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Sarah Fischer -- Sa carrière en Europe

 
Sarah Fischer incarnant Pamina dans La flûte enchantée lors de ses débuts à Covent Garden, en 1922  

Sarah Fischer suit les conseils d'Emma Albani et commence des cours de chant avec Mme Hutchinson. En 1922, alors qu'elle étudie toujours au Royal College of Music, elle fait ses débuts londoniens au théâtre Old Vic dans le rôle de la comtesse dans Les noces de Figaro de Mozart. La même année, elle tient le rôle de Micaëla dans l'opéra Carmen au théâtre Old Vic et joue pour la première fois à Covent Garden, où elle interprète le rôle de Pamina dans La flûte enchantée de Mozart.

Le 8 janvier 1923, Sarah Fischer tient une fois de plus le rôle de Pamina lors de la première diffusion radiophonique d'un opéra par la British Broadcasting Company (BBC) à partir de Covent Garden, un moment marquant de l'histoire de l'opéra. La même année, elle enregistre plusieurs autres titres chez HMV (Londres), parmi lesquels figurent des chansons d'amour de l'époque élisabéthaine de Dowland, de Bartlet et de Campion.

Pendant sa troisième année d'études au RCM, Sarah Fischer se joint à une nouvelle compagnie d'opéra, la British National Opera Company, et elle joue le rôle d'Eva dans l'opéra Die Meistersinger de Wagner. Après avoir terminé ses études au RCM, elle se rend à Rome pour étudier une année de plus avec Vincenzo Lombardi, qui a également enseigné au légendaire Enrico Caruso ainsi qu'au ténor canadien Edward Johnson.

 
  Sarah Fischer incarnant la comtesse Olga dans Fedora, à Covent Garden, en 1925

Sarah Fischer retourne à Covent Garden en 1925 pour interpréter le rôle d'Olga dans l'opéra Fedora de Giordano. Elle donne en outre un certain nombre de récitals à Londres dans des salles telles que Wigmore Hall, Albert Hall et Queen's Hall. Le 28 mai 1925, Sarah Fischer et plusieurs artistes de renommée internationale, comme le compositeur et chef d'orchestre sir Edward Elgar et la diva australienne Nellie Melba, tiennent une soirée-bénéfice à Covent Garden pour Emma Albani, qui éprouve de graves difficultés financières. Les profits de cette soirée et les autres fonds amassés permettront à la chanteuse, qui avance en âge, de vivre à l'aise le reste de ses jours.

Quelques mois plus tard, en novembre, la carrière de Sarah Fischer prend un virage important lorsqu'elle se joint au prestigieux Opéra-Comique à Paris. En vacances dans la Ville lumière, elle est invitée, par l'entremise d'un ami, à assister à une audition que dirige M. Mason de l'Opéra-Comique. Assise parmi les spectateurs, elle écoute un chanteur auditionner et M. Mason l'accompagner. Lorsque le chanteur perd soudainement le fil de la musique, Sarah fredonne quelques notes pour l'aider. Enchanté par ce qu'il vient d'entendre, M. Mason lui demande de passer une audition, après quoi il l'invite à faire partie de sa compagnie. Sarah accepte.

 
Sarah Fischer incarnant Mélisande à l'Opéra-Comique de Paris, en 1925  

Elle entame sa carrière au sein de l'Opéra-Comique le 20 novembre 1925 en interprétant pour la première fois ce qui allait devenir l'un de ses rôles les plus célèbres : Mélisande de l'opéra Pelleas et Mélisande de Debussy. Ce rôle difficile, qu'elle apprend en seulement dix jours, deviendra l'un des rôles qu'elle aimera le plus interpréter. Dans une entrevue, elle dira : « Pour la voix, je préférais les rôles mozartiens; pour l'interprétation, c'est Carmen; pour la poésie, c'est Mélisande sans faute. À ma mort, je veux que l'on m'enterre vêtue de sa robe, la tête reposant sur la partition de Pelleas et Mélisande. Je la garde toujours sur ma table de chevet. » [traduction] (fonds d'archives Sarah-Fischer, A1 9901-0002)

