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Les cartographes : Essai en quatre parties
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HENRY KELSEY : LE JEUNE AVENTURIER

Henry Kelsey (1667-1724)

Henry Kelsey arrive à la baie d'Hudson en 1684. On sait peu de choses à son sujet, hormis qu'il était probablement le fils du marin John Kelsey d'East Greenwich, où il est né en 1667, et qu'il avait été mis en apprentissage à la Compagnie de la Baie d'Hudson à l'âge de dix-sept ans et envoyé au fort York. Il s'est rapidement intégré aux jeunes Amérindiens de la côte, avec qui il allait d'un poste à l'autre.

La première exploration de Kelsey a lieu en 1689, alors qu'il se rend à la rivière Churchill pour aider à construire un fort. Le chef de l'expédition, le capitaine James Young, essaie d'aller plus au nord, mais les glaces lui bloquent la route. Kelsey lui propose alors d'aller explorer à terre avec un jeune Amérindien. Les deux jeunes franchissent 204 kilomètres vers le nord à l'intérieur des terres non loin de la côte, mais ne trouvent ni êtres humains ni fourrures.

Parce que Kelsey avait déjà voyagé avec les Amérindiens, le gouverneur du fort York le choisit en 1690 pour explorer l'intérieur des Prairies à partir de la baie d'Hudson. Il veut encourager et inviter les Amérindiens à se rendre à la baie. Kelsey doit aussi chercher des gisements de minerai et des plantes médicinales. À cause de sa facilité à établir des liens amicaux avec les Amérindiens, le gouverneur lui demande aussi de tenter de rétablir la paix entre certaines tribus dont les guerres nuisent au commerce.

Le 12 juin 1690, Kelsey part donc d'York avec un groupe de Cris qui retournait à l'intérieur des terres pour faire un voyage qui devait s'avérer marquant. Il a probablement emprunté la rivière Hayes et la rivière Fox jusqu'au lac Moose pour se retrouver « on ye borders of ye stone Indian Country » [Traduction libre : « aux frontières de la nation assiniboine »]. Kelsey prend possession de la région au nom de la Compagnie de la Baie d'Hudson, nommant l'endroit Deerings Point (situé probablement près de Le Pas, au Manitoba), et s'y installe.


« The Inland Country of Good report hath been
By Indians but by English yet not seen
Therefore I on my Journey did not stay
but making all ye hast I could upon our way
Gott on ye borders of ye stone Indian Country
I took possession on ye tenth Instant July
And for my masters I speaking for ym, all
This neck of land I deerings point did call
Distance from hence by Judgement at ye lest
From ye house six hundred miles southwest
Through Rivers wch run strong with falls
thirty three Carriages five lakes in all. »

(Kelsey 1929, 2)

[Traduction.] « [...] Ceux-ci nous avaient communiqué des renseignements encourageants sur l'intérieur du pays que l'Anglais n'avait pas encore franchi. J'atteignis bientôt les limites du pays des Assiniboines [Stone Indians]. Le 12 [sic - 10] juillet [1690], au nom de mes supérieurs, je pris possession du sol que je foulais et que j'appelai le cap Deering.
Je m'étais dirigé vers le sud-ouest et une distance d'au moins 600 milles me séparait du point de départ. J'avais dû passer par plusieurs rivières dont les cataractes rendent le courant rapide et, en outre, faire trente-trois portages et traverser cinq lacs. »

(Kelsey 1929, LX)


Un an plus tard, Kelsey et les Cris quittent le camp, remontent la Saskatchewan, puis empruntent la rivière Carrot, où ils abandonnent leurs canots et poursuivent la route à pied. Après avoir traversé une région marécageuse s'étendant sur plusieurs kilomètres au sud de la rivière Saskatchewan, ils passent par des prairies beaucoup plus dégagées où abondent les cerfs. Ils y rencontrent des Assiniboines d'Eagle Creek. Puis ils parviennent à la rivière Red Deer et à ses mines d'ardoise, remontent ensuite ce cours d'eau en direction sud-sud-ouest et atteignent un peu plus loin Great Salt Plain, large de 68 kilomètres d'est en ouest. Ils croisent d'autres Assiniboines venant de Thunder Hill. Kelsey trouve lui-même une région de hauts plateaux boisés qui était, de toute évidence, la région de Touchwood Hills. En août 1691, il aperçoit des bisons et des ours grizzly. Il devient le premier Européen à décrire la nature et la faune de l'Ouest canadien.

Le 25 août, Kelsey se retrouve en présence d'un grand nombre d'Assiniboines (Stone Indians ou Mountain Indians); peu après, il entre en relation avec les Naywatames (Gros Venture) en vue d'établir la paix entre ces deux tribus. Il n'y parvient pas. Il retourne à Deerings Point, d'où il rentre à York Factory à l'été de 1692 avec plusieurs Amérindiens.

Il est difficile d'évaluer les retombées financières de ce voyage, car le fort York passe aux mains des Français en 1694 et y reste jusqu'en 1714. Durant plus d'un demi-siècle après le voyage de Kelsey, seulement deux employés de la Compagnie de la Baie d'Hudson pénètrent à l'intérieur du pays : William Stuart et Richard Norton. Le journal de voyage de Kelsey n'a été connu à l'extérieur de la compagnie qu'en 1749, donc après les voyages de La Vérendrye dans l'Ouest. Malgré ses observations, on ne peut savoir avec certitude jusqu'où Kelsey s'est rendu.

Ce voyage a été son dernier à l'intérieur du pays, mais non pas sa dernière expédition d'exploration pour autant. Après avoir grimpé les échelons de la hiérarchie au sein de la compagnie en œuvrant à la baie d'Hudson, Kelsey est nommé, en 1718, gouverneur de tous les établissements de la baie d'Hudson, y compris Churchill. Au cours des quatre années pendant lesquelles il occupe cette fonction, il continue d'explorer le nord de la baie d'Hudson. En juillet et en août 1719, il se rend avec les navires côtiers Prosperous et Success jusqu'au 62º40' de latitude Nord. Il échange deux esclaves amérindiens contre deux Inuits dont il voulait faire des interprètes. Il y troque aussi des fanons de baleine, de l'huile et des défenses de morse. L'année suivante, mis au courant du voyage de James Knight, son concurrent, il envoie John Hancock à Churchill et, de là, plus au nord. Hancock revient en septembre; il affirme que les hommes de Knight ont ruiné le commerce pour le groupe de Kelsey. Personne ne soupçonnait le triste sort réservé à l'expédition de Knight.

En 1721, Kelsey entreprend de nouveau une expédition vers le nord pour tenter de trouver du cuivre, métal dont on parlait beaucoup dans les postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Il passe d'abord à Churchill, puis rencontre des Inuits les 21 et 23 juillet, ainsi que le 1er août. Ceux-ci lui apprennent la perte du navire de Knight, l'Albany. La violence des vents empêche Kelsey d'aller plus loin. L'explorateur venait de faire son dernier voyage d'exploration. L'année suivante, son mandat comme gouverneur étant terminé, on le rappelle en Angleterre, où il décède en novembre 1724.