Le voyageur averti prend le temps de
s'informer sur sa destination avant son départ. En sachant à quoi s'attendre sur le plan
de la langue et des coutumes, il est en mesure de s'adapter et de jouir de son séjour.
Le premier contact avec les archives
constitue souvent pour l'utilisateur une sorte de choc culturel alors qu'il s'efforce de
s'adapter à de nouveaux concepts et à la procédure établie. Ses attentes à l'égard
de ce que devrait être un service d'archives sont fondées sur son expérience des
bibliothèques. La plupart d'entre nous avons tendance à ne pas faire de différence
entre les deux, mais il y en a d'importantes.
Le présent guide vise à
familiariser les nouveaux usagers avec certaines règles en vigueur dans les services
d'archives. Comme dans le cas d'une visite d'un lieu nouveau, on peut s'assurer un séjour
plus productif et plus plaisant en étant préparé.
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LES DÉPÔTS D'ARCHIVES ET
LES BIBLIOTHÈQUES : LA DIFFÉRENCE FONDAMENTALE
Les nombreuses différences entre
les dépôts d'archives et les bibliothèques se ramènent à un fait central et
primordial : la nature des documents. Les bibliothèques collectionnent les documents
publiés, connus aussi sous le nom de sources secondaires. Le fonds d'une bibliothèque
est donc constitué de publications qu'on peut souvent retrouver dans une autre
bibliothèque. Ainsi, si un livre est perdu ou volé, il peut probablement être
remplacé.
Les dépôts d'archives
collectionnent des documents non publiés appelés sources primaires. Ils conservent des
documents uniques et irremplaçables. Par leur nature même, les documents d'archives sont
fragiles et doivent être manipulés avec soin. Si l'un d'eux est endommagé de façon
irréparable, perdu ou volé, l'information qu'il contient est perdue à jamais.
La nature unique de ces documents a
conduit les services d'archives à élaborer des consignes de sécurité rigoureuses. Les
chercheurs ne peuvent y feuilleter les documents sur les rayons comme dans une
bibliothèque, mais doivent plutôt les consulter dans des salles de lecture sous
surveillance. Il y a également plusieurs règles régissant la manipulation des
documents; celles-ci sont habituellement expliquées moment de l'accueil et les chercheurs
non initiés s'adaptent rapidement à ces aspects de leur nouvel environnement.
Les pratiques touchant l'agencement
et la description des documents d'archives sont plus compliquées, notamment parce que la
profession archivistique a créé ses propres termes. Une certaine connaissance des
concepts et de la terminologie de base, ou du langage et des règles des dépôts
d'archives, pourra aider le nouvel utilisateur à s'y retrouver.
[ Table des matières
] [ haut ]
LE LANGAGE ET LES PRINCIPES
ADOPTÉS DANS LES DÉPÔTS D'ARCHIVES
Les dépôts d'archives
s'intéressent aux fonds, qui sont des ensembles de documents provenant d'une même
origine, créés par une personne ou une organisation. Étant donné que les archives
collectionnent tous les supports servant à l'enregistrement d'information, le contenu des
fonds peut varier et comprendre des lettres, des journaux intimes, des photographies, des
cartes, des croquis d'architectes, des bandes pour ordinateur, des cassettes vidéo et des
mini-cassettes. L'étendue d'un fonds peut également varier, allant d'un document unique
à des centaines ou même des milliers de mètres de matériel.
Les archivistes font la distinction
entre groupes d'archives et groupes de manuscrits. Un groupe d'archives renferme les
documents créés sur divers supports par une entreprise, un gouvernement ou un autre
établissement. Un groupe de manuscrits désigne les documents d'un individu ou d'un
organisme privé. Les Archives nationales du Canada (AN) et les archives provinciales font
la distinction entre les documents d'archives créés par le gouvernement et les documents
provenant de sources privées. Les archivistes canadiens utilisent le terme fonds plutôt
que collection pour désigner les documents ou papiers d'un individu, d'un établissement
ou d'un organisme. Un fonds contiendra des renseignements sur de nombreux sujets et, à la
différence des documents de bibliothèques, on ne peut l'agencer matériellement par
sujet.
