Faire en sorte que les éléments de passif existants à la fin de l'exercice
pour des travaux exécutés, des biens reçus, des services rendus, des
paiements de transfert et d'autres postes soient dûment inscrits dans les
comptes et les états financiers du Canada.
Le gouvernement du Canada a pour politique de comptabiliser, pour chaque
exercice, les dettes non réglées au 31 mars envers des tiers et de les débiter
des crédits existants ou d'en tenir compte au moyen d'une provision centrale
pour évaluation.
Cette politique s'applique à tous les organismes fédéraux considérés
comme des ministères au sens de l'article 2 de la Loi sur la gestion des
finances publiques.
Pour chaque exercice, les ministères et organismes doivent relever et
quantifier les dettes envers des tiers non réglées au 31 mars.
Si l'on ne peut les chiffrer avec précision, une estimation raisonnable
suffira.
Les éléments de passif supérieurs aux seuils d'importance relative doivent
être débités d'un crédit annuel ou d'un crédit permanent approprié et
inscrits dans le compte de passif qui convient. Si ce n'est pas possible, ils
doivent être déclarés au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Les éléments de passif doivent être débités des crédits même s'ils
entraînent leur dépassement.
Le règlement des éléments de passif comptabilisés doit être imputé au
compte de passif approprié. Lorsqu'un règlement dépasse l'élément de passif
comptabilisé, l'excédent doit être imputé à un crédit de l'exercice
courant. Si c'est l'inverse, la différence doit être portée aux recettes non
fiscales de l'exercice courant.
Sous réserve des directives du Conseil du Trésor, les dettes envers des
tiers qui sont débitées des crédits existants en vertu de cette politique
doivent rester comptabilisées jusqu'à ce qu'elles soient réglées ou jusqu'à
leur extinction.
Les dettes entre les organismes fédéraux doivent être débitées des crédits
de la façon indiquée dans la présente politique.
Lorsque survient un dépassement de crédit pour cette raison ou pour toute
autre raison, il faut établir une affectation bloquée du montant de l'excédent
dans le crédit équivalent de l'exercice suivant.
L'appendice A ci-joint renferme les directives techniques pour relever,
quantifier, comptabiliser et déclarer les éléments de passif.
La surveillance du processus des CAFE se fait normalement par l'interaction
des contrôles internes des ministères et des vérifications internes et
externes, ainsi que par l'examen des comptes centraux tenus par le receveur général.
Au besoin, il se peut que le Secrétariat du Conseil du Trésor demande aux
ministères de lui communiquer des données à cette fin.
La présente politique est émise en vertu des articles 9, 37, 63 et 64 de la
Loi sur la gestion des finances publiques.
Annulation
Ce chapitre annule le chapitre 6-4 du volume «Gestion financière» en date
du 31 décembre 1991; et elle remplace la politique précédente sur les CAPAFE
figurant à la section 13 du chapitre 9 du Guide d'administration financière
pour les ministères et les organismes du gouvernement du Canada, publié
par le Conseil du Trésor.
Les demandes de renseignements relatives à cette politique doivent passer
par l'administration centrale de votre ministère. Pour interprétation de cette
politique, les administrations centrales des ministères doivent communiquer
avec :
Secteur du contrôleur
Direction des programmes
Secrétariat du Conseil du Trésor
Ottawa (Ontario)
K1A 0R5
Téléphone : (613) 957-7233
Télécopieur : (613) 952-9613
Éléments de passif
Les éléments de passif correspondent aux dettes contractées envers des
tiers à la suite d'opérations et de faits qui se sont produits au plus tard à
la date de comptabilisation, c'est-à-dire le 31 mars. Ils résultent de
contrats, d'accords et de mesures législatives en vigueur à la date de
comptabilisation qui obligent l'administration fédérale à payer les biens et
services qu'on lui a livrés ou fournis au plus tard à cette date. Ils
comprennent aussi les obligations à l'égard de certains paiements de
transfert.
Les éléments de passif relatifs aux paiements de transfert sont reconnus
dans la période où se produisent les faits donnant lieu au transfert, à la
condition :
- que l'élément de passif existe;
- que le transfert soit autorisé;
- que les critères éventuels d'admissibilité aient été respectés par
les bénéficiaires;
- qu'on puisse faire une estimation raisonnable du montant.
