« Succès sur-le-champ »
Le tracteur nº 5311 (MSTC 1974.0216*) a été fabriqué en 1918, alors que la Première Guerre mondiale tirait à sa fin. Dans le catalogue de Sawyer-Massey, on lisait qu’en raison de la pénurie de chevaux de trait et de la hausse des prix, et compte tenu de la preuve que les tracteurs étaient moins chers et plus efficaces, c’était le temps d’acheter. Le tracteur développait une puissance à la barre de 20 ch et une puissance à la courroie de 40 ch. La majeure partie de sa masse de 11 800 lb (5 350 kg), incluant le moteur et l’engrenage d’entraînement en fer, se situait au-dessus ou près de l’essieu arrière, ce qui, sur le plan de la puissance à la barre et de la puissance à la courroie, lui donnait un avantage considérable sur ses concurrents de taille semblable. Se vendant 3 500 $, le tracteur avait deux vitesses de marche avant et arrière de 2 et 3 ½ milles à l’heure (3,2 et 5,6 km/h), et pouvait tirer une charrue de quatre à six socs.
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Tracteur à kérosène Sawyer-Massey 20-40 nº 5311 à la Ferme expérimentale centrale |
Pour faire fonctionner le tracteur, le conducteur devait d’abord tordre les graisseurs pour faire pénétrer le lubrifiant dans les coussinets de roue et enclencher le système de graissage forcé à la manivelle pour envoyer l’huile par pompe aux coussinets du moteur. Une cuvette d’amorçage située sur chacun des quatre cylindres se remplissait d’essence. Le conducteur mettait le moteur en marche à la manivelle et, si l’étincelle produite par la magnéto enflammait le mélange de gaz et d’oxygène, le moteur démarrait et les cuvettes d’amorçage pouvaient se refermer. Même si le moteur démarrait à l’essence, plus combustible mais aussi plus chère, une fois le moteur en marche, celle-ci était remplacée par du kérosène, un carburant plus répandu, moins cher et moins combustible. Pour braquer, le conducteur tournait le volant de manœuvre et une vis sans fin enroulait une chaîne autour d’un relais qui tirait l’essieu avant dans la direction désirée. Bien des fermiers blaguaient sur la force qu’ils devaient déployer, disant que « ça prenait des gros bras » pour manier ce tracteur. Même s’il était à l’abri de la pluie et du soleil, le conducteur savait que sa journée de travail allait être bruyante, chaude et salissante. Et ce n’était sûrement pas dans un tracteur au châssis rigide et aux roues en métal qu’il trouverait le confort.
*Les numéros entre parenthèses sont les numéros d’acquisition des objets de la collection du Musée.
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