<
 
 
 
 
×
>
Vous consultez une page Web conservée, recueillie par Bibliothèque et Archives Canada le 2007-05-16 à 10:19:19. Il se peut que les informations sur cette page Web soient obsolètes, et que les liens hypertextes externes, les formulaires web, les boîtes de recherche et les éléments technologiques dynamiques ne fonctionnent pas. Voir toutes les versions de cette page conservée.
Chargement des informations sur les médias

You are viewing a preserved web page, collected by Library and Archives Canada on 2007-05-16 at 10:19:19. The information on this web page may be out of date and external links, forms, search boxes and dynamic technology elements may not function. See all versions of this preserved page.
Loading media information
X
Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)Bibliothèque et Archives Canada / Library and Archives Canada
Élément graphique EnglishContactez-nousAideRechercheSite du Canada
AccueilÀ notre sujetQuoi de neuf?À l'affichePublications

Bannière : Bibliothèque et Archives Canada Rechercher tout : Élément graphique
 Rechercher seulement :
BibliothèquesArchivesSite Web
Élément graphique
Notre collectionServices au public
Occulter/Détailler les thèmes choisis :
Peuples autochtones
Exploration et colonisation
Politique et gouvernement
Sport
Guerre et armée
Art et photographie
Littérature
Musique
Philatélie et histoire de la poste
Autres thèmes
Pour les nouveaux utilisateursPour les archivistesPour les bibliothèquesPour les éditeursCentre canadien de généalogie
Gestion de l'information (GI)
Centre d'apprentissage
Ressources et services multiculturels
Ressources et services autochtones
Préservation
Le Musée du portrait du Canada
Le Dictionnaire biographique du Canada en ligneDivulgation proactive

Bannière : L'Archiviste
numéro 12

Peupler l'Ouest canadien par le cinéma

par Sam Kula

 

Les trains, principal mode de transport au début du siècle, ont toujours fasciné les cinéastes. Presque aussi populaires que les pompes à incendie tirées par des chevaux qui procuraient à la communauté un sentiment de puissance, ils occupaient une place de choix dans les tout premiers documentaires. Les spectateurs, que ce soit dans les villes ou les campagnes, aimaient voir ces mastodontes  --  volontairement grossis par les prises de vue  --  qui préservaient l'unité du Canada en reliant les régions fraîchement peuplées au reste du territoire.

Ceux qui voulaient transmettre un message étaient parfaitement conscients du pouvoir d'attraction du cinéma, futile réalité ou fiction, qui traversait les frontières et permettait de communiquer avec des auditoires formés en grande partie d'analphabètes. Les agents fonciers du CP et du gouvernement canadien y virent un moyen beaucoup plus efficace que les lanternes magiques pour faire connaître les richesses de l'Ouest.


ANFTES-2467

Un des prospectus utilisés par James Freer lors de sa tournée en Grande-Bretagne en 1899 (ANFTES-2467)

James Freer était un pionnier dans tous les sens du terme. Il tourna ses premières scènes de la vie agricole au Manitoba en 1897 et entreprit dès avril de l'année suivante une tournée parrainée par William Van Horne en Grande-Bretagne. Aucun de ses films ne lui a survécu, mais ses documents publicitaires laissent deviner le caractère éclectique de ses œuvres, mêlant la promotion agressive à des informations générales destinées à attirer le public. Conçue dans le style caractéristique de Freer, la « conférence cinématographique » intitulée « Ten years in Manitoba  --  25 000 instantaneous photos upon half-a-mile of Edison films » comprenait Arrival of CPR Express at Winnipeg, Harnessing the Virgin Prairie, Harvesting Scene with Trains Passing et Winnipeg Fire Boys on the Warpath. La première tournée remporta un vif succès populaire et commercial, mais il est impossible d'en connaître l'impact direct sur l'émigration. En 1901, Clifford Sifton, alors ministre de l'lntérieur, accepta que le gouvernement canadien parraine une deuxième tournée. La même série de films fut donc projetée I'année suivante mais avec moins de succès, et ni le CP ni le gouvernement fédéral ne voulurent réitérer l'expérience.