Ces définitions sont conformes aux principes comptables recommandés pour
les administrations publiques par le Comité sur la comptabilité et la vérification
des organismes du secteur public de l'Institut canadien des comptables agréés.
Toutefois, les politiques et pratiques de l'administration fédérale en matière
de crédits, de comptabilité et de déclaration imposent certains critères spéciaux
pour la reconnaissance et l'inscription des éléments de passif. Ces critères
sont énoncés dans les directives techniques.
Les éléments de passif qui doivent être pris en compte dans le cadre de la
présente politique ne comprennent pas les postes inscrits conformément à
d'autres modalités ministérielles ou centrales comme la rémunération des
congés annuels ou des congés de maladie, les prestations de cessation d'emploi
et les obligations découlant de régimes de retraite.
Les éléments de passif ne comprennent pas les engagements résultant d'opérations
et de faits survenant après la fin de l'exercice.
Inscription des éléments de passif dans les comptes
Les éléments de passif reconnus comme tels aux fins de la politique doivent
être imputés à un crédit ministériel (s'il existe), conformément au
paragraphe 37(1) de la Loi sur la gestion des finances publiques. Les éléments
de passif doivent être imputés au crédit pertinent même lorsque le crédit a
été ou sera ainsi entièrement utilisé ou dépassé.
S'il n'existe aucun crédit ministériel auquel l'élément de passif puisse
être imputé et si celui-ci dépasse le seuil d'importance relative convenu, il
sera comptabilisé par le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Comme les éléments de passif inscrits en vertu des CAFE et imputables aux
crédits annuels correspondent à une autorisation de dépenser, il est
essentiel de mesurer avec exactitude l'utilisation ou la non-utilisation de
cette autorisation. Pour ce faire, les éléments de passif imputés aux crédits
annuels doivent être déterminés par dette. Dans le cas des crédits
permanents, comme l'autorisation est permanente, le processus des CAFE sert
essentiellement à calculer les dettes contractées durant la période visée.
Ainsi, les dettes imputées à des crédits permanents peuvent être calculées
par groupe ou catégorie de bénéficiaires, à la condition qu'on puisse les
chiffrer avec assez de précision.
Les éléments de passif reconnus en vertu de cette politique doivent être
inscrits dans les comptes du Canada dans des comptes de passif précis. Ils
doivent rester comptabilisés comme éléments de passif jusqu'à ce :
- qu'ils soient payés ou autrement réglés;
- qu'ils cessent de constituer des éléments de passif;
- qu'ils soient annulés par l'expiration d'une échéance ou toute autre
directive du Conseil du Trésor;
- que, dans le cas des crédits permanents seulement, ils soient imputés à
un crédit de l'exercice suivant.
Éléments de passif à imputer à des crédits existants
Pour qu'un élément de passif soit inscrit et imputé à un crédit, il faut
que :
- le montant puisse être légitimement imputé à un crédit ministériel
existant;
- au 31 mars,
- les travaux aient été exécutés;
- les biens aient été reçus;
- les services aient été rendus;
- le montant soit exigible conformément à un accord contractuel ou à un
autre accord exécutoire conclu au plus tard le 31 mars;
- le montant :
- dépasse le seuil d'importance relative établi;
- puisse être justifié et évalué;
- puisse être lié à des paiements ou règlements ultérieurs;
- soit vraisemblablement payé dans les exercices ultérieurs;
- les imputations au crédit soient entièrement codables;
- les inscriptions comptables puisse être faites dans les délais
comptables établis pour la fin d'exercice en question.
Les éléments de passif relatifs à des paiements de transfert doivent être
inscrits si :
- les critères précédents pertinents sont respectés;
- le transfert est autorisé;
- tous les critères d'admissibilité sont respectés.
Si les critères précédents sont respectés mais qu'on ne peut pas chiffrer
les éléments de passif avec précision, une estimation raisonnable suffira.
Autres éléments de passif
Les éléments de passif qui ne peuvent pas être imputés à un crédit
ministériel existant doivent être déclarés au Secrétariat du Conseil du Trésor
pour inscription éventuelle comme élément de passif général, à la
condition que les exigences en matière d'importance relative soient respectées.
On ne s'attend pas à ce que cette disposition serve souvent car il devrait y
avoir peu d'éléments de passif qui ne puissent être imputés à des crédits
annuels ou permanents existants.
