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Le potentiel de découverte archéologique dans les terrains organiques du Canada

par Ken Swayze


Ken Swayze est diplômé de l'Université Simon Fraser (B.A. en archéologie; M.A. en géographie) et a de l'expérience en gestion des ressources culturelles et en recherche archéologique. Il a découvert et fait des fouilles archéologiques dans la plupart des régions du Canada dans le cadre d'emplois auprès des établissements suivants : Direction de la planification et de la recherche historiques, Ontario; Service canadien des parcs (région de l'Ouest) et Musée canadien des civilisations (Programme d'initiatives pétrolières et gazières dans le Nord). Il travaille aujourd'hui comme consultant en archéologie et habite dans la vallée supérieure de l'Outaouais.





INTRODUCTION

Cet article offre un soutien sur le plan de l'interprétation et un contexte canadien à l'exposition Le mystérieux peuple des tourbières et au livre du même nom (Bergen et al., éd., 2002) produits par le Drents Museum (Assen, Pays-Bas), le Niedersächsisches Landesmuseum (Hanovre, Allemagne), le Musée canadien des civilisations (Gatineau, Québec) et le Glenbow Museum (Calgary, Alberta). Le mystérieux peuple des tourbières met en lumière la culture et la société des peuples qui vivaient dans les régions marécageuses du nord-ouest de l'Europe de la période préhistorique à la période médiévale. De nombreux objets fabriqués par l'homme et des corps momifiés ont été découverts - d'abord par accident, puis par des fouilles archéologiques structurées - dans les tourbières où les conditions étaient favorables à leur préservation. On croit qu'au moins une partie de ces découvertes représente des offrandes ou dans le cas des corps, des sacrifices aux dieux.

La présentation de l'exposition Le mystérieux peuple des tourbières, au Musée canadien des civilisations, a suscité la question de savoir si les recherches archéologiques au Canada ont donné lieu ou pourraient donner lieu à des découvertes comparables à celles faites dans les tourbières européennes en ce qui concerne les artefacts ou les restes humains relativement bien préservés en raison des qualités des terrains organiques ou sur le plan des associations cosmologiques. Le présent document a été commandé dans le but de tenter de répondre à cette question. L'aperçu présenté comprend deux parties : il examine, d'une part, le potentiel de découverte et la nature, au Canada, des liens archéologiques avec les tourbières et d'autres types de terrains organiques et offre, d'autre part, aux visiteurs intéressés de l'exposition de l'information et des références sur des exemples d'artefacts extrêmement bien préservés et des fouilles archéologiques qui reflètent la cosmologie des peuples autochtones du Canada.

Il est difficile de comparer le climat, le changement de paysage et les procédés postglaciaires du Canada et du nord-ouest de l'Europe en raison de la diversité géographique régionale du Canada. On n'a qu'à penser que bien qu'une partie du nord-ouest du Canada soit demeurée non glaciaire au Pléistocène supérieur, il a fallu attendre plusieurs autres millénaires avant que les glaciers du nord-est ne fondent complètement. Le climat et le paysage canadiens ont évolué au Pléistocène supérieur et au Holocène en raison de processus anciens et continus. Ces changements ont influencé non seulement le développement de la tourbe, mais la nature de la distribution connue des sites archéologiques du nord-ouest de l'Europe et du Canada. La déglaciation dans toute l'hémisphère nord a entraîné des améliorations climatiques semblables. En effet, un optimum thermique s'est produit à l'Holocène moyen vers 8 000 à 5 000 ans avant le présent. Il en a résulté des conditions plus humides et froides pendant lesquelles il y a eu des oscillations de courte durée du humide-sec ou du froid-chaud et une certaine périodicité (ayant duré deux à cinq siècles), mais à différents moments dans différentes parties du monde (Roberts, 1989). En Amérique du Nord, le climat plus frais et humide a entraîné un déplacement de la frontière forêt-prairie à l'ouest, et la forêt boréale s'est étendue à la fois au nord et au sud après 4 000 ans avant le présent. Globalement, le climat moderne plus frais des 5 000 dernières années a créé des conditions favorables à la formation de la tourbe dans le nord-ouest de l'Europe, le Canada atlantique et l'Arctique centrale.

Environ 12 000 à 10 000 ans avant le présent, les faibles niveaux de la mer ont exposé le plateau continental du Canada qui (comme la plaine qui forme aujourd'hui le fond de la mer du Nord) était habitable. Sans aucun doute, il existait des environnements littoraux attrayants où les Paléo-Indiens et les peuples archaïques inférieurs se rassemblaient et où beaucoup de leurs activités économiques et cérémonielles avaient lieu. Étant donné l'élévation subséquente du niveau lacustre, l'échantillon actuel de sites archéologiques lié à cette période est biaisé en faveur des sites intérieurs de l'arrière-pays (hinterland) où se déroulaient des activités de chasse (postes de guet, postes de taille, abattage et traitement, carrières, etc.) et où étaient rassemblées les ressources à court terme dans un but particulier.

Les principales sources de données brutes en paléoécologie proviennent de la sédimentation des mers profondes et des carottes glaciaires qui brossent un tableau global des paléoenvironnements et des paléotempératures. S'ajoutent à ces données fondamentales à l'échelle régionale la palynologie, science étudiant les spores et les grains de pollen conservés dans la boue de lac, les tourbières et autres sédiments. Les spores de pollen sont mieux préservées sous conditions anaérobie, typiquement acides, telles que celles que l'on retrouve dans les tourbières hautes. L'échantillonnage se fait au moyen de carottes et de colonnes prélevées sur la face des tranchées. Des analyses paléoentomologiques (étude des exosquelettes des insectes et des arachnides) et de macrofossiles végétaux sont effectuées parallèlement à la palynologie afin de reconstituer la végétation d'une région. Grâce à la datation au radiocarbone (carbone 14) de la tourbe et d'autres dépôts organiques tels que le gyttja (dépôt argileux riche en matières organiques) et la marne (dépôt lacustre très calcaire et non consolidé - précipité biochimique de certaines plantes et algues des étangs), on peut déterminer les changements de végétation régionaux à travers les âges.

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