Pendant plus de soixante ans, Muriel Duckworth a lutté sans relâche pour la justice sociale et le progrès et s'en est fait la porte-parole par l'entremise de son travail au sein de nombreuses organisations soutenant les initiatives pacifistes, la réforme sociale et le perfectionnement de l'enseignement.
Après avoir obtenu, en 1929, son diplôme de l'Université McGill, Muriel Duckworth a fait des études supérieures au Union Theological Seminary de New York. C'est au cours de cette période que son oeuvre de travail communautaire auprès de jeunes femmes a débuté. De retour à Montréal en 1930, Muriel et son époux ont continué à être très actifs auprès du Mouvement chrétien des étudiants et auprès de plusieurs organismes communautaires. Toujours dévouée à l'éducation des adultes, Muriel a été, pendant les quatorze années suivantes, conseillère en programme et en éducation parentale pour le ministère de l'Éducation de la Nouvelle-Écosse.
C'est cependant pour son profond engagement dans La Voix des femmes que Muriel Duckworth est mieux connue. La Voix des femmes a été fondée à Toronto en réponse à l'échec des négociations de Paris pour la paix en 1960 et en réponse aux préoccupations subséquentes pour la paix dans le monde. En sa qualité de membre fondateur de La Voix des femmes, Muriel s'est immédiatement mise à la tâche en mettant sur pied, dans les mois qui ont suivi, la section de Halifax de l'organisation. En 1967, elle est devenue présidente nationale de La Voix des femmes et, cette même année, elle a été déléguée représentant l'organisation à la Conférence internationale pour la paix, à Moscou. Deux ans plus tard, comme la guerre du Vietnam se poursuivait, Muriel et plusieurs autres membres de La Voix des femmes ont contribué à l'organisation d'une tournée dans tout le Canada comportant des réunions publiques de trois femmes venant du sud du Vietnam. Muriel a représenté La Voix des femmes a plusieurs conférences internationales et, en 1982, elle a été la présidente d'une délégation de représentantes chargées de présenter la pétition des femmes pour la paix à la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée au désarmement.
L'Institut canadien de recherche sur les femmes (ICREF), qui se consacre à la recherche dans la collectivité et à la remise de bourses d'études, a été établi en 1976 et Muriel Duckworth était au nombre de ses fondateurs. Outre ses activités à la section de la Nouvelle-Écosse de La Voix des femmes, Muriel a travaillé au conseil d'administration national avant d'en être présidente, en 1979 et en 1980. Elle a aussi compté parmi les fondateurs de plusieurs autres organisations, dont la Conférence canadienne sur l'éducation, l'Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique, le Conseil canadien pour la coopération internationale, la Coalition des femmes d'action de la Nouvelle-Écosse et le Movement for Citizens' Voice and Action de Halifax.
Ses préoccupations en matière de réforme sociale ont tout naturellement mené Muriel vers la politique. Candidate du Nouveau parti démocratique en 1974 et en 1978, Muriel a mené une campagne rigoureuse, soutenant un bon nombre d'enjeux sociaux comme les soins de santé, l'éducation, les garderies et l'égalité des femmes, en plus du développement économique.
De nombreux honneurs ont été rendus à Muriel au cours de sa vie, dont le Prix du Gouverneur général en commémoration de l'affaire «personne» en 1981, le prix du Compagnon de l'Ordre du Canada en 1983, la médaille Lester B. Pearson de la paix en 1991 et de nombreux diplômes honorifiques que lui ont décernés diverses universités à travers le Canada. En 1981, l'ICREF créait le prix Muriel Duckworth pour reconnaître annuellement l'importante contribution d'une femme à la promotion de la condition féminine au Canada.
Depuis plusieurs décennies, Muriel Duckworth joue un rôle de premier plan dans l'évolution et le développement des mouvements pacifistes et sociaux des Canadiennes à l'échelle locale, provinciale et nationale. C'est son aptitude à lancer et mobiliser le militantisme communautaire, sa compassion pour les gens de toutes les nations et son engagement ferme et constant envers la création d'un monde meilleur et plus équitable qui sont, peut-être, ses plus grandes réalisations.
Lectures suggérées :
Ball, Christine. -- "Muriel Duckworth, peace worker". -- Canadian woman studies = Les cahiers de la femme. -- Vol. 9, no 1 (printemps 1988). -- P. 42-45
Bowes, Nancy. -- "Portrait of an active pacifist". -- Halifax chronicle-herald. -- (16/17 novembre, 1996). -- P. C7
Dorey, Barry. -- "Social activism earns six women honours from Elixabeth Fry Society". -- Halifax chronicle-herald. -- (29 mars 1999). -- P. A3
Erskine, Bruce. -- "Striving for peace in her time". -- Halifax chronicle-herald. -- (13 décembre 1996). -- P. D2
Eve, Elizabeth. -- "A torch for peace". -- Atlantic books today. -- No 15 (hiver 1996). -- P. 8
Kerans, Marion Douglas. -- Muriel Duckworth : a very active pacifist : a biography. -- Halifax, N.S. : Fernwood Publishing, c1996. -- 239 p.
Kerans, Marion Douglas. -- "Muriel Duckworth : the peace movement's best friend". -- Peace magazine. -- (octobre/novembre 1988). -- P. 8-9
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