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Rapports ministériels sur le rendement 2005


Notes pour une allocution de l'honorable Reg Alcock,
président du Conseil du Trésor,
prononcée lors du lancement des Rapports ministériels sur le rendement 2005 
le 6 mai 2005

Le texte prononcé fait foi

Bienvenue à tous.

En tant que personne ayant très à cœur l'amélioration des rapports au Parlement, je dois dire que c'est un plaisir de me retrouver dans une salle remplie de personnes qui poursuivent toutes ce même objectif. 

Je serai assez bref dans mes commentaires, ce matin, de sorte que je puisse vous entendre. 

Après tout, même si c'est au Secrétariat du Conseil du Trésor que sont élaborées les théories concernant les rapports sur le rendement, c'est à vous qu'il incombe de les mettre en pratique. 

Vous pouvez nous dire si nos théories peuvent réellement se concrétiser ou comment quelques petites retouches permettraient de les améliorer. 

Ainsi, j'espère que vous n'hésiterez pas à exprimer vos opinions. Posez les vraies questions et si vous pensez qu'il y a des choses dont je devrais être au courant, dites-le moi. Je veux savoir. 

Parlons maintenant de ce qui nous amène ici ce matin. 

Le lancement, aujourd'hui, des lignes directrices sur les Rapports ministériels sur le rendement 2004-2005 nous rapproche encore un peu plus de l'objectif d'amélioration des rapports sur le rendement. 

Je sais qu'un grand nombre de personnes ont travaillé très fort à réviser les lignes directrices pour les orienter davantage vers les résultats. La tâche est ardue et vous avez fait un excellent travail. Merci d'avoir travaillé si fort. 

Permettez-moi de vous expliquer en quelques mots l'importance des rapports sur le rendement. 

Les Canadiens veulent avoir l'assurance que les programmes du gouvernement sont bien administrés. Et ils veulent que le gouvernement rende compte des résultats obtenus. Le RMR nous aide à faire la preuve de l'optimisation des ressources et des résultats obtenus pour les Canadiennes et les Canadiens. 

En outre, les rapports sur le rendement appuient et renforcent le rôle du Parlement concernant la surveillance des dépenses du gouvernement. 

Les rapports sont indispensables aux efforts que nous déployons pour améliorer la gestion du secteur public et la prestation des services à la population canadienne. 

Dernier point – bien que l'idée puisse sembler exagérée à première vue – je crois fermement qu'en améliorant les rapports sur le rendement, nous renforçons la démocratie. 

Je dis cela parce que la démocratie passe par la responsabilisation et la transparence – qui toutes deux profitent de rapports sur le rendement efficaces, fiables et uniformes.

La démocratie fonctionne mieux lorsque les parlementaires et, de fait, toute la population canadienne peuvent s'engager activement dans une discussion éclairée sur les orientations, les programmes et les activités du gouvernement.

C'est en ayant à l'esprit l'ouverture de ce genre de dialogue que le présent gouvernement s'est fermement engagé à améliorer les rapports au Parlement et aux Canadiens. 

Nous avons pris cet engagement dans notre Plan d'action pour la réforme démocratique et à nouveau, dans le Budget 2005, Renforcement et modernisation de la gestion du secteur public. 

Manifestement, nous ne pourrons y arriver du jour au lendemain. Il s'agit d'un processus graduel et déjà nous accomplissons des progrès et prenons des mesures. Au cours des quelques dernières années, diverses mesures ont été adoptées pour améliorer les rapports. 

Par exemple, comme vous le savez, nous avons apporté toute une série d'améliorations au Budget des dépenses, allant de l'établissement de nouveaux tableaux sommaires à une plus grande cohérence dans les rapports. 

Depuis la diffusion du premier document Le rendement du Canada, en 2001, nous offrons chaque année une perspective générale du rendement. 

Puis, en décembre 2004, nous avons introduit la Politique sur la Structure de gestion des ressources et des résultats (SGRR) – qui, au fil du temps, entraînera un renforcement des rapports sur le rendement. 

La SGRR vise à instaurer, à l'échelle gouvernementale, une approche uniforme concernant la planification et la gestion du lien qui unit l'utilisation des ressources et les résultats. 

La structure servira en outre de fondement à l'affectation des ressources par le Parlement, le Conseil du Trésor et les ministères. 

