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IntroductionBloc de départ (1500-1800)Ligne de jeu (1760-1850)Maison (apr?s 1850)Pierres mortes. Anecdotes de curlingGalerie

Maison (après 1850)

L'évolution du curling à titre de sport canadien, ses répercussions sur la culture
et l'influence de cette dernière sur le jeu

En 1850, le curling s'était déjà taillé une place de choix dans l'est du Canada. Bien qu'il ait pris naissance au Québec, c'est le sud de l'Ontario qui en est devenu le centre pendant la plus grande partie du XIXe siècle, en raison de l'arrivée de nombreux Écossais dans la province et de l'expansion des chemins de fer. Le sport continué sa montée vers l'est, et en 1879, il s'organise à l'Île-du-Prince-Édouard par le biais de la création du Caledonian Club de Charlottetown. Dans un livre appelé Open House: Canada and the Magic of Curling, Scott Russell intitule un de ses chapitres « The Island Way » (la manière insulaire) et y décrit l'histoire et l'état actuel du curling dans cette province.

Curling on the Lakes, Near Halifax, de Henry Buckton Laurence, 1867

C'est également à partir de 1850 que le sport commence sa migration vers l'ouest. Vera Pezer, dans The Stone Age: A Social History of Curling on the Prairies, explique que plus que tout autre jeu, le curling s'est rapidement enraciné dans les Prairies à cause des trains et des Écossais qui les empruntaient. Elle écrit même que ce jeu a défini la nature et l'esprit des gens de la région (p. 1 et 2). Selon l'auteur, l'autodiscipline, la persévérance, la patience et la coopération requises par le curling caractérisaient en effet les pionniers du centre du Canada, liées qu'elles étaient à tous les aspects - politiques, religieux et commerciaux - de la vie dans les Prairies.

Au Manitoba, un club est formé en 1876, mais il ferme ses portes en 1884. En 1881, on fonde le Granite Club à Winnipeg, lequel devient très influent auprès des autres clubs de l'ouest, notamment au chapitre de l'utilisation de pierres en granit. Après la mise sur pied en 1874 de la filiale ontarienne du Royal Caledonian Curling Club, on crée celle du Manitoba en 1888. Or, en encourageant les compétitions entre clubs, cette dernière a favorisé la constitution de 17 nouvelles entités, de Calgary à Edmonton jusqu'à Port Arthur dans l'est.

C'est à partir de ce moment que les pierres en granit deviennent la norme et que disparaissent les galets en bois ou en fer utilisés jusque-là. Les températures plus froides des Prairies produisant une glace plus épaisse, on se met à y creuser des appuis-pieds, et les blocs de départ remplacent peu à peu les étriers d'antan (plaques en fer déposées sur la glace ou fixées aux souliers).

 
Gagnants de la coupe Grand Challenge, au bonspiel de Winnipeg, 1892   L'équipe de curling écossaise en tournée au Canada (Winnipeg), 1903

En 1879, le curling apparaît à Prince Albert et à Battleford en Saskatchewan. En Alberta, le premier club est formé à Lethbridge en 1887, suivi de ceux de Calgary et d'Edmonton en 1888. En 1889, on organise le premier bonspiel de Winnipeg, lequel deviendra le tournoi le plus couru au Canada jusqu'à l'arrivée du Brier en 1927. Lors de la visite de curleurs écossais en 1903, ce bonspiel est, avec la foire industrielle de cette année-là, l'un des deux événements les plus importants de la ville. On rapporte même qu'une session de la législature manitobaine a dû être annulée faute de quorum, puisque de nombreux membres étaient à la compétition. D'autres bonspiels sont bientôt organisés à Calgary, à Edmonton et ailleurs. Au début du XXe siècle, ces tournois deviennent la forme de compétition la plus populaire, et le demeurent même après l'institution du Brier.

En Colombie-Britannique, le premier club fait son apparition à Golden, en 1894; l'année suivante, il se joint, avec celui de Kaslo, à la filiale manitobaine du Royal Caledonian Curling Club. L'association britanno-colombienne a par ailleurs publié un document intitulé The History of Curling in British Columbia relatant 100 ans d'histoire de ce sport dans la province, soit de 1895 à 1995. Les auteurs y expliquent que si l'évolution du curling en Colombie-Britannique a accusé un retard de 90 ans par rapport à l'est du Canada, c'est parce que l'ouest n'a pas été peuplé aussi rapidement et que la construction d'un chemin de fer transcontinental a tardé (p. 13). Tel que mentionné plus tôt, les bonspiels constituaient une forme importante de compétition; cette province en a tenu pendant 65 ans.

