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Le droit des femmes de s'exprimer par le vote
Avant
l'éclatement de la Première Guerre mondiale, des femmes
menaient déjà une lutte acharnée pour l'égalité
dans des pays tels que le Canada, la Grande-Bretagne et les États-Unis
d'Amérique. Bien que tenues de respecter les lois de leurs pays,
ces femmes n'avaient pas directement voix au chapitre en matière
de lois. Les partisans du suffrage universel, soit le droit de vote pour
les deux sexes, formaient le mouvement dit suffragiste. À cette
époque-là, les femmes qui faisaient partie de ce mouvement
et que l'on appelait suffragettes étaient mieux organisées,
plus bruyantes et, par moments, plus dérangeantes que jamais lorsqu'elles
protestaient contre l'inégalité dont elles étaient
victimes.
Les grandes manifestations
et les défilés pour le suffrage universel qui avaient caractérisé
la première décennie du vingtième siècle se
sont raréfiés à cause des perturbations causées
par la Grande Guerre. Des femmes telles que l'Albertaine Nellie
McClung qui étaient des chefs de file dans la lutte pour le
suffrage universel ont pris la tête d'organisations féminines
de secours et de bienfaisance. À mesure que les hommes partaient
pour les champs de bataille, les femmes les remplaçaient efficacement
dans tous les types d'emplois. L'écart entre les obligations des
femmes et leurs droits est vite devenu évident.
Au début de
1916, le Manitoba a ouvert la voie au Canada en accordant le droit de
vote aux femmes. Cette province a été imitée par
la Saskatchewan, puis par l'Alberta et la Colombie-Britannique.
Cependant, il s'agissait là d'une victoire limitée pour
les Canadiennes de l'Ouest, car leur droit de vote ne s'appliquait qu'aux
élections provinciales. L'exemple des provinces de l'Ouest n'a
pas été suivi avec enthousiasme par les autres provinces.
Le droit des femmes de voter aux élections provinciales a mis du
temps à se répandre dans tout le Canada; beaucoup de provinces
n'ont passé de loi sur l'admission des femmes au suffrage qu'après
la Grande Guerre. La dernière province à le faire a été
le Québec, en 1940.
D'autre part, les
femmes ont obtenu le droit de voter aux élections fédérales
vers la fin de la Grande Guerre. La première étape du processus
législatif visant à accorder aux femmes le droit de voter
aux élections fédérales a été franchie
en septembre 1917, lorsque la Loi des électeurs
militaires et la Loi des élections en temps de guerre
ont reçu la sanction royale. La Loi des électeurs militaires
donnait aux femmes, telles que les infirmières
militaires (Nursing Sisters), en activité de service dans les
forces armées, le droit de voter aux élections fédérales.
La Loi des élections en temps de guerre étendait
ce droit à toutes les femmes qui étaient des sujets britanniques
de plus de 21 ans et qui étaient l'épouse, la veuve, la
mère, la sur ou la fille de toute personne morte ou vivante,
de sexe masculin ou féminin, qui servait ou avait servi dans les
forces armées. Bien que cette loi ait donné le droit de
vote à un nombre sans précédent de Canadiennes, certains
croyaient que le gouvernement unioniste de Robert Borden n'avait étendu
le droit de suffrage que pour accroître le nombre de personnes
qui pourraient voter pour lui. Le 1er janvier 1919, le droit de suffrage
a été accordé à toutes les Canadiennes non
autochtones de plus de 21 ans qui étaient des sujets britanniques.
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Archives nationales du Canada
Photographe : inconnu
PA-002279 |
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