Évaluation du Programme de subventions et de contributions Bibliothèque et Archives Canada
Rapport final
Préparé par la Division de la vérification et de l’évaluation
Bibliothèque et Archives Canada
Mars 2004
Table des matières
1.0 Introduction
1.1 Historique
Depuis 1989, les Archives nationales ont versé des fonds au Conseil canadien des
archives (CCA) afin d’aider la communauté à élaborer un système archivistique national.
Ces fonds se composaient d’une subvention non discrétionnaire pour financer le
fonctionnement de base du CCA et un programme de contribution impliquant des
paiements aux tiers administrés par le CCA. Depuis 1989, approximativement 27 millions
de dollars en subvention et en programmes de contribution ont été versés au CCA.
Puisque les programmes de contribution administrés par le CCA exigent un financement
jumelé, les archives canadiennes ont également reçu une aide financière considérable et
une aide indirecte de la part des provinces, des municipalités et des services d’archives.
Le Conseil canadien des archives a été créé en 1986 et incorporé comme organisme
privé à but non lucratif en 1988. Le Conseil est composé de représentants des Conseils
provinciaux/territoriaux et d’associations d’archivistes professionnels. Le but et les
principales activités du CCA sont les suivants :
-
La raison d’être du Conseil est de conseiller les Archives nationales du Canada et
les autres services d’archives sur le développement du système archivistique
canadien. À cette fin, le Conseil identifie les priorités nationales. Il développe et
facilite également la mise en oeuvre et la gestion des programmes qui viennent
en aide au milieu des archives et il évalue ces programmes selon des facteurs
critiques de succès. Ainsi, il fait la promotion de communications efficaces chez
différents membres de la communauté archivistique canadienne et informe les
décideurs, les chercheurs et le public en général des besoins et des
préoccupations en matière d’archives.1
Avant 1989, les Archives nationales apportaient du soutien administratif au CCA et
subventionnaient les coûts spécifiques associés à certains projets archivistiques par le
biais d’une lettre d’accord avec les participants. Des changements ont été apportés lors
de l’introduction d’une importante subvention pour aider au fonctionnement du CCA et
des contributions aux fins de subventions pour des frais engagés par les participants sur
recommandation du CCA. À ce moment, le financement était de l’ordre de 1,4 millions
de dollars annuellement.
L’introduction du Plan de conservation des documents d’archives canadiens (PCDAC)
complétait le programme régulier - le plan ayant été approuvé par le Cabinet en 1991 et
doté d’un niveau de référence annuel de 1 million de dollars pour une période limitée de
trois ans, qui serait révisé par la suite. Comme la programmation régulière approuvée
plus tôt, le PCDAC était un programme de partage de coût qui impliquait le jumelage du
financement de base avec les contributions directes de la part des partenaires sous
forme d’engagements financiers ou de contributions indirectes, sous forme de services
spécialisés dans le domaine de la préservation. L’origine du PCDAC provient d’une évaluation des besoins effectuée par chacun des conseils territoriaux et provinciaux qui
ont fait ressortir les priorités de préservation et de développement du personnel. Une
réduction de 16 % dans l’ensemble a été effectuée après révision du programme, soit la
même réduction que celle des Archives nationales dans leur ensemble. Depuis 1998, les
niveaux de financement avaient été stables, soit approximativement 1,7 million par
année.
Le financement sous forme de contribution des récentes années a été octroyé par le
CCA dans le cadre de cinq programmes :
- Contrôle des fonds (créé pour jouer un rôle dans la réduction de l’accumulation
des fonds non traités des archives canadiennes),
- Perfectionnement professionnel et formation, (aide au perfectionnement
professionnel et à la formation des archivistes),
- Projets spéciaux (pour mener des projets spéciaux, lesquels adhèrent aux
priorités provinciales/territoriales et soutiennent les initiatives du CCA),
- Plan de conservation des documents d’archives canadiens (PCDAC), (encourage
les archivistes à se préoccuper de saines pratiques de préservation dans toutes
les activités archivistiques et assurer une application systématique de mesure de
préservation préventive), et,
- Formation du CPCAR et information (créé pour soutenir le perfectionnement
professionnel et la formation des archivistes, des conservateurs et des
personnes qui travaillent dans le domaine des archives selon les plans
d’évaluation des besoins identifiés par les provinces et les territoires dans la
Stratégie de préservation des Archives du Canada adoptée en mars 1994
communauté archivistique canadienne).