   
Curling sur un étang, Prince Rupert (Colombie-Britannique), 1915   Match de championnat du Dawson Curling Club, 1901   Le curling à Banff (Alberta), 1906

Entre 1925 et 1950, les bonspiels continuent de gagner en ampleur et en popularité dans les Prairies comme ailleurs au pays, et ce, malgré le tort fait aux clubs par la crise et la Deuxième Guerre mondiale. Ces tournois, de même que l'existence de clubs, aidaient les gens à traverser les longs hivers du Canada central. Pour les curleurs, le jeu lui-même revêtait un caractère à la fois social et récréatif et contribuait à maintenir leur moral pendant les périodes difficiles; leurs voisins s'arrêtaient souvent pour les regarder et jouer aux cartes. Les installations de curling sont ainsi devenues un lieu de rencontre, tant pour les joueurs que pour les observateurs.

Vers 1890, c'est au tour du curling féminin de prendre son essor. En 1894, on forme à Montréal un club à l'intention des femmes. Ce club pourrait bien avoir été le premier de ce genre au monde, puisque le Royal Caledonian Curling Club d'Écosse n'a pas été ouvert aux dames avant 1895. C'est en janvier 1900 qu'on assiste au premier bonspiel féminin entre les villes de Montréal et de Québec. Le curling féminin est cependant lent à se développer, et ce n'est qu'en 1912 que les clubs s'adressant aux femmes sont enfin reconnus par l'association ontarienne. Au cours du XXe siècle, la version féminine du sport prend graduellement sa place dans toutes les provinces.

Dans les années suivant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux clubs voient le jour, et les bonspiels sont assortis de prix de plus en plus intéressants. Les compétitions entre équipes de l'Ontario et du Québec se facilitent à mesure que ce dernier adopte les pierres en granit. Un dénommé T. Howard Stewart a même fait don de plus d'une centaine de paires de pierres de granit aux clubs qui en désiraient (RCCC Canadian Branch Minutes of the Granite Curling Association, 1924-31, le 27 février 1924, vol. 9, p. 1 et 2); ceux-ci n'ont pas tardé pas à manifester leur intérêt.

 
Pages 1 et 2 du registre des procès-verbaux du Granite Club, 1924

C'est la fusion de la filiale canadienne du Royal Caledonian Curling Club et de la Granite Curling Association qui mène finalement à l'adoption du granit au Québec au cours des années 1950 et, par le fait même, à la normalisation des pierres utilisées partout au pays.

 
Proposition d'amalgamation du Granite Curling Club, pages 246 et 247 (1931-1949)

Au fil du temps, le curling devient de plus en plus populaire. On assiste à l'éclosion d'équipes juniors, de « petites pierres », d'aînés, etc. Le curling pour personnes en fauteuil roulant ou ayant des déficiences visuelles ou auditives voit le jour au Canada comme ailleurs. Les médias s'intéressent davantage au sport et les matchs sont graduellement télédiffusés.

The Roarin' Game

L'engouement pour le curling se manifeste même dans les ouvrages littéraires et la culture populaire. Le 9e chapitre du livre The Night We Stole the Mountie's Car, de Max Braithwaite porte par exemple le titre « You Can't Curl All Night » (vous ne pouvez curler toute la nuit); un manuscrit contient une chanson à l'intention des curleurs intitulée The Roarin' Game; le duo musical Bowser & Blue ont inclus un hymne au curling dans The Illustrated Canadian Songbook et des films comme Quatre gars et un balai ont permis aux Canadiens de mieux se familiariser avec le sport. Le site ArchiviaNet de Bibliothèque et Archives Canada donne également accès à de nombreux ouvrages sur le curling.

   
Pages 46-48 du registre des procès-verbaux du Granite Curling Club de 1924
 
 
 
Inscription dans un livre de comptes d'un club de curling, 1871-1872
 
     
Pages d'une lettre de Howard H. Ward


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