Montants interministériels (CAFE-AMG)
Les dettes entre organismes fédéraux doivent être facturées et réglées
par l'entremise du processus de règlement interministériel dans l'exercice
pendant lequel elles ont été contractées. Toutefois, par manque de temps à
la fin de l'exercice, il se peut que les ministères débiteurs ne reçoivent
pas les factures à temps pour les régler.
Le cas échéant, les ministères doivent débiter ou créditer unilatéralement
leurs propres crédits des sommes en jeu, au moyen des comptes de compensation
attribués par le receveur général. Les ministères débiteurs ne doivent pas
se fier uniquement aux factures des ministères créanciers pour effectuer leurs
inscriptions CAFE-AMG. S'ils ne disposent pas de factures, ils doivent se servir
de leurs données internes ou des renseignements fournis par les créanciers. En
cas de contestation, ils doivent inscrire le montant correspondant au règlement
prévu. Les inscriptions doivent être vérifiables.
Seuls les montants qui répondent aux critères ci-dessus des «Éléments de
passif à imputer à des crédits existants» peuvent être imputés. Ce
processus vise à inscrire les sommes à recevoir des AMG (autres ministères du
gouvernement) et les sommes à leur payer imputables aux crédits. Il ne faut
pas l'utiliser pour imputer les débiteurs liés aux recettes non fiscales.
Les montants des CAFE-AMG débités des crédits ou crédités à ceux-ci
doivent rester inscrits jusqu'à leur règlement ou l'extinction de
l'obligation. Quand des montants de l'exercice précédent sont supprimés des
comptes AMG :
- les ministères débiteurs doivent les transférer au poste «recettes non
fiscales-rajustement des créditeurs à la fin de l'exercice (CAFE)»;
- les ministères créanciers doivent les débiter du crédit remplaçant ou
équivalent.
Seuils d'importance relative
Les éléments de passif à débiter d'un crédit doivent être inscrits
s'ils dépassent le moins élevé des deux montants suivants : 5 000 $ ou 1/2 %
du crédit. Les montants inférieurs peuvent être inscrits à la discrétion de
chaque ministère.
Les éléments de passif doivent être déclarés au Secrétariat du Conseil
du Trésor s'ils dépassent 100 000 $.
Règlement et rajustement des éléments de passif des CAFE
Autorisations annuelles
Dans le cas des autorisations annuelles, le paiement des montants inscrits en
vertu de cette politique doit être débité du compte de passif où ils ont été
comptabilisés. Si un élément de passif n'a pas été engagé dans l'ancien
exercice, il ne peut être débité que d'un crédit du nouvel exercice ou payé
sur celui-ci.
Le montant à imputer au compte de passif des CAFE est le moindre du montant
inscrit comme créditeur et du paiement effectif.
Si le règlement est plus élevé que le montant inscrit, la différence doit
être imputée au crédit du nouvel exercice.
Si le règlement est inférieur au montant inscrit, la différence doit être
portée au compte des recettes non fiscales «rajustement des créditeurs à la
fin de l'exercice (CAFE)». Ce montant ne pourra pas être dépensé pendant le
nouvel exercice, sauf si une affectation réservée pour les dépassements a été
établie. Dans ce cas, les montants surestimés ou inscrits par erreur peuvent
être dépensés pendant le nouvel exercice si le Conseil du Trésor l'approuve.
Autorisations permanentes
Le règlement des montants débités de crédits permanents ne dépend pas de
l'autorisation utilisée dans le processus des CAFE. Par conséquent, lorsque
des montants des CAFE ont été débités de crédits permanents, ils peuvent être
traités selon l'un des deux modes suivants, au choix du ministère :
- les paiements peuvent être débités du compte de passif CAFE établi;
- les éléments de passif peuvent être reportés sur le crédit de
l'exercice suivant et les paiements débités du crédit.
Généralités
Le paiement des éléments de passif ne peut être imputé qu'à un crédit législatif
ou parlementaire, ou encore à l'autorisation reportée dans le compte de passif
CAFE. S'il n'existe aucune autorisation de ce type, elle doit être obtenue
avant que le paiement puisse être fait.