L'agencement des documents
d'archives s'appuie sur deux principes : la provenance et le respect de l'ordre
primitif. Le principe de provenance, dit aussi principe du respect des fonds ou du respect
de la source ou du créateur, interdit le mélange d'archives d'une organisation ou d'une
personne avec celles d'une autre. Par exemple, si un dépôt d'archives possédait les
documents de deux compagnies de théâtre, il ne les regrouperait pas, même si les deux
participent à la même activité artistique et créent des dossiers semblables.
Le principe du respect de l'ordre
primitif sous-tend que les dépôts d'archives préservent ou recréent l'ordre dans
lequel les documents ont été créés, tenus et (ou) utilisés par le créateur ou le
bureau d'origine. Par exemple, si le bureau administratif d'une institution religieuse
tenait les dossiers par ordre alphabétique de nom de congrégation, cet ordre serait
maintenu ou, si nécessaire, rétabli par les archives. L'ordre primitif ressort davantage
dans les dossiers institutionnels où l'organisation des documents et la nécessité de
les retracer facilement ont constitué des considérations primordiales lors de leur
création et de leur utilisation. Dans le cas des manuscrits et des papiers privés,
l'ordre primitif est souvent difficile à discerner. Le créateur peut s'être contenté
de conserver ses documents dans une boîte à chaussures ou un tiroir. L'ordre primitif
est, par nécessité, une règle plus souple que la provenance. Lorsqu'il est évident
qu'il n'y avait pas d'ordre particulier ou lorsqu'on ne peut recréer l'ordre primitif des
documents, les archivistes peuvent laisser ceux-ci dans l'ordre où ils les ont reçus ou
décider d'un ordre particulier pour faciliter la recherche.
Les instruments de recherche
Nous connaissons tous le catalogue
sur fiche, l'index des matières constituant le principal instrument d'accès aux
collections de bibliothèques. De la même façon, les instruments de recherche sont les
outils assurant l'accès aux documents d'archives. Ils prennent différentes formes et
servent à diverses fins. Le type et le niveau de perfectionnement des instruments de
recherche dans un dépôt d'archives dépendra des ressources disponibles. Voici certains
instruments de recherche courants :
Les guides de dépôts permettent de
connaître le contenu des fonds d'archives des établissements. Ils comprennent un
résumé de l'information incluse dans les inventaires et donnent un aperçu de chaque
fonds. Les guides peuvent aussi être axés sur des sujets, des périodes ou des lieux
particuliers. Ils permettent aux chercheurs de repérer les fonds qui seront utiles pour
leur recherche; les chercheurs peuvent ensuite consulter les inventaires pour obtenir une
description plus détaillée. Publiés régulièrement, ces guides sont précieux surtout
pour les chercheurs qui ne peuvent visiter facilement un dépôt d'archives.
L'inventaire, qui est l'instrument
de recherche le plus courant, fournit des renseignements détaillés sur l'organisation et
les activités de l'organisme ou de la personne qui a créé les archives en question, et
sur l'étendue, les dates extrêmes et le contenu des documents. On peut aussi y inclure
la liste de boîtes, de titres de fichiers et d'autres éléments descriptifs.
Les répertoires fournissent des
titres de boîtes ou de dossiers, des noms, des lieux ou des renseignements sur le contenu
par ordre alphabétique, chronologique ou autre. Ils sont souvent annexés aux
inventaires.
Les index, adaptés du monde des
bibliothèques, sont les instruments de recherche avec lesquels les chercheurs se sentent
le plus à l'aise. La fiche principale identifie chaque acquisition distincte. D'autres
fiches guident également le chercheur vers divers sujets, lieux et événements ou
diverses personnes. Un groupe de documents de la même source pris en charge en même
temps constitue une acquisition. Et comme la production des répertoires exige beaucoup de
temps, ce type d'instrument de recherche est le plus souvent associé aux grands
organismes qui possèdent les ressources nécessaires.
Le registre des acquisitions est
conçu pour permettre le contrôle des documents dès leur arrivée aux Archives. Pour une
bonne part, il est conçu comme un document administratif interne. Toutefois, il contient
de fait certains éléments de description et, parfois, surtout dans les dépôts
d'archives gérés par des bénévoles, il peut constituer le seul instrument de recherche
accessible aux chercheurs.
