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Sens de l'espaceDans les premières années de la photographie au Canada, il était très difficile de prendre des photos de l'environnement physique en raison des technologies limitées et des rigueurs du climat. Puis, au début des années 1850, l'invention du procédé au collodion et l'apparition de meilleures lentilles ont rendu les appareils photo mieux adaptés à la prise d'images de la topographie et du climat. Dès 1853, l'officier de marine britannique George Inglefield a pris des photos du Grand Nord au cours de recherches visant à trouver l'expédition perdue de John Franklin. En 1857, l'officier de marine français Paul-Émile Miot a capté des images des avant-ports de Terre-Neuve et du Cap-Breton. En 1858, Humphrey Lloyd Hime, de Toronto, est devenu le premier photographe à faire partie d'une expédition du gouvernement canadien, un voyage dans le Nord-Ouest. À partir de 1859, les ingénieurs des British Royal Engineers ont eu recours à des appareils photo dans le cadre de leurs travaux aux frontières de la Colombie-Britannique. La Commission géologique du Canada a commencé à utiliser des appareils photo pour ses travaux d'arpentage dès 1860, et elle a photographié non seulement des caractéristiques géographiques remarquables, mais aussi des peuples autochtones, des routes de commerce, des moyens de transport et d'autres aspects de l'utilisation et de l'occupation des sols. Au cours du XIXe siècle, les gouvernements et les entreprises privées ont exploité de plus en plus la photographie pour représenter l'environnement et les transformations qu'ils lui faisaient subir. La construction de routes, de chemins de fer, de canaux et de chantiers navals, les industries forestière et minière, le développement agricole et les voyages officiels ont tous fait l'objet de photographies. En 1889, le gouvernement fédéral avait aussi intégré la photographie à ses travaux de toponymie et d'arpentage topographique. La construction d'un chemin de fer transcontinental et l'apparition d'appareils photo Kodak accessibles, fabriqués en série, ont ouvert de nouvelles perspectives. Lorsque le tourisme s'est développé, les photographes ont commencé à découvrir les possibilités qu'offrait la photographie sur les plans artistique et esthétique. Les clubs de photographes amateurs encourageaient l'expérimentation de la photographie de paysages, tandis que les professionnels prenaient de plus en plus de photos destinées à la vente aux touristes. Les images d'attraits géographiques hors du commun, du Rocher Percé, des chutes Niagara ou des Rocheuses canadiennes par exemple, ont fait l'objet d'un commerce très répandu. La création, en 1917, du Bureau de cinématographie du gouvernement canadien, qui est devenu l'Office national du film en 1941, ainsi que l'établissement d'autres organismes semblables par certains gouvernements provinciaux, ont donné lieu à une progression phénoménale de la photographie des paysages au Canada. La photographie couleur a eu une incidence énorme sur la production d'images représentant l'environnement physique et les climats du Canada, ainsi que la place que nous y occupons. Les œuvres de photographes tels que Malak Karsh, John Reeves et Hans Blohm ont illustré de façon spectaculaire la beauté du Nord, des couleurs de l'automne et des teintes bleutées subtiles de l'hiver. Aujourd'hui, le sens de l'espace continue de se développer au Canada grâce aux photographies aériennes et par satellite, qui nous permettent d'observer l'ampleur colossale et la variété du paysage canadien. |