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Chaque année, de nombreux enfants canadiens sont touchés par la séparation ou le divorce de leurs parents. Les effets négatifs pour les enfants sont aggravés si les parents sont en situation de conflit prolongé à la suite de la séparation. Certes, les gouvernements ne peuvent éliminer de tels conflits, mais la réforme du système de justice familiale est l'un des moyens à utiliser pour aider les enfants et leurs parents à s'adapter à une nouvelle situation familiale. La réforme de la justice familiale a suscité beaucoup de discussions publiques au cours des dernières années. La Stratégie de justice familiale axée sur l'enfant, adoptée par le gouvernement du Canada, est le résultat d'études approfondies sur la réforme de la justice en matière familiale, y compris des travaux de recherche, des consultations et une collaboration assidue avec les provinces et les territoires. En 1997, on a demandé à un comité parlementaire, le Comité
mixte spécial sur la garde et le droit de visite des enfants, d'évaluer
l'importance de mettre en place une approche des politiques et des pratiques
en droit de la famille qui soit davantage axée sur l'enfant. En décembre
1998, le Comité publiait son rapport, Pour
l'amour des enfants. L'approche retenue par le gouvernement du Canada
en matière de réforme de la justice familiale est conforme aux
recommandations du Comité mixte spécial, puisqu'elle retire les
termes «garde» et «accès» de la Loi sur le divorce
et fonde les décisions parentales sur le seul intérêt de
l'enfant. La Stratégie se propose d'aider les parents à porter leur attention sur les besoins des enfants à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Elle comporte trois piliers : les services de justice familiale, la réforme législative et l'expansion des tribunaux unifiés de la famille. Ensemble, ces trois piliers de la Stratégie aideront à développer et à maintenir un système de justice familiale axée sur l'enfant qui aura pour effet:
Certains parents ont besoin d'appui pour prendre les bonnes décisions au sujet du soin de l'enfant. Ils doivent pour cela posséder les outils nécessaires qui les aideront à minimiser les conflits, à coopérer et à déterminer quelles seront leurs responsabilités parentales, et ce, dans l'intérêt de l'enfant. L'éducation des parents, la médiation et d'autres services liés à l'administration des tribunaux comptent parmi les services susceptibles d'être utilisés pour atteindre ces objectifs. Même si le gouvernement du Canada n'assure pas directement la prestation
des services aux Canadiennes et aux Canadiens, puisqu'il s'agit là d'une
responsabilité provinciale et territoriale, il s'est engagé à
promouvoir l'élaboration et le maintien des services de justice familiale.
Le gouvernement du Canada accordera 63 millions de dollars en fonds supplémentaires
sur cinq ans aux provinces et aux territoires pour soutenir les services de
justice familiale. Critères pour déterminer l'intérêt de l'enfant
Terminologie
Dans la réforme proposée, les expressions «garde» et «accès» seront supprimées aux fins de la Loi sur le divorce. Un nouveau modèle reposant sur les responsabilités parentales sera élaboré. Le fait d'éviter toute évocation d'un gagnant et d'un perdant contribuera à diminuer les niveaux de conflit et de stress entre les parents. La nouvelle approche préconisée dans la Loi et les instances judiciaires aidera les parents à se concentrer sur leur obligation la plus importante, qui est de veiller à ce que leur enfant reçoive les soins dont il a besoin. Les mesures législatives proposées sont fondées sur le modèle d'organisation des responsabilités parentales. Selon ce modèle, les deux parents seront responsables du bien-être de leur enfant après la séparation ou le divorce. Il leur incombe avant tout de décider comment ils entendent se charger de leurs obligations envers leur enfant, cette décision devant être guidée par l'intérêt de ce dernier. L'exercice des responsabilités parentales devra préciser (1) le temps passé avec un parent, selon un horaire de résidence établissant le temps que chaque enfant passe avec chaque parent, et (2) les responsabilités en ce qui a trait au processus décisionnel concernant, notamment, la santé, l'éducation et la religion de l'enfant. Lorsqu'un tribunal est saisi, par exemple, du dossier de parents qui ne parviennent
pas à s'entendre ou dans les cas où il existe un niveau élevé
de conflit ou de violence familiale, le juge rendra dorénavant une ordonnance
parentale établissant les responsabilités de chaque parent.
