<
 
 
 
 
×
>
Vous consultez une page Web conservée, recueillie par Bibliothèque et Archives Canada le 2007-05-16 à 01:30:36. Il se peut que les informations sur cette page Web soient obsolètes, et que les liens hypertextes externes, les formulaires web, les boîtes de recherche et les éléments technologiques dynamiques ne fonctionnent pas. Voir toutes les versions de cette page conservée.
Chargement des informations sur les médias

You are viewing a preserved web page, collected by Library and Archives Canada on 2007-05-16 at 01:30:36. The information on this web page may be out of date and external links, forms, search boxes and dynamic technology elements may not function. See all versions of this preserved page.
Loading media information
X
Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)Bibliothèque et Archives Canada / Library and Archives Canada
Élément graphique EnglishContactez-nousAideRechercheSite du Canada
AccueilÀ notre sujetQuoi de neuf?À l'affichePublications

[graphic: top of crest] Les nouvelles en images : Canadian Illustrated News, 1869-1883
[graphic: bottom of crest] Introduction[graphic: 1869-1883]SourcesRemerciements

Recherche élaborée

Explorer par :
Titre
Artiste
Date
Sujet


Commentaires
Border

Échantillons du Canadian Illustrated News

Le 29 décembre 1883
Vol. XXVIII, no 26

Table des matières

[page] 410

In memoriam

Ta mémoire nous sera toujours pure.
L'amour n'est pas mort, et ce qui nous semble
Relever du mystère et du malheur le plus profond,
Comme un zéphyr, à travers nos cœurs blessés soufflera.
Et nous poussera au cours de notre marche épuisante à travers les plaines,
En nous faisant signe de suivre. Ce qui reste maintenant,
Enveloppé dans l'obscurité hivernale du mont Royal,
Ne dit qu'à elle qui fleurira une autre fois -
Ne tient que le cercueil - notre perle est rentrée chez elle.

Philip J. Elliott
Montréal, décembre 1883.

Dirigé par des mains invisibles

Un voyage à montréal pour Noël et ses conséquences


Par W.S. Humphreys

" Vais-je arriver à temps? "
Je me répétais cette question sans cesse au moment de prendre place à bord de la voiture de chemin de fer qui m'amenait rapidement en direction de Montréal.

" Mais à temps pour quoi? "

Je ne le savais vraiment pas! Tout ce que je ressentais, c'était un désir irrésistible d'arriver à destination - pour faire je ne savais quoi.

La nuit précédente j'avais fait une sorte de rêve - un rêve dont je ne me rappelais pas très précisément - rien pour me causer une inquiétude inutile ; mais je m'étais réveillé trempé de sueurs froides et quelque chose me trottait dans la tête - quelque chose qui semblait au départ confus et flou, mais qui prit finalement la forme d'un avertissement quant à un péril imminent menaçant quelqu'un - quelqu'un ayant un lien avec moi - mais que je ne pouvais identifier.

J'ai tenté de me débarrasser de ce sentiment d'appréhension qui n'envahissait presque entièrement, mais en vain. Le sentiment s'intensifiait - un sentiment de terreur de je ne sais quoi. J'avais l'impression de devoir agir, et rapidement.

Après que j'eus avalé une tasse de café et que j'eus piètrement feint de manger le petit déjeuner savoureux que l'on m'avait préparé, je me dirigeai vers ma chambre, je plaçai des effets personnels dans une petite valise et je me précipitai à l'extérieur, sans but précis, dirigé par une pulsion irrésistible.

Mes pas me pressaient vers la gare, où j'arrivai quelques minutes avant la mise en marche du train. Je me procurai avec empressement un billet pour Montréal, je grimpai à bord et le train démarra.

Pourquoi avais-je pris le train pour Montréal? Je ne le savais pas. Une chose sur laquelle je n'avais absolument aucun contrôle semblait m'attirer. Appréhendais-je que quelque chose de terrible arrive à un ami dans la métropole canadienne? Cela était impossible, car la seule personne que j'avais jamais eu comme amie dans cette ville - que j'aurais par ailleurs aimé pouvoir appeler par un nom plus tendre - était mariée, selon ce qu'on m'avait dit, et était en Europe. À ma connaissance, je n'avais aucun parent ni ami à Montréal; mais je quittais quand même le confort de ma résidence de Boston pour faire un voyage long et ennuyeux au beau milieu de l'hiver - pourquoi? Je ne pouvais le dire; encore et toujours, la question me traversait l'esprit :