1.2 Objectif de l’évaluation
Une évaluation des programmes de subventions et de contributions a été effectuée à ce
moment pour préparer la révision des pouvoirs en matière de subventions et de
contributions, prévue avant le 31 mars 2005. Cet échéancier est en vigueur à la suite de
l’introduction de la politique modifiée des paiements de transfert par le Secrétariat du
Conseil du Trésor en juin 2000.
Le 31 octobre 2003, le Comité sur la vérification et l’évaluation de Bibliothèque et
Archives Canada (BAC) approuvait le cadre de référence pour l’évaluation présentée à
l’Annexe 1.
Les questions à examiner incluaient jusqu’à quel point:
- Le programme est toujours pertinent
- Les objectifs ont été atteints
- Il y a des impacts à long terme
- Il y a des façons plus rentables de livrer le programme
1.3 Méthodologie
L’évaluation portait sur le programme tel qu’il existait le 30 septembre 2003 et était
dirigée par la Division de la vérification et de l’évaluation de BAC avec l’aide de Conseils
et Vérification Canada. Un Comité consultatif a contribué à l’élaboration de la
méthodologie utilisée pour l’évaluation, en apportant de la documentation, et a facilité
les contacts avec les participants au programme. Le comité a également révisé l’ébauche
du rapport lorsqu’il a été terminé.
L’évaluation en elle-même a utilisé plusieurs méthodes, incluant une étude de la
documentation de BAC et du Conseil canadien des archives. Des entrevues ont été
effectuées auprès du personnel de BAC, du Conseil canadien des archives, des membres
de la Conférence des archivistes nationaux/provinciaux/territoriaux, ainsi que d’autres
membres du milieu des archives qui ont contribué à la conception et à la diffusion du
programme. Deux sondages téléphoniques ont également été effectués par Conseil et
Vérification Canada. Un des sondages impliquait un échantillon représentatif de
bénéficiaires du programme représentatif des composantes de programme et des types
de participants, alors que le deuxième impliquait un échantillon représentatif des
archives au Canada n’ayant pas reçu de financement du programme au cours des trois
dernières années (voir la section Questions et méthodologies pour plus de détails). Cinq
études de cas ont été également effectuées. Ces études de cas impliquent l’examen de
dossiers ainsi que des entrevues avec les bénéficiaires du programme.
2.0 Résultats de l’évaluation
2.1 Pertinence du programme
2.1.1 Besoin permanent
Le besoin de programmation ne semble pas avoir diminué et plusieurs
sources de financement se sont matérialisées.
Ceux qui ont reçu le financement du programme pensent qu’il y a un besoin permanent
de financement aux niveaux actuels et plus élevés. Lorsque l’on a questionné les
archives au sujet des besoins actuels les plus importants, elles mentionnaient souvent la
description de collection et la préservation/conservation comme étant leurs deux plus
importants besoins. D’autres besoins, tels que l’amélioration des aménagements et un
plus grand espace d’entreposage ont également été cités fréquemment.
Les personnes ressources clés ont convenu que beaucoup de travail a été accompli par
la programmation jusqu’à présent dans de nombreux secteurs, bien qu’il soit temps de
réévaluer les objectifs initiaux du programme. Un autre facteur cité a été le manque de
ressources de financement pour les archives en général et pour ce type de travail
archivistique (description de collections et préservation/conservation) en particulier. Les
personnes ressources de BAC ont exprimé des inquiétudes quant au mandat de leur
nouvelle institution et le besoin d’apporter un soutien tant aux bibliothèques qu’aux
archives.
La comparaison entre la composition du milieu des archives actuel et celui d’il y a 20 ans
fait ressortir des changements notables : au premier plan, il y a eu une croissance
considérable du nombre d’archives; et il apparaît maintenant une plus grande diversité
dans les types d’archives, avec l’émergence de diverses institutions spécialisées comme
les archives religieuses, les sociétés généalogiques, ou les archives associées à des
musées ou à des bibliothèques (voir l’Annexe 6 pour plus de détails).
