Ce concept a été élaboré par Johanne Lamoureux de l’Université de Montréal, qui a collaboré à la mise au point de l’exposition avec Charlie Hill, du Musée des beaux-arts du Canada, et Ian Thom, de la Vancouver Art Gallery, laquelle coorganise l’événement avec le Musée.
L’exposition présente quelque 200 objets – peintures, dessins, aquarelles, caricatures, œuvres en céramique, sculptures, tapis crochetés, livres, cartes géographiques, photographies et documents éphémères – dont environ 150 œuvres d’art réalisées par Carr, qui ont été prêtés par le Musée des beaux-arts du Canada, la Vancouver Art Gallery (VAG) et d’autres grands musées du pays. (La VAG possède la plus importante collection d’œuvres d’Emily Carr.)
Les visiteurs pourront d’abord contempler une reconstitution partielle de l’exposition historique de 1927 du Musée des beaux-arts du Canada intitulée Exhibition of Canadian West Coast Art Native and Modern (L’art de la côte ouest du Canada : autochtone et moderne), qui regroupait 31 toiles ainsi que des tapis crochetés et des objets en poterie créés par Emily Carr, et lui a permis de se faire connaître au milieu artistique en général, et au Groupe des Sept en particulier. (Lawren Harris devint par la suite son mentor et ami.)
L’exposition présente et monte de façon presque identique à celle de 1927 des peintures ainsi que des masques, poteaux de maison, sculptures et étoffes des cultures haïda, tsimshian et kwakwaka’wakw, ainsi que des œuvres réalisées par d’autres artistes, notamment Anne Savage, Paul Kane, Langdon Kihn et deux membres du Groupe des Sept, Edwin Holgate et A.Y. Jackson.
Vient ensuite une section inspirée de la Emily Carr Memorial Exhibition de 1945 (Exposition commémorative des œuvres d’Emily Carr) qui présente Carr comme une artiste moderniste peignant des toiles dynamiques non conventionnelles à l’aide de couleurs intenses et de coups de pinceau expressifs. Au lieu de poursuivre ses efforts pour rendre avec exactitude la culture matérielle des Premières nations, l’artiste en tant que moderniste a plutôt tenté d’en traduire l’essence. Son intérêt pour le primitivisme et la spiritualité – deux aspects dominants de l’art moderne du début du XXe siècle – est évident dans ses peintures de sculptures des Premières nations et de paysages côtiers du Pacifique. Cette section de l’exposition présente ses plus belles œuvres réalisées entre 1910 et 1942, soit pendant la majeure partie de sa carrière.
Enfin, la dernière partie de l’exposition explore le personnage public qu’Emily Carr s’est elle-même forgé par ses caricatures, ses autoportraits et ses écrits. En contrepartie, des publics divers témoignent de leur propre perception de Carr. À la lumière des interprétations récentes de ses relations quelque peu contradictoires avec le paysage et les Premières nations, Carr est considérée comme ayant influé sur le tourisme culturel et l’industrialisation de la côte ouest.
L’exposition Emily Carr. Nouvelles perspectives sera d’abord présentée au Musée des beaux-arts du Canada (2 juin - 4 septembre 2006), puis à la Vancouver Art Gallery (7 octobre 2006 - 7 janvier 2007), au Musée des beaux-arts de l'Ontario de Toronto (24 février - 20 mai 2007), au Musée des beaux-arts de Montréal (21 juin - 23 septembre 2007) et au Glenbow Museum de Calgary (25 octobre 2007 - 26 janvier 2008).