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PLANIFICATION DE LA
STRATÉGIE DE RECHERCHE
Que vous soyez écrivain ou
étudiant diplômé, généalogiste ou spécialiste de l'histoire régionale,
l'utilisation des archives repose sur une stratégie de recherche planifiée avec soin. Il
faut donc allouer assez de temps pour la recherche de base, établir quels dépôts
d'archives possèdent des fonds pertinents et inclure un calendrier de travail tenant
compte de la documentation à consulter.
La bibliothèque devrait toujours
être votre premier arrêt en route vers les archives. Vous réussirez à utiliser des
documents d'archives dans la mesure où vous comprendrez la documentation secondaire
disponible sur le sujet qui vous intéresse - les renseignements trouvés dans des
encyclopédies, des livres et des articles de journaux.
Les sources secondaires vous aident
à délimiter votre projet et vous fournissent un contexte d'évaluation des sources
primaires utilisées. À mesure que vous allez approfondir votre sujet, vous aurez une
meilleure idée des secteurs déjà traités à fond et des aspects nécessitant une
étude plus approfondie. Vous commencerez à formuler les questions et les idées dont
s'inspireront vos recherches aux archives. Les noms, lieux, événements et dates que vous
sélectionnerez en lisant fourniront les points d'accès aux documents primaires que vous
consulterez. Si, par exemple, les documents que vous souhaitez utiliser sont classés
chronologiquement et que vous ne connaissez pas les dates clés, il vous sera impossible
de les utiliser. Si les principaux protagonistes vous sont inconnus, vous négligerez
certaines sources importantes de manuscrits.
À mesure que vous progressez dans
vos lectures, passez du général au particulier, c'est-à-dire des études générales
d'un sujet ou d'une période à des travaux axés sur des thèmes précis. Le
bibliothécaire de référence pourra vous aider à établir un plan de travail portant
sur les ouvrages de référence de base reliés à votre sujet, les bibliographies
pertinentes et les principales revues dans le domaine.
Combien de temps faut-il consacrer
à la lecture? La réponse varie selon chaque projet. Les chercheurs expérimentés
développent une sorte de sixième sens et savent quand le temps est venu de passer aux
archives. Les apprentis chercheurs devront y aller au petit bonheur et demander les
conseils de bibliothécaires, d'archivistes et de collègues. Une chose est sûre : les
sources secondaires constituent une sorte de pierre de touche, un test auquel il faut
revenir fréquemment pour évaluer les documents et les idées que vous développez.
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COMMENT TROUVER LES DÉPÔTS
D'ARCHIVES À CONSULTER
Environ 800 dépôts d'archives au
Canada mettent leurs fonds à la disposition des chercheurs. Ces dépôts sont tenus par
divers organismes, depuis les archives fédérales, provinciales et municipales jusqu'aux
archives universitaires, militaires et ecclésiastiques ainsi qu'aux archives
d'entreprises et d'autres organismes du secteur privé.
Certains dépôts d'archives ont une
vocation interne et s'occupent seulement des archives de l'organisme dont elles
dépendent, entre autres les archives tenues par des institutions religieuses. D'autres
dépôts d'archives jouent un rôle de collecte en réunissant des archives d'un certain
nombre de sources ayant trait à une région, à une activité ou à un sujet particulier.
Les archives du Whyte Museum of the Canadian Rockies, par exemple, ne collectionnent que
les documents relatifs aux montagnes de l'Ouest du Canada.
Bien des dépôts d'archives
conjuguent ces deux activités, surtout les archives tenues par les divers paliers
d'administration publique. Tout en s'occupant des archives créées par le gouvernement
fédéral, les AN ont le mandat de collectionner des documents témoignant du patrimoine
culturel national.
L'un des volets les plus importants
de votre stratégie de recherche consistera à établir lesquels de ces dépôts
d'archives vous seront les plus utiles. Votre recherche de base vous fournira vos premiers
indices. Les notes en bas de page, les bibliographies et souvent le corps même d'un livre
ou d'un article pourront vous fournir de précieux renseignements sur les sources. À
mesure que vous avancez dans vos lectures, dressez la liste des documents à consulter et
notez les noms des dépôts d'archives où ils sont conservés. Parlez avec des collègues
qui ont pu travailler dans le même domaine. Quels fonds ont-ils consultés? Les ont-ils
trouvés utiles?
