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[graphic: top of crest] Les nouvelles en images : Canadian Illustrated News, 1869-1883
[graphic: bottom of crest] Introduction[graphic: 1869-1883]SourcesRemerciements

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Échantillons du Canadian Illustrated News

Le 15 janvier 1870
Vol. I, no 11

[page] 161, [col. 1]

Les troubles de la rivière Rouge
Louis Riel

Les troubles à la rivière Rouge continuent d'être un sujet captivant. L'honorable M. McDougall et sa famille, de même que les autres gentilshommes qui s'y étaient rendus pour prendre part au gouvernement du Territoire sont tous rentrés au Canada, à l'exception de M. Provencher. Le grand vicaire Thibauld est allé sur les lieux des incidents et l'on espère ardemment qu'il parviendra à calmer les Métis, dont la résistance à l'autorité canadienne aurait été fomentée par un ou deux prêtres français de la colonie. Le gouverneur Smith, de la Compagnie de la Baie d'Hudson, s'est également rendu à la rivière Rouge pour aider le gouverneur McTavish, ou plutôt pour assumer les responsabilités de ce gentilhomme, qui est présentement immobilisé en raison de problèmes de santé. Les insurgés, après avoir fait juger leurs prisonniers par la cour martiale, ont condamné quarante-cinq d'entre eux au bannissement hors du Territoire. Tous étaient des Canadiens qui venaient tout juste d'arriver sur le Territoire et qui, bien sûr, avaient collaboré activement avec le Dr Schultz dans sa tentative d'organiser une contre-révolution. Ils constituent l'ensemble du parti appelé parti « Canadian »; c'est ainsi que certains sont venus dans la colonie au cours de la saison dernière dans l'espoir d'obtenir une nomination officielle ou dans le but d'occuper des terres ou d'ouvrir un commerce. Ils ont été escortés jusqu'à la frontière où (à Pembina) l'honorable M. McDougall avait eu la prévenance de leur faire préparer des provisions, en prévision du sort qui les attendait, grâce auxquelles ils pourront

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se rendre au Canada. Quant au Dr Schultz, il est toujours gardé prisonnier de même que M. Charles Mair, ancien responsable de la paie pour les travaux routiers du gouvernement, M. Snow, chef, de la voirie, et Wm Hallet, un Métis que l'on croit être un espion de M. McDougall. On ne sait toujours pas si ces hommes sont retenus simplement comme otages ou si on les garde pour leur faire subir de graves châtiments, mais il est peu probable que les insurgés se compromettront en infligeant un châtiment plus grave que l'emprisonnement. L'honorable M. McDougall qui, dans le langage d'aujourd'hui, a été « interviewé » par des rédacteurs de nouvelles, s'est dit convaincu qu'une entente pacifique sera conclue d'ici le printemps.

Nous présentons à nos lecteurs un portrait de l'un des esprits dirigeants du mouvement. Louis Riel, qui en principe est secrétaire, serait en fait le chef et le directeur du conseil insurgé. Qu'il ait été conseillé par d'autres ou qu'il ait agi selon son propre jugement, sa conduite fait preuve de peu de tact et de discrétion. Jusqu'à maintenant, la violence a été autant que possible évitée.

Bien que les mousquets chargés pointés vers M. McDougall et son parti les aient persuadés de retraverser la frontière et bien que la maison du Dr Schultz soit « venue bien près » d'être la cible de tirs, l'insurrection n'a pas causé jusqu'à présent d'effusion de sang et on peut supposer que Riel n'a que très peu à voir dans la préservation de ce moment d'accalmie. On a eu recours à des tactiques qui, si elles n'étaient ni honnêtes, ni honorables, étaient

