<
 
 
 
 
×
>
Vous consultez une page Web conservée, recueillie par Bibliothèque et Archives Canada le 2007-05-16 à 09:38:26. Il se peut que les informations sur cette page Web soient obsolètes, et que les liens hypertextes externes, les formulaires web, les boîtes de recherche et les éléments technologiques dynamiques ne fonctionnent pas. Voir toutes les versions de cette page conservée.
Chargement des informations sur les médias

You are viewing a preserved web page, collected by Library and Archives Canada on 2007-05-16 at 09:38:26. The information on this web page may be out of date and external links, forms, search boxes and dynamic technology elements may not function. See all versions of this preserved page.
Loading media information
X
Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)Bibliothèque et Archives Canada / Library and Archives Canada
Élément graphique EnglishContactez-nousAideRechercheSite du Canada
AccueilÀ notre sujetQuoi de neuf?À l'affichePublications


Bannière : Les Voies de la découverte : L'exploration du Canada À propos de ce site
Commentaires
Les cartographes : Essai en quatre parties
Élément graphique

KNIGHT, STUART ET THANADELTHUR, LA GUIDE AMÉRINDIENNE

James Knight (v. 1640-v. 1720)
Thanadelthur (?-1717)
William Stuart (v. 1678-1719)

Une femme amérindienne exceptionnelle est à l'origine de l'exploration entreprise par James Knight. Cette histoire met en lumière l'importance de la collaboration des Amérindiennes dans l'exploration de l'Amérique du Nord par les Européens.

Thanadelthur, une Chipewyan, et deux autres jeunes filles sont capturées par les Cris en 1713, lors d'une attaque de ces derniers contre une bande de leur tribu. Thanadelthur réussit à s'évader avec l'une de ses compagnes, mais la faim et le froid les empêchent d'atteindre leur pays et causent la mort de la jeune fille qui l'accompagne. Thanadelthur parvient à se rendre au fort York le 24 novembre 1714, grâce à des employés de la Compagnie de la Baie d'Hudson qu'elle a croisés en cours de route. Elle explique au gouverneur du fort, James Knight, que les Chipewyans, qui ne sont pas armés, ne peuvent venir à la baie pour faire la traite des fourrures parce que les Cris, qui, eux, possèdent des fusils, leur font la guerre. Elle leur révèle aussi l'existence d'une mine de métal jaune située dans le Nord-Ouest, au-delà de la rivière Churchill. Cette information pique la curiosité de Knight; il organise aussitôt une expédition et nomme William Stuart, employé de la Compagnie, pour la diriger, guidé par Thanadelthur, au-delà du territoire cri.

Le 27 juin 1715, Stuart, Thanadelthur et 150 Cris quittent le fort York avec pour mission de rétablir la paix entre les Cris et les Chipewyans, de ramener quelques Amérindiens du Nord, d'annoncer la construction d'un fort à la rivière Churchill et d'enquêter sur les minéraux. À la demande expresse du gouverneur, Stuart doit surtout protéger la « femme-esclave », comme l'appelle Knight. Le froid et la disette dispersent bientôt les voyageurs. Après avoir traversé péniblement la toundra en bordure de la forêt boréale, ils aperçoivent, gisant au bord d'une forêt, cinq Chipewyans tués par les Cris. Ils savent que ces meurtres compromettent la réconciliation des tribus et les membres de l'expédition qui restent sont prêts à rebrousser chemin. Thanadelthur les persuade de l'attendre dix jours pendant qu'elle va seule chercher les Chipewyans. Elle revient à la dernière minute et, grâce à son discours continu, elle a réussi à obtenir la paix entre les parties. Stuart rentre donc avec Thanadelthur et dix Chipewyans en mai 1716. Durant cette expédition, Stuart a été très malade et n'a pu produire ni journal ni carte de sorte qu'il ne peut dire où ils ont été. Il a accompli une partie de sa mission grâce à la jeune fille. Les Anglais sont déçus, car le cuivre dont sont faits les couteaux que portent les Amérindiens provient d'une mine plus loin à l'ouest.

Dans l'impossibilité de retourner dans leur pays la même année, les Chipewyans demeurent au fort York. Thanadelthur décrit à Knight la richesse des fourrures et des métaux de son pays. Sa verve et sa détermination alimentent les rêves de découvertes de Knight et celui-ci apprécie beaucoup plus les récits de la jeune fille que ceux de Stuart, qui estime avoir voyagé près 1500 kilomètres et s'être rendu au 67º de latitude Nord dans une contrée inhospitalière. Thanadelthur encourage Knight à faire des projets de nouvelles expéditions, mais elle tombe malade et meurt le 7 février 1717. Knight et Stuart étaient très impressionnés par cette femme étonnante à qui ils étaient redevables de l'accord de paix entre les Cris et les Chipewyans. Knight a dit à son sujet : « She was one of a very high Spirit and of the Firmest Resolution that every I see in any Body in my Days and of great Courage. » [Traduction libre : « C'était une personne douée d'une grande âme, d'un grand courage et de la plus ferme détermination que j'aie rencontrée de ma vie. »]

Convaincu de l'importance des femmes comme interprètes pour traiter avec les Chipewyans, Knight achète une autre Amérindienne comme esclave contre 60 peaux en marchandises et, en juillet 1717, l'envoie chez les Chipewyans avec Richard Norton. Stuart demeure à la baie, où il tombe dans la démence et meurt deux ans plus tard, en octobre 1719. La renommée de William Stuart vient du fait qu'il a été le premier Européen à traverser la toundra et à atteindre les environs du Grand lac des Esclaves.

Image : Page de titre du journal de Knight publié en 1717   Image : Page tirée du journal de Knight publié en 1717 Image : Page tirée du journal de Knight publié en 1717


« I am now building of a factory at Churchill River to try whether I can gett this trade after all these Dissapointments, & have now Sent the Surviveing Northern Mann & a Young Woman as I bought Since, wth an English Ladd, to go & Give their Country People Notice as I am here abuilding; ... »

(Kenney 1932, 152-153)

James Knight rentre en Angleterre en 1718 et réussit à convaincre la Compagnie de la pertinence d'une nouvelle expédition dans le Nord. Le 4 juin 1719, il quitte Gravesend avec deux navires, l'Albany et le Discovery, pour effectuer un voyage de découverte au nord du 64° à la recherche du mythique détroit d'Anian pouvant mener à un passage au Nord-Ouest. Il projette aussi d'étendre le commerce de la Compagnie, de jeter les bases d'une industrie baleinière ainsi que d'aller à la recherche de mines d'or et de cuivre. Knight n'est jamais revenu de ce voyage. En 1721, l'explorateur Henry Kelsey a appris, lors d'une expédition, que l'Albany avait coulé. L'année suivante, un homme envoyé à sa recherche a prétendu à son retour que les deux navires avaient fait naufrage et que tous les hommes avaient été tués par les Inuits.

Lors d'une exploration menée en 1769, Samuel Hearne a découvert les épaves des deux navires et les ruines d'un abri dans une anse de l'île Marble. Les Inuits l'ont informé que, contrairement au compte rendu précédent, une cinquantaine d'hommes avaient bâti une maison à la fin de l'automne 1719, après le naufrage de leurs navires. Au printemps suivant, leur nombre avait grandement diminué et, après le second hiver, ils n'étaient plus qu'une vingtaine. Cinq d'entre eux avaient réussi à survivre un autre hiver, mais ils étaient tous morts à l'été 1721. L'expédition de Knight a mis fin à la recherche d'un passage maritime vers l'Asie par la baie d'Hudson.