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L'immigration temporaire
par Geoffrey Ewen, Collège Glendon, Université York
Au Canada, de nombreux secteurs d'activité à forte intensité de main-d'œuvre engagent des travailleurs migrants qui, se déplaçant au gré des postes disponibles, occupent des emplois saisonniers dans divers types d'entreprises à travers le pays : saumonneries de la côte Ouest, chantiers de construction, exploitations agricoles. Les chantiers temporaires, tels ceux voués à la construction d'édifices ou de chemins de fer, font appel à des milliers d'ouvriers et de travailleurs spécialisés. La demande de travailleurs migrants demeure forte, variant toutefois selon les saisons et l'envergure des projets. Ces travailleurs partagent une même caractéristique : la mobilité. Ils saisissent toutes les occasions d'emploi, peu importe que celui-ci dure quelques semaines, quelques mois ou quelques années.
Ce groupe hétérogène travaille souvent dans des milieux multiethniques et multiraciaux, bien que les travailleurs de certaines nationalités tendent à se concentrer dans des secteurs d'activités donnés, ou soient associés, dans la mémoire collective, à des projets de construction précis. Bon nombre de travailleurs migrants, originaires des États-Unis, d'Asie, d'Europe ou de Grande-Bretagne, arrivent au Canada en tant qu'immigrants, avec l'intention d'y demeurer en permanence; d'autres, au contraire, travaillent quelque temps puis retournent dans leur pays d'origine. Ces travailleurs occupent divers emplois dans une même région et se déplacent sur de courtes distances à partir de leur lieu de résidence; ou encore, ils entreprennent de longs voyages transnationaux ou transcontinentaux à partir de l'étranger, de Chine ou d'Italie par exemple. La main-d'œuvre temporaire comprend aussi des travailleurs d'origine canadienne et des Autochtones, ces derniers ayant apporté une contribution vitale à l'industrialisation de la Colombie-Britannique, comme l'a démontré l'historien John Lutz.
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