Le 29 décembre 1883
Vol. XXVIII, no 26
Table des matières
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À l'est j'ai erré, à l'ouest j'ai erré,
Par bien des chemins difficiles;
Mais jamais, jamais, je ne pourrai oublier
L'amour du temps de ma jeunesse!
Le feu qui s'embrase dans la nuit de Beltane,
Pourrait bien n'être que cendres avant Noël;
Mais le sort d'un cœur
Qui a perdu son amour est plus noir que les cendres.
Ô chère, chère Jeanie Morrison,
Les réminiscences des années passées
Jettent encore leur ombre sur mon chemin,
Et elles emplissent mes yeux de larmes!
Elles m'aveuglent de tant, tant de larmes,
Et triste et malade, je m'afflige,
Quand ma mémoire évoque vaguement
La joyeuse lueur d'autrefois.
Oh! Mon amour, combien loin derrière
Avons-nous laissé la ville bruyante et son tapage
Pour vagabonder le long d'un vert ruisseau,
Et écouter le chant de ses eaux?
Au-dessus de nos têtes bruissait le feuillage estival,
Tout autour de nous s'épanouissaient les fleurs,
Et dans le crépuscule des bois
Sifflait doucement la grive.
Dans les bois sifflait la grive
Pour les arbres chantait le ruisseau,
Et en accord avec la nature chantaient
Nos cœurs à l'unisson;
Et sur le monticule surplombant le ruisseau,
Pendant quatre heures nous nous sommes assis côte à côte,
Heureux en silence jusqu'à pleurer
Tous deux de joie!
Oui, oui, chère Jeanie Morrison,
Des larmes ont roulé sur ta joue
Comme des perles de rosée sur une rose, mais ni l'un ni l'autre
N'avait le pouvoir de parler!
C'était un temps, un temps béni,
Quand nos cœurs étaient purs et jeunes,
Quand tous les sentiments jaillissaient librement,
Sans rimes - ni raison!
Je m'émerveille même, Jeanie Morrison,
Ai-je été aussi étroitement
Lié à toi par ces premières pensées
Que tu l'as été à moi?
Oh, dis-moi, avant que leur musique emplisse
Ton oreille comme elle emplit la mienne;
Oh, dis-moi d'abord que jamais ton cœur n'a connu autant d'intimité
Que dans ces rêveries d'autrefois?
À l'est j'ai erré, à l'ouest j'ai erré,
Un pénible sort j'ai supporté;
Mais pendant toutes ces errances proches ou lointaines,
Je ne t'ai jamais oubliée.
La source qui a jailli de ce cœur la première,
Continue de couler;
Et son flot de creuser un lit plus profond,
Pour l'amour de ma jeunesse.
Ô chère, chère Jeanie Morrison,
Depuis que tout jeunes nous nous sommes quittés,
Je n'ai jamais revu ton visage, ni entendu
Le chant de ta voix;
Mais je pourrais embrasser toutes les détresses,
Et je pourrais être heureux,
Si seulement je savais que ton cœur rêve encore
D'autrefois et de moi!