" Vais-je arriver à temps? "

Les arrêts étaient courts, mais le retard entraîné par chacun d'eux m'irritait et me rendait furieux. Je ne pouvais ni lire - ni dormir - ni bavarder avec mes compagnons de voyage; tout tourbillonnait dans ma tête. J'avais besoin que le train avance - et qu'il avance rapidement. Dans mon impatience, je demandai au chef de train de mettre plus de vapeur, en oubliant complètement que le train devait faire certaines correspondances; lorsque le train fit un arrêt très long, tel que je l'avais prévu, je descendis du wagon et allai trouver le mécanicien de locomotive afin de lui demander de se dépêcher. Quelles autres sottises avais-je faites? Je ne pouvais le dire, mais la question revenait sans cesse :

"Vais-je arriver à temps? Vais-je arriver à temps? "

Tous les voyages ont cependant une fin et j'aurais pu sauter de joie - peut-être l'ai-je fait, car je ne répondais plus de mes gestes au cours de ce voyage mémorable - lorsque de Saint-Lambert nous aperçûmes les lumières de Montréal. Le train traversa le pont, puis je me précipitai, comme plusieurs autres passagers, hors de la gare Bonaventure, une gare ferroviaire " classique ".

Où allais-je me diriger ensuite? J'étais arrivé Montréal en toute sécurité et quelque chose semblait me chuchoter que le moment était venu; mais que devais-je faire? Cette même pulsion irrésistible qui avait, jusqu'à maintenant, contrôlé mes gestes semblait toujours posséder tout mon être, et je m'abandonnai entièrement, si cela était possible.

Les autobus des différents hôtels étaient en attente et, avant même de m'en rendre compte, je me retrouvai à bord de celui qui appartenait au St. Lawrence Hall. Pourquoi celui-là? Je ne pouvais l'expliquer, car je n'étais jamais descendu à cet hôtel lors de mes séjours précédents à Montréal. Même une fois là-bas je ne pus me reposer. Après que mes quelques rares bagages eurent été montés à ma chambre, je me lavai en vitesse afin de me débarrasser de la poussière du voyage, j'enfilai quelques vêtements supplémentaires et je me dirigeai vers l'extérieur tout en remarquant, en passant devant le bureau, que l'horloge indiquait onze heures quarante.

Mais où allais-je? Je n'en avais pas la moindre idée au moment de quitter l'hôtel. Je semblais n'avoir aucun contrôle sur mes gestes. Quelque chose me guidait et je suivais aveuglément.

Je suivis la rue St-Jacques jusqu'à Bleury, puis la rue Dorchester en direction ouest. Étais-je sous l'emprise de cette force invisible au moment où je m'arrêtai en attendant des voix chanter un air doux? Je m'approchai et les paroles flottèrent à mes oreilles :

" Chrétiens, réveillez-vous! saluez l'heureux matin,
Qui a vu la naissance du Sauveur du monde;
Levez-vous afin d'adorer le mystère de l'amour
Qu'une multitude d'anges chantent du haut des cieux;
Chantez la bonne nouvelle, que l'on a aussitôt accueillie avec joie,
Celle de Dieu qui s'est fait homme, le Fils béni de la Vierge Marie. "

Que signifiait cela? Un chant de Noël! Était-ce possible? Je me posai ces questions rapidement, puis je me rappelai ce que j'avais oublié tout au long de mon voyage; c'était la veille de Noël, ou plutôt le jour de Noël, puisqu'il était passé minuit. J'avais quitté ma demeure de Boston en ce temps de réjouissance - pourquoi?

Tandis que les choristes chantaient des airs joyeux sur le coup de minuit, j'avançai rapidement sans le vouloir et les chants s'affaiblirent à mesure que je m'en éloignai :

" En ce jour Dieu a rempli sa promesse,
En ce jour un sauveur est né, le Christ notre Seigneur! "

Mais que pouvait bien être cette lueur pourpre dans le ciel? Écoutez! Le son des cloches - le galop des chevaux - le cri des hommes!

