Les loyalistes, de 1775 à 1791
Qui étaient les loyalistes?
Les loyalistes sont des habitants des treize colonies américaines qui se rangent, pour diverses raisons, du côté des Britanniques au cours de la Révolution américaine. Dans les années 1770, la Grande-Bretagne possède seize colonies en Amérique du Nord. Ces colonies comprennent treize colonies « américaines » le long de la côte de l'Atlantique, du Massachusetts à la Géorgie, ainsi que les colonies de Québec, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, au nord. Certains Américains n'apprécient pas la manière dont les Britanniques gouvernent les colonies américaines. D'autres, qui sont nés en Amérique ou qui y ont immigré en provenance de l'Europe, appuient le roi britannique. Les trois colonies du Nord refusent de signer la Déclaration de l'indépendance américaine comme le font les treize autres colonies.
La guerre civile
En 1775, une guerre civile éclate et fait rage pendant presque huit ans. Les loyalistes sont obligés d'abandonner leur foyer comme s'ils étaient des réfugiés. Certains hommes s'engagent, au début de la guerre, dans les troupes britanniques en garnison à New York ou à Québec. D'autres familles doivent s'enfuir lorsque des voisins les persécutent ou détruisent leur maison et leurs biens. À la fin de la guerre, en 1783, un grand nombre de loyalistes quittent les nouveaux États-Unis; ils préfèrent continuer à vivre sous le régime de la Couronne britannique.
Au cours de la Révolution américaine, un grand nombre de loyalistes combattent dans les forces armées britanniques. Ils font partie du 84e régiment de l'armée britannique régulière et de certaines unités américaines comme le King's Royal Regiment de New York, le Loyal American Regiment, les Jessop's Rangers et les Butler's Rangers. On offre la liberté à des esclaves noirs américains s'ils défendent la cause de la Grande-Bretagne et bon nombre d'entre eux s'enrôlent dans les Black Pioneers, régiment entièrement composé de Noirs. La Révolution divise également le peuple des Six-Nations de l'ouest de New York. Un grand nombre de ces Autochtones s'associent aux troupes britanniques lors de batailles rangées; ils participent aussi à une campagne de guérilla contre les patriotes, ou rebelles.
La paix et le développement de nouvelles collectivités
Le traité de Paris signé en 1783 reconnaît l'indépendance des treize colonies et le contrôle du territoire à l'est de la rivière Mississippi par ces colonies. Le gouvernement britannique renvoie un certain nombre de loyalistes en Grande-Bretagne et en transporte d'autres aux Bermudes, mais il offre des terres en Nouvelle-Écosse et au Québec à ceux qui veulent rester en Amérique. Près de 35 000 loyalistes s'installent dans les Maritimes, situation occasionnant une augmentation de la population de la région des deux tiers. Leur arrivée entraîne la création des colonies du Nouveau-Brunswick et du Cap-Breton (colonie qui sera réunie à la Nouvelle-Écosse en 1820). Le territoire connu de nos jours comme la province de Québec accueille 2 000 loyalistes, et 7 500 autres obtiennent des terres le long de la rive nord du fleuve Saint-Laurent et sur la rive nord du lac Ontario et à l'ouest de Niagara.
Les loyalistes qui viennent s'établir au Canada forment de nouvelles collectivités. Les réfugiés prennent peu à peu possession des terres situées dans des régions peu colonisées et s'efforcent de rester avec leurs amis. Plusieurs loyalistes obtiennent des terres avec d'autres soldats du même régiment qu'eux. En Nouvelle-Écosse, un grand nombre de loyalistes noirs se voient octroyer des terres médiocres à Birchtown, près de Shelburne. Les Highlanders de New York de langue gaélique se réunissent pour former le comté de Glengarry, dans l'est de l'Ontario, alors que les Mohawks et les Oneidas obtiennent des terres près de la baie de Quinte, sur la rive nord du lac Ontario, et de la rivière Grand. On fonde également de nouvelles villes. Certaines villes plus anciennes, comme Saint John, au Nouveau-Brunswick, et Cataraqui (Kingston, en Ontario), prennent de l'importance, tandis que la population de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, qui s'élève à 8 000 habitants en 1786, tombe à 600 résidants vers 1815. Au fil des ans, d'autres Américains viendront se joindre aux loyalistes du Canada.
Au cours des premières années passées dans leurs nouvelles collectivités, les loyalistes reçoivent des rations du gouvernement, ainsi que des outils et d'autres approvisionnements de base. Peu à peu, ils défrichent les terres, engrangent de plus grosses récoltes et construisent de plus grandes maisons. Les enfants fréquentent de petites écoles privées ou apprennent un métier en devenant apprentis chez un artisan. Après des années de guerre et d'incertitude, les loyalistes ont enfin trouvé un nouveau foyer.
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