motifs raisonnables de croire que celle-ci a commis, est sur
le point de commettre ou commettra probablement une infraction. Une transaction
est une entente volontaire entre le commissaire et la personne visée,
aux termes de laquelle la personne accepte les conditions à remplir pour
respecter la Loi. Un résumé de chaque transaction est publié.
Le commissaire reçoit encore des plaintes reliées à la 38e
élection générale et poursuit ses enquêtes.
Pour la 37e élection générale, le commissaire a reçu 1 032
plaintes concernant des présumées infractions. Il a autorisé 41 poursuites,
dont 14 ont donné lieu à des transactions. Onze inculpés ont été déclarés
coupables, trois causes ont abouti à des acquittements, trois demeurent
en instance et les autres ont été suspendues ou retirées. En tout, 61
transactions ont été conclues pour la 37e élection générale.
Trente-six transactions et une poursuite concernaient des électeurs ayant
voté plus d'une fois.
Pour les 12 élections partielles tenues de 2000 à 2004, le commissaire
a reçu 42 plaintes, qui ont toutes été classées. Quatre transactions ont
été conclues.
Au mois de septembre 2005, le commissaire aux élections fédérales avait
reçu 836 plaintes relatives à la 38e élection générale;
799 cas ont été réglés; 37 sont encore sous enquête. Quatorze transactions
ont été conclues.
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Élection générale de 2000 |
Élection générale de 2004
(au mois de septembre 2005) |
Plaintes |
1 032 |
836 |
Poursuites |
27 |
0 |
Condamnations |
11 |
0 |
Transactions |
61 |
14 |
Les plaintes les plus souvent présentées au commissaire concernent :
-
le défaut de respecter les exigences liées au compte bancaire;
-
le défaut de mentionner l'autorisation de publicité électorale;
-
la production d'un compte de campagne électorale renfermant une déclaration
fausse ou trompeuse ou d'un compte de campagne électorale incomplet;
-
le fait pour un électeur de voter plus d'une fois;
-
la diffusion de publicité électorale pendant la période d'interdiction.
Les nouvelles dispositions financières découlant du projet de loi C-24
ont donné lieu à 641 plaintes supplémentaires. La plupart ont trait au
défaut de produire à temps le rapport financier d'une association enregistrée
ou sur une course à l'investiture. En tout, 614 plaintes ont été
réglées et 27 sont en instance.
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