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« Machine à traire les vaches ». Brevet no 3429, déposé par Austin Berry en 1874

 

Brevet no 3429. Date de dépôt : 1874.

« Machine à traire les vaches », Austin Berry.

Il faut environ 10 minutes pour traire une vache à la main. Ce temps semble bref, mais si on le multiplie par deux douzaines de vaches (un petit troupeau), et qu'on double ou triple ce nombre (car il faut traire une vache au moins deux fois par jour), la traite devient un travail ardu.

Avant les années 1850, cette situation semble normale, car avant la Confédération, les familles de fermiers produisent du lait surtout pour leur consommation. Les femmes assurent l'essentiel de la traite, équipées uniquement d'un seau et d'un tabouret. Cependant, au milieu du XIXe siècle, la croissance de la population fait bondir la demande de lait de qualité stable, ce qui entraîne de nombreuses tentatives de mécanisation de la traite. Les premiers appareils font appel à trois méthodes : l'insertion de tubes dans le trayon de la vache, l'application d'une pression externe sur le trayon, ou l'usage d'un appareil de succion continue.

L'appareil illustré ci-dessus, breveté en 1874 par Austin Berry, résident de Shefford, au Québec, appartient à la première catégorie. On insère des tubes d'argent dans les trayons, et le lait s'écoule dans un réservoir, où une soupape qu'on peut ouvrir ou fermer contrôle le déversement du lait. Ce faisant, le trayeur a le temps de mettre en place le seau. Un ressort à coche installé sur le seau permet de maintenir l'extrémité du tube en place. En utilisant un seau équipé de plusieurs ressorts, on peut traire plusieurs vaches en même temps.

Ce système présente néanmoins un risque : en insérant les tubes dans les trayons de la vache, on peut les endommager. Les appareils à pression externe présentent le même inconvénient. Par ailleurs, la méthode de succion continue congestionne parfois les trayons, provoquant un arrêt de l'écoulement du lait. Finalement, les dispositifs à succion intermittente (plus semblables à l'action naturelle du veau qui tête) s'avèrent les plus adéquats. Ces appareils, mis sur le marché dans les années 1890, se composent d'une pompe à vide, de tuyaux terminés par des gobelets-trayeurs à joints d'étanchéité en caoutchouc, et un dispositif qui permet d'alterner entre pression et détente.

Les fermes laitières canadiennes n'adoptent que très lentement ces appareils, souvent chers et difficiles à utiliser. Malgré leur promesse d'efficacité, les trayeuses ne deviennent d'usage courant qu'après les années 1950.

La base de données comporte d'autres brevets canadiens octroyés pour des trayeuses (nos 2732, 4668 et 46894). Dans les fermes laitières, on utilise également des appareils qui accélèrent le processus de fabrication du beurre. Les barattes flamandes (dont le no 32073), séparent la crème du lait et homogénéisent les corps gras. Les écrémeuses mises au point en Europe, et vendues sur le marché canadien dans les années 1880, ont une efficacité supérieure aux barattes et permettent de produire de grandes quantités de crème et de beurre.

Références

Klingender, Franz. « L'industrie laitière canadienne », Musée de l'agriculture du Canada,
www.agriculture.technomuses.ca/francais/collections_research/index.cfm
(consulté le 25 octobre 2005).


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