Combien valent mes objets de famille et où dois-je
m'adresser pour les faire évaluer?
Valeur
Le Nouveau Petit Robert définit la valeur comme
suit :
« caractère mesurable (d'un objet) en tant
que susceptible d'être échangé, d'être
désiré » et « qualité d'une
chose fondée sur son utilité objective ou
subjective (valeur d'usage), sur le rapport de l'offre à
la demande (valeur d'échange), sur la quantité
de travail nécessaire à la production ».
Le Petit Larousse illustré donne pour définition
de valeur :
« importance, prix attachés à quelque
chose »,
et définit l'adjectif précieux comme
suit :
« qui a une grande valeur marchande » et
« dont on fait grand cas ou qui rend de grands services;
très utile ».
Il y a diverses formes de valeur : la valeur monétaire,
sentimentale, historique, juridique, intrinsèque ou
artistique. Une uvre d'art ou un objet peut revêtir
une ou plusieurs de ces notions. Toutefois, avant d'examiner
ces notions une par une, il importe également de saisir
ce qu'on entend par objet de collection. Selon le Nouveau
Petit Robert, une collection est :
« [une] réunion d'objets ayant un intérêt
esthétique, scientifique, historique, géographique,
une valeur provenant de leur rareté, ou rassemblés
par goût de l'accumulation »,
alors que dans le Petit Larousse illustré, on trouve
la définition suivante :
« réunion d'objets choisis pour leur beauté,
leur rareté, leur caractère curieux, leur
valeur documentaire ou leur prix ».
La valeur monétaire dépend largement
de ce qui intéresse les collectionneurs et de ce que
le marché des uvres d'art et des antiquités
peut soutenir. Si un objet entrant sur le marché
par l'intermédiaire d'une vente aux enchères
ou d'un marchand est rare, il est probable que sa valeur
augmente à condition qu'il soit très recherché
par les collectionneurs. Prenons l'exemple d'un tableau de
Rembrandt. Comme une uvre de cet artiste se vend très
rarement aux enchères, le cas échéant,
le prix du tableau serait très élevé
en raison de la demande. De même, une pièce de
monnaie ou un timbre rarissime dont seulement une dizaine
d'exemplaires auraient été émis serait
si prisé des collectionneurs que ceux-ci seraient peut-être
prêts à payer n'importe quel prix. Un livre peut
être rare (et donc précieux) s'il s'agit d'une
édition à tirage limité ou d'une édition
de luxe finement décorée, ou s'il porte la signature
de l'auteur ou de la personne à qui il appartenait
(et que cette dernière est célèbre).
C'est en grande partie le fait que ce genre de livres est
de collection ou non qui en détermine la valeur.
L'argent n'est pas nécessairement le seul critère.
Un article de votre collection peut avoir une valeur sentimentale
parce qu'il a appartenu à l'un de vos ancêtres
ou qu'il est lié à un événement
particulier dans votre vie. Il aura toutefois peu de valeur
monétaire s'il s'agit d'un objet facilement remplaçable.
Par exemple, la Bible de votre famille est un ouvrage très
commun, surtout si elle n'a pas de qualités intrinsèques
qui la distinguent de toute autre bible (illustrations spéciales,
reliure ou typographie spéciale, etc.). Par contre,
si elle comporte les noms de tous vos ancêtres sur plusieurs
générations, vous avez de bonnes raisons de
la conserver et de la préserver, car elle vous sert
de recueil généalogique. De plus, elle pourrait
vous avoir été léguée par une
tante, un oncle ou un parent bien-aimé.
Un journal relatant la vie de tous les jours dans une grande
famille ou dans un canton peut revêtir une valeur
historique. Si aucun autre document du genre n'évoque
la vie à cette époque, le journal pourrait intéresser
quelqu'un qui étudie cette période de l'histoire.
Le journal sera prisé s'il a appartenu à un
membre d'une famille célèbre qui suscite beaucoup
d'intérêt, comme celle de sir Wilfrid Laurier
ou du général de Gaulle.
On associe une valeur juridique à un titre.
Par exemple, un diplôme, la charte d'une université,
un acte translatif de propriété, un testament
ou une hypothèque ont de la valeur parce que, sans
ces documents, le statut ou la fonction de l'institution,
de la personne ou de la propriété concernée
pourrait être restreint ou annulé.
La valeur artistique ou intrinsèque d'un objet
renvoie à ses qualités. Un document aurait une
valeur artistique s'il s'agit d'un manuscrit enluminé,
d'impression exquise et à fine calligraphie, ou s'il
comporte des illustrations particulières. Il aurait
une certaine valeur monétaire s'il est signé
par une grande personnalité (par exemple, un manuscrit
de Marcel Proust). Un dessin au crayon, une aquarelle, une
huile sur toile ou une sculpture exécuté avec
brio comporte peut-être des qualités qui rendent
l'uvre intéressante et qui la distinguent des
autres, ou quelque chose qui symbolise ce que l'artiste a
tenté de véhiculer. Cela dit, à moins
que l'artiste soit déjà célèbre
ou que ses uvres soient suivies de près sur le
marché de l'art, l'uvre n'aura pas une grande
valeur monétaire.
Types d'évaluation
Les biens culturels font l'objet d'évaluations pour
diverses raisons dont voici les deux plus courantes :
Évaluations aux fins d'assurance
Il importe de connaître la valeur d'une uvre
d'art ou d'un objet si vous devez faire une réclamation
pour perte ou endommagement. Comme les antiquités et
les uvres d'art ne sont normalement pas couvertes par
une police d'assurance principale pour les effets mobiliers
généraux, il faut les assurer séparément.
L'évaluation aux fins d'assurance estime la «
valeur de remplacement » de l'objet.
Évaluation de la juste valeur marchande
Si vous comptez faire don d'une uvre d'art ou d'un
objet à un musée et que vous souhaitez obtenir
un reçu pour fins d'impôt, vous devez commander
une évaluation de la juste valeur marchande de l'objet
en question. La définition classique de juste valeur
marchande est la suivante :
« ... il s'agirait du prix le plus élevé
qu'il serait raisonnable d'attendre d'un bien vendu par
son propriétaire suivant la méthode habituellement
applicable pour un tel bien et suivant le cours normal des
affaires sur un marché qui n'est pas soumis à
des tensions indues et qui est constitué d'acheteurs
et de vendeurs consentants, indépendants les uns
des autres et contractant sans contraintes ».
(Décision du juge Cattanach dans Henderson Estate,
Bank of New York c. le ministre du Revenu national, (1973)
C.T.C. 636, p. 644.)
Avisez le personnel du musée de votre intention de
donner un bien culturel. Dans certains cas, le conservateur
peut effectuer une évaluation interne si la juste valeur
marchande du don est inférieure à 1 000 $. (Notez
que l'Agence des douanes et du revenu du Canada détermine
en bout de ligne la valeur d'un don.)
Experts
Pour obtenir une évaluation à des fins d'assurance
ou pour déterminer la juste valeur marchande d'un objet,
communiquez avec un marchand ou un évaluateur qualifié.
Les antiquaires, les marchands d'uvres d'art et les
librairies anciennes offrent des évaluations à
des tarifs qui varient.
Ces marchands devraient être membres d'une organisation
professionnelle reconnue, par exemple :
Au Canada
Aux États-Unis
Autres liens
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