Durant les quinze années qu'elle passe à l'Opéra-Comique, Sarah Fischer interprète 30 rôles principaux, notamment celui de Charlotte dans Werther, celui de Cherubino dans Les noces de Figaro et le rôle-titre dans Mignon. Pendant qu'elle est à Paris, elle a aussi d'autres engagements prestigieux. En effet, en 1927, le directeur Bruno Walter fait appel à ses services pour chanter dans une série d'opéras au festival international de Mozart à l'Odéon. Elle y tient les rôles de Pamina dans La flûte enchantée et de Dorabella dans Cosi fan tutte.

 
  Sarah Fischer incarnant Mignon, photographiée au parc Bois-de-Boulogne, à Paris, en 1925

Sa carrière de chanteuse d'opéra la mène en outre à Alger, à Bruxelles (1926) et à l'Opéra de Monte Carlo (1927), où elle interprète le rôle-titre de l'opéra Mignon de Thomas. En 1936, elle tient le rôle soprano principal à la première mondiale de l'opéra The Pickwick Papers d'Albert Coates.

En plus de se produire dans des opéras, Sarah Fischer est reconnue pour la qualité de ses récitals. Elle donne de nombreux concerts à Londres, à Paris, à Rome, à Vienne et à Berlin. On l'admire pour son interprétation des œuvres musicales des compositeurs français Claude Debussy, Maurice Ravel, Francis Poulenc, Albert Roussel, Darius Milhaud et Jacques Ibert, qui l'accompagnent souvent au piano.

Ces récitals sont encensés par la critique, comme le montre le passage suivant d'un article publié après un récital qu'elle a donné au Wigmore Hall, à Londres :

Du sérieux à la joie; de l'agréable espièglerie de la chanson du meunier dans Le roy d'Yvetot de Jaques [sic] Ibert aux instants gracieux d'un poème de Beaudelaire tiré des Fleurs du mal, elle fait preuve d'une étonnante maîtrise, d'une diction parfaite et d'une grande perspicacité. Deux poèmes de Charles Vildrac mis en musique par Jaques [sic] Ibert […] ont été présentés pour la première fois au public londonien […] Une œuvre charmante de Poulenc, « Deux airs chantés », qui n'avait jamais été présentée ici, a été tout aussi bien reçue. [traduction] (Cummings, Evening Citizen's London News Bureau, [sans date])

Pendant sa carrière, Sarah Fischer fait plusieurs tournées au Canada. Sa première visite a lieu en 1927, où elle donne des récitals à la salle Windsor, au Ladies Morning Musical Club de Montréal et à Rideau Hall pour l'ouverture d'un dîner officiel du Parlement.

En décembre 1929, Sarah Fischer se marie avec le pianiste anglais Herbert Carrick, qui se joint à elle comme accompagnateur lors de sa deuxième tournée de récitals au Canada. Ils se produisent à Montréal, à Québec, à Toronto et à Ottawa, et ensuite à New York, à Washington et au club de musique Mana-Zucca, à Miami.

Un écrivain anglais publie un article sur le succès qu'a remporté Sarah Fischer à Miami et sur l'effet de son interprétation sur une riche cliente :

Durant un récital donné au club Nona-zucca [sic] à Miami, la voix de Mme Herbert Carrick, femme de l'illustre pianiste, dont le domicile de Worcester est situé au 20, rue Hancock, a su charmer Mme Bracket Bishop de Chicago à un point tel que cette dernière lui a offert une coiffe en or de 500 ans gemmée de rubis et de turquoises et ornée d'un motif de feuilles de lotus […] Mme Bishop s'y connaît en pierres rares et précieuses. [traduction] (« Vocal ability… », 1930)