William Motherwell, l'auteur de cette chanson, naquit à Glasgow, en Écosse, en 1797. Dès qu'il sut lire, il manifesta une préférence et un goût marqués pour la poésie et, en 1819, il devint l'éditeur d'une petite publication originale intitulée : " The Harp of Renfrewshire ". La même année, il fut nommé shérif adjoint de Renfrew - un poste qu'il conserva pendant seize ans. Il fut un antiquaire enthousiaste et consacra bon nombre de ses heures de loisir à étudier les débuts de la littérature écossaise - en particulier la poésie. En 1827, il publia un recueil de ballades écossaises accompagnées d'une introduction dans laquelle il écartait beaucoup d'affirmations populaires, mais erronées, qui avaient prévalu concernant plusieurs de ces vestiges intéressants d'un âge révolu. Il fonda aussi un magazine à Paisley, dans lequel il publia
bon nombre de ses meilleures chansons, mais ce magazine n'existe plus depuis longtemps. À l'époque où il travaillait activement à recueillir du matériel destiné à la rédaction d'une biographie du poète Tannahill, il mourut subitement d'une crise d'apoplexie à l'âge de trente-huit ans. Il était aimé d'un grand cercle d'amis pour ses talents supérieurs, ses qualités et ses goûts. Un recueil de ses poèmes fut publié peu de temps après sa mort, et l'accueil chaleureux que lui réserva le public montra combien il était tenu en haute estime par toutes les classes. Il y a très peu de ballades écossaises contemporaines qui peuvent égaler en tendresse et en émotion celle qui s'intitule " Jeanie Morrison ". L'héroïne de cette chanson était vraiment une camarade de classe de Motherwell, une jeune fille dont la beauté et la camaraderie de jeunesse laissèrent une empreinte si indélébile sur le jeune cœur du poète qu'il lui garda son amour pendant tout le reste de sa vie. Ils se quittèrent alors qu'ils étaient tous deux encore très jeunes et ne se revirent pas avant la parution de la chanson précitée, près de trente ans plus tard.
Mais le temps et les circonstances avaient presque effacé de la mémoire de Jeanie Morrison " l'amour du temps de la jeunesse ". Elle était mariée depuis bien des années et connaissait le bonheur de vivre dans un foyer heureux et d'avoir une autre mignonne petite Jeanie Morrison, qui était tout le portrait de celle qui s'était tant attaché le cœur de l'écolier amoureux. Ils restèrent cependant de très bons amis jusqu'à ce que la mort du poète les sépare pour toujours en 1835.
Pour être une réussite, le petit dîner devrait comprendre de six à douze convives bien choisis, des gens brillants, intelligents et sociables, qui entretiendraient le feu roulant de la conversation en passant " des sujets graves aux sujets gais, de la gaieté à la gravité ". La pièce bien éclairée, bien chauffée, et une jolie table bien disposée suffiront à elles seules à donner un sentiment de bien-être aux gens qui arrivent de l'extérieur par temps froid. Le dîner pour un petit groupe devrait être léger. Un potage clair, du poisson, deux bons plats de résistance (l'un de viande blanche, l'autre de viande rouge), une selle du meilleur mouton, bien faisandée, dépecée, du gibier et deux desserts bien choisis, dont l'un serait une bombe Alaska, et un mets non sucré devraient suffire. Mais tout devrait être bien cuit, aussi chaud que possible sinon plus, la viande bien faisandée, et la soupe, le poisson et les plats de résistance, parfaits en leur genre. Un dîner comme celui-ci devrait être servi à une table ronde, et le vin devrait être de la meilleure qualité de sa catégorie; quel homme, en effet, et quelle femme ne dirait pas alors : " Le destin ne peut me frapper; j'ai dîné aujourd'hui. " Afin d'être bien fait, tout cela doit occasionner du souci à la maîtresse de maison. Mais si elle est le bon genre de femme, ces attentions seront un plaisir; et si elle n'est pas le bon genre de femme, aucun petit dîner ne sera jamais une réussite chez elle, même servi à une table ronde. Les décorations de la table attestent à elles seules des capacités de la maîtresse de maison. Chez certaines femmes, c'est un don inné; d'autres n'ont pas le moindre talent artistique. À cette époque de l'année, un joli arrangement consiste en une pièce de tissu pelucheux bleu paon, disposée au centre de la table, agrémentée de petits bouquets de fougère cheveu-de-Vénus et de gros chrysanthèmes japonais blancs ou jaunes; et, s'il n'en tenait qu'à moi, aucun dessert ne devrait jamais être disposé sur la table. Un menu devrait être clairement écrit pour chaque invité. Le dîner devrait aussi être soutenu d'une " fête de l'esprit et d'un flot de sentiments ", une bonne part de cela revenant à l'hôtesse, si elle est une femme intelligente, capable de lancer les sujets de conversation et de les entretenir sans que cela paraisse. Le dîner devrait ensuite se terminer par un petit dessert, un peu de Château Margaux chambré, un bon café bien préparé. Après cela, quand ils passeront au salon, la plupart des gens seront d'humeur parfaite à s'amuser et se laisser divertir.