" Au feu! Au feu! "

J'entendis ce cri terrible qui détonnait tellement par rapport aux airs si doux que j'avais entendus plus tôt. Comme si j'avais des ailes, je me dirigeai vers la lueur et la question me traversa l'esprit encore une fois :

" Vais-je arriver à temps? "

Je ne sais comment j'avais fait pour trouver l'endroit, mais j'y arrivai en haletant en raison des efforts que je venais de faire et je découvris que le bâtiment en feu était une vaste demeure, de toute évidence celle d'un homme riche, d'après le premier coup d'œil que j'y avais rapidement jeté. Je vis que les pompiers travaillaient vigoureusement à éteindre le feu

Mais mon regard cherchait quelqu'un, une personne que je connaissais, mais que je ne pouvais trouver. Un cri parvint toutefois à mes oreilles :

" Ma fille! Y a-t-il quelqu'un qui va sauver ma fille? "

J'aperçus en me retournant un vieil homme aux cheveux gris qui se tordait les mains et dont les yeux étaient remplis d'eau.

" Où est-elle? " demandai-je avec empressement.

" Dans la partie de la maison sur laquelle ils travaillent actuellement ", dit-il en indiquant la partie nord de l'immeuble, où le feu avait apparemment pris naissance.

" Une échelle! Une échelle! " criai-je en me dirigeant rapidement vers l'endroit qu'avait indiqué le vieil homme.

" L'échelle est là ", répliqua quelqu'un; " mais c'est la mort certaine pour quiconque s'aventurerait là-haut. "

" J'essaierai quand même ", dis-je avec empressement en me précipitant vers l'échelle.

Je fis alors une pause afin de regarder en haut - pour un instant seulement, même si la perspective aurait découragé le plus brave des cœurs. Il semblait que, pour ma part, j'avais perdu cette partie de divinité très nécessaire que l'on retrouve chez l'homme - je n'avais pas plus de contrôle sur ma personne à ce moment-là que je n'en avais eu de toute la journée - une force irrésistible me contrôlait toujours.

Ce que l'on apercevait était cependant horrible. L'incendie avait apparemment débuté à l'étage inférieur et s'était propagé au deuxième; les flammes sortaient des fenêtres comme de grandes vagues consommant tout sur leur passage. Un grand nuage de fumée se dégageait des fenêtres des étages supérieurs, et je devais me rendre au troisième.

J'aperçus tout cela du coup d'œil que j'avais jeté vers le haut, en tenant mon pied sur le premier barreau de l'échelle. Je me précipitai ensuite dans l'échelle. Les cris d'avertissement résonnaient dans mes oreilles :

" Revenez! Revenez, sans quoi vous êtes mort. "

Je montais toujours plus haut à travers la fumée aveuglante et les flammes brûlantes. La sueur coulait à grosses gouttes sur mon front - je respirais à petits coups. Je montais encore et me trouvais maintenant au-dessus du deuxième étage; la chaleur était presque insupportable. Je montais encore et encore - j'atteignis finalement le troisième étage et je fis une brève pause avant d'entrer par la fenêtre ouverte, de laquelle sortaient d'épais nuages de fumée ainsi que des vapeurs brûlantes. Je me précipitai ensuite dans la pièce et me frayai un chemin à tâtons dans l'obscurité. Je ne peux dire quelle direction j'ai prise. Je me sentais pressé et guidé par cette force invisible et incontrôlable qui avait dirigé tous mes gestes durant toute la journée. Selon toute vraisemblance, je traversai directement la pièce jusqu'à une porte ouverte que je franchis et je m'engageai en vitesse dans un long corridor au bout duquel j'entrai dans une autre pièce, lorsque quelque chose me poussa à faire une pause. Cette même force invisible me dit alors d'arrêter et de chercher à tâtons sur le plancher. Après quelques instants, mes mains touchèrent ce qui me sembla immédiatement être l'objet de mes recherches. En soulevant le corps, je me tournai afin de revenir sur mes pas. Mais la fumée était alors devenue beaucoup plus dense et elle sortait par toutes les fissures du plancher. J'entendais le feu qui craquait sous mes pieds; des flammes se dressaient parfois directement sur mon chemin. Mais je ne tenais compte d'aucun de ces éléments et, bien que je fus presque suffoqué, je tenais fermement le fardeau que je portais et je poursuivais frénétiquement mon chemin.

J'avançais toujours d'un pas rapide. J'avais franchi le corridor et je me trouvais à la porte de la pièce par où j'étais entré, lorsqu'une partie du plancher s'effondra et que les flammes montèrent juste devant moi. Mais je ne m'en souciais pas. En fait, je n'avais absolument pas la force de m'arrêter. Je bondis à travers la fournaise enflammée et j'atterris sain et sauf de l'autre côté, presque épuisé.

