May Irwin, actrice, comédienne et chanteuse (1862-1938)
May Irwin a été l'une des comédiennes les plus appréciées de son époque. Femme pétillante au caractère enjoué, elle s'est distinguée sur Broadway dans des revues musicales et des pièces de théâtre, souvent en tenant le rôle de la veuve. Elle était particulièrement connue pour ses interprétations de chansons « coon » -- style de musique très populaire de l'époque -- qu'elle incorporait dans ses prestations. Aujourd'hui, l'histoire se souvient d'elle pour avoir participé au premier baiser à l'écran, en 1895. À sa naissance à Whitby, en Ontario, en 1862, ses parents Robert Campbell et May Draper lui donnent le nom d'Ada May Campbell. Elle perd son père à l'âge de 13 ans, ce qui l'oblige à subvenir à ses besoins. Au lieu de se lancer dans un métier traditionnel, May et sa sœur Flora (Flo Irwin) commencent à donner des spectacles au Adelphi Variety Theatre de Buffalo, dans l'État de New York. Elle est vite remarquée par l'imprésario Tony Pastor; celui-ci dirige sa carrière à New York durant six ans, de 1877 à 1883, où elle se produit au Metropolitan Theater et au théâtre dont Pastor est propriétaire. C'est à ce dernier théâtre qu'elle participe aux parodies The Pie-rats of Penn Yann et All of It. En 1883, elle se joint à l'agence de placement d'Augustin Daly grâce à laquelle elle fait plusieurs saisons au Toole's Theatre de Londres, en Angleterre. Elle revient à New York pour paraître dans Boys and Girls en 1891-1892. En 1893, elle tient le rôle d'Ophelia dans une parodie d'Oscar Wilde intitulée Lady Windemere's Fan, en compagnie de plusieurs autres acteurs personnifiant des rôles tirés d'Hamlet. La même année, dans une pièce intitulée A Country Sport, elle figure dans un numéro de danse accompagnée de marionnettes sur fils. En 1895, elle tient son premier rôle principal dans un spectacle créé pour elle par J.J. McNally, intitulé The Widow Jones -- parodie dans laquelle une jeune femme, Beatrice Byke, tente d'échapper à des soupirants importuns en se prétendant la veuve d'un homme qui, tout compte fait, n'est pas mort. Cette production constitue le cadre d'une de ses chansons les plus populaires : « The Bully Song » de Charles E. Trevathan; il s'agit d'une chanson mixte typique de son genre. Sa prestation dans le rôle de Beatrice inspire un critique à écrire : « Son ascension à la notoriété ne l'a pas changée. Elle est toujours replète, blonde aux yeux bleus... et garde son air innocent. » Dans un acte de la pièce, May Irwin et l'acteur John C. Rice échangent un baiser. En reprenant cette scène pour la caméra, May Irwin et John Rice enregistrent le premier baiser à l'écran. Le baiser en scandalise plusieurs. Un membre du clergé qualifie le film de « lyrisme de parc à bestiaux » et le critique Herbert Stone se plaint en ces termes : « Aucun des participants n'étant physiquement attirant, le spectacle de leur broutage serait déjà difficile à battre grandeur nature. Ce spectacle amplifié aux dimensions de l'écran et répété trois fois est absolument dégoûtant 1. » May Irwin s'est distinguée dans plusieurs autres pièces, notamment dans Courted into Court (1896), où on la décrit comme la « blonde personnification de la bonne humeur », et dans Belle of Bridgeport (1900), dans laquelle elle « chante, propulse la trame de l'histoire ou s'adresse à l'assistance sur des sujets tels que la pêche à la truite et les méthodes de vente des grands magasins ». Elle continue à se produire sur Broadway pour terminer sa carrière par un spectacle musical, The 49ers, en 1922. Son mariage à un homme du nom de Kurt Eisfeldt est heureux et elle a deux fils. Elle passe ses étés sur une île du fleuve St-Laurent qui lui appartient et va en vacances dans le sud de la Floride. Elle gère bien ses finances et devient millionnaire. Elle enregistre plusieurs de ses chansons comiques populaires chez Berliner/Victor, dont la chanson « Mat-ri-mony ». On peut trouver une discographie dans En remontant les années. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les enregistrements de May Irwin, veuillez consulter la base de données du Gramophone virtuel. RéférencesBell, Margaret. -- « May Irwin -- peeress of stage widows ». -- Maclean's. -- Vol. 27, no. 30 (July 1, 1914). -- P. 97-100. -- No AMICUS 88134 Bordman, Gerald M. -- American musical theatre : a chronicle. -- New York : Oxford University Press, 1978. -- viii, 749 p. -- No AMICUS 11981124 Claghorn, Charles Eugene. -- Biographical dictionary of American music. -- West Nyack, NY : Parker Publishing Co., [1973]. -- 491 p. -- No AMICUS 12082725 Encyclopédie de la musique au Canada. -- Sous la direction d'Helmut Kallmann et al. -- 2e éd. rev. et augm. -- [Saint-Laurent, Qué.] : Fides, 1993. -- No AMICUS 13213211 Moogk, Edward B. -- En remontant les années : l'histoire et l'héritage de l'enregistrement sonore au Canada, des débuts à 1930. -- Ottawa : Bibliothèque nationale du Canada, 1975. -- xii, 447 p. -- No AMICUS 79943. -- Publié aussi en anglais sous le titre de Roll back the years : history of Canadian recorded sound and its legacy : genesis to 1930 The new Grove dictionary of American music. -- Edited by H. Wiley Hitchcock and Stanley Sadie. -- New York, N.Y. : Grove's Dictionaries of Music, 1986. -- 4 vol. -- No AMICUS 6194168 1. Vous pouvez juger par vous-même en visualisant un extrait animé de la scène à www.imagesjournal.com/issue03/infocus/kiss.htm. Veuillez noter que le téléchargement peut prendre une minute. |