Notes d'allocution de Reg Alcock,
président du Conseil du Trésor,
à l'occasion de l'Atelier national
de l'Institut des biens immobiliers du Canada et du
dîner de gala de la cérémonie de remise de prix
Le texte prononcé fait foi
le 2 février 2005
Musée des Civilisations
Gatineau (Québec)
Merci et bonsoir Mesdames et Messieurs.
Nous avons censément atteint aujourd'hui la mi-hiver; c'est en effet
Groundhog Day ou « le jour de la marmotte », si vous préférez.
D'ailleurs, certains d'entre vous aurez vu le film du même nom qui date
d'une dizaine d'années.
Dans ce film, Bill Murray revivait encore et encore la journée du 2 février.
Je crois bien que certains d'entre vous du milieu de la Gestion des biens
immobiliers ont également l'impression, parfois, que certaines choses ne
changent jamais.
Après tout, même si votre travail est associé à une fraction très
importante des dépenses fédérales, vous n'obtenez pas toujours le crédit qui
vous revient.
C'est l'une des raisons pour lesquelles je voulais être ici aujourd'hui :
pour vous dire que vous gérez avec brio un portefeuille fédéral de première
importance.
Mais il me tient autant à cœur de vous donner matière à réflexion durant
le présent atelier et au cours des prochains mois en vous faisant également
part de quelques opinions sur le changement.
Lorsque je suis arrivé à Ottawa à titre de député, il y a une dizaine
d'années, j'ai rapidement constaté que la fonction publique compte en ses
rangs de nombreux héros méconnus, des gens qui travaillent très dur, sans que
personne ne s'en rende vraiment compte, pour que s'accomplissent les choses
comme il se doit.
Les membres de la fonction publique du Canada jouent un rôle crucial au
service des Canadiennes et des Canadiens; ils formulent des idées, ils réfléchissent
constamment dans le contexte de l'exécution des programmes et ils s'assurent
que les activités publiques se déroulent de la bonne façon.
Les spécialistes des biens immobiliers remplissent quotidiennement un rôle
clé pour nous permettre d'atteindre cet objectif.
On oublie parfois, à force d'envisager les choses dans leur ensemble,
l'importance que revêtent des éléments aussi simples que la brique et le
mortier.
Le fait est que, si vous n'assurez pas la gestion, l'entretien et l'amélioration
de nos immeubles, il ne serait pas possible de fournir des services aux
citoyens.
En outre, votre contribution devient plus importante que jamais dans
l'optique de notre programme actuel relatif au renforcement de la gestion du
secteur public.
Je pense que la plupart des parlementaires seraient surpris de l'ampleur du
portefeuille fédéral de biens immobiliers :
- ce portefeuille se compose de
plus de 25 000 biens immobiliers, en propriété ou en location, répartis
entre 87 organismes;
- il comporte près de 48 000 bâtiments;
- et la surface totale des locaux
dépasse les 30 millions de mètres carrés.
Pour gérer un portefeuille aussi vaste et diversifié, il faut mobiliser de
nombreuses compétences spécialisées et être résolu à évoluer constamment.
Votre programme met en évidence le fait que vous comprenez bien les défis
qui se posent, non seulement à l'égard des biens immobiliers, mais aussi pour
l'ensemble du secteur public.
Prenons les grands axes sur lesquels vous vous concentrez : le
renouvellement, la gestion des relations avec les clients, le développement
durable et les partenariats.
J'aimerais tracer une comparaison entre la perspective dans laquelle vous
envisagez ces quatre thèmes et le contexte applicable à l'ensemble du
gouvernement.
Je souhaite ainsi montrer que vos préoccupations et vos enjeux en
matière de gestion des biens immobiliers sont les mêmes que ceux associés à
la fonction publique fédérale en général.
Débutons par le renouvellement.
Comme le souligne à bon droit votre site Web, les organisations
doivent constamment s'adapter pour demeurer pertinentes.
