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Pauline Lightstone Donalda - Début de carrière

 
Pauline Donalda a fait ses débuts en 1904 dans le rôle-titre de Manon de Jules Massenet, au Casino municipal de Nice.  

Après deux ans d'études, Pauline Donalda a l'occasion de passer une audition pour son premier rôle à l'opéra. Il s'agit du rôle-titre de l'opéra Chérubin de Jules Massenet. Les personnes présentes à l'audition, dont Massenet, sont grandement impressionnées par son interprétation, mais elles hésitent à donner un premier rôle à une inconnue. Toutefois, on lui offre 7 000 francs comme doublure. Déterminée à n'accepter que des premiers rôles, Pauline Donalda refuse cette offre. Peu après, le même groupe la pressentit pour jouer le rôle-titre dans Manon. Massenet travaille lui-même avec la cantatrice à cette production. À l'âge de 22 ans, Pauline Donalda fait ses débuts à l'opéra dans le rôle de Manon au Casino municipal de Nice. Une critique dans Le Phare du littoral décrit la première exécution professionnelle de Pauline Donalda sur la scène de l'opéra : « Pauline Donalda a osé apparaître pour la première fois devant le public dans le rôle de Manon. Sur cette scène où tant de Manon ont été applaudies et fêtées. Sur une scène où la médiocrité est inconnue et où assez bien n'est pas assez. Seule Pauline Donalda pouvait avoir cette audace et réussir. Elle possède un physique exquis, une voix forte, brillante, souple et de grand registre, une finesse et une intelligence rehaussées par un jeu de scène remarquable et des yeux pétillants qui s'ouvrent à la vie ou qui sont pleins d'amour . »8 [traduction libre]

 
  Pauline Donalda dans une autre scène de Manon, en 1904

Après ce premier succès, on porte le contrat de la chanteuse d'opéra de 8 à 17 représentations .9 Elle incarne Marguerite dans Faust, Micaëla dans Carmen et Mimi dans La Bohème. Sous la direction du compositeur Ruggiero Leoncavallo, elle chante aussi les rôles de Nedda dans Pagliacci et de Jenny dans la première présentation en français de Chatterton. Elle continue à recevoir d'excellentes revues de presse et, en peu de temps, on la reconnaît comme l'une des étoiles montantes sur la scène européenne de l'opéra.

 
Annonce de la production de Don Giovanni de Mozart à Covent Garden en 1905, mettant en vedette Emmy Destinn, Pauline Donalda et Enrico Caruso  

Pauline Donalda se tourne ensuite vers Covent Garden. Mise en confiance par son succès à Nice, la cantatrice aborde le directeur artistique de l'opéra, André Messager, en lui envoyant copie des critiques qu'on lui a faites à Nice et une demande de rôle. Messager répond positivement et lui offre un contrat de trois ans à raison de 26 $ par représentation .10 Le 23 mai 1905, elle débute à Covent Garden en interprétant le rôle de Micaëla dans Carmen de Bizet avec Emmy Destinn dans le rôle-titre. Pendant sa première saison à Covent Garden, Pauline Donalda a aussi l'occasion de travailler avec Antonio Scotti et la diva australienne Dame Nellie Melba, qui devient un modèle pour la jeune cantatrice canadienne. Au cours de cette saison, elle joue les rôles de Marguerite dans Faust de Gounod, de Zerlina dans Don Giovanni et de Juliette dans Roméo et Juliette de Gounod. Le 28 juin 1905, elle chante le premier rôle de Ah-Joe dans la première mondiale de l'opéra en un acte L'Oracolo de Franco Leoni.

 
Au cours de sa première saison à Covent Garden, Pauline Donalda a interprété le rôle de Micaëla dans Carmen de Bizet. Emmy Destinn a chanté le rôle-titre.   Pauline Donalda a chanté le rôle de Ah-Joe lors de la première mondiale de L'Oracolo de Franco Leoni, le 28 juin 1905.