2.2 Atteinte des objectifs du programme
2.2.1 Réduction de l’accumulation
Bien que d’importants progrès aient été faits pour réduire l’accumulation
originale, le besoin de traiter et de décrire les collections demeure une
priorité pour les archives.
La réduction d’accumulation et les programmes de contrôle de fonds ont permis de
traiter et de décrire une plus grande quantité de matériel archivistique. (Voir l’Annexe 7
pour obtenir un résumé de la mesure des documents traités entre 1986 et 2003). Pour
plusieurs raisons, il est toutefois très difficile d’établir l’atteinte de cet objectif :
l’accumulation originale était inconnue; les fonds d’archives ne cessent de croître; et les normes pour décrire les fonds ont changé de façon importante depuis l’introduction des
programmes du CCA. De plus, les clients actuels des archives espèrent être capables
d’accéder à plus de matériel par le biais d’Internet, ce qui augmente la pression sur les
archives de présenter des descriptions plus détaillées et des instruments de recherche
disponibles en ligne.
Par conséquent, malgré le fait que les participants qui ont répondu à ce sondage étaient
très positifs concernant le rôle de contrôle du programme de Contrôle des collections
pour réduire leur accumulation (92 % faisait état que le financement jouait un rôle
vraiment important), 97% du même groupe indiquait une accumulation persistante et
de ceux-ci, 61 % disait que cette accumulation était importante ou vraiment importante.
Plusieurs personnes interviewées ont suggéré que le Programme de réduction de
l’accumulation a permis de traiter la « vraie accumulation » (des documents accumulés
depuis plusieurs années), mais qu’il reste encore des documents en attente de
traitement, et le Programme de contrôle des fonds constitue une aide substantielle dans
ce domaine.
2.2.2 Contribution au perfectionnement professionnel de la communauté
La formation a été efficace spécialement au niveau local mais doit être accrue
pour englober les compétences nécessaires pour l’avenir.
Bien que les besoins en formation varient considérablement d’une institution à l’autre, et
sont influencés par la possibilité de formation dans un environnement en particulier,
l’évaluation générale indique que la formation du CCA a été couronnée de succès et a
contribué à accroître la compétence et les connaissances professionnelles des
archivistes.
Une grande partie du financement du CCA pour la formation est accordée aux Conseils
provinciaux/territoriaux, qui offrent alors la formation, par le biais d’ateliers et/ou les
services d’un conseiller en archivistique, aux membres de la communauté. Parmi les
institutions qui ont accédé au financement du programme du CCA, relativement peu ont
accédé au financement du développement professionnel directement (8 %) alors que
bon nombre (38 %) ont indiqué qu’ils avaient bénéficié de programmes/ateliers
d’éducation offerts par les Conseils provinciaux/territoriaux. Un nombre semblable de
ceux qui n’avaient pas accédé au financement du programme CCA (37 %) indiquaient
avoir pris part aux activités d’éducation offertes par leurs Conseils provinciaux/
territoriaux.
La majorité de la formation offerte par le CCA dans le passé portait sur les
connaissances de base, telles qu’organiser et décrire les fonds, mettre en application le
RDDA et la préservation des collections. Bien qu’il y ait un besoin permanent pour ce
type de formation, il y a également une demande croissante pour l’éducation dans les
domaines en émergence, tels que la création et la gestion des dossiers électroniques, la
numérisation et les méthodologies informatiques. Aussi, un assez grand nombre de
personnes interviewées ont fait référence au fait que les archivistes ont besoin de développer leur connaissances en gestion afin d’entreprendre des activités, telles que la
planification stratégique, les levées de fonds et la promotion, ce qui aidera à assurer la
viabilité à long terme de leurs organisations.
2.2.3 Instauration d’un réseau national
Des progrès importants ont été faits pour le développement d’un réseau
national.
L’appréciation de l’existence ou non, d’un réseau national varie considérablement selon
l’interviewé. En général, toutefois, on reconnaissait l’établissement de meilleurs
réseaux provinciaux/territoriaux.