L'imagination et l'initiative sont
essentielles pour retracer les documents qui vous seront utiles. Lorsque vous
réfléchissez sur votre sujet, sur les personnes et établissements concernés,
demandez-vous - Quels documents ont pu être créés? Par qui? Ces documents ont-ils pu
être conservés? Quel dépôt d'archives est le plus susceptible de les détenir? Les
chercheurs qui réussissent sont, comme les bons détectives, à l'affût d'indices et de
pistes. Toutefois, les bons limiers appuient leurs suppositions sur des preuves solides.
Ne supposez jamais qu'un document a dû être créé ou a dû être conservé. Examinez
plutôt les preuves disponibles.
Vous pouvez consulter des
répertoires et des guides publiés concernant divers dépôts d'archives dans votre
bibliothèque, par l'intermédiaire du système de prêt entre bibliothèques, ou dans les
bibliothèques de référence tenues par les grands dépôts d'archives. Les répertoires
fournissent des indications concises sur le contenu des fonds et collections de dépôts
d'archives particuliers et des renseignements sur l'emplacement, les heures d'ouverture,
etc. Le
Répertoire des centres d'archives, publié par le Conseil canadien des
archives, par exemple, fournit des renseignements sur plus de 800 dépôts. Son index
thématique est une bénédiction pour les chercheurs. Certains guides permettent de se
référer facilement aux divers fonds et collections des dépôts d'archives et aident le
chercheur à décider quels fonds sont susceptibles d'être pertinents.
Plusieurs instruments de recherche
publiés par les AN peuvent être consultés dans de grandes bibliothèques universitaires
et spécialisées d'un bout à l'autre du pays. Le Catalogue collectif des manuscrits
conservés dans les dépôts d'archives canadiens, le Guide des archives photographiques
canadiennes et le Catalogue collectif des cartes topographiques étrangères dans les
cartothèques canadiennes vous renseigneront sur les documents disponibles dans votre
région.
Les guides de dépôts et autres
instruments de recherche sur microforme ainsi que sur bases de données électroniques
deviennent de plus en plus facilement accessibles aux chercheurs. Par exemple, les points
d'accès décentralisé des AN, situés à Halifax, à Montréal et à
Saskatoon mettent à la disposition des chercheurs plusieurs bases de données sur CD-ROM.
Cela permet entre autres d'avoir accès à des renseignements sur des fonds sur microforme
ainsi que sur d'autres sujets.
Les AN et d'autres grands dépôts
d'archives préparent et vendent d'autres instruments de recherche sous forme de
microfiches, de microfilms ou de photocopies.
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UNE VISITE S'IMPOSE-T-ELLE?
Les services de prêts entre
institutions
Les documents que vous voulez
consulter peuvent être conservés par un dépôt d'archives situé à des centaines de
kilomètres de chez vous. Toutefois, une visite n'est pas toujours nécessaire. Les
Archives nationales du Canada et un certain nombre d'autres grands dépôts d'archives
mettent les sources importantes ou populaires à la disposition des utilisateurs, sur
microfiche, par l'intermédiaire d'un système de prêt entre institutions. Il est
probable qu'une bibliothèque ou un service d'archives de votre région participe à ce
système.
Les dépôts d'archives provinciaux
et territoriaux conservent à titre permanent des copies de certains fonds des AN. Ce sont
ordinairement des fonds d'intérêt général comme les papiers de premiers ministres, les
recensements. Il peut également s'agir de documents d'intérêt régional, comme les
archives du ministère des Affaires indiennes sur l'Ouest canadien ou celles de Postes
Canada sur les provinces de l'Atlantique. On peut aussi obtenir des copies de certaines
cartes, photographies, oeuvres d'art et documents audiovisuels.
La recherche par la poste
Bien des dépôts d'archives offrent
un service d'aide à la recherche, par la poste. Toutefois, le temps consacré à
répondre à votre demande se limitera à une période précise (par exemple une
demi-heure) ou à un maximum de questions par lettre (par exemple, pas plus de
trois questions par lettre). La recherche par la poste n'a de sens que lorsque le
chercheur a besoin de renseignements précis. Ce n'est pas le rôle de l'archiviste
d'interpréter les documents pour les clients. Pour tirer avantage de ce service, il faut
avoir planifié sa stratégie de recherche et savoir exactement quand cette option est
valable. Les employés des archives peuvent, à bon droit, refuser d'effectuer des
recherches pour des personnes demeurant dans le voisinage. Certains services d'archives
imposent des frais pour effectuer des recherches.