Avant le concert, Sarah Fischer et son mari ont été présentés à Mme Bishop, qui leur a montré sa collection de bijoux. Herbert Carrick décrit ce qui s'est ensuite produit :

Nous avons voulu cette coiffe dès que nous l'avons vue […] mais elle était d'une trop grande valeur pour que nous envisagions de l'acheter. […] Le soir du concert est ensuite arrivé, un programme espagnol spécial. Mme Carrick était dans une forme vocale splendide. Dans l'auditoire, parmi ses admirateurs, se trouvait Mme Bishop. […] Le matin suivant à 9 h, Mme Carrick a reçu un appel l'invitant à rencontrer Mme Bishop. Et c'est là qu'elle a connu la plus grande surprise de sa carrière : Mme Bishop, enchantée par le chant de ma femme, lui a offert la coiffe. [traduction] (« Vocal ability… », 1930)

Sarah Fischer portera cette coiffe en mai 1930 pour créer trois rôles à l'Opéra de Liège, en Belgique.

En juillet 1934, Sarah Fischer s'aventure dans le monde de la télévision et écrit une page d'histoire avec la BBC lorsqu'elle interprète le rôle de Carmen à la première présentation mondiale d'un opéra à la télévision. Un journaliste du Daily Telegraph décrit l'événement de la façon suivante :

Sarah Fischer vêtue du costume qu'elle a porté pour incarner Carmen lors de la première présentation télédiffusée d'un opéra à la BBC, le 6 juillet 1934

Aujourd'hui, la BBC tentera pour la première fois de diffuser un opéra au complet, Carmen, en l'occurrence, en l'espace d'une demi-heure. Ce tour de force en matière de compression […] sera présenté de 11 h à 11 h 30 ce matin; trois artistes (la soprano canadienne Sarah Fischer, le ténor de récitals et de spectacles Heddle Nash et la danseuse espagnole Elsa Brunelleschi) feront une « représentation maquillée » de l'œuvre complète. [traduction]

Sarah Fischer se rappelle cette prestation :

…à cette époque, il n'était possible de présenter à l'écran que deux des trois artistes à la fois […] les visages n'étaient pas clairement définis puisqu'il n'y avait pas de gros plans […] du maquillage vert était appliqué sur les lèvres, le rouge était utilisé pour le noir et le jaune, pour le blanc […] l'artiste devait non seulement être une musicienne accomplie et sûre d'elle, puisque le chef d'orchestre n'était pas visible, mais elle devait également posséder une bonne technique de jeu pour la même raison, puisque le décor n'était ni plus haut ni plus large qu'un grand manteau de cheminée. Il fallait donc savoir à quelle hauteur lever les bras ou à quel endroit placer un membre, car la hauteur du genou devait concorder avec la position du ténor lorsque le personnage de Don Jose s'agenouille devant Carmen et dépose sa tête sur ses genoux à la fin de l'aria « La fleur que tu m'avais jetée » [traduction] (fonds Sarah-Fisher, MG30 D207, vol. 1)

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Sarah Fischer est au sommet de sa carrière. Elle parle couramment quatre langues, elle s'est produite dans les principaux opéras et salles de concert en Europe, et elle compte à son répertoire d'opéras 22 rôles principaux. En raison de la guerre et du black-out, cependant, d'importantes organisations musicales à Londres, comme le Covent Garden, ferment leurs portes. Sans se laisser décourager, Sarah Fischer essaie de se lancer dans l'administration des arts en organisant une nouvelle série de concerts au Wigmore Hall, intitulée Sarah Fischer 12 O'Clock Concert Series. Mettant en vedette Sarah Fischer elle-même et d'autres artistes canadiens établis à Londres, ces concerts du midi offrent de la musique aux migrants londoniens d'horizons divers. La presse britannique décrit Sarah Fischer comme l'une des personnes qui contribuent à la survie de la musique à Londres pendant la guerre éclair.

Sarah Fischer, mezzo-soprano, enseignante et administratrice (1896-1975)

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