Cet échec pourrait être imputable à la qualité des films de Freer ou au fait qu'ils aient été présentés à peu près aux mêmes gens la seconde fois. Quoi qu'il en soit, c'est à un producteur britannique, Charles Urban, que le CP décida de commander une série de films sur la vie au Canada. La Charles Urban Trading Company, dont il était propriétaire, pouvait garantir la distribution des films en Grande-Bretagne, ce qui fut probablement le facteur décisif. Comme les Britanniques étaient les premiers visés parmi les immigrants éventuels, cette garantie servait de motif pour faire appel à des producteurs étrangers plutôt qu'à des Canadiens. Cette décision entrava I'évolution de l'industrie cinématographique canadienne pendant un bon cinquante ans.

Pour exécuter son contrat, Urban fonda la Bioscope Company of Canada et recruta une équipe de cadreurs et de techniciens, dont Joe Rosenthal, peut être le cadreur le plus célèbre de son époque grâce à ses films sur la guerre des Boers. Avec l'aide de Kerr, agent principal du CP préposé aux passagers, et d'Armstrong, agent de colonisation du CP, la compagnie obtint un wagon plate-forme attelé à une locomotive, et I'équipe de production partit au début de l'automne de 1902 filmer tous les lieux touristiques et les régions colonisées accessibles par train entre Québec et Victoria.

D'après Clifford Denham, membre de I'équipe, la Bioscope Company avait clairement été avisée de ne pas tourner durant les tempêtes. Le CP ne voulait probablement pas faire croire aux immigrants éventuels qu'il n'y avait pas d'hiver au Canada, mais plutôt éviter de montrer la ligne ferroviaire bloquée par la neige. (De fait, le catalogue d'Urban de 1904 mentionne des films comme Montreal on Skates et Ice Yatching on the St. Lawrence réalisés par Joe Rosenthal). La série de 35 films intitulée Living Canada fut apparemment très bien accueillie par le public. Son succès fut tel qu'on décida de la présenter dans l'Est du Canada pour inciter les gens à visiter l'Ouest ou même à s'y installer. Malheureusement, il semble ne subsister aucun des films de la Bioscope Company. Le succès remporté par la série permit à Urban de décrocher d'autres contrats au pays, notamment en Colombie-Britannique où il fut chargé en 1908 de mettre en valeur les richesses et les ressources de la province. Selon les critiques de l'époque, ses films tournés dans les mines et les chantiers étaient trop « prosaïques », et ils connurent un succès mitigé.

L'attrait de la nouveauté diminua rapidement, car un nombre croissant de gens en Europe et en Amérique se mirent à fréquenter régulièrement les Nickel Odeons et les salles de cinéma luxueuses qui les remplacèrent. Les films réalistes plutôt primitifs utilisés par les agents fonciers ne réussissaient plus à captiver les auditoires. Il fallait dorénavant raconter des histoires. Edwin S. Porter (Great Train Robbery) et ceux qui imitèrent son style attiraient le public avec des comédies et des drames qui faisaient rire et frémir, qui en somme procuraient un réel divertissement. De fait, la fonction éducative du cinéma était considérée comme très secondaire. Pourtant on connaît aujourd'hui l'impact social et politique considérable, voire même inestimable, que les sous-titres eurent sur la population.

Essayant encore une fois de mettre à profit les nouvelles techniques de communication, le CP recommença à s'intéresser au cinéma en 1910. Cette fois, il commanda une série dramatique à la compagnie Edison de New York, firme novatrice probablement la mieux pourvue sur les plans matériel et financier pour assurer la distribution mondiale des films. J.S. Dennis, directeur de la Canadian Pacific Irrigation and Colonization Company, filiale du CP, supervisa l'exécution du contrat.

Suivante