Après seulement quelques représentations, les critiques et les observateurs commencent à remarquer des similarités entre le style vocal de Pauline Donalda et celui de Nellie Melba. Un commentateur écrit dans The Observer : « …La voix de Pauline Donalda a cette qualité particulière de rondeur qui a toujours été remarquable dans celle de Mme Melba. En réalité, à plusieurs autres égards, les voix sont curieusement semblables comme Mme Melba a été la première à le reconnaître . »11 [traduction libre]

 
Pauline Donalda dans la production de Roméo et Juliette de Gounod à Covent Garden en 1905  

C'est peut-être cette similarité avec Melba qui donne à Pauline Donalda l'un des défis les plus mémorables de sa carrière. En juin 1905, Melba devait jouer le rôle de Mimi aux côtés du légendaire ténor napolitain Enrico Caruso dans La Bohème, mais elle tombe soudainement malade et l'on choisit Pauline Donalda pour la remplacer. Le fait de jouer aux côtés du formidable Caruso n'est pas la seule pression à laquelle la cantatrice doit faire face. Elle avait déjà joué le rôle de Mimi auparavant, mais seulement en français, et elle n'a que quatre jours pour apprendre le rôle en italien.

 
  Autoportrait qu'Enrico Caruso a dessiné et donné à Pauline Donalda au cours d'une interprétation de La Bohème

Pauline Donalda travaille très fort pour préparer le spectacle et chante si bien que, durant les applaudissements, Caruso « …la poussait constamment devant lui afin qu'elle prenne la plupart des rappels  »12 [traduction libre]. Par la suite, elle a l'occasion de chanter plusieurs fois avec Caruso à Covent Garden dans des opéras tels que Don Giovanni et Rigoletto.

 
Pauline Donalda dans le rôle principal de Marguerite dans Faust de Gounod à Covent Garden, en 1905  

Durant sa première saison à Covent Garden, Pauline Donalda rencontre un autre chanteur d'opéra appelé à jouer un rôle important dans sa vie, le baryton Paul Seveilhac. Il avait débuté à Covent Garden en 1901 et joue pour la première fois avec Pauline Donalda à Covent Garden dans la production de 1905 de Faust de Gounod. Dans une entrevue réalisée avec Ruth Brotman, la chanteuse décrit ses premières rencontres avec le jeune baryton : « Paul m'a été présenté par mes bons amis les Salignac. Il nous arrivait souvent de nous réunir dans la demeure d'une famille française pour jouer au poker en vue de nous détendre. Après quelques semaines à observer le jeu, j'ai décidé d'apprendre à jouer au poker parce que j'étais amoureuse de Seveilhac et je voulais lui être de compagnie agréable. En réalité, je n'avais aucune notion du jeu et très peu de temps pour l'apprendre . »13 [traduction libre]

 
  Pauline Donalda dans le premier acte de Carmen, avec Don José, chanté par son mari Paul Seveilhac

Les parents de Pauline Donalda s'opposent vivement à ce qu'elle poursuive sa relation avec Seveilhac parce qu'il appartient à une autre confession religieuse. Finalement, les effets de sa vie personnelle troublée et d'un horaire de travail de plus en plus chargé commencent à se faire sentir. Elle perd beaucoup de poids, contracte une mauvaise toux et reçoit l'ordre du médecin d'aller se reposer à la montagne et d'éviter de chanter et de parler durant six mois. Elle suit ses instructions, mais souffre énormément au cours de cette période. Heureusement, elle se rétablit complètement et n'aura jamais plus par la suite de maux de poitrine. Elle retourne à Covent Garden en avril 1906 et, un mois plus tard, elle épouse Paul Seveilhac malgré les objections de sa famille.

Pauline Donalda est très en demande et, au cours des années, obtient de nombreux engagements dans des salles de spectacles comme le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, l'Opéra-Comique de Paris et le Manhattan Opera Theater. Elle fait des tournées en Hongrie, en Hollande, en Allemagne, en Irlande, au Pays de Galles, en Écosse, en Russie, aux États-Unis et au Canada, et son répertoire s'élargit de manière à inclure les rôles que comprennent les opéras Lohengrin, Martha et Pagliacci.

 
En 1913, Pauline Donalda a joué encore dans Carmen, mais cette fois-ci dans le rôle-titre.  