En gestion des biens immobiliers, le renouvellement exige que l'on trouve des
moyens plus efficaces de gérer les biens immobiliers, en misant notamment sur :
- des rôles, des
responsabilités et des modalités redditionnelles clairement définis;
- de saines méthodes de
contrôle modernisées;
- des opérations claires,
ouvertes et transparentes;
- et une gestion ainsi
qu'une prestation de services plus efficaces et efficientes.
Cela décrit dans une large mesure ce que j'essaie d'accomplir au sein du
secteur public canadien.
À l'aide de diverses initiatives, dont le Comité d'examen des dépenses, la
Loi sur la modernisation de la fonction publique et les différents
examens opérationnels pangouvernementaux, nous redéfinissons la manière dont
le gouvernement optimise l'utilisation de l'argent des contribuables.
L'un des impératifs qui orientent ces efforts est la volonté d'améliorer
nettement la responsabilisation et la transparence.
Ce qui m'amène à la gestion des relations avec les clients.
Il s'agit de connaître les attentes de vos clients et à utiliser cette
connaissance pour fournir un service mieux adapté.
Ainsi que vous l'avez si bien indiqué, vos clients ne sont pas
simplement des locataires, mais bien aussi des intervenants qui vous appuient.
Ils doivent tous être satisfaits du niveau de service fourni. Il faut donc
les tenir constamment au courant et les faire participer aux processus
pertinents.
Les mêmes exigences s'appliquent à l'égard des changements que je souhaite
apporter.
Par exemple, nous accordons une importance accrue à la communication
proactive de l'information afin que le Parlement, le gouvernement et les
fonctionnaires soient comptables aux citoyens.
À cette fin, nous avons décrété l'obligation de publier :
- les dépenses de voyage et les
frais d'accueil de certains fonctionnaires;
- les marchés de biens et de
services d'une valeur de plus de 10 000 $;
- et la reclassification de
certains postes.
Le secret d'une gestion plus efficace des relations avec les clients consiste
à trouver de nouveaux moyens de fournir les services selon une approche bien
coordonnée et plus efficiente.
Cela vaut autant pour l'ensemble de la fonction publique que pour les
gestionnaires de biens immobiliers.
Au chapitre de la durabilité, vos priorités sont rattachées pour une bonne
part à l'environnement.
Cela englobe les sites contaminés, le Protocole de Kyoto et une gestion énergétique
plus efficace.
Chacun de ces éléments sont des défis de taille qu'il faut relever si l'on
veut exercer un leadership et prendre des engagements aux fins d'intégrer les
besoins économiques et sociaux et de les combler sans mettre en péril le
bien‑être des générations à venir.
Pour accomplir cette tâche, les différentes compétences reliées aux biens
immobiliers doivent aller de pair avec des systèmes plus efficaces pour assurer
le suivi des progrès et des résultats, puis pour en rendre compte.
Pour moi aussi, la mise en place de mécanismes permettant de mieux mesurer
les résultats constitue un objectif central.
Le gouvernement a pris l'engagement d'améliorer l'établissement des
rapports destinés au Parlement et aux citoyens.
Le défi consiste à définir des normes et des critères de réussite
pouvant être mis en application dans tous les ministères.
Par exemple, nous sommes en voie de mettre sur pied le Système d'information
sur la gestion des dépenses (le SIGD).
Ce système d'information et de technologie habilitante contribue à assurer
la concordance entre les priorités du gouvernement et les plans et résultats,
que ce soit à l'intérieur des ministères ou horizontalement, c'est‑à‑dire
entre ministères.
De plus, nous proposerons bientôt aux ministères un ensemble intégré de
lignes directrices concernant la préparation des rapports sur les plans et les
priorités et sur le rendement des ministères.
Nous évaluons présentement la qualité de ces rapports et nous communiquons
nos résultats aux administrateurs généraux par le biais de l'évaluation
annuelle du Cadre de responsabilisation de gestion.
Revenons maintenant à la gestion des biens immobiliers.
La séance que vous tiendrez demain sur l'élaboration d'un cadre de
gestion des biens immobiliers portera en particulier sur la manière de gérer
les biens immobiliers tout en respectant les politiques gouvernementales, en
maximisant les avantages économiques à long terme et en appuyant les plans et
les priorités d'un ministère ou d'un organisme.
