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Les Relations des jésuites : aux sources de l'histoire de la Nouvelle-France

Des histoires édifiantes


L'implantation et le développement des missions lointaines exigeaient chaque année des sommes importantes. Les jésuites, comme les autres communautés religieuses à l'œuvre en Nouvelle-France, comptaient sur les dons de généreux bienfaiteurs pour financer leurs activités. Les Relations avaient un rôle important à jouer dans les efforts des jésuites pour obtenir le soutien financier et politique des « grands » du royaume de France. Elles avaient une  « fonction publicitaire », faisant connaître au monde les efforts que déployaient les missionnaires de la Compagnie de Jésus pour convertir les populations autochtones de la Nouvelle-France.

Le caractère édifiant est sans doute ce qui caractérise le mieux le style et le contenu des Relations, qui visaient à susciter chez les lecteurs le goût de contribuer d'une manière ou d'une autre au succès de l'œuvre missionnaire en Nouvelle-France. Ce caractère édifiant s'exprime de différentes manières dans les Relations. Il transparaît notamment lorsqu'on met en évidence la ténacité, la foi et le courage des missionnaires, qui se butent à de nombreux obstacles dans leurs efforts pour convertir les Autochtones. Il ressort aussi du récit des actions vertueuses qu'accomplissent les Amérindiens baptisés ou en voie de l'être et qui doivent souvent résister à la pression de leurs parents et amis. Il prend enfin une forme très concrète dans ce que les jésuites interprètent comme des signes de l'intervention divine, Dieu manifestant son appui au projet missionnaire de diverses manières : punitions infligées à ceux qui refusent d'entendre l'appel des missionnaires ou qui se moquent de leurs enseignements, faveurs accordées à ceux qui, au contraire, leur prêtent une oreille attentive… Il ne faut jamais perdre de vue que les Relations sont le récit d'hommes animés de profondes convictions religieuses et imprégnés d'une vision du monde où Dieu, les anges, les saints, tout comme le diable et les démons, sont des acteurs qui interviennent concrètement sur terre, favorisant le travail des missionnaires ou dressant des embûches sur leur route. En fait, la plupart des événements qu'ont rapportés les jésuites touchant l'œuvre missionnaire proprement dite prennent place dans un modèle d'interprétation où s'affrontent, dans un combat à finir, les forces du bien et du mal.

Les jésuites se perçoivent et se présentent comme une des parties engagées dans ce combat. Ils sont les soldats du Christ venus en Amérique pour libérer cette région de l'emprise de Satan : « […] je viens ici comme les pionniers pour faire les tranchées et par après les braves soldats [viendront] assiéger et prendre la place », écrit, par exemple, le père Paul Le Jeune peu après son arrivée en Nouvelle-France. Les Relations contiennent d'ailleurs de nombreuses autres métaphores militaires qui traduisent cette optique particulière dans laquelle s'inscrit le travail missionnaire des jésuites : les stratégies missionnaires deviennent ainsi des « batteries qui détruiront l'empire de Satan », les langues amérindiennes se transforment en « armes nécessaires à la guerre », tandis que les incursions en territoire autochtone prennent l'allure de « courses pour aller attaquer l'ennemi sur ses terres »…