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Hochelaga, 1565   Carte de la Nouvelle-France de Samuel de Champlain, 1632
Hochelaga, 1565   Carte de la Nouvelle. . .
« Adieu à la France » de Marc Lescarbot, 1606   Lettre de la mère Marie de l’Incarnation, écrite en 1639
« Adieu à la France . . .   Lettre de la mère Ma. . .
Inuits chassant des oiseaux près de la baie d’Hudson, vers 1650   Lettre accordant le titre de noble à Robert Giffard de Moncel, mars 1658
Inuits chassant des . . .   Lettre accordant le . . .
Partie occidentale du Canada ou de la Nouvelle-France, 1688   Dictionnaire montagnais d’Antoine Silvy, 1678
Partie occidentale d. . .   Dictionnaire montagn. . .
Ratification de la paix, 1701   « Castor de 26 pouces de longueur entre tête et queue », 1707
Ratification de la p. . .   « Castor de 26 pouce. . .
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La Nouvelle-France

Dès le XVIe siècle, des milliers de pêcheurs européens naviguent sur l'Atlantique nord, pêchant la morue et chassant la baleine aux « Terres Neuves » et dans le golfe du Saint-Laurent. C'est aussi l'époque où, cherchant une route vers les richesses des Indes et de la Chine, on se lance dans des découvertes et des explorations. En 1534, l'armateur malouin Jacques Cartier, qui travaille pour le compte du roi français François Ier, entreprend un voyage sur l'océan Atlantique; il va découvrir les côtes de l'Amérique du Nord ainsi que le fleuve Saint-Laurent. Il est le premier Européen à atteindre le village de Hochelaga (Montréal), mais les Européens ne s'installent pas tout de suite sur ce territoire. Environ 70 ans plus tard, Pierre Du Gua de Monts et Samuel de Champlain fondent Port-Royal et établissent ainsi la colonie de l'Acadie. En 1608, Champlain fonde la ville de Québec; il continue à explorer le fleuve Saint-Laurent en remontant jusqu'aux Grands Lacs. Au XVIIIe siècle, la famille La Vérendrye atteint les grandes plaines de l'Ouest.

La colonie se peuple grâce, entre autres, à la venue d'engagés, de soldats et de filles du Roy (filles en âge de se marier, envoyées à la colonie par le roi, afin qu'elles marient les hommes célibataires qui s'y trouvaient en grands nombres). L'arrivée des colons engendre la fondation des villes de Trois-Rivières (1634), de Montréal (1642) et de Louisbourg (1714). Ces centres se développent grâce à l'aide financière de la métropole, mais aussi aux retombées de la traite des fourrures. La fourrure de castor est très recherchée par les Européens, et plusieurs marchands canadiens traitent avec les Autochtones, troquant des fourrures contre divers produits. La pêche demeure aussi, tout au long de cette période, une ressource majeure de l'économie dont profitent surtout les marchands et les pêcheurs français.

À l'arrivée des Européens, les habitants de l'est du Canada appartiennent à trois familles linguistiques différentes : les Inuits, qui sont des chasseurs nomades; les Iroquoiens, dont font partie les Hurons-Wendats (Hurons) et les Iroquois, qui pratiquent l'agriculture, la pêche et la chasse; et enfin les Algonquiens, tels les Innus (Montagnais), les Micmacs, les Abénaquis et les Algonquins, des nomades qui vivent de chasse, de pêche et de cueillette. Français et Iroquois entretiennent des relations particulièrement difficiles. Grâce au Traité de la grande paix signé à Montréal à l'automne 1701, une certaine harmonie s'installe, qui permet à la colonie de se développer. Cette paix relative favorise également une occupation plus grande du territoire, les Français contrôlant à un certain moment jusqu'aux trois quarts du continent américain.

L'administration de la Nouvelle-France est la suivante : à la tête de la colonie se trouvent un gouverneur général chargé de l'administration militaire et des relations extérieures, un intendant responsable des finances, de la justice et du commerce, et un Conseil souverain qui fait office de cour d'appel. L'évêque et le clergé réglementent la vie religieuse des habitants de la colonie. Les communautés religieuses, tels les Jésuites et les Ursulines, tout en tentant d'évangéliser les nations autochtones, assurent les services de santé, d'éducation et de bienfaisance dans la colonie.

Les terres de la Nouvelle-France sont réparties en seigneuries (lots de terre alloués par le roi à un indivu) selon le modèle utilisé dans la mère patrie. Les personnes ou les communautés qui se voient accorder une seigneurie sont soumises à certaines obligations, dont celles de prêter foi et hommage, et de concéder des terres aux gens (censitaires ou locataires) qui en font la demande. Pour leur part, les censitaires doivent acquitter annuellement des cens et des rentes. Les trois quarts de la population de la colonie vivent de l'agriculture.

La société de la Nouvelle-France reproduit en partie celle de la France de l'Ancien Régime. L'élite se compose de nobles (officiers militaires et administrateurs) et de marchands; le reste de la population compte des artisans et des « habitants  ». La société coloniale est quand même moins figée qu'en France et, très tôt, on remarque que chacun acquiert une place selon son mérite, son talent et l'utilité de son apport, plutôt que selon son rang social. Dans le quotidien, la réglementation vise à faire respecter divers interdits. La population assimile progressivement des caractéristiques liées au territoire et au climat, et elle s'adapte, à leur contact, aux nations amérindiennes. Au XVIIIe siècle, les habitants de la colonie se définissent surtout comme des Acadiens ou des Canadiens.

La Nouvelle-France croît pendant près de deux siècles, mais ne peut repousser les attaques fréquentes des troupes anglaises qui cherchent à rattacher le territoire à l'Empire colonial britannique. Les Acadiens, déjà devenus en 1713 colons britanniques, souffriront les premiers des effets de la guerre de Sept Ans, car les Anglais décident de les déporter à partir de 1755. Par la suite, la défaite essuyée durant la bataille des Plaines d'Abraham, en septembre 1759, entraîne la chute de la Nouvelle-France. Enfin, en 1763, par le Traité de Paris, on rend officiellement la colonie conquise à l'Angleterre.

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