Avant d'écrire, utilisez les
répertoires et les guides de dépôts pour déterminer les services d'archives
appropriés et notez la bonne adresse, le nom de l'archiviste (pour les petits centres) et
les frais courants, le cas échéant.
Dans votre lettre, dites aussi
succinctement que possible ce dont vous avez besoin, en indiquant entre autres le nom
d'une personne, le lieu, l'événement, l'endroit et les dates approximatives.
Je vous écris pour faire effectuer
une recherche dans le registre des sépultures de Sainte-Ephéméride pour la période
1910-1912 au sujet de Pierre Untel fils de Roger Untel et de Jeanne Unetelle.
N'ajoutez pas de détails inutiles.
Même s'il peut être intéressant de savoir que Pierre Untel est décédé à la suite de
la complication d'un abcès dentaire, ce renseignement ne facilitera pas la recherche de
l'archiviste.
Si vous avez déjà correspondu avec
le dépôt d'archives, dites-le en indiquant la date de votre dernière lettre et, s'il y
a lieu, le numéro de référence qui lui a été attribué. Il n'est pas nécessaire
d'entrer dans les détails à ce sujet.
Tapez votre lettre ou écrivez
lisiblement en lettres moulées. Accordez un délai suffisant pour la réponse (de quatre
à six semaines et peut-être plus pour certains organismes). Rappelez-vous que votre
demande n'est pas la seule dont les employés des archives doivent s'occuper.
La recherche par téléphone
Tous les dépôts d'archives sont
prêts à donner par téléphone des renseignements généraux au sujet de leurs services,
de leurs heures d'ouverture et de leurs fonds généraux. Bon nombre d'entre eux
reçoivent et traitent les demandes téléphoniques de la même manière que celles
acheminées par la poste. Les documents d'archives sont souvent plus complexes et plus
difficiles à fouiller que les livres et ne se prêtent pas à une consultation rapide.
Pour cette raison, peu de dépôts d'archives sont en mesure de fournir des renseignements
détaillés par téléphone. De même, les petits services n'ont souvent qu'un employé et
cette personne ne peut répondre constamment à des demandes téléphoniques en plus
d'exécuter ses autres tâches.
Les chercheurs
professionnels
Si vous ne pouvez voyager, la
plupart des dépôts d'archives peuvent vous fournir une liste de chercheurs
professionnels travaillant dans la région. Ces listes sont fournies pour votre commodité
et contiennent toujours un déni de responsabilité stipulant que les archives n'endossent
aucune des personnes inscrites sur la liste. Tous les détails, y compris les honoraires,
doivent être réglés entre le demandeur et le chercheur.
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] [ haut ]
ORGANISATION D'UNE VISITE
Communiquez d'abord avec le service
d'archives par téléphone ou par lettre. Même si vous demeurez de l'autre côté de la
rue, c'est toujours une bonne idée de téléphoner pour savoir s'il vous faut un
rendez-vous. Il n'est pas sage d'y « faire un saut » comme on le ferait dans
une bibliothèque. Les grands dépôts ont des préposés à la référence et peuvent
habituellement s'occuper des visiteurs non annoncés. Toutefois, le temps disponible pour
évaluer vos besoins peut être limité. Le personnel des petits dépôts d'archives doit
s'acquitter de diverses responsabilités et peut manquer de temps pour s'occuper des
chercheurs arrivant à l'improviste. Rappelez-vous que la plupart des archives ferment à
l'occasion pour dresser l'inventaire. Les petits centres peuvent aussi être obligés de
fermer leurs portes temporairement quand leurs employés sont en congé.
Lors de votre premier contact avec
un dépôt d'archives, que ce soit par lettre, par téléphone ou en personne, énoncez,
de façon concise, votre problème de recherche. Citez les sources du dépôt que vous
souhaitez utiliser ou qui vous intéressent. Demandez les autres documents qui pourraient
être pertinents.