Suivant le conseil du soprano canadien Emma Albani, Pauline Donalda ajoute aussi l'oratorio et les interprétations en concert à son horaire déjà chargé, apparaissant dans des oratorios tels La Création de Haydn et Le Messie de Haendel et à titre de soliste avec le Hallé Orchestra, le London Symphony Orchestra et le Liverpool Philharmonic Orchestra.

Outre ses nombreuses interprétations publiques, elle participe à de nombreux concerts privés ayant souvent lieu dans les résidences de l'élite de Londres. En compagnie de musiciens comme Enrico Caruso, le pianiste et compositeur Ignaz Jan Paderewski et le violoniste Mischa Elman, Pauline Donalda se produit dans les maisons de mécènes distingués, notamment chez Lady de Gray, Lord Astor et le baron Alfred de Rothschild .14

Pauline Donalda fait également plusieurs enregistrements entre 1907 et 1916; malheureusement, certains ont été perdus ou n'ont jamais été lancés dans le public. Elle détruit elle-même quelques-unes des copies maîtresses parce qu'elle trouve insatisfaisante la qualité de reproduction de sa voix. En 1967, Rococo Records de Toronto publie un album d'enregistrements contenant sept sélections exécutées par Pauline Donalda, comprenant des extraits de Don Giovanni, de Faust et de La Bohème. Dans une courte introduction, avant que commence la musique, la cantatrice déclare ce qui suit : « J'ai été déçue quand j'ai entendu mes disques parce que je trouvais qu'ils ne reproduisaient pas fidèlement ma voix. Mais je n'y pouvais rien. Pour La Bohème, c'était la huitième fois que je l'enregistrais. Je leur ai dit "c'est la dernière fois que je le fais". C'est pour cette raison que je n'ai pas fini la dernière phrase . »15 [traduction libre]

Quand la Première Guerre mondiale éclate en 1914, Pauline Donalda est en visite à Montréal. Elle ne retournera pas en Europe avant 1917. Ces années s'avèrent difficiles pour elle, car son mari, trois de ses frères et son neveu sont au front. Dans une entrevue accordée à l'hebdomadaire The American Hebrew, elle décrit combien il lui est difficile de continuer à chanter : « J'ai essayé maintes et maintes fois d'oublier qu'à tout moment, oui, peut-être même au moment où je vous parle, un ou tous mes êtres chers peuvent être frappés. Je me suis dit que ma carrière est en jeu et que je dois chanter. Mais c'est seulement de temps en temps, surtout à des concerts à l'appui de nos braves "Tommies", que j'ai été capable de me produire en public . »16 [traduction libre]

 
  Sa vie durant, Pauline Donalda a participé à des concerts et à des récitals de bienfaisance.

Pauline Donalda s'occupe en participant à des activités de bienfaisance, notamment à des concerts de charité au profit d'organismes tels que le Fonds de secours de guerre, le Fonds patriotique et la Croix-Rouge. Elle organise aussi une série de concerts intitulée Donalda Sunday Afternoon Concerts et fait don de toutes les recettes à des œuvres de secours de guerre .17

À son retour en Europe en 1917, son mariage avec Seveilhac se brise. Ils se séparent, divorcent et, peu après, Pauline Donalda épouse le ténor danois Mischa Leon. Ce mariage échoue aussi quelques années plus tard, et la cantatrice commente ainsi les difficultés de conjuguer une carrière dans le chant avec le mariage : « D'après mon expérience personnelle, je crois fermement qu'une carrière dans le chant et le mariage ne font pas bon ménage. Pour réussir dans une carrière… on doit être prêt à renoncer à tout, à tout sacrifier, absolument tout . »18 [traduction libre]

Pauline Donalda ne chante dans les grandes salles d'opéra d'Europe que durant cinq ans après son retour en Europe. Son dernier rôle à l'opéra est celui de Concepcion dans l'opéra en un acte L'Heure espagnole de Maurice Ravel. Quand elle prend sa retraite, à 40 ans, elle est à l'apogée de sa carrière, mais elle est fatiguée des horaires chargés et des voyages qu'exige une carrière dans le monde du spectacle.

Pauline Lightstone Donalda, soprano, professeure de chant et administratrice (1882-1970)

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