La plupart d'entre nous ont eu la mauvaise fortune de connaître un tout autre genre de petit dîner, où tout va mal du début à la fin. Dès que l'on passe le seuil de la porte, le sinistre pressentiment de notre destin nous envahit quand des odeurs mélangées de cuisson, de graisse et d'autres choses désagréables touchent nos sens olfactifs; la domestique nous fait entrer dans un salon froid et décoré de façon guindée, où le feu, à moitié éteint, lutte en vain contre l'obscurité des lampes nauséabondes et mal entretenues. La maîtresse de maison est vêtue avec recherche mais sans goût, et des étages supérieurs nous parviennent des cris de malheur. Nous descendons dîner; la soupe est claire, le saumon est à moitié cru ou il tombe en lambeaux; les plats de résistance, qui viennent manifestement de chez le pâtissier, consistent en un vol-au-vent garni des cuisses de poulet du souper chic de la veille, et en un plat de côtelettes manifestement réchauffé; le gigot est dur et pas assez cuit, et le gibier, immangeable; les desserts sont mal choisis et servis de façon pire encore. C'est un petit dîner où les hommes sont lugubres et où les femmes s'ennuient. La maîtresse de maison laisse les choses entre les mains d'un personnel incompétent. Nous avons tous subi ce genre de choses chez nos amis et fait le vœu de ne plus le subir de nouveau, s'il nous est possible de l'éviter. Alors, si le dîner avait consisté en une bonne soupe, du poisson bien cuit, un bon cuisseau de mouton, une tarte aux fruits et à la crème, le tout accompagné d'un morceau d'un bon fromage pour finir, et servi dans une pièce bien chauffée, très peu d'entre nous auraient eu de quoi se plaindre.
Le petit dîner, s'il est bien fait, est un moment radieux et joyeux dans notre vie. Mais si la maîtresse de maison n'est pas capable de bien le faire, il serait préférable qu'elle s'en abstienne. Quand je dis bien fait, je ne veux aucunement dire qu'il doit être la cause de dépenses importantes pour l'hôte. Il est tout à fait possible, en y prenant soin et par une bonne gestion, d'offrir un petit dîner parfait qui sera beaucoup plus radieux et agréable à la fois pour l'hôte et pour l'invité, sans que son coût dépasse les moyens du genre de personnes auxquelles je fais allusion.
Le grand art d'offrir à dîner consiste à ne jamais tenter de faire plus que votre propre personnel ne peut en faire; à ne pas servir des plats que notre cuisinier ne peut préparer avec preuves à l'appui et à faire en sorte que la maison, la table et le dîner montrent tous que ceux qui en avaient la responsabilité ont pris soin de faire de ce petit dîner une réussite. Et si madame demande à son seigneur et maître un petit peu plus d'argent pour les factures du mois, ce dernier sait qu'il obtient quelque chose en retour; et, sachant combien de plaisir social il donne et reçoit, il ne rechignera pas à faire cette dépense et se plaindra tout juste qu'elle ne soit pas sans se répéter fréquemment.
La scène a ses vices comme le public a les siens. L'un des pires d'entre eux est la prononciation négligée de plusieurs acteurs d'aujourd'hui. Ils ne prononcent en rien leurs mots distinctement; ils ne se donnent pas la peine de parler assez fort pour que tout le public entende. Ils marmonnent et parlent entre leurs dents, et récitent les mots à la hâte comme s'ils étaient pressés d'en finir. Il est probable que le système d'" association ", et son uniformité démoralisante, soit largement responsable de cela, bien que cela se voie quelquefois chez des membres plus jeunes des compagnies de théâtre. Quel agréable contraste, par rapport à ce travail peu soigné, quand un acteur bien formé - très souvent un jeune acteur - se présente en articulant ses mots distinctement et en parlant sur un ton qui porte dans tout le théâtre, que ce soit à voix basse ou à haute voix. Ces interprètes négligents devraient se rappeler qu'ils négligent un détail qui est l'une des premières conditions du succès.