Voilà qui représente un changement d'envergure dans les pratiques liées à la planification, à la gestion et aux rapports sur le rendement. 

Et grâce à ce changement d'orientation, nous pouvons nous attendre à certains changements positifs dans les RPP et les RMR. Par exemple, avec la SGRR, les ministères seront en mesure de fournir davantage d'informations détaillées et systématiques sur leurs dépenses et leur rendement dans leurs rapports. 

De plus, je crois qu'avec la SGRR, il sera plus facile de montrer le genre de travail qu'effectuent réellement les ministères, ce qui, à terme, nous mènera vers de meilleurs RMR. 

La mise en place de la SGRR sera progressive, même si je crois comprendre que certains ministères commencent déjà à s'en servir. Si vous appartenez à l'un de ces ministères, permettez-moi de vous féliciter! Vous avez déjà une longueur d'avance.

Quant à ceux d'entre vous qui ne font que commencer, le Secrétariat du Conseil du Trésor vous fournira des conseils et de l'aide à mesure que vous élaborerez et adapterez vos structures de gestion des ressources et des résultats. 

Comme les divers exemples que je viens de donner en témoignent, nous avons accompli de véritables progrès au cours des dernières années. Bien sûr, vous ne serez pas étonnés d'entendre qu'il y a encore place à l'amélioration. 

Par exemple, comme vous le savez sans doute, le rapport de la vérificatrice générale du mois dernier a encore une fois mis en évidence le besoin d'améliorer les RMR. 

Ses conclusions ne nous ont pas étonné. Nous avons relevé quelques-uns de ces mêmes problèmes au cours des dernières années. Et tout comme la vérificatrice générale, bien que nous ayons relevé de nombreuses pratiques exemplaires dans les Rapports ministériels sur le rendement, nous ne savons pas encore exactement en quoi consiste un RMR idéal. Ce qui, évidemment, pose problème. 

C'est un problème parce que si le RMR est le moyen qu'utilisent les ministères pour s'adresser au Parlement – il faut nous assurer que la communication est aussi claire que possible. Notre objectif doit être de faire en sorte que les RMR deviennent les documents de responsabilisation éclairants et utiles qu'ils sont censés être. 

En ce moment, ce n'est pas encore le cas. Il faut trouver pourquoi. Et il faut y rectifier le tir. 

Comme l'a reconnu la vérificatrice générale, améliorer les RMR n'est pas une mince affaire. 

Il faudra du temps. Les améliorations devront être progressives. Et il faut nous attendre à quelques heurts et pépins en cours de route. Il ne faut pas non plus perdre de vue que des progrès ont été accomplis. 

Lorsque nous examinons diverses mesures pour améliorer les RMR, il devient de plus en plus clair que des questions plus vastes doivent être prises en considération. 

Il faut tenir compte, par exemple, du fait que le Parlement reçoit littéralement des centaines de rapports exigés par la loi provenant de plus de 200 organisations gouvernementales. En fait, la liste de ces rapports s'étend à elle seule sur plus d'une centaine de pages. 

Plus de 90 Rapports sur les plans et les priorités et Rapports ministériels sur le rendement sont présentés, en plus des rapports de quelque 40 sociétés d'État. 

Ensuite, il faut prendre en considération le fait qu'aucune source d'information ne résume les plans de ces organisations, ou ne distingue les éléments qu'on a « besoin de connaître » des éléments qu'il « faut connaître ». Il n'existe pas non plus de directives qui facilitent l'établissement de liens entre cette information et l'orientation donnée dans le discours du Trône et le Budget.

Manifestement, le Parlement ne souffre pas d'un manque d'information – au contraire, on pourrait dire qu'il a un excédent d'information. Et cette information n'est pas toujours claire, uniforme ou aussi utile qu'elle devrait l'être. 

Il ne faut pas s'étonner que certains parlementaires soient mécontents. Ils nous ont dit rester sur leur faim en ce qui a trait à la qualité et à l'utilité des documents qu'ils reçoivent. 

Ils nous ont dit vouloir une information plus simple et mieux intégrée, avec davantage de contexte, de détails et d'analyse. Ils veulent voir se dégager une logique plus évidente entre les documents sur la planification et les rapports sur le rendement. 

