Restauration du Lanceur de fusee NIKE
Restauration du Lanceur de fusée
NIKE
André Dessaint, Restaurateur d'objets industriels,
Musée des sciences et de la technologie du Canada
Introduction
En juin 1992, le Musée national des sciences et de la technologie (maintenant le MSTC)
ouvrait une nouvelle exposition intitulée Le Canada dans l'espace. Cette
exposition avait pour but de démontrer et d'illustrer la contribution canadienne
dans l'exploration continue de l'espace et sa participation dans le système de
communication globale.
Plusieurs des objets furent choisis pour leur signification dans
l'étude de l'espace par des instituts canadiens. Un de ces
objets était le lanceur de fusée NIKE, utilisé par le Conseil
national de recherches du Canada (CNRC), pour lancer des
fusées-sondes expérimentales de type Black Brant 3, pour
explorer la haute atmosphère. Un prototype de ces fusées
sera exposé sur la rampe de lancement.
Des fusées-sondes furent lancées pour étudier les changements de la haute
atmosphère au cours des éclipses solaires totales et pour étudier les aurores
boréales dans les années 1970.
Black Brant est le nom anglais de la bernache noire, une petite oie de
l'Arctique au plumage sombre et au vol rapide.
Black Brant 3 - caractéristiques :
- diamètre : 26 centimètres
- longueur : 5,5 mètres
- poids : 269 kilogrammes
- poids de charge brute : 40-90 kilogrammes
- vitesse ascensionnelle maximum : 1880 mètres à la seconde
- altitude maximum : 163 kilomètres
Le projet de restauration a débuté au début de
janvier 1992. Le but du projet était de remettre le
lanceur à son état original lors de son utilisation,
comme lanceur de fusée expérimentale, par le
CNRC. À cette époque, le lanceur était jaune et
quelques modifications avaient été faites durant sa
transformation de lanceur de missile à lanceur de fusée-sonde expérimentale.
Le CNRC avait malheureusement repeint le lanceur aux couleurs de la
Société, soit bleu et blanc, pour une exposition de leurs installations pendant
les années 1970. Il a été repeint bleu et blanc une autre fois avant que le
Musée en prenne possession en 1986; cette fois là l'application n'avait été
faite qu'au pinceau.
Il fallait donc déterminer le meilleur procédé pour peindre le lanceur et avoir le
système hydraulique opérationnel de façon à pouvoir exposer le lanceur avec
une fusée Black Brant 3 ® selon un angle adéquat. Il y avait peu
d'information concernant le lanceur. Il était principalement construit d'acier, les
rails de la rampe de lancement étaient en aluminium et la rampe pouvait être
élevée de 0 à 90 par un système hydraulique opéré par un moteur électrique.
L'acier avait été peint à maintes reprises et l'aluminium était oxydé.
Les défis
Moins de 5 mois pour préparer le lanceur pour l'exposition : cela comprenant
rapport de condition, traitement proposé et traitement. La température
pendant l'hiver au Canada est très froide, et une partie du traitement a eu lieu à
l'extérieur; froid, intempéries, humidité, espace de travail affecteront le
procédé.
Le projet m'avait été assigné officiellement le 2 janvier 1992; il fallait
maintenant préparer le plan de travail. Premièrement, le lanceur a été
transporté au laboratoire de restauration avec une remorque "Travel-Lift "®,
spécialement conçu avec un système hydraulique pour déménager les bateaux
de la collection du Musée. L'utilisation de cette remorque sera très pratique
pendant le traitement, pour manipuler le lanceur qui est d'une dimension de
plus de 7 m de long.
Restauration de l'objet
Condition générale :
En général le lanceur est en relativement bon état;
Le lanceur et la rampe sont fabriqués en acier et les rails en aluminium;
La rampe, amovible, est montée sur le lanceur à l'enversé ce qui sera
corrigé pendant le traitement;
La rampe de lancement peut être élevée par un cylindre hydraulique
actionné par une pompe hydraulique présente sur le lanceur;
La pompe est opérée par un moteur électrique de 230 volts, 1 phase;
Le câble d'alimentation pour le moteur fut coupée;
Les commandes pour actionner la rampe semblent en bon état;
Le mécanisme pour élever la rampe peut être remis en état de
fonctionner assez aisément, et devra l'être pour évaluer la condition
exacte du mécanisme;
Le réservoir d'huile hydraulique est pratiquement plein et l'huile est très
propre;
Circuit électrique :
Les interrupteurs et disjoncteurs sont en état opérationnel;
Le système électrique présent est une adaptation pour répondre aux
besoins de la nouvelle utilisation du lanceur et devra être réactivé;
La rampe, amovible, est montée sur le lanceur à l'enversé ce qui sera
corrigé pendant le traitement;
Le système électrique original n'est pas opérationnel
Toutes les connexions semblent être en bon état, mais devront être
inspectées lors de la réactivation;
Le câble d'alimentation pour le moteur de la pompe hydraulique est
coupée; nous avons donc connecté un câble d'alimentation avec fiche
pour prise 230 volt, 1 phase;
Nous avons ensuite vérifié les connexions du moteur et elles étaient
toutes en bon état.
