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Plaisir d'apprendre

Point de vue

Clara Hughes


Le sport, une forme artistique d'expression personnelle

« Quand c’est le temps des Olympiques, le sport devient synonyme de culture », affirme Clara Hughes, la première médaillée canadienne, tant aux Olympiques d’été qu’aux Olympiques d’hiver, et la seule avec trois autres dans le monde à avoir réalisé un tel exploit.

« Je crois sincèrement que le sport est une importante composante de la culture. Aux Olympiques à Vancouver, en 2010, je crois que nous inspirerons toute une génération si nous faisons les choses comme il se doit. Pour moi, le patinage a toujours été une sorte de “poésie en action”, et j’ai toujours pensé que le sport est ma forme d’expression personnelle. C’est un exutoire fantastique qui permet de croître d’une façon très brute. C’est un peu ma définition de l’art », explique-t-elle.

L’étudiante en beaux-arts, cycliste et patineuse de vitesse se prépare maintenant pour les Olympiques d’hiver 2006 à Turin, en Italie. « Mon objectif est simple : faire la course de ma vie à Turin, surtout au 5 000 mètres. Je rêve de cette course, c’est ce qui m’aide à me lever chaque matin, ce qui me permet de m’entraîner tous les jours au-delà de seuils imaginables de douleur », confie-t-elle.

Hughes a gagné deux médailles de bronze en cyclisme aux Olympiques de 1996 et une de bronze en patinage de vitesse aux Olympiques de 2002. Patinage de vitesse Canada l’a nommée « Patineuse de vitesse sur longue piste de l’année » après qu’elle eût remporté la médaille d’or au Championnat du monde par distances individuelles en 2004.

« Après ma dernière course en vélo aux Jeux panaméricains en 2003 (où elle a remporté trois médailles), j’ai décidé de me consacrer entièrement au patinage. À ce moment-là, j’étais très fatiguée d’avoir pratiqué deux sports pendant trois ans. Et le cyclisme avait déjà été pour moi une si vive expérience de vie que je pensais qu’il était vraiment temps de m’engager à devenir la patineuse de vitesse dont je rêvais depuis que j’avais vu Gaétan Boucher patiner aux Olympiques de Calgary en 1988. »

Outre le patinage de vitesse et le cyclisme, les voyages et la vie de couple, Hughes s’adonne à l’écriture et à la peinture. Elle est présentement chroniqueuse pour le site Web Sport For Life. Avant les Jeux olympiques d’hiver 2002, elle avait créé un journal vidéo pour le Sports Journal de la CBC et elle rédigeait une chronique pour The Globe and Mail.

« Je crois qu’il est important d’avoir un équilibre dans la vie. Étant constamment mise au défi physiquement (entraînement et course), je dois utiliser mon intelligence. J’aime découvrir de nouvelles choses. J’apprends le français depuis mon déménagement au Québec en 2000, et je me garde toujours un débouché créatif pour mon côté artistique », ajoute-t-elle.

À 33 ans, elle essaie aussi de faire quelque chose pour la communauté. Malgré un emploi du temps chargé, elle agit comme entraîneuse en cyclisme pour le défi de conditionnement physique Canadian Cross Country Fitness Challenge.

« Je veux partager avec les gens le sentiment, la force et la joie d’être en santé et active », avoue-t-elle. « Il n’est pas nécessaire d’être un athlète olympique pour être aux anges – une excursion en vélo dans les montagnes ou une randonnée pédestre sur un magnifique sentier figurent parmi mes meilleurs moments dans la vie et n’ont rien à voir avec les compétitions. Et je me sens si libre, comme si je pouvais atteindre tout ce que je veux. Je désire encourager les gens à sortir de chez eux et à découvrir la nature, et à ressentir la satisfaction de l'activité physique. Cela nous rend plus fort et peut changer une vie. »

Hughes essaie d’être un modèle pour les jeunes filles et les femmes. « J’espère pouvoir inspirer les femmes de tous âges à réaliser ce qui les intéresse – à ne pas avoir de peurs et à poursuivre l’excellence dans la vie. Je m’efforce de prêcher par l’exemple, plus que toute autre chose. Ma mère dit toujours que “les actes sont plus éloquents que les paroles”, et c’est comme cela que je fonctionne », affirme-t-elle.

Entrevue réalisée en juillet 2005

Photo de Clara Hughes

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