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Les cartographes : Essai en quatre parties
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JACQUES CARTIER : DE NOUVEAUX TERRITOIRES POUR LE ROI DE FRANCE

Jacques Cartier (v. 1491-1557)

Né vers 1491 à Saint-Malo, en France, Jacques Cartier navigue depuis plusieurs années déjà quand le roi de France, François Ier, l'envoie « découvrir certaines îles et pays où l'on dit qu'il se doit trouver grande quantité d'or et autres riches choses » et, si cela est possible, la route de l'Asie.

En 1534, avec 61 hommes, Cartier explore et nomme les côtes du golfe Saint-Laurent. À cette époque, les pêcheurs européens ne connaissent que le détroit de Belle-Isle. Cartier prend possession du nouveau territoire au nom du roi, puis, comme le faisaient la plupart des explorateurs de l'époque, rentre en France avec deux Amérindiens (Taignoagny et Domagaya) enlevés à Gaspé pour obtenir d'eux, a-t-il écrit, des renseignements.

En 1535, guidé par Taignoagny et Domagaya, Cartier devient le premier Européen à pénétrer dans le fleuve Saint-Laurent jusqu'au « Canada », nom iroquois désignant une partie de la région connue plus tard comme Québec. Devant le refus des Amérindiens de Stadaconé (Québec) de l'accompagner, Cartier trouve d'autres guides près de la ville actuelle de Portneuf pour le conduire à Hochelaga (Montréal). Voulant impressionner les habitants d'Hochelaga, Cartier revêt un costume d'apparat, ordonne à ses mariniers de se mettre en rangs et entre dans le village iroquois au son des « trompettes et autres instruments de musique », objets inconnus des gens du pays. Après les festivités, ses hôtes l'amènent au sommet du mont Royal, d'où ils lui expliquent les grandes voies de circulation fluviale en lui montrant le fleuve et les rivières à l'horizon venant de grandes mers d'eau douce de l'ouest. Ils lui apprennent aussi que les objets dorés, argentés et cuivrés en leur possession viennent du nord-ouest. Cartier en conclut que le passage vers l'Asie n'est pas très loin.

Image : Page de titre du récit des voyages de Cartier écrit par Ramusio   Image : Page tirée du récit des voyages de Cartier écrit par Ramusio
 

Citation originale, dans Ramusio :
« Poscia ci mostrorono con segni, che passate dette tre cadute, si po teua navigar per detto fiume il spatio di tre lune: & che lungo di dette montagne che sono verso tramontana v'è un fiume grande, il quale descende da ponente come il detto fiume: Noi pensammo che quello sia il fiume che passa p il reame di Saguenay. & senza che li faces simo dimanda o segno alcuno presero la catena del subbiotto del Capitano che era d'argen to, & li manico del pugnale di uno de nostri compagni marinari, qual era d'ottone giallo quanto l'oro, & il pendeua dal fianco, & ci mostroron che quello veniua di sopra di detto fiume, & che vi sono di AGOVIONDA che vuol dire maluage genti, iquali vanno armati fino in cima delle dita, mostrandocianche la forma dell'arme loro, lequali sono fatte di corde & legno lavorate & tissute insierne, dandoci ad intendere che detti agouionda di continuo fanno guerra tra loro. ma per difetto di lingua non petemmo intender da loro quanto spatio v'era sino un detto paese. Il Capitan mostro loro del rame rosso, qual chiamano CAIGNETADZE dimostrandoli con segni voltandosi verso detto paese li dimandaua se veniua da quelle parti, & eglino cominciarono a crollar il capo volendo dir no, maben ne significarono che veniua da Saguenay, qual è dalla banda contraria del precedente, & [...] »

(Ramusio 1565, 448)

[Traduction.] « Et il nous fut dit et montré par signes, par les trois hommes du pays qui nous avaient conduits, qu'il y avait trois autres sauts d'eau sur ledit fleuve, comme celui où étaient nos barques; mais nous ne pûmes comprendre quelle distance il y avait entre l'un et l'autre, par faute de langue. Puis ils nous montraient par signes que, passé lesdits sauts, l'on pouvait naviguer plus de trois lunes sur le fleuve. [...] et sans que nous leur fissions aucune demande ni signe, ils prirent la chaîne du sifflet du capitaine, qui est d'argent, et un manche de poignard, qui était de laiton jaune comme de l'or, lequel pendait au côté de l'un de nos compagnons mariniers, et montrèrent que cela venait de l'amont dudit fleuve, [...] Le capitaine leur montra du cuivre rouge, qu'ils appellent caignetdazé, indiquant vers ledit lieu et demandant par signes s'il venait de là. Et ils commencèrent à secouer la tête, disant que non, en montrant qu'il venait du Saguenay, qui est à l'opposé du précédent. »

