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Photojournalisme« Je suis toujours conscient que les images m'attendent, elles m'attendent, et il n'en tient qu'à moi… » [traduction] Aujourd'hui, on s'attend naturellement à ce que les photojournalistes jouent le rôle de témoins oculaires des grands événements de l'actualité, qu'ils captent des images qui frappent notre esprit plus que n'importe quels mots. Le photojournalisme n'a pourtant vu le jour que dans les années 1920, par suite de la convergence de changements technologiques et de bouleversements politiques et sociaux. Des journaux et des magazines illustrés ont commencé à paraître en 1842 (en 1849 au Canada), mais les images publiées étaient des photogravures, même après l'invention de la similigravure par les Québécois William Augustus Leggo et George-Édouard Desbarats, en 1869. Pendant 14 ans, Leggo et Desbarats ont publié des milliers de similigravures dans le Canadian Illustrated News et L'Opinion publique. Toutefois, les photographes et les éditeurs n'ont pu exploiter pleinement la technologie et photographier « sur le vif » les événements de l'actualité qu'à l'apparition des petits appareils photo instantanés Leica et Ermanox, inventés en Allemagne en 1913 et en 1914. L'adoption générale de la photographie comme nouvel outil d'information a été retardée par la Première Guerre mondiale, pendant laquelle seuls les photographes officiels avaient l'autorisation de produire des images pour les médias imprimés. Après la Première Guerre mondiale, une nouvelle génération de photographes s'est servie d'appareils photo pour capter les bouleversements sociaux, culturels et politiques de cette époque. En Allemagne, des magazines illustrés ont lancé les essais photographiques, à savoir des histoires racontées avec des photos et très peu de textes, qui mettaient l'accent sur les émotions et les tensions humaines. De nouveaux magazines illustrés ont vu le jour, tels que Life et Picture Post aux États-Unis, de même que Liberty et The New World au Canada, et des magazines d'information comme Saturday Night et Maclean's ont aussi commencé à publier régulièrement des essais photographiques. Des années 1950 aux années 1970, des suppléments de journaux comme Weekend Magazine, Perspectives et Star Weekly ont fait concurrence aux magazines mentionnés précédemment. Cependant, le producteur d'essais photographiques le plus prolifique au Canada a été le service de la photographie de l'Office national du film (ONF), qui a produit et distribué des histoires de 1943 à 1972. À la fin des années 1950, il fournissait des essais à plus de 100 publications canadiennes. Au même titre que le ministère de la Défense nationale, l'ONF a constamment alimenté les médias en images de guerre pendant la Deuxième Guerre mondiale. Après la guerre, les journaux se sont aussi mis à publier de plus en plus de photos grâce aux photographes membres de leur personnel et aux pigistes, qui leur livraient continuellement une multitude d'images pour satisfaire le besoin grandissant du public de voir des images « non falsifiées » des événements. La plupart des essais photographiques présentés dans cette exposition révèlent aussi que la photographie est devenue une façon d'émettre des commentaires sociaux et des critiques sur des questions telles que le multiculturalisme, les droits de la personne, le développement urbain et les conflits politiques. À cet égard, le photojournalisme permet aux Canadiens de mieux comprendre la complexité de leur histoire. Près de la moitié des 23 millions de photographies conservées à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) font partie de collections photojournalistiques de divers genres. BAC est une source nationale d'histoire et de savoir accessible à tous, qui aide les Canadiens à comprendre comment des individus, des situations et des événements ont influencé le développement du Canada. |