Système hydraulique :
Le niveau d'huile dans le système est acceptable et l'huile propre;
Tous les boyaux semblent en bon état;
La pompe tourne librement et son fonctionnement devra être vérifié,
ainsi que le système électrique;
Il était difficile d'évaluer l'état exact des systèmes électrique et hydraulique
sans tout d'abord les faire fonctionner. La première partie du traitement
consistait à brancher et à vérifier l'opération des deux systèmes. Ceci fut donc
les effectué avec succès en collaboration avec le Département d'électricité du
Musée. Le moteur et la pompe hydraulique fonctionnaient bien; nous avons
ensuite vérifié le fonctionnement de la rampe. La vérification fut très
satisfaisante; les commandes et la pompe étaient en bon état. Le cylindre
hydraulique de la rampe effectuait le plein mouvement requis, soit de 0 à 90 .
Les cadrans indicateurs de pression fonctionnaient proprement. Les seuls
problèmes ont été deux fuites observées aux joints à la valve de commande.
Les joints ont été serrés et le problème a été réglé.
Système mécanique :
Une cheville d'assemblage manque à une barre latérale du chôssis. Une
copie sera donc nécessaire pour remplacer cette cheville;
Les deux crics stabilisateurs installés au bout de chaque patte des
supports arrière du lanceur fonctionnent proprement, mais n'ont pas de
manivelle. Il faudra donc les ajuster avec une clé.
Le support/cric pivot situé à l'avant n'est plus réglable en hauteur car
certaines parties manquent et la hauteur a été ajustée en permanence.
Rampe de lancement
La rampe est construite en acier et peinte en blanc. Le mécanisme pour
installer la rampe sur son support est couvert de peinture et cela nuit au
verrouillage de la rampe. Les rails sur lesquels étaient installées les
fusées-sondes sont fabriqués en aluminium et attachés à la rampe avec des
supports en "U" faits d'acier. L'aluminium est oxydé et devra être traité. La
rampe de lancement est amovible et sera donc traitée séparément. Elle est
installée sur le support de rampe dont l'inclinaison est réglable grâce au
système hydraulique.
Peinture
Le lanceur fut d'abord peint en vert militaire lors de son assemblage pour
l'armée américaine. Par la suite, lors de son utilisation comme lanceur de fusée
expérimentale par le CNRC dans le nord du Manitoba, il a été peint en jaune
chrome, couleur que nous voulions reproduire pour l'exposition. Lors de
l'acquisition du lanceur par le MSTC, il a étant peint en bleu et blanc. Il
semblait y avoir eu deux différentes applications, la première par aérosol et la
deuxième au pinceau avec une mauvaise préparation.
Au début du traitement, des échantillons de peinture ont été prélevés à
différents endroits sur le lanceur. Les meilleurs échantillons ont été montés
dans des moules de résine afin d'être examinés sous un microscope en coupe
transversale. Cela avait pour but de confirmer l'ordre chronologique des
différentes applications de peinture.
Après avoir examiné les échantillons, nous avons confirmé les différentes
applications de peintures comme étant : 1. vert militaire, 2. jaune, 3. bleu ou
blanc selon l'endroit.

Choix de méthode de préparation
Il fallait donc décider de la préparation du lanceur avant de le repeindre en
jaune. Quelques méthodes ont été considérées selon les matériaux accessibles
par le laboratoire; en voici les descriptions et les résultats.
- La première approche consistait à préparer le lanceur en sablant toutes
les surfaces afin de pouvoir peindre directement sur les couches
existantes, mais la dernière application de peinture avait été tellement
mal faite qu'il fallait la retirer. À cause de la construction complexe de
l'objet, cette technique était inadéquate.
- Différents essais ont été faits avec des décapants chimiques. Ce
procédé s'avérait hasardeux à cause des gaz dégagés par les décapants
chimiques, et coûteux parce qu'il fallait aussi récupérer et jeter les
résidus du traitement par l' intermédiaire d'une firme spécialisée.