Le droit de la famille est un domaine à compétence partagée. Le gouvernement fédéral de même que les gouvernements des provinces et des territoires se partagent la juridiction en matière familiale, y compris la législation elle-même, la nomination et la rémunération des juges de même que la structure et le processus des tribunaux chargés de trancher les affaires familiales. Pour un couple en instance de séparation ou de divorce, la répartition des responsabilités peut porter à confusion; elle peut aussi contribuer aux délais dans le traitement des affaires et augmenter considérablement les frais judiciaires. Comme leur nom le laisse entendre, les tribunaux unifiés de la famille ont compétence à l'égard de toutes les questions ayant trait au droit de la famille, et ce, en un seul endroit, soit la cour supérieure de la province. Cette structure permet au tribunal d'adopter une approche globale face à la situation de chaque famille. Cette approche évite toute confusion chez les membres de la famille quant à savoir quelle instance est responsable de leur dossier. La structure des tribunaux unifiés offre d'autres avantages, y compris une gamme de services liés au tribunal ou centrés sur la collectivité. Ces services d'appui varient selon les provinces et les territoires mais, généralement, ils comprennent des programmes d'éducation des parents et de médiation de même que des services touchant l'administration des tribunaux. Dans l'ensemble, les tribunaux unifiés de la famille améliorent le sort des enfants et de leurs familles. Ils comportent les avantages suivants :
Le gouvernement du Canada est déterminé à nommer 62 nouveaux
juges des tribunaux unifiés de la famille (dont 46 proviendront de la
cour provinciale où ils sont présentement responsables d'entendre
les causes en droit familial en vertu de la législation provinciale).
Étendre le réseau de tribunaux unifiés en procédant
à la nomination de juges de la cour provinciale libérera les ressources
consacrées auparavant par les provinces à leurs traitements. Les
provinces et territoires réinvestiront alors ces économies, de
manière continue, dans les services de justice familiale de leur ressort. En plus des modifications à la Loi sur le divorce, d'autres modifications seront apportées à la Loi d'aide à l'exécution des ordonnances et des ententes familiales et à la Loi sur la saisie-arrêt et la distraction de pensions afin de rendre l'administration des programmes d'exécution des obligations alimentaires plus efficace. Ainsi, la Loi d'aide à l'exécution des ordonnances et des ententes familiales sera modifiée pour prévoir l'obligation d'un débiteur assujetti à la Loi de présenter une déclaration d'impôt si le ministre du Revenu national la lui demande. De plus, la Loi sur la saisie-arrêt et la distraction de pensions sera modifiée pour accorder la priorité aux obligations alimentaires familiales par rapport aux autres créances constatées par jugement. Les dispositions du Code criminel ayant trait à l'enlèvement d'un enfant par un parent seront aussi modifiées pour tenir compte du changement de terminologie dans la Loi sur le divorce. Le projet de loi comprendra aussi plusieurs modifications d'ordre technique
à la Loi sur le divorce portant sur la compétence ainsi
que les actions en modification des ordonnances alimentaires dont les différents
tribunaux provinciaux sont saisis. Visitez le site web du Parlement du Canada pour savoir où en est l'étude
du projet de loi C-22. Tant que le projet de loi n'a pas fait l'objet d'un débat au Parlement et n'a pas été adopté, ce sont les lois actuelles qui s'appliquent. On trouvera ci-dessous le texte complet de ces lois. Loi sur le divorce
( L.R. (1985), ch. 3 (2e suppl.) ) Loi sur la saisie-arrêt
et la distraction de pensions ( L.R. 1985, ch. G-2 ) Loi d'aide à
l'exécution des ordonnances et des ententes familiales ( L.R.
(1985), ch. 4 (2e suppl.) ) Loi sur les juges
( L.R. 1985, ch. J-1 ) |
Mise à jour : 2005-12-16 | Avis importants |