Report des éléments de passif inscrits
La Loi sur la gestion des finances publiques permet au Conseil du Trésor
de déterminer la période pendant laquelle le paiement des éléments de passif
des CAFE est permis. Comme aucun délai n'a été précisé, les éléments de
passif non réglés liés à des autorisations annuelles doivent être reportés
jusqu'à ce qu'ils cessent d'exister, pour une ou plusieurs des raisons
suivantes :
- le montant est payé ou autrement réglé;
- le montant a été surestimé ou a été inscrit par erreur;
- il y a eu renonciation au montant;
- le montant est devenu non exécutoire par décision judiciaire ou par
mesure législative, notamment par prescription;
- le montant a été réglé autrement que par paiement, par exemple par
compensation de montants dus à l'État.
Radiation d'éléments de passif des comptes
Les montants inscrits qui cessent d'être des éléments de passif doivent être
radiés des comptes avant la fin de l'exercice pendant lequel ils cessent d'être
des éléments de passif. Ils doivent être versés :
- au compte des recettes non fiscales «rajustement des CAFE de l'exercice
précédent» pour les montants débités de crédits annuels ou échus;
- à un fonds renouvelable si le montant a été initialement débité d'une
autorisation de fonds renouvelable;
- au crédit permanent duquel a été débitée la dette initiale.
Montants contestés
Lorsque le montant d'un élément de passif est contesté, il convient
d'inscrire la meilleure estimation disponible. Ce n'est que dans le cas d'un
rejet important ou total du produit ou de la prestation liés à la réclamation
qu'il ne faut inscrire aucun montant.
Si la différence entre la réclamation d'un tiers créancier et le montant
inscrit est importante, il faut envisager de la déclarer comme élément de
passif éventuel. La marche à suivre pour déclarer les éléments de passif éventuel
est précisée dans les instructions annuelles pour l'établissement des Comptes
publics.
Postes spéciaux
Taxe sur les produits et services
La politique de la taxe sur les produits et services (TPS) exige qu'elle ne
soit inscrite qu'au moment du paiement. Par conséquent, la TPS ne doit pas
faire partie de l'élément de passif débité dans le cadre des CAFE.
Travaux, biens et services
À la fin de l'exercice, il faut débiter des crédits toutes les dettes non
réglées découlant de travaux exécutés, de biens reçus et de services
rendus au plus tard le 31 mars.
La valeur des travaux exécutés et des services rendus est déterminée en
fonction des prestations jusqu'au 31 mars inclusivement et des factures ou
estimations de la dette liées à ces prestations. La valeur des biens reçus
est plus complexe, car elle est déterminée par la propriété des biens.
La propriété peut être interprétée comme la garde ou la possession matérielle
(effective ou présumée) des biens qui entraînent l'obligation légale de
payer le fournisseur. Lorsque la propriété est obtenue au plus tard le 31 mars
et que, après inspection, les biens sont acceptables, on considère qu'ils ont
été fournis à la date de comptabilisation et leur valeur doit constituer une
dette.
Si la garde matérielle et le titre des biens n'ont pas été transmis à l'État,
seuls les paiements non réglés pour les travaux en cours achevés le 31 mars
peuvent être inscrits comme dette, à la condition que le contrat d'achat prévoit
ces paiements.
Dans le cas d'importants contrats à long terme pour l'exécution de travaux
et la fourniture de bâtiments, d'équipement ou de systèmes majeurs où la
propriété matérielle n'a pas été transmise, le calcul des éléments de
passif doit être fondé sur le pourcentage des travaux achevés qui n'a pas été
payé. Il faut tenir compte de l'acceptation ou du refus des travaux achevés ou
des biens pour déterminer le montant à inscrire. Seul le rejet substantiel ou
total du bien ou de la prestation doit être considéré comme motif pour ne pas
inscrire un élément de passif, sinon il faut se servir de la meilleure
estimation possible.
Paiements de transfert
Les paiements de transfert sont des transferts d'argent de l'État à
un particulier, à un organisme ou à une administration publique pour lesquels
l'État :
- ne reçoit pas de biens ou de services directement en échange, comme dans
le cas d'un achat ou d'une vente;
- ne s'attend pas à un remboursement dans l'avenir, comme dans le cas d'un
prêt;
- n'attend pas un rendement financier, comme dans le cas d'un placement.
- En général, la responsabilité en matière de paiements de transfert est
déterminée par l'obligation de l'État de faire le paiement et par le
droit du bénéficiaire à recevoir le paiement.
Il faut inscrire un élément de passif à l'égard d'un paiement de
transfert si
- le gouvernement a l'approbation du Parlement;
- le transfert est autorisé;
- le bénéficiaire répond aux critères éventuels d'admissibilité;
- le montant est quantifiable et n'a pas été payé;
- les critères spécifiques pour l'inscription du type particulier de
paiement de transfert sont respectés.