En général, l'archiviste vous
fixera un rendez-vous pour une entrevue de référence. Le temps accordé dépendra de la
complexité du projet. Cette rencontre fournit aussi à l'archiviste l'occasion
d'expliquer les règles de sécurité et la procédure en vigueur dans l'établissement.
[ Table des matières
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À QUOI VOUS ATTENDRE
À quoi devez-vous vous attendre
lors de votre première visite à un service d'archives? En premier lieu, rappelez-vous
que tous les dépôts d'archives n'offrent pas les mêmes possibilités. Les archives que
vous souhaitez utiliser peuvent être logées dans un gros dépôt bien géré possédant
tout le personnel requis ou être conservées dans une installation presque exclusivement
vouée à l'entreposage. D'un dépôt d'archives à l'autre, il peut y avoir d'énormes
écarts entre les heures d'ouverture, le nombre d'employés et autres détails
intéressant le chercheur. Soyez prêt à modifier votre plan de travail en conséquence.
Soucieux de préserver et de
protéger des documents qui sont uniques, les dépôts d'archives ont adopté des
directives pour la consultation. Ainsi, les documents d'archives ne peuvent être
empruntés et les chercheurs ne sont pas autorisés à les feuilleter sur les rayons. Les
documents doivent être consultés dans une salle de lecture où il y a un surveillant.
Pour y avoir accès, vous devez, dans la plupart des services d'archives, vous inscrire
d'une façon ou d'une autre.
[ Table des matières
] [ haut ]
LES MODALITÉS D'ACCÈS
Le processus d'inscription
L'inscription est obligatoire dans
la plupart des dépôts d'archives. Il vous faut d'abord remplir un formulaire contenant
vos coordonnées et votre domaine d'intérêt comme chercheur. On pourra aussi exiger de
voir votre permis de conduire ou votre carte d'étudiant, le cas échéant. Lors de
l'inscription, l'archiviste expliquera divers règlements, et aussi vos responsabilités,
touchant la manipulation des documents d'archives. On vous demandera presque toujours de
signer une déclaration indiquant qu'on vous a communiqué ces règlements et que vous
acceptez de vous y conformer. Dans les grands dépôts d'archives, on pourra vous remettre
une carte d'identité valide pour une période déterminée, d'ordinaire de un à deux
ans.
L'entrevue de référence
Le succès de la recherche dans les
archives repose en grande partie sur une collaboration fructueuse entre chercheur et
archiviste. L'entrevue de référence ou d'orientation vise à vous aider à parfaire
votre stratégie de recherche en repérant les sources valables. Pendant l'entrevue,
expliquez aussi succinctement que possible votre sujet, vos délais, où vous en êtes
dans votre recherche, vos besoins. Votre travail préliminaire vous aura peut-être déjà
permis de déterminer les documents à consulter.
L'entrevue de référence est
optionnelle. Toutefois, la connaissance qu'a l'archiviste de l'établissement et des
documents sous sa garde peut enrichir énormément votre plan de recherche. De même,
l'archiviste peut être en mesure de vous mettre en contact avec d'autres personnes
travaillant dans votre domaine ou vous aider à repérer certains aspects de votre sujet
qui ont été négligés.
Les restrictions touchant
l'accès et l'utilisation
Tous les dépôts d'archives ont des
directives régissant l'accès à leurs documents. Il est prévu par la loi que les
Archives nationales du Canada et les diverses archives provinciales et municipales doivent
être ouvertes au public. Les dépôts d'archives dépositaires des documents
d'entreprises ou d'établissements privés peuvent en limiter l'accès à leurs propres
employés ou aux personnes travaillant sous contrat avec l'organisme central.
Il est possible que vous ne puissiez
avoir accès aux documents que vous souhaitez consulter. Les déposants peuvent imposer
des restrictions à la consultation. Par exemple, les papiers personnels d'un politicien
peuvent être inaccessibles aux chercheurs pendant une période de trente ans après
son décès. Les services d'archives eux-mêmes peuvent devoir restreindre l'accès aux
documents contenant des propos diffamatoires ou des renseignements personnels sur une
autre personne que le déposant.