[page] 162 [col. 1]

du moins astucieuses. Au moment où le contre-mouvement fut organisé, les insurgés ont demandé la tenue d'une réunion de délégués où tous les partis de la colonie étaient représentés. On a affirmé qu'au cours de cette réunion on avait convenu que Riel devrait s'entretenir avec M. McDougall afin de tenter de parvenir à une entente avec lui. Puisque certaines demandes concernant les terres, le gouvernement local, les écoles et autres ont été approuvées par toutes les classes de la colonie, à l'exception des quelques Canadiens arrivés récemment qui étaient dirigés par Schultz et inspirés par Dennis, on s'attendait à ce que l'entretien entre Riel et McDougall mette fin aux troubles, démantelant ainsi le contre-mouvement, mais Riel ne s'est pas présenté pas plus qu'il n'a envoyé un représentant pour traiter avec le gouverneur. Riel et ses associés semblent faire preuve d'une « foi punique ». Les colons anglais et écossais ont sans aucun doute relâché leur surveillance pour un temps en raison de ce petit coup de finesse, et cette « inactivité magistrale » ainsi démontrée a permis de gagner suffisamment de temps pour amener cette situation dans une position telle qu'elle ne pourra pas changer avant l'été prochain, sauf si les insurgés y consentent.

Riel était le « chef dirigeant » de l'insurrection de la rivière Rouge, et pour cette raison il est à juste titre un personnage historique. Le 22 novembre dernier, en tant que dirigeant intérimaire des insurgés, il a officiellement pris possession du Registre des terres de la colonie de même que de tous les documents et les comptes appartenant au Conseil d'Assiniboia. Le gouverneur McTavish, refusant de remettre ces documents à M. Riel, a reçu la visite de six hommes armés et, n'étant pas en mesure de résister à un tel déploiement de force, n'a pas eu d'autre choix que de céder. Riel s'était auparavant installé un bureau pour lui-même dans une autre partie de l'édifice et, puisque que le gouverneur McTavish et son comptable avaient refusé de lui remettre les documents, il a emmené quelques hommes armés pour l'aider à prendre de force le registre ainsi que de nombreux livres de la Compagnie contenant leurs comptes avec le gouvernement local et avec les colonisateurs. Le registre, maintenant entre les mains des insurgés, est volumineux et constitue la base de tous les titres des terres arpentées situées à l'intérieur de la colonie. Le soulèvement semble ainsi avoir réduit à néant par la violence le règlement de la Compagnie de la Baie d'Hudson avant la date fixée pour le transfert légal de ses pouvoirs au Canada. Dans la mesure où le Canada est concerné, ses opérations effectuées à l'intérieur du Territoire, de la première à la dernière, ont été des opérations extrajudiciaires. On a investi de l'argent pour construire des routes et préserver les colons de la famine sans n'avoir obtenu aucun droit à l'intérieur du Territoire. Mais c'était une erreur que l'on pourrait facilement pardonner. Cependant, l'emploi d'arpenteurs à l'intérieur de la colonie de même que les autres préparations liées à la prise de pouvoir semblent avoir offensé de façon générale. Une lettre en provenance de Fort Garry dit ceci :

C'est une affaire qui mérite toute notre attention, dans ce cas-ci où le gouvernement fédéral est déterminé à réprimer la rébellion avec une main de fer, car le début des opérations militaires à la rivière Rouge ne sera que le commencement de troubles partout dans le pays des Indiens. La colonie a tellement de liens avec toute la Terre de Rupert que le déclenchement d'une guerre civile signifiera l'éclatement d'une conflagration qui, tout comme les feux des Prairies, dévastera le pays, gagnant en force à chaque avancée et devenant de plus en plus irrésistible au fur et à mesure que ses ravages s'étendront. Il deviendra impossible de distinguer les combattants des non-combattants, comme c'est le cas pour les troubles qui sévissent actuellement. Les recrues involontaires seront intimidées et contraintes de porter à l'épaule un mousquet pour servir une cause commune. Cela peut aboutir en conséquence au sacrifice de vies humaines sur une grande échelle.

Il est à espérer qu'une calamité aussi terrible n'atteindra pas la colonie.

Louis Riel est un jeune homme possédant de grandes habiletés. Il est originaire de la Terre de Rupert, où il a été élevé. On dit qu'il fut un temps où on le destinait à la prêtrise; si cela est vrai, l'idée a été abandonnée. Il fut commis commercial à St. Paul, au Minnesota, et dans le passé il a fait de l'agriculture dans une ferme près de Winnipeg. Il parle très bien le français et l'anglais et, comme nous l'avons mentionné précédemment, on dit de lui qu'il est l'âme dirigeante des insurgés.

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