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Les Relations des jésuites : aux sources de l'histoire de la Nouvelle-France

La fin des Relations


La Relation de 1672, que l'éditeur Sébastien Cramoisy sort en 1673, est la dernière relation publiée au XVIIe siècle. On a soulevé plusieurs hypothèses pour expliquer la fin de cette série. Des historiens y ont vu la conséquence d'une intervention de certains personnages influents de la Nouvelle-France, comme le comte de Frontenac, hostile aux jésuites. Il n'existe toutefois aucun document pour appuyer cette interprétation.

Il semble plutôt que la fin des Relations soit attribuable à des événements qui n'ont rien à voir avec l'histoire de la Nouvelle-France. Le premier de ces événements est la publication, le 6 avril 1673, par le pape Clément X, du bref Creditae nobis caelitus. Ce bref visait à exercer un contrôle étroit sur les écrits diffusés au sujet des missions étrangères. Tous les textes de ce genre devaient dorénavant recevoir l'approbation des cardinaux de la Propagande avant d'être mis en circulation. Cette décision visait à mettre un terme à la vive polémique entourant les rites chinois qui opposait les jésuites à d'autres communautés missionnaires à l'œuvre en Chine. La controverse, alimentée par la publication d'écrits missionnaires, suscitait alors de vifs échos en Europe.

À lui seul le bref de Clément X ne signifiait pas la fin des Relations des jésuites de la Nouvelle-France, car la Compagnie de Jésus aurait sans doute pu obtenir de Rome les approbations nécessaires à la publication de leurs récits annuels. Pourquoi n'a-t-elle pas adressé cette demande? Sans doute en raison des différends qui existaient alors entre la papauté et le pouvoir royal français. La juridiction des cardinaux de la Propagande, les seuls à pouvoir autoriser la publication des Relations, n'était pas reconnue en France, où la Compagnie de Jésus devait aussi obtenir des autorisations pour publier ses récits annuels. En somme, les jésuites se trouvaient devant un dilemme : ils ne pouvaient plus publier leurs Relations sans l'autorisation du pape; une demande en ce sens se serait automatiquement traduite par un refus des autorités françaises d'autoriser la publication de leurs récits en France. La solution la plus simple consistait à s'abstenir de publier ce genre de textes, ce qu'ont fait les jésuites.

Durant quelques années, les jésuites de la Nouvelle-France continueront à compiler leurs Relations annuelles, espérant sans doute qu'on trouverait une solution au dilemme que posait le bref du pape Clément X et qu'ils pourraient reprendre la publication de leurs récits. Mais ce ne fut pas le cas : Rome maintiendra son contrôle sur la publication des récits missionnaires et, après 1678, les jésuites de la Nouvelle-France cesseront de préparer leurs Relations annuelles, qui ne pouvaient jouer leur rôle que si elles étaient diffusées en France.