Les documents en mauvais état ou
endommagés peuvent être mis de côté jusqu'à ce qu'ils soient restaurés par un
spécialiste. Si c'est possible, le dépôt d'archives essaiera de fournir une copie sur
microfilm ou sur un autre support.
Enfin, les documents non traités,
c'est-à-dire ceux qui n'ont pas franchi l'étape de la classification et de la
description, ne seront généralement pas mis à la disposition des chercheurs. Selon les
ressources du service d'archives et l'importance de l'arriéré de travail, il faudra
peut-être plusieurs années avant que la nouvelle acquisition soit accessible.
[ Table des matières
] [ haut ]
LE TRAVAIL SUR LES LIEUX
Qu'attend-on de vous?
Uniques, les documents d'archives
n'en sont pas moins très fragiles et très vulnérables à un maniement sans précaution.
On est donc en droit de s'attendre à ce que vous suiviez des pratiques contribuant à la
préservation des documents que vous allez consulter. Voici certaines des règles les plus
courantes :
On doit se servir uniquement de
crayons pour prendre des notes. Stylo, plume ou crayon feutre ne doivent pas être
utilisés dans les salles de lecture, pas plus que le liquide correcteur. Tous contiennent
des substances susceptibles d'endommager les documents. Les ordinateurs portatifs sont, de
nos jours, largement répandus dans les salles de lecture. Toutefois, peu de services
d'archives peuvent fournir une prise électrique pour chaque chercheur. Munissez-vous donc
de piles en bon état.
Il est interdit de fumer, de manger
et de boire dans les salles de lecture. Non seulement cela risque-t-il de tacher ou
d'endommager les documents, mais encore les résidus de nourriture peuvent attirer des
insectes nuisibles pour le papier.
On ne peut apporter d'effets
personnels comme un manteau et un porte-documents dans la salle de lecture. De façon
générale, un espace surveillé sera prévu pour le rangement de ces articles.
Le fait de modifier le classement
des fiches ou des documents peut diminuer leur valeur pour la recherche. N'utilisez qu'une
boîte de documents et seulement un dossier à la fois. Prenez soin de replacer les
documents dans l'ordre où vous les trouvez dans le dossier. Les documents d'archives sont
classés selon l'ordre primitif.
On doit porter des gants de coton
blancs pour manipuler les documents fragiles. On évite ainsi de maculer les documents et
d'endommager les fibres du papier.
Manipulez les volumes avec soin et
évitez d'appuyer dessus ou de les comprimer; évitez de marquer ou de plier les
documents. Si vous désirez marquer votre place, utilisez des signets de papier.
Les contingences de la
recherche
Les nouveaux utilisateurs des
archives sont souvent surpris par la quantité de documents à consulter. Alors, à
l'étape de la planification, utilisez les instruments de recherche pour évaluer le temps
à consacrer à vos travaux. Les nouveaux utilisateurs pourront difficilement calculer
avec précision le calendrier de travail. L'archiviste vous aidera à l'établir, mais
soyez prêts à vous adapter car chaque personne a des habitudes de travail différentes.
Il faut se servir des noms, des lieux, des événements et des dates pour bien apprécier
les documents. C'est ici qu'une recherche de base solide paie des dividendes.
[ Table des matières
] [ haut ]
CONSEILS POUR LA PRISE DE
NOTES
L'exactitude de vos notes revêt une
importance différente dans un dépôt d'archives et dans une bibliothèque. Il est plus
difficile de retrouver des citations tirées de documents que de livres et il n'est pas
toujours possible de revisiter un dépôt d'archives. Au minimum, assurez-vous de prendre
suffisamment de notes pour inscrire en entier les données factuelles et les citations que
vous désirez utiliser. Ainsi, vous ou vos lecteurs pourrez utiliser les mêmes documents.
En définitive, chaque chercheur aura à décider de l'exhaustivité de ses notes. Comme
pour bien des aspects du travail dans un dépôt d'archives, votre compétence dans ce
domaine s'améliorera à chaque visite.
Vos notes de travail doivent inclure
le nom de l'établissement d'archives, le groupe d'archives ou la collection de
manuscrits, la série ou le titre du fichier, l'identification précise de l'article
consulté et, enfin, l'information qui vous intéresse. Inscrivez les titres précis
utilisés par les archives pour votre première inscription et utilisez des abréviations
dans les notes subséquentes.