Comparaison du degré d’approbation au sujet du développement
d’un réseau national ou provincial / territorial (Toutes les données sont en %) |
Énoncé |
Avec financement du programme |
Sans financement du programme |
Un réseau national est bien établi |
34 |
20 |
Un réseau provincial/territorial est bien établi |
75 |
53 |
Le CCA était important ou très important pour que
ceci se produise |
73 |
38 |
Le Conseil provincial/territorial était important ou très important pour que ceci se produise |
95 |
66 |
Les personnes ressources clés étaient généralement en accord avec le fait qu’un réseau
national existe actuellement et que le rôle du CCA a été déterminant pour améliorer les
communications, le partage d’information et le développement de normes communes (p.
ex. les Règles pour la description des documents d’archives RDDA).
2.2.4 Conscientisation et aide des décideurs
Les efforts pour susciter l’engagement des décideurs n’ont pas été couronnés
de succès et un effort doit être déployé pour relever le profil des archives au
Canada.
Parmi tous les groupes, il y avait un consensus général à l’effet que la communauté
archivistique dans son ensemble n’avait pas fait un bon travail pour se promouvoir et
influencer les décideurs. Il a été suggéré que les archivistes ne sont généralement pas
les mieux placés pour effectuer cette tâche et devraient acquérir de nouvelles
connaissances (tel qu’indiqué plus haut) pour obtenir davantage de succès.
On suggérait également qu’il s’agit d’un domaine où le CCA n’a pas joué un rôle aussi
important qu’il aurait dû. Les personnes interviewées pensaient que le Conseil
d’administration du CCA s’est davantage concentré sur les problèmes opérationnels (p.
ex. faire la promotion des archives auprès des Canadiens et des décideurs). Toutefois,
les mêmes personnes interviewées étaient en accord avec le fait que le CCA a
récemment reconnu ce problème et a entrepris des démarches pour y remédier.
2.2.5 Conseil reçu par BAC du CCA
Les perceptions diffèrent quant au niveau et à la nature des conseils dont BAC
a besoin.
Les niveaux d’interaction entre le CCA et BAC ont varié au cours des ans et dépendent
en grande partie du niveau d’expérience et du profil des membres du Conseil
d’administration. Les personnes interviewées, principalement celles de BAC, ont
mentionné que le Conseil d’administration du CCA n’inclut plus de « joueurs clés » du
milieu des archives. Un examen de la participation des archivistes provinciaux démontre
qu’ils étaient en grand nombre jusqu’en 1992 et que leur nombre ne cesse de décroître
depuis ce temps.
La perception, au sein de BAC, est que le CCA est passé d’un objectif stratégique vers
un objectif opérationnel. La perception des personnes- ressources clés du milieu des
archives est que BAC accorde moins d’attention au CCA et que les conseils ne sont plus
aussi nécessaires qu’auparavant.
2.3 Résultats et impacts des programmes
2.3.1 Les Canadiens ont un meilleur accès à leur patrimoine documentaire
Grâce aux programmes du CCA, les Canadiens ont accès à davantage de
contenu, mais les mécanismes ne sont pas en place pour évaluer si les clients
sont satisfaits de cet accès, ou si leurs besoins ont été comblés.
Les participants conviennent aisément (93%) que l’accès pour les Canadiens a été
amélioré grâce aux programmes du CCA. Cette opinion était basée sur le fait que la
plupart (62%) ont dit que les descriptions des collections ou des parties des collections
elles-mêmes sont maintenant disponibles en ligne. À quelques reprises, ils ont
mentionné que leur site Web était branché à un réseau provincial/territorial ou au RCIA.
Seulement dans 16 % des cas, le répondant a indiqué que l’indicateur d’accès statistique
(tels que les courriers électroniques, les sites Web, etc.) avait augmenté.
Les personnes ressources clés partageaient la même opinion. Selon elles, l’accès était
amélioré, principalement dû au fait que les collections sont disponibles en ligne. Elles ont
identifié d’autres développements, tels que l’utilisation d’exposition thématique, la
formation du personnel et la consolidation du réseau archivistique qui ont contribué à
l’amélioration de l’accès pour les Canadiens. Une fois de plus, dans très peu de cas, on a
cité des données spécifiques pour appuyer ces points de vue ou décrit des mécanismes
utilisés pour réunir régulièrement les commentaires des clients. Parmi les institutions qui
recueillent et mettent à jour les statistiques sur l’usage et les demandes de
renseignements, on convenait généralement que l’achalandage en personne était
demeuré assez stable, bien que l’accès électronique se soit accru rapidement. Plusieurs
personnes ressources clé ont également indiqué que ceux qui visitent les archives en
personne tendent à être mieux informés que l’étaient les clients antérieurement.