Les subventions sont des paiements de transfert que l'État peut
choisir de payer ou de ne pas payer. Bien que le paiement soit autorisé par
voie législative, il n'existe aucune obligation de payer jusqu'à ce que la
subvention ait été approuvée. Pour cette raison, aucun élément de passif ne
doit être inscrit à la fin de l'exercice, sauf dans les cas suivants :
- lorsque le dernier budget des dépenses supplémentaire renferme des
postes de subventions et précise que les postes sont réputés avoir été
inscrits dans l'exercice qui vient de se terminer et y sont imputables, les
montants pouvant être payés dans le cadre d'une émission de chèques
pendant la période supplémentaire ou inscrits comme éléments de passif
à la condition qu'ils aient été approuvés;
- dans le cas des subventions approuvées par le Parlement, lorsqu'un
engagement a été pris par une personne autorisée et que le paiement a été
approuvé en bonne et due forme avant la fin de l'exercice;
- quand le droit du bénéficiaire a été dûment établi.
Dans le cas de certains programmes de prestations payées à vie, comme la Sécurité
de la vieillesse, bien que des droits soient établis et existent jusqu'à ce
qu'ils soient annulés, ils ne restent en fait valables que de mois en mois. On
considère que l'admissibilité débute le premier jour du mois où la
prestation est payée. Par conséquent, à la fin de n'importe quel mois, y
compris à la fin de l'exercice, il n'existe aucun droit qui créerait un élément
de passif à inscrire. Pour ce type de paiement, il ne faut inscrire un élément
de passif que lorsque le droit à un paiement rétroactif a été vérifié et
quantifié au plus tard à la date de comptabilisation, mais n'a pas été versé.
Les contributions sont versées aux termes d'accords contractuels.
Pour qu'une contribution soit inscrite comme un créditeur à la fin de
l'exercice, il faut répondre aux conditions suivantes :
- si le paiement constitue le remboursement d'une dépense engagée par le bénéficiaire
au plus tard le 31 mars, le montant est déterminé au moyen soit d'une pièce
justificative, soit d'une estimation fournie par le bénéficiaire ou
l'agent de programme. Il faut préparer un relevé de la correspondance, des
conversations, des justifications et des calculs utilisés dans l'estimation
pour fins de vérification;
- si le paiement est un paiement à date fixe, c'est-à-dire un paiement
dont la date et le montant sont précisés dans l'accord contractuel, le
montant doit être inscrit s'il est exigible mais impayé le 31 mars;
- dans tous les autres cas, il faut établir et quantifier le droit du bénéficiaire,
c'est-à-dire que l'administration doit recevoir une demande de paiement
pour établir le droit en vertu de l'accord, à moins qu'un paiement anticipé
soit exigible aux termes de l'accord.
Au moment de l'inscription d'une contribution au passif, l'agent de programme
responsable doit être convaincu que l'imputation de la contribution au crédit
est raisonnable.
Salaires
Les montants exigibles le 31 mars mais payés après cette date pour les
salaires, les heures supplémentaires, les règlements salariaux rétroactifs et
autres versements, notamment pour les congés compensatoires, les services supplémentaires,
le travail par postes et les jours de relâche des équipages de navire
constituent des dettes à consigner aux termes de cette politique.
Règlements salariaux rétroactifs
Les salaires rétroactifs prévus dans les conventions collectives et négociés
mais non versés au plus tard le 31 mars sont considérés comme des dettes aux
conditions suivantes :
- Lorsqu'une convention collective a été ratifiée et signée avant le 31
mars, les montants rétroactifs à payer en vertu de la convention doivent
être débités du crédit dans la mesure où ils répondent aux exigences
des CAFE pour l'inscription des dettes.
- Si la convention collective a été ratifiée mais n'est pas signée, les
montants doivent être inscrits, mais seulement sur l'ordre du Secrétariat
du Conseil du Trésor. Le calcul des montants accumulés peut être fait
soit par les ministères et organismes, soit par le Secrétariat du Conseil
du Trésor, selon la situation.