Ils veulent que les rapports soient plus équilibrés. Ils ne veulent pas simplement les « bonnes nouvelles ». 

Et en ce qui a trait aux rapports sur le rendement, ils veulent qu'ils soient liés aux plans. 

Alors, que signifie tout cela lorsqu'il s'agit d'améliorer les rapports au Parlement?

Cela signifie que pour répondre aux besoins des parlementaires, il va falloir faire plus qu'un simple rafistolage. Il va falloir une transformation. 

Si nous voulons améliorer notre façon de rendre des comptes au Parlement, nous devrons nous adresser directement aux parlementaires et leur demander ce qu'ils veulent de nous, en ce qui concerne les rapports. 

Voilà pourquoi, dans les mois qui viennent, nous travaillerons conjointement avec les parlementaires à l'élaboration d'un plan directeur pour l'amélioration des rapports au Parlement. 

Et nous ne voulons pas être limités par le statu quo. Nous devons être ouverts à certains changements d'envergure – si c'est ce qu'il faut faire pour améliorer le système. 

Nous avons de nombreuses questions à poser aux parlementaires. Par exemple : 

Veulent-ils avoir, au tout début de l'exercice financier, un plan d'envergure gouvernementale qui présente un contexte général pour les 90 plans des ministères et organismes?

Quel genre de rapports électroniques mis à jour périodiquement pourraient leur être utiles? 

Un rapport de fin d'exercice mettant l'accent sur les sommes dépensées et sur les résultats obtenus au cours de l'exercice précédent serait-il utile aux parlementaires? 

Certains changements au cycle budgétaire et au cycle de surveillance/ responsabilisation du Parlement aideraient-ils les parlementaires à mieux comprendre l'activité du gouvernement et les aideraient-ils à amener le gouvernement à mieux rendre des comptes? 

Vaudrait-il même la peine de repenser la façon dont le Parlement attribue les crédits au gouvernement? Existe-t-il une façon d'être plus clair sur les résultats que le gouvernement est censé obtenir avec les crédits attribués au cours de l'année à venir? 

Ce ne sont là que quelques-unes des questions qu'il faudra examiner lors de nos consultations avec les parlementaires.

Nous devrons également tenir compte des récentes recommandations du Comité des comptes publics, et y répondre.

Le mois dernier seulement, le Comité a diffusé un rapport dans lequel il est recommandé que les RMR comportent des sections portant précisément sur les activités de passation de marchés, les subventions et contributions et les transferts aux autres ministères et organismes. 

Il a aussi demandé au Secrétariat d'établir un régime de surveillance et de conformité plus efficace pour garantir que les ministères et organismes tiennent compte des lignes directrices existantes dans leurs rapports sur le rendement.

Peu importe les changements que nous apportons, en fin de compte, nous pouvons tous convenir, je crois, que nous voulons aboutir à une approche qui : 

  • soit intuitive, pertinente, conviviale et facile à comprendre; 
  • soit uniforme, et qui permette de suivre un élément d'un rapport à un autre; 
  • assure un équilibre entre les rapports officiels « sur papier » et la divulgation électronique courante; 
  • reflète le rendement véritable du gouvernement et la façon dont il est vraiment administré.

Je reconnais qu'il faut du temps pour apporter des modifications de cette ampleur, dans une organisation de la taille du gouvernement fédéral tout particulièrement. Nous explorons un nouveau territoire. 

Je reconnais également que pour réaliser ce genre de changement, un grand nombre de personnes – vous tous inclus – doivent s'y appliquer.

Je veux vous remercier de votre engagement et du travail ardu que vous aurez à accomplir dans les prochains mois pour rédiger vos Rapports ministériels sur le rendement. J'espère que vous trouverez les nouvelles lignes directrices utiles. Et j'ose espérer que vous n'hésiterez pas à faire appel au Secrétariat si nos fonctionnaires peuvent vous être utiles. 

Avec votre aide, je pense que nous pourrons réussir à faire des RMR un précieux outil pour accroître la responsabilisation et la transparence, que nous aurons un excellent point de départ pour un meilleur dialogue avec le Parlement et avec la population canadienne. 

C'était là quelques-unes de mes réflexions sur les RMR et sur l'amélioration des rapports au Parlement. J'aimerais maintenant entendre vos idées et questions sur ces sujets.