Après avoir consulté un groupe
d'archives ou une collection de manuscrits, il est sage de préparer une note sommaire
indiquant les dates extrêmes et la classification des documents, les documents que vous
prévoyez utiliser et les autres non pertinents à votre projet. Un tel résumé vous
aidera à utiliser la documentation plus efficacement et à éviter de refaire le même
travail lors d'une visite subséquente.
[ Table des matières
] [ haut ]
LA REPRODUCTION DE DOCUMENTS
Les services d'archives peuvent
fournir des photocopies dans les limites de La Loi sur le droit
d'auteur et si l'état de la documentation permet le maniement et l'exposition à la
lumière que cela nécessite. Les photocopies sont faites par un archiviste ou un
technicien. Les frais varient et de nombreux services d'archives restreignent le nombre de
documents reproduits pour un utilisateur donné au cours d'une période de temps
déterminée.
La plupart des dépôts d'archives
peuvent fournir des copies d'épreuves photographiques, de films, d'enregistrements, de
cartes, de dessins et d'autres supports. Les frais et les limites quant au nombre de
copies autorisées varieront d'un dépôt à l'autre.
Un exposé détaillé des
politiques, des règles et des prix des services reprographiques sera généralement
disponible sur demande. Les copies fournies par les services de reprographie ne peuvent
être utilisées que pour la recherche privée et qu'à des fins de référence. On pourra
vous demander de signer une déclaration en ce sens.
[ Table des matières
] [ haut ]
L'UTILISATION DE
L'INFORMATION
Le droit d'auteur
La reproduction de documents
d'archives est soumise aux conditions de la Loi sur le droit d'auteur. C'est un domaine
très complexe aussi bien pour les services d'archives que pour les chercheurs. Toutefois,
la responsabilité de trouver les titulaires de droit d'auteur revient au chercheur; de
plus, il doit obtenir la permission de publier tout document protégé par cette loi.
Le droit d'auteur peut être la
propriété d'une personne, d'une société ou du public, selon l'âge, la nature et la
disposition du document en question. La difficulté pour les dépôts d'archives et pour
les chercheurs consiste à déterminer qui possède le droit d'auteur, si cette personne
ou ces personnes sont toujours vivantes ou mortes, et si elles ont pris des ententes
spéciales pour céder ou maintenir ce droit.
Les dépôts d'archives publics
comme les Archives nationales du Canada et les divers services d'archives provinciaux et
autres dépôts d'archives s'occupant de collecte peuvent détenir des documents dont on
ignore les coordonnées relatives au droit d'auteur. Les archives institutionnelles
possèdent généralement les droits d'auteur sur les documents qu'elles conservent. Les
chercheurs devraient prévoir suffisamment de temps à l'avance pour faire de la recherche
sur le droit de propriété et obtenir la permission de reproduire ou de publier un
document.
Les citations
Les documents d'archives sont plus
complexes à identifier que les livres ou les journaux, ce qui rend encore plus
essentielle l'exactitude des citations. Bien des dépôts d'archives fournissent des
instructions sur la meilleure façon de rédiger des notes en bas de page.
En règle générale, on mentionne
d'abord le document particulier, suivi de la série, du groupe et du nom des dépôts
d'archives. C'est l'ordre inverse de celui de la prise de notes. Les notes en bas de page
varieront selon le type de document cité. En cas de doute, demandez l'avis d'un employé
des archives.
[ Table des matières
] [ haut ]
LA CONCLUSION DE VOTRE
VISITE
Au moment d'achever votre travail
dans un dépôt d'archives, notez tout renseignement qui pourrait s'avérer utile au
moment d'une visite ultérieure. Il peut s'agir de détails précis comme les variations
des heures de service ou une citation tirée d'un groupe d'archives ou de manuscrits. Si
un archiviste ou un bibliothécaire a été particulièrement serviable, une note de
remerciements, que vous aurez pris le temps d'écrire, sera très appréciée. Enfin,
certains services d'archives et des bibliothèques ont des associations d'amis ou d'autres
types de programmes de donateurs ou de bénévoles. Songez à ce que vous pouvez faire
pour aider à sauvegarder notre patrimoine documentaire.
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