Les salaires rétroactifs sont normalement calculés par Approvisionnements
et Services Canada. S'ils le sont à temps pour que les données soient
inscrites avant la date limite de fin d'exercice des CAFE, l'opération est
traitée de la façon suivante :
- Les salaires rétroactifs versés en avril, au plus tard à la date de clôture
du fichier principal de paie de l'exercice précédent, sont automatiquement
imputés par le système de paie au crédit de l'exercice précédent; les
ministères et organismes n'ont donc pas à intervenir.
- Les salaires rétroactifs versés après la date de clôture du fichier
principal de paie de l'exercice précédent sont imputés par le système de
paie au crédit du nouvel exercice. En examinant les renseignements sur la
paie fournis par Approvisionnements et Services Canada, les ministères
peuvent identifier la partie des salaires rétroactifs appliquée à chaque
exercice. Ils sont ensuite tenus d'imputer la partie applicable à
l'exercice précédent au crédit de ce dernier et de déduire la somme en
jeu du crédit du nouvel exercice.
Si l'élément de passif correspondant aux salaires rétroactifs ne peut être
inscrit dans les comptes avant la date limite d'inscription et qu'il dépasse le
seuil d'importance relative, les montants en question doivent être déclarés
au Secrétariat du Conseil du Trésor pour inscription par ce dernier.
Autres rémunérations
La rémunération des heures supplémentaires, du travail par postes, des
services supplémentaires et autres éléments liés au travail fait au plus
tard le 31 mars, mais versée après cette date, doit être comptabilisée d'après
les pièces pertinentes et uniquement si le système de paie ne l'impute pas
automatiquement à l'exercice précédent ou qu'elle n'est pas inscrite par le
Secrétariat du Conseil du Trésor.
Il faut également comptabiliser les indemnités de départ et de cessation
d'emploi, exigibles mais pas encore versées, à l'égard des employés rayés
de l'effectif au plus tard le 31 mars.
Transferts de salaires
Les salaires qu'un ministère doit à un autre au 31 mars à la suite du détachement
ou de la mutation de fonctionnaires qui ne peuvent pas être réglés par le
processus de règlement interministériel avant les dates limites applicables
peuvent être inscrits dans le cadre des CAFE-AMG.
Paiements anticipés
Un paiement anticipé ne peut être exigible qu'en application d'un accord
contractuel. Il ne faut pas le confondre avec un acompte, lequel est fonction
des travaux effectivement exécutés ou d'une estimation à ce titre.
Pour qu'un paiement anticipé soit inscrit comme un créditeur à la fin de
l'exercice, il faut :
- qu'il soit exigible aux termes d'un accord contractuel;
- si le paiement doit se faire à date fixe, que le montant soit exigible au
plus tard le 31 mars;
- si le paiement est fondé sur une estimation ou une prévision préparée
par l'autre partie, que les pièces justifiant la demande de paiement
parviennent au ministère ou à l'organisme au plus le 31 mars, parce que le
montant n'est exigible que sur réception de l'estimation ou de la prévision.
Retenues de garantie
Lorsqu'il y a un élément de retenue de garantie dans des éléments de
passif déterminés dans le cadre des CAFE, le montant des retenues devrait être
comptabilisé dans les comptes de passif CAFE.
Émission de prêts
Les prêts sont assujettis à cette politique parce qu'ils sont payables aux
termes d'un accord contractuel. Le libellé de l'accord de prêt précise les
conditions de remboursement. Le montant doit être imputé au crédit de
l'exercice précédent si les conditions de l'accord de prêt sont respectées
au plus tard le 31 mars.
Biens immobiliers
Quand l'opération concerne la cession d'un bien immobilier détenu par l'État,
le montant dû est inscrit comme un créditeur à la fin de l'exercice si, au
plus tard le 31 mars :
- les parties concernées en ont accepté les modalités;
- on a obtenu, le cas échéant, l'approbation définitive du Conseil du Trésor
et du gouverneur en conseil.
Quand l'opération concerne l'acquisition d'un bien immobilier non détenu
par l'État, le montant dû est inscrit comme un créditeur à la fin de
l'exercice si :
- au 31 mars, il y a accord exécutoire d'achat et de vente;
- toutes les approbations requises (ministérielle, Conseil du Trésor,
etc.) sont obtenues au plus tard le 31 mars;
- au plus tard à la date finale pour inscrire les créditeurs à la fin de
l'exercice, la recherche du titre est terminée ou la période prévue pour
faire opposition est expirée.