(Cartier 1992, 205-206)

Ne pouvant franchir les rapides de Lachine avec ses navires et ayant peu de vivres, Cartier retourne hiverner à Stadaconé. Les Français échangent des marchandises européennes contre du gibier avec les Autochtones. Mais ces aliments ne suffisent pas. Vingt-cinq Français meurent du scorbut avant que les Amérindiens apprennent à Cartier qu'une tisane appelée « annedda », faite avec du feuillage d'arbres à feuilles persistantes et d'écorce, peut guérir les scorbutiques en moins de huit jours. Le 6 mai 1536, Cartier repart vers la France avec dix Amérindiens, dont le chef Donnacona, pour répéter leurs histoires au sujet de l'or et de l'argent trouvés au « Royaume du Saguenay » situé dans l'Intérieur-Nord du Québec. Aucun de ces indigènes n'est revenu en Amérique.

Élément graphique : Carte du village iroquois d'Hochelaga dessinée en 1556

Le roi, convaincu de la nécessité d'établir une colonie et d'explorer davantage le pays et ses minéraux, nomme Jean-François de La Rocque de Roberval, un de ses courtisans, à la tête d'une nouvelle expédition qui comprend entre 400 et 700 hommes et femmes, qu'il doit gouverner. Cartier est nommé capitaine général et maître pilote des vaisseaux. Roberval tardant à partir, Cartier lève donc l'ancre le premier et débarque en août 1541 à l'endroit que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Cap-Rouge, où il établit la colonie Charlesbourg-Royal. C'est la première tentative de colonisation française au Canada. Cartier fait extraire de l'or et des cristaux de quartz qu'il pense être des diamants, puis il retourne à Hochelaga en vue de franchir les rapides de Lachine. La difficulté et la longueur du portage ainsi que la description de nombreux rapides subséquents découragent l'équipage.

À son retour à Charlesbourg-Royal, l'hostilité des Amérindiens trahit un incident important. Seuls les témoignages de Thévet et de quelques pêcheurs basques en révèlent le contenu : de jeunes écervelés, désireux de montrer l'efficacité de leur épée, auraient entaillé les membres de quelques Amérindiens! Cela a donné lieu à des représailles qui ont coûté la vie à 35 hommes de Cartier. Après un hiver passé sous la menace constante d'une attaque, Cartier retourne en France. Il croise Roberval près de Terre-Neuve et refuse d'obéir à l'ordre de celui-ci de rebrousser chemin.

L'explorateur sera blâmé pour sa désobéissance à son supérieur, l'échec de cette première tentative d'établissement et ses faux diamants et autres minéraux qu'il avait cru être de l'or ou de l'argent. Il meurt à Saint-Malo, en 1557. Premier à faire connaître le fleuve Saint-Laurent, ses populations et ses richesses naturelles aux Européens, Cartier a reçu un meilleur accueil dans l'histoire que celui qu'il a eu dans son temps. Cependant, même Champlain qui avait de la considération pour Cartier a dit plus tard que son prédécesseur aurait accompli plus en abandonnant la sécurité de ses propres navires.

Image : Page de titre du récit des voyages de Cartier écrit par Thévet   Image : Page tirée du récit des voyages de Cartier écrit par Thévet Image : Page tirée du récit des voyages de Cartier écrit par Thévet
 

Dans un passage décrivant comment les Amérindiens faisaient des torches, Thévet explique la lenteur de la colonisation :

« Ainsi se voulurent ils defendre contre les premiers, qui allerent decouvrir leur païs, faisans effort, avec quelques gresses & huiles, de mettre le feu la nuict es navires des autres abordées au rivage de la mer. Dont les nostres informez de ceste entreprise, y donnerent tel ordre, qu'ils ne furent aucunement incommodez. Toutefois j'ay entendu que ces pauvres Sauvages n'avoient machiné ceste entreprise, que justement & à bonne raison, consideré le tort qu'ils avoient receu des autres. C'est qu'estãs les nostres descenduz en terre, aucuns jeunes folastres par passetemps, vicieux toutefois & irraisonnables, comme par une maniere de tyrannie couppoient bras & jambes à quelques uns de ces pauvres gens, seulement disoient ils pour essayer, si leurs espées trenchoient bien, nonobstant que ces pauvres Barbares les eussent receu humainem?t avecques toute douceur & amytié. Et par ainsi depuis n'ont permis aucuns Chrestiens aborder & mettre pié à terre en leurs rivages & limites, [...] »

(Thévet 1558, 157)