Un autre petit vice de la scène qui semble être en vogue actuellement est celui des acteurs qui reviennent recevoir les applaudissements après être sortis de scène pendant que se poursuit la pièce. Cela détruit complètement l'illusion et viole les règles de l'art. Cependant, on a vu cela la semaine dernière chez l'une des meilleures parmi les quelques compagnies théâtrales de New York.
Quant aux vices des publics, ils sont légion. Les gens qui arrivent en retard, les gens qui parlent fort, les gens qui chuchotent en sifflant, ce qui est pire que de parler fort, les femmes qui portent de grands chapeaux, les hommes qui sortent chaque fois que le rideau tombe, passant devant toute une rangée de gens pour ce faire, et qui reviennent en répandant autour d'eux des effluves de bar; les gens qui prennent les sièges qui ne leur sont pas assignés et qui causent du bruit et de la confusion lorsqu'il faut les sortir voilà quelques-uns des groupes criminels dans un public de théâtre.
" Oui, monsieur ", poursuivit le conducteur, " nous les cheminots avons de drôles d'aventures avec la fraternité des vagabonds. Presque tous ceux qui sont des passagers clandestins ont de l'argent et préfèrent courir le risque de s'embarquer clandestinement plutôt que de payer le prix du billet. Lors d'un accident, il y a quelques années, un passager clandestin a été tué; il avait sur lui 500 $ et des papiers attestant qu'il était propriétaire d'une écurie de louage en Californie. Il est remarquable de constater à quel point certains peuvent être obstinés. Certains d'entre eux s'étaient embarqués clandestinement dans le réservoir d'eau d'une locomotive " morte " qui était remorquée au milieu d'un train de marchandises, et lorsqu'ils furent découverts, ils refusèrent de sortir et dirent au conducteur qu'ils voulaient le voir ramper à l'intérieur et les mettre dehors. Un meilleur plan s'est présenté de lui-même - il consistait à tirer la locomotive jusqu'au réservoir et à les submerger pour les sortir. Ils capitulèrent lorsqu'ils furent trempés par environ six pouces d'eau glacée et ils sortirent tous comme des rats noyés, à l'exception d'un gros Irlandais, qui ne fut pas capable de passer par le trou jusqu'à ce qu'il eût retiré ses vêtements et que le mécanicien l'eût enduit d'huile noire.
" Les mécaniciens d'une division de l'Ouest devaient éteindre leurs moteurs assez souvent, à cause de l'eau qui causait des difficultés. On fait cela en ouvrant un robinet qui laisse échapper l'eau et la vapeur directement sous la cabine. Alors qu'un train rapide roulait à toute vitesse dans la nuit, le mécanicien jugea nécessaire de "la souffler à l'extérieur" et ouvrit un robinet; un cri presque sinistre s'éleva de sous ses pieds. Appliquant le frein à air comprimé et en faisant machine arrière, le train arrêta brusquement, et tous se bousculèrent pour voir d'où venait le cri inhabituel. Là, sur la voie, déchiré en morceaux par les roues et ébouillanté jusqu'à en être méconnaissable, se trouvait le cadavre d'un homme qui s'était embarqué clandestinement sur le triangle de frein du réservoir de la locomotive, de façon à être près de la chaleur du dispositif d'alarme, et il avait reçu tout le flot de vapeur et d'eau chaude sur lui et avait été projeté de son siège peu sûr, sans avertissement, jusque dans l'éternité, s'ajoutant ainsi à cette longue liste de "portés disparus". "
LONDRES, 1er déc.
