© Fondation nationale des réalisations autochtones
Bien que Waneek Horn-Miller soit encore jeune, elle est une source d'inspiration et un modèle pour plusieurs et elle a déjà de nombreuses réussites à son actif. Elle est née à Kahnawake, au Québec, et elle arbore ses origines et son héritage mohawks avec fierté, telle une « médaille d'honneur ». Si elle a acquis cette réputation tout au long de sa carrière d'athlète, c'est parce qu'elle est reconnue pour sa franchise lorsqu'elle parle de son héritage autochtone.
Waneek est la troisième enfant d'une famille de quatre filles et elle a toujours été athlétique. On la décrit d'ailleurs comme une femme « à la charpente robuste et au caractère volontaire ». À l'âge de sept ans, elle fait ses débuts dans la natation de compétition (elle a d'ailleurs participé à des compétitions lors de différentes rencontres de natation, de 1982 à 1997), ce qui lui permet d'acquérir les habiletés nécessaires pour devenir une joueuse de water-polo de niveau international et la cocapitaine de l'équipe canadienne de water-polo féminin, niveau senior.
Mais la vie de Waneek ne se résume pas seulement à une série de compétitions sportives. Durant l'été de 1990, elle a fait la une des journaux quand, à l'âge de 14 ans, elle a pris part à la crise d'Oka. Elle avait alors été blessée à la poitrine par la baïonnette d'un soldat. La blessure a été négligeable parce que la lame de la baïonnette a dévié sur son sternum, mais elle porte désormais une cicatrice profonde. Quoique cet événement a été des plus traumatisants et des plus souffrants, Waneek est tout de même parvenue à surmonter son ressentiment envers les allochtones grâce au soutien de sa famille (particulièrement à celui de sa mère, Kahn-Tineta Horn) et à ses amis qui l'ont encouragée à faire quelque chose de sa vie. Sa détermination et son caractère combatif se reflètent dans cette phrase : « J'aurais pu devenir réellement raciste et ne tirer aucune leçon de cette expérience. J'aurais pu vraiment m'isoler, mais j'ai décidé que cette expérience ne m'arrêterait pas. Je vais faire en sorte qu'elle soit enrichissante pour moi. »" (Windspeaker, mai 1996).
C'est d'ailleurs peut-être cet événement ainsi que ses aptitudes à raisonner qui ont motivé sa décision de s'inscrire à l'université. Elle termine ses études à l'Université Carleton et obtient un baccalauréat en science politique en 2000. Pendant qu'elle poursuit ses études postsecondaires, elle joue au water-polo pour l'équipe féminine universitaire et son nom figure dans les registres de l'Université à titre de première femme à être nommée athlète de l'année pour trois années consécutives.
Waneek a accompli de nombreuses réalisations :
- elle a remporté 20 médailles d'or lors des Jeux autochtones, entre 1990 et 1997, notamment une médaille à l'épreuve de tir à la carabine;
- elle a participé à la Sacred Run Canada de 1991, un parcours dont le point de départ se situe à Victoria, en C.-B., et le point d'arrivée, à Kahnawake, au Québec;
- elle a participé à la Sacred Run North America de 1992, parcours qui prend son point de départ à Fairbanks, en Alaska, et se termine à Santa Fe, au Nouveau-Mexique;
- elle a fait partie des équipes des étoiles canadiennes de water-polo junior et senior féminin de 1991 à 1999;
- elle a remporté, à titre de membre à part entière de l'équipe féminine de water-polo, niveau senior, la médaille d'or lors des Jeux panaméricains de 1999 qui ont eu lieu à Winnipeg et a aidé l'équipe canadienne à se classer en vue de participer aux Jeux Olympiques de Sydney de 2000, en Australie;
- elle a reçu le prix du joueur le plus utile lors du Championnat national de water-polo féminin, niveau senior, de 1999;
- elle a reçu à Vancouver, en mars 2000, le prix Jeunesse 2000 des Prix nationaux d'excellence décernés aux Autochtones (ces prix sont commandités par la Fondation nationale des réalisations autochtones établie à Toronto).
De plus, Waneek est probablement la première femme mohawk du Canada qui participera aux Jeux Olympiques. Cependant, elle avoue également qu'elle a bénéficié de nombreux conseils au sujet du sport de haut niveau et de l'appui de son héros, un autre résidant de Kahnawake, Alwyn Morris, médaillé d'or à l'épreuve de kayak (course de 1000 mètres, avec son coéquipier Hugh Fisher, de la Colombie-Britannique) lors des Jeux Olympiques d'été de 1984.
Bien que Waneek ait consacré au moins 25 heures par semaine à s'entraîner en tant que membre de l'équipe nationale de water-polo féminin, elle trouve le temps d'occuper un travail à temps partiel au réseau de télévision autochtone Aboriginal Peoples Television Network (APTN). Elle anime une émission hebdomadaire d'une demi-heure intitulée First Music and Arts.
En hommage à son héritage mohawk, elle a également expliqué la force personnelle qu'elle en a tiré : « Selon le concept autochtone, ta propre force se mesure à la façon dont tu donnes du pouvoir aux gens qui t'entourent. Tu les amènes à atteindre le même niveau que toi, tu fais en sorte qu'ils se sentent bien, qu'ils se sentent forts, qu'ils soient sûrs d'eux… » (The Toronto Star, 29 juillet 1999). Il ne fait aucun doute que son assurance, sa force, ses habiletés et son attitude positive nous rendront encore plus fiers d'elle dans l'avenir, alors qu'elle travaille déjà à accomplir d'autres exploits.
Lectures suggérées :
1999 Sport Awards : Waneek Horn-Miller : waterpolo [en ligne]. Slam! Sports : Canadian Sports Awards. [Réf. du 16 juin 2000]. - Accès : www.canoe.ca/CanadianSportAwards/horn_miller.html
«"Alumna receives National Aboriginal Achievement Award». - Carleton University magazine. - (Printemps 2000). - P. 35
Cassoff, D. - «Horn-Miller can make history». - The Montreal gazette. - (22 mai 1999). P. G6
Horn, G. - «Waneek wins National Aboriginal Achievement Award» [en ligne]. - The eastern door. - Vol. 9, no 2 (4 février 1999). - [Réf. du 6 juin 2000]. - Accès : www.easterndoor.com/deer/9-02/9-02-1.htm
Starkman, R. - «From Oka battles to Pan Am glory». - The Toronto star. - (29 juillet 1999). - P. A1, A20
Waneek Horn Miller Prix Jeunesse[en ligne]. - Fondation nationale des réalisations autochtones. - [Réf. du l6 juin 2000]. - Accès : www.naaf.ca/rec2000f.html#7
Wong, C. - «Oka vet water polo national» [en ligne]. - Windspeaker. - (Mai 1996). - [Réf. du 16 juin 2000]. - Accès : http://www.ayn.ca/PAGES/oka.htm
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