J'y fus accueilli par une bouffée d'air et je savais que je me trouvais près de la fenêtre. Toujours à tâtons dans l'obscurité, je trouvai rapidement l'ouverture; l'échelle s'y trouvait toujours. Je sortis et je descendis quelques échelons, - je chancelai et craignis de perdre pied, l'ai repris pied et je descendis encore et encore - puis j'entendis un grand cri - je tombai - et je ne me souvins plus du reste.

Combien de temps suis-je demeuré inconscient? Je n'en sais rien. J'étais maintenant éveillé et je jetai un coup d'œil dans la pièce, mais tout m'était inconnu. Je tentais de réfléchir, mais mon esprit était confus, des bruits étranges semblaient surgir dans ma tête. Mon corps semblait tout endolori. Je tentai de me retourner sur mon oreiller, mais mon bras tressauta terriblement, m'avertissant ainsi de rester étendu sans bouger. Je ne savais ni où j'étais ni comment j'y étais arrivé; mais tandis que je ruminais sur mon état présent et que j'essayais d'éclaircir le mystère, j'entendis de nouveau cet air doux :

" Chrétiens, réveillez-vous! saluez l'heureux matin,
qui a vu la naissance du Sauveur du monde. "

La mémoire me revint et je me rappelai tout ce qui s'était produit depuis mon départ de Boston et je dis sans le vouloir :

" Oh! Suis-je arrivé à temps? "

Ces paroles, qui n'étaient guère plus audibles qu'un murmure, avaient été entendues et une voix aimable répondit :

" Avez-vous dit quelque chose, mon garçon? "

Je connaissais sûrement cette voix, mais je me demandais où j'avais bien pu l'entendre, alors que je répétais ma question précédente :

" Suis-je arrivé à temps? "

" À temps pour quoi, Fred? ", dit la même voix; en se déplaçant de mon côté du lit, mon interlocuteur se pencha au-dessus de moi.

Je jetai un coup d'œil vers le haut et je fus très surpris de voir M. Hartley, mon ancien employeur.

" Monsieur Hartley? " m'écriai-je.

" Oui, mon garçon; ne me connaissiez-vous pas? "

" Mais je ne comprends pas ", dis-je d'abord, confus. " Comment me suis-je retrouvé dans votre maison? "

" Ce n'est pas ma maison, Fred ", répondit le vieil homme. " Ma maison, comme vous le savez, a brûlé hier soir et nous logeons temporairement au domicile d'un gentil voisin. Mais, mon garçon, dites-moi, ressentez-vous quelque douleur? " ajouta-t-il avec sollicitude.

J'avais complètement oublié ma blessure au bras en raison de l'agitation causée par la présence de mon ancien employeur et je tentai de me soulever du lit, mais une vive contraction me fit grimacer au moment où je répondais :

" Je ressens une légère douleur; mais dites-moi, M. Hartley, votre fille est-elle saine et sauve? "

" Oui, mon garçon, grâce à vous, aujourd'hui elle est vivante et elle se porte bien. Aucun mot ne peut exprimer ma gratitude pour ce que vous avez fait ", dit le vieil homme, ému. " Mais Amy elle-même vous remerciera. Je vais aller la chercher. "

" Eh, non, non, non! " m'exclamai-je, car j'avais le sentiment que ne pouvais pour le moment supporter de rencontrer la femme que j'avais aimée et que j'avais perdue.

" Mais oui, oui, oui! " répondit le vieil homme, qui quittait la pièce en gloussant.