- L'autre procédé consistait à utiliser un système abrasif à jet, utilisant de
la coquille de noix en poudre, SHELBLAST AD6B® à grain moyen,
qui semblait plus appropriéé étant donné l'utilisation de produits non
toxiques et la disponibilité d'un système pour effectuer cette têche. Il a
donc été décidé de décaper l'objet avec ce dernier procédé.
Voici une brève description du système abrasif à jet utilisé
pendant la restauration du lanceur de fusée.
Nous avons à notre disposition un système stationnaire que
nous avons monté sur une plate-forme pour le rendre
portatif. Nous sommes aussi équipés de casques
protecteurs avec mode respiratoire pour l'opération.
L'équipement est de marque Clemco® distribué par ZERO Manufacturing
Co. ®.
Nous avons 2 différentes buses pour le pistolet à jet, soit de 5 mm et de 10
mm.
Le système est aussi équipé d'un mécanisme de récupération et de filtration à
sec, ce qui permet de réutiliser notre matériau. Le tuyau de retour fut utilisé
comme aspirateur pour la récupération. Avec environ 130 kilogrammes de
matériau en réserve, il était possible de travailler environ 20 minutes.
Le système de respirateur/protecteur facial consiste en un filtre à air, deux
casques protecteurs avec contrôles climatiques, capes protectrices avec 10
mètres de tuyau. Le tout est connecté à l'air comprimé.
Installation de l'abri temporaire pour traitement avec
système abrasif à jet
Après avoir déterminé le procédé exact pour
décaper le lanceur, il nous fallait une chambre isolée,
bien aérée et suffisamment éclairée pour procéder
au traitement. À cause de la dimension du lanceur
qui faisait plus de 7 m de long, ce genre d'installation
n'existait pas au Musée; il a fallu improviser. Nous
avons donc bâti un abris temporaire à l'extérieur du laboratoire juste devant
une des portes d'accès.
L'abri a été construit avec des sections d'étagères, du contre-plaqué et des
bâches de polyéthylène récupérées. Sa dimension était de 7,3 m de long x 3
m de large x 3,65 m de haut.
Nous étions maintenant prêts à commencer le
traitement de décapage du lanceur. Étant installés à
l'extérieur pour ce traitement, nous avons dû sortir le
lanceur de fusée et l'équipement nécessaire sur une
base quotidienne et à la fin de la journée les
remettre à l'intérieur pour éviter tout vandalisme. Ce
procédé prenait pratiquement 3 heures. Il ne restait donc qu'environ 4 heures
de travail par jour. Le lanceur était déplacé avec la remorque Trail Lift. Le
système abrasif était installé près de la porte de l'atelier et de l'abri, là o-
l'électricité et l'air comprimé pouvaient être connectés.
Décapage de l'objet
Le décapage a commencé le 17 février. Il était préférable de travailler à des
températures plus froides que -10 C ; de cette façon la neige sur le toit et la
glace sur le plancher de l'abri ne fondent pas. Ce procédé réglait le problème
d'humidité qui nuisait considérablement au bon fonctionnement de
l'équipement, car le matériau abrasif humide bloque le système. L'inconvénient
le plus évident est d'attendre les journées oûle mercure baisse à près de -10
C. À l'occasion, quand la neige sur le toit et autour de l'abri avait fondu, nous
avions la chance de travailler à des températures quelquefois supérieures à 0
C! Étant donné les circonstances, cela a duré jusqu'au mois d'avril. Par
exemple la première semaine, nous n'avons pu travaillé que 10 heures.
La première semaine, nous avons surtout fait des
expériences avec la pression du jet et différentes grosseurs
de buse pour le pistolet, soit 5 mm et 10 mm. Après
quelques tentatives, il semblait que la plus grossse buse
répondait mieux à la tâche avec des pressions variant de 275
à 550 kPa (de 3 à 6 bars). La buse de 10 mm a donc été
utilisé pour la majorité du traitement.
Au début, nous pensions n'enlever que la peinture instable de la surface, mais
en ajustant la pression à 550 kPa, il n'était pas plus difficile d'enlever toutes les
couches de peinture jusqu'au métal. Il a donc été décidé d'enlever
complètement la vieille peinture et ensuite d'appliquer la nouvelle proprement.
La majorité du lanceur a donc été traité avec le pistolet équipé de la buse de
10 mm à une pression de 550 kPa. Le jet était projeté à un angle de 70 à 90 ,
ce qui donnait le meilleur rendement.