M. ALFRED DE ROTHSCHILD a fait éclairer sa voiture au moyen d'électricité stockée dans des accumulateurs situés sous le système B.T.K.
LE COMTE GLEICHEN travaille à un buste de Mademoiselle Anderson. Cela pourrait être quelque peu risqué pour lui. Pygmalion et Galatée pourraient s'en trouver paraphrasées.
UNE AUTRE entreprise de câblodistribution a été créée à New York afin de tendre deux câbles entre l'Angleterre et l'Amérique.
LES PRÉPARATIFS destinés à la création d'un nouveau journal illustré sont, dit-on, presque terminés. Il doit être " dirigé " selon les lignes des célèbres magazines illustrés américains.
QUELQUES journalistes sont sur le point de lancer un club reposant sur un principe par actions. Les parts seront de 5 livres chacune, et les gens qui lisent et qui n'écrivent pas auront la permission d'y souscrire, à titre de faveur.
L'UN des arguments extraordinaires que l'on fait valoir contre le métro qui est proposé entre Paddington et Westminster, c'est qu'il détruirait toutes les racines des arbres et qu'il aurait des conséquences graves sur la serpentine. C'est prodigieux!
PRÈS de 300 concurrents s'affrontaient pour remporter le prix offert par l'Alhambra Theatre pour la meilleure allocution en vers présentée lors de l'ouverture du théâtre lundi. Le candidat victorieux est M. Vernon de Montgomery.
ON comprend que la visite de sir Charles Dilke au château de Windsor cette semaine venait d'un ordre de la reine, ce qui est fortement révélateur de l'intérêt que Sa Majesté porte à la condition des pauvres de Londres.
UN CURIEUX rapport circulait il y a quelques jours selon lequel M. Wilkie Collins était sur le point de publier un roman dans le Times, parmi tous les journaux du monde. Cela était manifestement absurde. Le roman doit paraître dans certains hebdomadaires, et par épisodes publiés mensuellement en temps et lieu.
IL ne fait aucun doute que le ballet " Excelsior " sera produit au Covent Garden Theatre cette année. On nous dit que " tous les préparatifs sont terminés ", et il doit y avoir de multiples préparatifs à effectuer pour lancer un spectacle aussi colossal que l'est ce ballet.
AURONS-nous des pensions pour les instituteurs? Le School Board de Londres l'a proposé. La National Teacher's League s'y oppose. Il ne faut pas confondre cet organisme avec la Fair Trade League. Son but premier consiste à réprimer la collaboration, ce que M. William Morris souhaite rendre obligatoire.
ON s'agitera l'an prochain contre la propriété domiciliaire revenant aux propriétaires qui louent depuis quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans des terres destinées à la construction, et aussi contre la façon actuelle d'évaluer le délabrement des immeubles et de rendre exorbitantes les réclamations des propriétaires à l'expiration des baux de sept, de quatorze ou de vingt et un ans.
LES CENDRILLON sont très à la mode en ce qui concerne les danses publiques auxquelles on souscrit. Au lieu du cotillon, pour lequel nous n'avons plus le temps, étant donné qu'il est de rigueur de fermer tôt, on pourrait présenter un jeu amusant de chasse à la pantoufle pour finir la soirée, et cela s'accorderait assez au titre de Cendrillon.
LE tollé en faveur de meilleurs logis pour les pauvres a entraîné le déménagement des fabriques, une honte en soi. Celle de St. Matthew, terrain communal de Bethnal, a ordonné aux propriétaires de 300 appartements délabrés de les mettre en bon état. On avait depuis longtemps le pouvoir d'adopter cette mesure, mais le conseil de fabrique n'avait pas bougé et, malheureusement, il cessera de faire son travail dès que l'opinion publique sera revenue au beau fixe.