Lorsque le montant dû a été inscrit comme créditeur à la fin de
l'exercice, le paiement doit être imputé au compte de passif dans lequel la
dette a été établie (voir ci-dessus «Règlement et rajustement des éléments
de passif CAFE»). Dans aucune circonstance peut-on demander un chèque
autrement qu'immédiatement avant la date de clôture.
Sociétés d'État
Pour les fins de la politique, les sociétés d'État sont considérées des
tiers et les dettes ordinaires envers elles devraient être traitées de la même
manière que les dettes envers tout autre tiers. Les crédits accordés pour le
financement de ces sociétés sont traités de la façon suivante :
- Pour les sociétés qui utilisent le Trésor pour leurs opérations
bancaires, les montants des éléments de passif peuvent être débités du
crédit de financement conformément aux exigences de la politique des CAFE
qui s'appliquent aux crédits de fonctionnement des ministères.
- Pour les sociétés qui n'utilisent pas le Trésor pour leurs opérations
bancaires, les montants peuvent être débités du crédit de financement
dans le cas des montants dus et exigibles par la société à la date de
comptabilisation, facturés avant la date limite des CAFE et conformément
aux politiques de gestion de la trésorerie de l'État.
Les montants suivants doivent être consignés dans les comptes du Canada par
l'entremise des CAFE :
- les montants dus à une société d'État, au 31 mars, par l'État
canadien conformément aux modalités d'un accord de contribution;
- les montants dus à une société d'État, au 31 mars, par l'État
canadien en vertu des dispositions d'un crédit qui pourvoit spécifiquement
au remboursement des dépenses faites ou des frais ou coûts engagés par
ladite société, selon le cas;
- les montants dus à une société d'État, au 31 mars, par l'État
canadien quant aux dépenses de programmes, de fonctionnement ou en capital
engagées par ladite société jusqu'au 31 mars;
- les montants payables, au 31 mars, par une société d'État dans
le cadre d'un crédit établi à l'égard de ses dépenses de programmes ou
de fonctionnement qu'elle est tenue de payer sur les fonds qui lui sont
alloués par le Parlement;
- les montants auxquels la société d'État a droit en vertu du libellé de
son crédit.
Les crédits sont octroyés par portefeuilles et c'est aux responsables du
portefeuille visé qu'il incombe de voir à ce que soient inscrits les montants
payables à une société d'État. Toutefois, lorsqu'on a délégué à une société
d'État la responsabilité et le pouvoir de signer à l'égard d'un crédit,
c'est elle qui doit voir à l'inscription des dettes en vertu de la politique.
Paiements à titre gracieux
Les paiements à titre gracieux sont des paiements pour lesquels l'État
ne reconnaît aucune responsabilité. Par conséquent, aucun élément de passif
ne peut normalement être inscrit à ce titre.
Paiements sans contrepartie
Un paiement sans contrepartie est un versement effectué sans qu'aucun
avantage ou service n'ait été reçu, mais pour lequel l'État admet avoir une
obligation. Le montant doit être inscrit si l'on obtient l'autorisation de
paiement nécessaire avant le 31 mars.
Comptes à fins déterminées
Pour les fins de la politique, aucun élément de passif ne peut être
inscrit en regard de ces comptes. Toutefois, les recettes et les dépenses
rattachées à certains de ces comptes sont déclarés avec ceux de l'État. Au
besoin, on effectuera des inscriptions distinctes.
Pouvoirs de signature
L'inscription d'éléments de passif donne lieu d'abord à une imputation à
un crédit et, plus tard, à un paiement sur le Trésor. Il faut faire certifier
les demandes de paiement en vertu de l'article 33 lorsque la dette est imputée
au crédit et à nouveau quand la dette est réglée. Cette mesure permet aux
agents financiers de vérifier la légitimité de l'opération et d'appliquer
les contrôles prévus dans les deux cas. Lorsqu'on n'a pas recours aux CAFE et
que le paiement et l'imputation au crédit sont effectués au moyen d'une
demande de paiement, le recours à l'article 33 n'est nécessaire qu'une fois.
Au moment de l'imputation au crédit, il faut une attestation d'exécution ou
de livraison, ou encore de conformité au marché, en vertu de l'article 34.
Pour les dettes approximatives, un certificat «provisoire» en vertu de
l'article 34 peut être présenté au moment où la dette est imputée au crédit
et un certificat «définitif» doit être fourni quand la dette est réglée.