Dès le début du traitement, il fallait localiser les inscriptions d'identification
peintes sur les pattes, le couvercle de contrôle et la rampe. En utilisant le
système abrasif avec un jet de 275 kPa à un angle de 30 à 45 et éloigné d'à
peu près 50 cm, nous n'enlevions que peu de peinture à la fois, ce qui nous
permis de localiser l'inscription no3 sur le couvercle de la boête de contrôle.
Malheureusement, nous n'avons pas pu localiser les autres inscriptions sur les
pattes et la rampe. Utilisant le modèle trouvé sur la porte de contrôle, nous
avons pu reproduire un stencil pour le chiffre 3. Après avoir enregistré
l'information requise pour les inscriptions, nous sommes revenus à la pression
régulière de 550 kPa pour continuer le procédé.
Pendant l'opération, il a fallu démonter certaines parties qui gênaient le
décapage. Quand on a enlevé les deux pattes latérales, le reste de l'objet
devenait beaucoup plus accessible. Quelques barres latérales du châssis, qui
étaient amovibles, ont aussi été enlevées. Elles ont été décapées, préparées et
peintes indépendamment. Lorsque ces pièces ont été enlevées, certaines des
chevilles d'assemblage ont été détruites. Des reproductions ont été faites par
le machiniste de l'atelier d'usinage du Musée.
Pour la partie principale du lanceur, nous avons mis environ une quinzaine de
jours pour le décapage. À cause de l'influence de la température, ces 15 jours
se situèrent entre le 17 février et le 6 avril. Les pièces démontées et
relativement petites furent traitées avec un système abrasif à jet d'air en
cabinet. Pour finir le traitement de décapage de la pièce principale, surtout
dans des endroits qui n'étaient pas facile d'accès avec le pistolet et la buse
utilisée, nous avons adapté un plus petit tuyau de 3,65 m de long au pistolet
original. Le nouveau tuyau utilisait une buse en céramique de 6 mm de système
beaucoup plus compact. La pression était légèrement réduite à 380 KPa.
Cette adaptation a très bien fonctionné. Il fallait par contre bloquer la gâchette
du pistolet principal en position de marche et la rejoindre chaque fois qu'il
fallait arrêter ou démarrer l'opération. Le résultat a été très satisfaisant et
plusieurs endroits inaccessibles ont pu être rejoints grâce à cette adaptation.
Pendant que le lanceur était préparé pour la peinture et peint, le traitement de
la rampe de lancement fut entrepris. La rampe a reçu principalement le même
traitement que le lanceur. La rampe de lancement était beaucoup moins fragile
que le lanceur, il a donc été décidé de laisser la rampe dans l'abri pour la
durée complète du décapage, ce qui économisa quelques heures d'installation
par jour. Il fallut environ 6 jours pour décaper la rampe. La majorité fut traitée
avec le système abrasif original et les endroits difficiles d'accès furent traités
avec le plus petit pistolet/buse qui avait été adapté au système.
La coquille de noix était repassée dans le système abrasif environ 4 à 5 fois
avant d'être changée à cause de l'usure des granules. Environ 360 kg ont été
utilisés pour le traitement au complet.
Traitement des rails d'aluminium
Les rails d'aluminium ont été démontés pour être nettoyés. Ils ont d'abord été
nettoyés avec du solvant Stoddard, une brosse à poils de nylon semi-rigide et
des chiffons. Après le nettoyage, l'aluminium a été poli avec un poli à métal
AutoSol® (hydrocarbure aliphatique, agent polisseur) et des tampons très fins
Scotch Brite de 3M® . Les rails ont par la suite été bien essuyés avec des
chiffons secs. Ce traitement a retiré les traces d'oxydation et rendu les rails
lisses afin d'assurer le glissement de la fusée.
Peinture : sélection, préparation et application
Nous avons déterminé que la peinture utilisée par le CNRC pour peindre le
lanceur à l'époque de son utilisation était vraisemblablement un émail industriel.