Remuez-vous bien les méninges pendant cette séance-là. En effet, la
conception d'un tel cadre peut produire un outil essentiel à l'adaptation aux
changements qui toucheront l'ensemble de la fonction publique dans l'avenir.
Le dernier axe qui oriente cet atelier national, c'est‑à‑dire
les partenariats, est particulièrement bien trouvé.
La croissance des ministères, les examens menés par le gouvernement
et les nouveaux mandats des programmes font en sorte que de nombreux ministères
ont un plus grand besoin de locaux à bureaux ou à destination particulière.
De votre point de vue, le fait répondre à ces besoins se traduit par la création
de synergies entre les orientations stratégiques et les biens immobiliers, y
compris l'intégration de services et la mise en commun pangouvernementale.
Ces stratégies sont des éléments clés de mon arsenal pour entraîner le
changement qui renforcera la gestion du secteur public.
J'ai évoqué tout à l'heure les héros méconnus de la fonction publique.
Warren Bennis, spécialiste de la gestion et auteur de l'œuvre classique On
Becoming A Leader, a observé fort à propos que notre culte des héros
nous fait souvent oublier que la plupart des problèmes graves exigent des
solutions collectives.
On ne saurait mieux dire lorsqu'il est question du renforcement de la gestion
du secteur public fédéral.
Nous avons amorcé la première grande campagne de modernisation du
fonctionnement du secteur public de notre génération.
Pour atteindre nos objectifs, nous devrons travailler efficacement en équipe.
Les initiatives de changement que j'entends mener dans l'ensemble de
l'administration publique ne visent pas uniquement à améliorer ce que nous
faisons et la façon d'opérer.
Elles visent aussi à montrer aux Canadiens, où qu'ils se trouvent, tout ce
que la fonction publique accomplit pour eux.
Nous formons une excellente équipe.
Je ne cesse de répéter que la fonction publique contribue énormément à
la qualité de vie des Canadiens, et le message commence à passer.
Dans son dernier rapport, la vérificatrice générale a reconnu que la
grande majorité des fonctionnaires respectent tous les jours des normes d'éthique
très élevées et ont vraiment à cœur de travailler pour les citoyens.
Elle a aussi loué « le professionnalisme, le dévouement et la détermination
dont les fonctionnaires font preuve ». Nous devons tous tirer parti de ces
points forts.
Ce ne sera pas facile, mais n'est‑ce pas le cas de tout ce qui en vaut
vraiment la peine?
Le changement peut parfois se traduire par de grands bouleversements.
Certaines personnes, qui sont à l'aise dans le système actuel, se sentiront
menacées.
Toutefois, le changement peut aussi être libérateur et apporter de
nouvelles possibilités stimulantes qui favoriseront l'excellence et la
satisfaction personnelle.
Je veux travailler avec vous et vos collègues afin que la fonction publique
du Canada soit de nouveau reconnue comme étant l'une des meilleures que l'on
puisse trouver sur la planète.
Il est essentiel que vous compreniez et que vous souteniez les grands
changements que nous avons à peine commencé à mettre en œuvre.
Les thèmes que vous avez retenus pour cet atelier montrent que vous êtes prêts
à vous pencher sur les questions ardues.
Je suis persuadé que vous trouverez des solutions novatrices pour améliorer
davantage la gestion des biens immobiliers.
En conclusion, voici mes recommandations pour la suite de votre programme et
pour l'année à venir :
- Faites preuve de dynamisme et de
leadership.
- Soyez vous‑même des vecteurs
de changement, et ne vous contentez pas de demi‑mesures.
- Demandez‑vous constamment,
votre personnel et vous : « Y a-t-il une meilleure façon de procéder? »
- Et enfin, conservez votre sens
de l'humour. Nous allons tous en avoir besoin.
Bref, je vous souhaite un joyeux « jour de la marmotte ».
Peu importe que Wiarton Willie voie ou non son ombre aujourd'hui, je prévois
une autre superbe année dans le domaine de la gestion des biens immobiliers.
Merci.
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