Pour les paiements de transfert, le certificat prévu à l'article 34 n'est
pas requis parce que cet article traite uniquement des travaux exécutés, des
fournitures livrées et des services rendus. Pour inscrire un paiement de
transfert, il faut plutôt obtenir la signature de la personne autorisée par le
ministre compétent à approuver le paiement et attester que le bénéficiaire a
droit au montant imputé au crédit ou, dans le cas d'un estimation, que le
montant est raisonnable.
Dépassement des crédits et des affectations
Crédits
Lorsque la limite d'un crédit est dépassée, la Loi sur la gestion des
finances publiques exige que le crédit de l'année suivante soit réduit du
montant du dépassement.
Ce processus est contrôlé par l'établissement d'une affectation réservée
du montant de l'excédent sur le crédit équivalent de l'affectation équivalente
dans l'exercice suivant. Il s'agit là d'une affectation réservée établie par
voie législative plutôt qu'administrative et elle limite l'utilisation du
pouvoir de dépenser accordé par le Parlement pour l'exercice suivant. Cette
affectation est nécessaire pour compenser la surutilisation du crédit de
l'exercice précédent et doit être établie lorsque l'excédent a été
constaté. L'affectation réservée doit être approuvée par le Conseil du Trésor,
étant donné que sa création exigera des rajustements aux affectations du
nouvel exercice déjà autorisées par le Conseil.
Lorsqu'on ne peut trouver aucun crédit équivalent ou remplaçant dans
l'exercice suivant, il faut obtenir l'autorisation du Parlement pour permettre
le paiement du dépassement.
Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, l'affectation réservée
peut être réduite du montant du dépassement causé par une surestimation
des dettes établies dans le cadre des CAFE de l'exercice précédent. Le reste
de l'affectation réservée représente la surutilisation du crédit périmé de
l'exercice précédent qui doit être compensée par la réduction de
l'autorisation de dépenser pour l'exercice courant. L'autorisation pour
l'exercice suivant inscrite dans les Comptes publics, en ce qui a trait à la
provenance et à l'utilisation des autorisations, doit être réduite des soldes
finals des affectations réservées établies pour l'exercice.
Une dette surestimée ne peut contribuer qu'une fois à un dépassement.
Si une affectation réservée renferme une dette CAFE surestimée qui n'est découverte
qu'à l'exercice suivant, l'affectation réservée peut être réduite à ce
moment.
De nombreux crédits ne deviennent pas périmés et n'ont pas de plafond de dépenses
prévu par la loi. Ces autorisations ne peuvent pas être dépassées et, par
conséquent, ne sont pas soumises à ces exigences de déclaration ou de création
d'affectations réservées au dépassement des autorisations.
Affectations
Quand l'affectation comprise dans un crédit de l'exercice précédent est dépassée
à cause de l'inscription des créditeurs à la fin de l'exercice mais que le crédit
intégral n'est pas dépassé, le ministère ou l'organisme concerné doit
demander au Conseil du Trésor l'autorisation de faire des transferts entre
affectations dans le crédit de l'exercice précédent pour que les
autorisations inemployées des autres affectations comprises dans le crédit
puissent servir à couvrir l'excédent de l'affectation.
Rapports
Les ministères et organismes qui ont dépassé leurs crédits doivent
fournir par écrit au Secrétariat du Conseil du Trésor les motifs qui ont
entraîné le dépassement de l'autorisation, et le cas échéant, les mesures
correctrices adoptées pour empêcher une future surutilisation. Sauf avis
contraire, ce rapport doit être présenté au plus tard le 31 août de
l'exercice financier suivant.
Tous les ministères et organismes qui ont dépassé un crédit ou une
affectation doivent déclarer ce dépassement à la Division des prévisions
budgétaires de la Direction des programmes du Conseil du Trésor et demander
que soient apportés les rajustements nécessaires des affectations.
Mode de fonctionnement
Les ministères et organismes doivent établir des systèmes et un mode de
fonctionnement qui leur permettent de déterminer et d'inscrire toutes les
dettes assujetties à cette politique. En outre, ils doivent s'assurer qu'il n'y
a pas surutilisation des crédits au moyen de systèmes de contrôle financier,
notamment du système de contrôle des engagements.
La marge à suivre pour inscrire les paiements et les créditeurs de
l'exercice précédent dans les comptes du Canada figurent dans les instructions
émises par le receveur général.
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