L'Anticipation - L'Ouest canadien - Expositions - Bibliothèque et Archives Canada
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L'Anticipation - Les attentes
L'Anticipation - Les attentes

Avant la Confédération, c'est-à-dire avant 1867, les premiers explorateurs décrivaient l'Ouest comme un lieu aride et inhospitalier, même si ses riches ressources naturelles étaient utilisées par les Premières Nations depuis des siècles.

Pour que la colonisation européenne devienne possible, il fallait que cette image négative soit modifiée et que l'Ouest soit perçu comme un environnement plus accueillant.

Les premières tentatives des Européens pour comprendre la géographie du vaste territoire de l'Ouest canadien sont souvent mal conçues et lacunaires. L'isolement de la région par rapport à l'Europe et les problèmes à surmonter pour l'atteindre en traversant le Bouclier canadien ralentissent son intégration au continent européen pendant plusieurs centaines d'années.

Les premiers Européens à s'aventurer à l'intérieur de l'Ouest canadien le font à partir du nord, par la baie d'Hudson. Leur quête est d'abord centrée sur l'insaisissable passage du Nord-Ouest, la légendaire voie navigable qui, espèrent-ils, les conduira aux richesses de l'Orient.

Ces intrus européens découvrent plutôt par hasard la lucrative traite des fourrures et, le 2 mai 1670, le roi Charles II accorde au « gouverneur et à la compagnie des aventuriers d'Angleterre faisant le commerce dans la baie d'Hudson » (aujourd'hui la Compagnie de la Baie d'Hudson) des droits exclusifs sur cette ressource naturelle. Le cousin du roi, le prince Rupert, devient gouverneur de la compagnie et on appelle Terre de Rupert les 7,7 millions de kilomètres carrés dont lui et ses amis sont nommés les « seigneurs et propriétaires véritables et absolus ».

Pendant près de 200 ans, la traite des fourrures entre les Premières Nations et les Européens est l'activité commerciale dominante sur la Terre de Rupert et façonne en bonne partie la perception qu'a le monde extérieur de cette région : une vaste étendue inhospitalière. « Ces grandes plaines, écrit le négociant en fourrures David Thompson, semblent avoir été données depuis toujours par la Providence aux Peaux-Rouges, comme les déserts sauvages d'Afrique l'ont été aux Arabes. » [Traduction] Cette image se révèle bien utile à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Elle contribue à limiter le peuplement de la Terre de Rupert et permet aux négociants de s'adonner à leur commerce à l'abri des influences de la « civilisation ». Des intérêts aussi étroits et la diminution des ressources disponibles amènent finalement les diverses cultures qui cohabitent sur la Terre de Rupert à entrer en conflit.

Alarmé par l'accroissement rapide de l'autorité des Américains sur tout le continent au milieu du dix-neuvième siècle, le Canada-Ouest (aujourd'hui l'Ontario) se met à considérer la Terre de Rupert comme un moyen d'assurer des liens avec les colonies britanniques de la côte ouest et de construire son propre empire économique. Disposant de peu de renseignements détaillés sur la géographie de l'Ouest, les expansionnistes canadiens entreprennent des expéditions scientifiques pour dresser l'inventaire des richesses naturelles abondantes qui semblent attendre d'être exploitées par les Européens. Comme il fallait s'y attendre, ces explorations amènent ceux qui y participent à brosser le portrait d'un pays offrant des promesses illimitées.

 

 
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