Une fois seul, mon esprit retourna aux jours heureux d'il y a longtemps. Je me souvenais que, jeune garçon, j'étais entré au bureau de M. Hartley à titre d'assistant et que j'avais graduellement gravi les échelons jusqu'au poste de commis de confiance. J'y étais traité plus comme un ami que comme un employé. Je me souvenais d'avoir un jour été chargé d'aller à sa résidence et d'y avoir rencontré la petite Amy, sa fille, qui était d'âge scolaire, et, plus tard, d'avoir été invité à dîner avec sa famille et d'y avoir encore rencontré, non pas la petite fille, mais la belle jeune femme. Je me souvenais que je l'avais aimée comme écolière, mais mon amour pour elle en tant que femme a décuplé. Je me souvenais des nombreuses soirées joyeuses passées en sa compagnie, jouissant pleinement des premiers jeunes rêves d'amour. Je me souvenais de la première fois que je lui avais parlé d'amour, et des paupières tombantes de la belle jeune fille qui répondait à mes confidences. Je me rappelais le premier baiser d'amour passionné que j'avais posé sur ces lèvres pures ainsi que les nombreux projets que nous avions pour l'avenir. Mais quel avenir! comme il s'est avéré sombre! M. Hartley, qui avait été mon ami dans tous les domaines des affaires, ne voulait absolument pas que je me fiance avec sa fille. Il ne pouvait pas le concevoir - l'idée que son commis ait l'audace de songer à épouser sa seule enfant et sa seule héritière lui paraissait grotesque. Je lui offris d'attendre, en lui disant que je partirais, que je ferais fortune et que je reviendrais afin de lui demander la main de sa fille. Mais rien n'y fit! M. Hartley me dit qu'il avait un autre point de vue sur la question et que je devais abandonner tout espoir. J'allai alors trouver Amy et je lui demandai de m'épouser au mépris de son père, mais la jeune femme déclara catégoriquement qu'elle ne pourrait jamais se marier sans le consentement de son père. Comme ce consentement semblait impossible à obtenir, je démissionnai de chez M. Hartley, car je me croyais incapable de demeurer dans la même ville qu'Amy et de voir un autre homme aspirer à ce que j'avais si ardemment désiré. Je me rendis alors à Boston et tentai d'oublier Amy en travaillant beaucoup. Cela fut cependant impossible, en dépit du fait qu'un peu plus d'un an auparavant, on m'avait informé qu'elle avait épousé l'homme choisi par son père, un cousin, et qu'elle était allée en Europe pour son voyage de noces. Toutes ces choses me traversèrent rapidement l'esprit, puis je me souvins qu'il s'agissait de la femme que j'avais sauvée d'une mort horrible la nuit précédente - la femme que j'aimais plus que ma propre vie et pour qui j'étais venu de Boston afin de la sauver du danger de mort qui la menaçait - la femme d'un autre homme.

Mais je fus interrompu dans mes pensées par un léger bruit de froissement de soie et je sentis - car je ne pouvais pas encore regarder - que quelqu'un se penchait sur moi et, quelques instants plus tard, on prononçait ce mot

" Fred! "

Le timbre doux de cette voix que j'avais jadis si bien connue et tant aimée fit passer un frémissement dans tout mon corps et la béatitude que me procurait le fait de l'avoir encore une fois à mes côtés me faisant tout oublier, je m'écriai :

" Oh, Amy! Mon amour! Mon amour! "

Et avant que je puisse penser à ce que j'étais en train de faire, j'avais approché son doux visage du mien et j'avais embrassé ses lèvres pures.

Mais l'idée qu'elle appartenait à un autre ressurgit rapidement, et je la lâchai, la repoussai et lui criai :

" Oh, que suis-je en train de faire. Pardonnez-moi. Que dirait votre mari s'il avait vu ce que j'ai fait? "

" Mon mari? ", demanda-t-elle. " Que voulez-vous dire? "

" Ce que je veux dire? Simplement que je crois que vous êtes la femme de votre cousin et que la liberté que j'ai prise à l'instant, bien qu'elle m'ait été très agréable, pourrait être considérée autrement par ce dernier. "

" Mais vous faites erreur ", répondit-elle; " lorsque nous nous sommes quittés je vous ai dit que je vous serais fidèle et j'ai tenu promesse. "

" Et vous serez mienne, Amy? " implorai-je, en la prenant encore avec le bras sur lequel j'avais du pouvoir.

" Oui, comme je l'ai toujours été, vôtre pour toujours ", répondit-elle en posant son visage dans le creux de mon épaule.

Après quelques minutes de béatitude totale, nous fûmes interrompus par l'entrée de M. Hartley. Le vieil homme comprit au premier coup d'œil de quoi il en retournait; il s'avança près de nous, prit la main de Amy, la mit dans la mienne et dit :

" Prenez-la, Fred, mon garçon; vous l'avez honnêtement méritée. "

Puis, après une pause, il poursuivit :

" Et maintenant dites-nous comment il se fait que vous étiez à Montréal à un moment si opportun et comment il se fait que vous n'ayez pas reconnu la maison qui brûlait ni le vieil homme qui vous a demandé de sauver sa fille. "