Pour le repeindre, nous avons décidé, avec le conservateur, d'utiliser un émail
acrylique pour carrosserie à séchage rapide. L'utilisation de ce produit nous
permettait une application rapide, de très bonne qualité avec un fini
pratiquement identique au fini originalement utilisé. Nous n'avions aucune
information pour identifier la couleur exacte, excepté les photographies dont
les couleurs sont souvent inexactes et la peinture jaune sur le lanceur. Le
réservoir d'air comprimé pour le mécanisme de frein fut utilisé pour identifier le
jaune nécessaire. Le décapage s'est fait beaucoup plus graduellement pour ne
pas détruire l'information découverte. Le jaune a ensuite été comparé à la
charte de couleurs MUNSELL et sélectionné avec l'aide du conservateur
responsable. Un détaillant de peinture qui pouvait faire le mélange requis fut
ensuite sélectionné. Après discussion avec le peintre et selon l'application, une
peinture d'émail acrylique pour automobile avec durcisseur et diluant a été
sélectionnée. La peinture sélectionnée était un peu trop luisante d'après les
endroits vérifiés sur le lanceur, nous avons donc ajouté un additif pour rendre
la peinture légèrement plus mate : Concentré liquide mat 850 universel pour
laque, acrylique et émail par INMONT RM ® BASF.
Après le traitement de décapage, le lanceur a été nettoyé à l'air comprimé.
Ensuite 2 applications d'acide tannique diluée à 3,5% ont été faites avec une
brosse de nylon avec poils semi-rigides. Après séchage, l'excès a été retiré et
l'objet a été nettoyé et dégraissé à l'hydrate méthylique. L'intérieur de la
poutre support de rampe a été inspecté par les petites portes d'inspection, un
nid de souris fut découvert à l'extrémité avant. L'infestation fut retirée et
l'intérieur nettoyé avec un aspirateur. Là oùse trouvait le nid, la poutre était
rouillée; après le nettoyage, un traitement d'acide tannique fut appliqué.
Après l'inspection, le lanceur fut peint à l'atelier de peinture du Musée. La
première couche fut un apprêt pour métal à séchage rapide à base de laque
compatible à la couche de finition, suivi d'un sablage et de deux applications
de peinture émail acrylique jaune. La peinture fut appliquée avec un pistolet
pulvérisateur.
Les inscriptions "3" sur le lanceur et sur la rampe furent principalement
localisées à l'aide de photographies prises sur le terrain pendant l'utilisation du
lanceur. La seule inscription localisée sur le lanceur pendant le décapage fut
sur la porte du panneau de contrôle. Ces inscriptions furent peintes avec un
stencil fait de plastique, avec de la peinture noire lustre en aérosol, après
l'installation du lanceur sur le plancher d'exposition.
Assemblage et installation du lanceur dans l'exposition
Après avoir été peintes, les pièces du lanceur furent déménagées dans le
laboratoire de conservation, qui a directement accès au plancher d'exposition.
Il fallait installer le lanceur près de son emplacement final pendant la
construction de l'exposition, car des murs devaient être montés tout près et
ceux-ci gêneraient l'installation plus tard.
Les pièces peintes ont été réassemblées. Le lanceur fut ensuite transporté près
de son emplacement. Les rails furent installés sur la rampe en utilisant les
boulons originaux dans l'atelier de conservation avant de déménager celle-ci
vers le lanceur et de l'installer avec un chariot élévateur. Une fusée du type
Black Brant 3, sans combustible, charge ou moteur fut par la suite montée sur
la rampe pour l'exposition. Le lanceur fut ensuite connecté pour pouvoir élever
la rampe à l'angle désiré. Après avoir déterminé l'angle, un support de métal,
peint jaune, a été fabriqué pour maintenir cet angle pour la durée de
l'exposition. Le lanceur a par la suite été couvert jusqu'à la fin des travaux de
construction. Les travaux terminés, le lanceur a été installé dans sa position
finale et ancré au plancher. La rampe fut élevée a l'angle déterminé et le
support installé. Le lanceur était maintenant installé en permanence pour
l'exposition "Le Canada dans l'espace"
Conclusion
Ce travail devait être exécuté dans un délai précis et coordonné avec la
construction de l'exposition compte tenu de la taille de l'objet et de son
emplacement dans l'exposition. Étant donné la dimension de l'objet et la saison
dans laquelle il nous fallait travailler, la préparation et le traitement ont put être
exécutés avec succès grâce à des interventions innovatrices comme:
l'improvisation d'un abri pour le décapage de l'objet, l'adaptation de l'unité
utilisée pour le traitement de décapage afin de répondre aux exigence du
lanceur et l'utilisation de techniques quand même conventionnelles. La
manipulation de l'objet aurait été très difficile sans l'utilisation de la remorque
pour bateau que nous avons heureusement à notre disposition.
L'environnement fut aussi un facteur important dans le choix du traitement et
de l'utilisation de telle ou telle technique minimisant les possibilités de pollution.
L'application de la peinture fut déterminé pour répondre aux exigences de
temps imposé par un horaire très serré. Le traitement et l'installation ont été
complétés avec succès sans délais.
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