Au cours de La promenade des esprits, c'est l'histoire récente du pays qui est évoquée, au fil d'une visite inusitée de la salle du Canada, cette salle qui est l'un des grands attraits du Musée. Les visiteurs y suivent Sam, leur «guide spirituel» qui, en revivant sa vie antérieure, les entraîne dans «l'autre monde». À sa suite, les visiteurs s'enfoncent dans l'ombre du lourd baleinier basque pour une promenade au fil de l'histoire du Canada, histoire que leur racontent à voix basse divers fantômes du passé.
Les «fantômes» sont les membres de Dramamuse, la compagnie de théâtre du Musée, dont le directeur artistique, Richard Léger, est l'un des créateurs de l'événement. «Les histoires racontées au cours de La promenade des esprits sont nos histoires. En les entendant, en les voyant représentées, les visiteurs découvriront le passé du Canada, non pas d'un point de vue strictement historique, mais à travers l'adaptation de légendes et de mythes canadiens.»
L'une des histoires que font revivre les acteurs est la célèbre légende canadienne française de la chasse-galerie. Un groupe de bûcherons fait un pacte avec le Diable : celui-ci les ramène de leur lointain chantier jusque chez eux, à temps pour le réveillon du Jour de l'an, mais eux doivent respecter certaines conditions, faute de quoi le Diable prendra possession de leur âme. Les promeneurs s'installent autour du feu, dans le camp de bûcherons, pour écouter l'un des hommes raconter ce qui est arrivé ce fatidique soir- là.
«Jean-Pierre Chrestien, l'un des historiens du Musée, nous a beaucoup aidés dans les recherches, dit Richard Léger, mais je me souviens qu'enfant, j'écoutais mon père et ses frères raconter des histoires de leur enfance, alors qu'ils habitaient une ferme; il y était question de lumières fantomatiques que personne ne pouvait expliquer, de voix que certaines personnes seulement entendaient. J'en avais des frissons dans le dos. C'est cette sorte d'atmosphère que nous avons créée dans La promenade des esprits. Les membres de la compagnie ont même réussi à se faire peur à eux-mêmes. Il s'est passé des choses au cours des répétitions tardives au Musée que personne ne peut expliquer. Qui sait quels fantômes rôdent dans ces lieux?»
L'aventure canadienne se poursuit tandis que tombe la nuit et que le public se rassemble dans la Grande Galerie pour un impressionnant spectacle multimédia au milieu des mâts totémiques du village sur le rivage de la Grande Galerie. Ce spectacle d'une heure s'intitule Le peuple du saumon et raconte en paroles, en musique et en danse des contes et légendes autochtones appartenant à l'histoire plus ancienne du Canada.
Pour M. George MacDonald, directeur exécutif du Musée et directeur de la production du spectacle, Le peuple du saumon est l'aboutissement d'un rêve de près de 25 ans. À vrai dire, la Grande Galerie a été conçue en pensant à ce genre de représentations.
«Cela remonte, en fait, à 1972, dit M. MacDonald, à l'époque où le Musée a fait venir des gens de langue tsimshiane -- les Gitksans de la côte ouest -- pour une représentation théâtrale. Nous n'avions pas de place dans le vieux musée pour présenter un tel événement et nous avons dû louer une salle au Centre national des Arts. L'événement a eu un tel succès que nous nous sommes mis à rêver d'avoir un jour notre propre théâtre. Nous avons fait bâtir la Grande Galerie avec cet usage à l'esprit. Dès le début, nous avons voulu en faire un lieu de spectacle.»
Le peuple du saumon reprend des thèmes mythologiques communs aux peuples autochtones de la côte ouest et insiste sur la relation intime qui a existé pendant des dizaines de milliers d'années entre ces peuples et le saumon. Ils croyaient qu'ils avaient la même âme que les saumons et qu'ils vivaient alternativement sous la forme de saumons et d'êtres humains.
Chez les Salish comme chez les Kwakwaka'wakws ou les Haïdas, il existe des légendes qui expliquent l'origine du monde; elles parlent de l'Oiseau-Tonnerre et de la Baleine, seigneurs du monde aérien et du monde sous-marin, ou encore du Cannibale-au-nez-pointu- géant-qui-vit-à-l'extrémité- septentrionale-du-monde.
Pendant qu'on raconte ces légendes, une transformation se produit dans le public et les acteurs, et, dans la seconde moitié du spectacle, l'action passe au danseur tsimshian David Boxley. Avec sa troupe de danseurs masqués, celui-ci retrace, en danses et en paroles, l'histoire de la première de ces grandes fêtes connues sous le nom de potlatch. À la fin de la représentation, toute la Grande Galerie s'anime grâce à de spectaculaires effets d'éclairage et d'authentiques rythmes autochtones. C'est un moment magique qui ne ressemble à rien de ce qui a déjà été présenté au Musée.
MmeMargaret Stott, une anthropologue de la côte du Pacifique, a travaillé en étroite collaboration avec MM. David Boxley et George MacDonald, et Mme Gloria Cranmer Webster - une Kwakwaka'wakw d'Alert Bay (Colombie-Britannique) qui est aussi membre du conseil d'administration du Musée - à l'élaboration du scénario et du script pour Le peuple du saumon.
L'aventure canadienne a débutée le 3 juillet au Musée canadien des civilisations et se renouvellera du mardi au vendredi inclusivement jusqu'au 30 août. Le départ pour La promenade des esprits aura lieu toutes les quinze minutes, entre 19 h 30 et 20 h 30. Le spectacle son et lumière multimédia dans la Grande Galerie débutera à 21 h 45. Les billets sont en vente à la Billetterie du Musée.
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Date de création : 4 juillet 1996. Mise à jour :
14 août 2001 © Société du Musée canadien des civilisations |