Je leur racontai donc toute l'histoire, tel que je l'ai fait précédemment, à partir de mon départ de Boston jusqu'à mon réveil il y a peu de temps, comment j'avais été entraîné par une pulsion incontrôlable et comment j'avais été, du début à la fin, pressé par une force invisible sur laquelle je n'avais aucun contrôle. Lorsque j'eus terminé, M. Hartley dit :

" C'est une histoire franchement merveilleuse! Votre amour pour Amy vous a mené à elle lorsqu'elle faisait face à un danger imminent; c'est donc en toute confiance que je vous l'a confie. "

" Mais lorsque je suis tombé? ", demandai-je. " Je ne me souviens de rien après ma chute. "

" Vous n'êtes tombé que d'une hauteur d'environ dix pieds ", répondit M. Hartley. " Lorsqu'on vous a aperçu descendant l'échelle avec votre fardeau, les hommes qui se trouvaient au-dessous ont rapidement placé de la literie et d'autres objets sous l'échelle afin d'amortir votre chute, au cas où vous auriez perdu pied. Lorsque vous êtes tombé, Amy a été attrapée, sans être blessée, par des gens qui attendaient au-dessous. Vous n'avez pas eu une telle chance, mais je crois que ce soir vous aurez suffisamment récupéré pour pouvoir vous lever. "

Le dénouement de l'histoire démontrait donc que, outre une luxation de l'épaule, de graves ecchymoses, quelques brûlures légères et la perte de ma moustache, mon aventure de la nuit précédente n'avait eu sur moi aucun effet fâcheux ; et avec Amy à mes côtés et entouré d'amis aimables, la nuit de Noël passa beaucoup trop rapidement.

Deux jours plus tard, je retournai à Boston afin de mettre de l'ordre dans mes affaires, puis je revins peu après à Montréal, où mon ancien employeur me réembaucha et me donna, en temps opportun, la main de sa fille, ma belle épouse.

De nombreuses fêtes de Noël ont passé depuis ces événements, et demain il y en aura une autre. Pendant que je suis assis à écrire ces mots, j'entends de jeunes voix s'exerçant pour le grand festival et les paroles me rappellent des jours passés. Ma femme, qui entre maintenant dans la pièce, chante aussi cet air doux et, posant ma plume, j'entonne la glorieuse invocation :

" Chrétiens, réveillez-vous! saluez l'heureux matin,
Qui a vu la naissance du Sauveur du monde;
Levez-vous afin d'adorer le mystère de l'amour
Qu'une multitude d'anges chantent du haut des cieux.
Chantez la bonne nouvelle, que l'on a aussitôt accueillie avec joie,
Celle de Dieu qui s'est fait homme, le Fils béni de la Vierge Marie. "


IL semble convenu que si la machine électrique pouvait être maintenue à une certaine distance, l'éclairage serait beaucoup plus répandu dans les résidences privées. C'est ce qui a été fait en ce qui concerne la ligne Metropolitan. Entre Nottinghill Gate, Edgware road, Gower street et King's Cross, un nouveau système a été mis en place et il fonctionne actuellement très bien. Le moteur se trouve à Edgware road; le courant électrique peut être transmis le long des câbles à partir de ce centre, ce qui représente une distance de quinze milles. Si cette réalisation peut être améliorée, nous aurons bientôt l'éclairage électrique non seulement au pas de nos portes, mais aussi à l'intérieur de nos maisons.

Chapitre II

" Malden, Massachusetts, le 1er février 1880.
Messieurs,
J'ai souffert de graves migraines. "

J'ai souffert de névralgie, un mal qui touche les femmes, de la façon la plus terrible et la plus atroce qui soit.

Aucun remède ni aucun médecin n'a pu me soulager ni me guérir jusqu'à ce que j'utilise Hop Bitters.

" La première bouteille m'a presque guérie. "

La seconde m'a redonné " la forme et la vigueur de mon enfance ".

" Et je me porte ainsi depuis. "

Mon mari a été infirme pendant vingt ans; il souffrait d'une grave maladie rénale, hépatique et urinaire.

Les meilleurs médecins de Boston ont déclaré que sa maladie était " incurable "!

Sept bouteilles de votre amer l'ont guéri et je sais que votre produit a " sauvé la vie de huit personnes " dans mon quartier.

De nombreuses autres personnes l'utilisent et en ressentent les bienfaits.

Il est presque miraculeux!

- Mme E.D. Slack.

Border
[graphic: ballon, fillette] Border [graphic:scène urbaine]Border Border