DANS les cercles de théâtre, on a de plus en plus l'impression que la tournée de l'Amérique de M. Irving est une erreur. Bien sûr, cela veut dire un profit de 30 000 livres mais, sur le plan artistique, il est certain que cela lui occasionnera beaucoup de déceptions et de contrariétés. Les principaux journaux américains le respectent, comme nous le voyons par les critiques préférées qui ont été télégraphiées ici, mais le menu fretin des journalistes le maltraite vraiment.
M. CHARLES T. NEWTON, conservateur des antiquités grecques et romaines, a terminé l'agencement de la nouvelle galerie au British Museum. Elle contient les marbres du Mausolée, qui étaient autrefois éparpillés dans toute la collection, mais qui sont rassemblés pour la première fois. On espère que cette galerie, dont on effectue actuellement la décoration, sera prête à accueillir les visiteurs au printemps.
DEPUIS longtemps, les compagnies de tramways ont un œil sur la section de la route qui va de Hammersmith à Piccadilly Circus. Le pavé de bois vient d'être installé à grands frais, et cela pourrait constituer une surface singulièrement commode sur laquelle l'ingénieur du tramway pourrait opérer. Ce serait un jeu d'enfant que d'y mettre des rails quand les contribuables ont payé la note pour une grande part du travail préalable nécessaire.
UN DE CES JOURS, quelqu'un devra établir précisément ce que l'on peut considérer comme un juste service de vins pour chacun des invités lors d'un déjeuner. La question vient d'être soulevée quand vingt et un employés municipaux ont disposé de quarante-deux bouteilles de champagne lors du déjeuner du maire - exactement deux bouteilles par personne. Après une brève discussion, il fut décidé dans ce cas que deux bouteilles par personne ne représentaient pas une provision extravagante.
PEU de gens ont déjà été témoins d'une rencontre aussi splendide que celle qui a eu lieu à la Mansion House [résidence officielle du Lord-maire de Londres] afin de discuter de la question du Transvaal, étant donné les exigences des délégués du gouvernement Boer. Lorsque M. Forster a déclaré que, bien qu'il fût né quaker, il se battrait plutôt que de céder aux principales exigences des délégués, l'enthousiasme du public ne connut pas de bornes. Le gouvernement devra faire très attention à ce qu'il fait à ce sujet.
LE barreau s'inquiète du nouveau projet de loi de Lord Selbourn en vue d'établir de nouvelles cours de district, projet qui a été publié il y a un jour ou deux, et l'une des premières tâches du nouveau Comité du barreau actuellement en formation sera de fulminer contre lui. Lord Selbourn lui-même n'aime pas cette mesure qui est, en fait, la reprise du projet de loi de M. Joseph Cowen; mais comme il le dit de façon plausible, que peut-il faire? Il est pris entre l'arbre et l'écorce. Les provinces réclament à cor et à cri des séances continues.
LE marquis Tseng dit qu'il ne comprend pas l'engouement pour la porcelaine chinoise ancienne. Il ne peut comprendre pourquoi les Français, par exemple, préfèrent la broderie et la porcelaine chinoises aux leurs, qui gagnent quotidiennement en qualité. Il est assez naturel que la porcelaine chinoise ancienne ne soit pas une richesse inestimable aux yeux d'un Chinois. Il peut voir qu'à bien des égards le bric-à-brac européen est supérieur aux tasses et aux soucoupes de son propre pays. Mais la mode a décrété que la vaisselle chinoise était chic, et en dépit du marquis Tseng, les gens vont continuer d'être fidèles à leurs théières chinoises.
" Est-il possible que M. Godfrey se soit levé et rendu au travail, et qu'il ait été guéri par un remède aussi simple? "
" Je vous assure que c'est vrai, il est complètement guéri grâce aux pilules Hop Bitters; il n'a plus rien; et il y a dix jours à peine, ses médecins l'avaient condamné et avaient dit qu'il allait mourir! "
" Eh bien, c'est une bonne journée! C'est remarquable! Je vais dès aujourd'hui m'en procurer pour mon pauvre George - je sais que ces pilules de houblon sont efficaces. "
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