2.3.2 Le patrimoine documentaire est mieux préservé
Des progrès importants ont été faits pour la préservation/conservation.
On s’entend généralement sur le fait que la programmation a été efficace pour
augmenter la conscientisation et faire des progrès dans le domaine de la
préservation/conservation et qu’une grande partie de ce travail n’aurait pu être effectué
sans les programmes du CCA; les évaluations globales nécessaires pour le PCDAC ont
été particulièrement utiles, puisqu’elles fournissaient une vue d’ensemble des conditions
actuelles et des priorités de préservation). Parmi ceux qui ont participé au PCDAC, 86%
considéraient le programme vraiment important pour aider à préserver leurs collections.
Ce point de vue était appuyé par les personnes ressources clé, dont plusieurs vantaient
les mérites du PCDAC pour les améliorations de la conscientisation, des activités, de la
préservation des documents d’archives. En dépit de ceci, toutefois, il reste une
importante préoccupation concernant l’ampleur des besoins actuels de préservation
actuelle et la capacité du PCDAC de se démarquer au niveau national.
2.3.3 Les participants sont satisfaits des répercussions du programme
Les participants, pour la plupart, sont satisfaits des résultats des programmes
de contributions et de subventions du CCA.
À l’exception de la conscientisation des archives et de l’appui des décideurs, la majorité
des membres de la communauté des archives étaient satisfaits des répercussions du
programme jusqu’à présent. Certains pensaient que les résultats auraient été plus
impressionnants si plus de fonds avaient été disponibles.
Les institutions qui ont reçu du financement pour chacune des composantes du
programme ont donné une bonne évaluation à l’égard de l’importance de chaque
composante du programme pour l’atteinte de ses objectifs (voir le tableau plus bas).
Composantes du
programme |
Répondants ayant indiqué que le programme
était vraiment important pour l’atteinte des
objectifs de leur institution |
% |
Fréquence |
Contrôle des fonds |
92 |
25 |
Perfectionnement professionnel et formation |
100 |
3 |
Projets spéciaux |
100 |
2 |
PCDAC |
86 |
29 |
Formation du PCDAC |
100 |
4 |
2.4 Alternatives rentables
2.4.1 Évaluation de la structure actuelle de livraison
La structure actuelle de livraison décentralisée est vraiment flexible et répond
aux différentes conditions et aux besoins au niveau provincial, mais a eu
moins de succès pour assurer que les priorités fédérales soient reconnues et
abordées.
Les participants et les personnes ressources clés étaient généralement satisfaits de la
structure utilisée pour livrer la programmation actuelle. Certains ont émis des
commentaires sur la flexibilité, d’autres sur les solides composantes régionales, et
certains sur l’exigence de partage des coûts avec les partenaires comme aspects positifs
du modèle actuel. Peu de participants ont laissé entendre que la quantité de tâches
administratives nécessaires pour les demandes de contributions semblaient excessives
par rapport aux fonds impliqués et qu’il y avait trop de joueurs dans le processus de
règlement de demande. Une préoccupation a été également soulevée à l’effet que
l’emphase régionale s’opposait à l’atteinte des priorités fédérales.
Ceux qui n’ont pas participé au programme ont évoqué plusieurs raisons pour ne pas
faire de demande de financement, telles que leur projet en était à ses débuts et n’ont pu
faire de recherches pour connaître les programmes existants, qu’ils n’avaient pas
suffisamment d’information, qu’il n’avaient pas les ressources pour faire une demande
ou trouver un financement jumelé ou qu’ils croyaient qu’ils ne se qualifieraient pas. Dans
peu de cas, où les demandes avaient été refusées (seulement cinq cas), la plupart
étaient satisfaits du processus de règlement de la demande qu’ils jugeaient équitable,
mais n’étaient pas satisfaits des commentaires qu’ils avaient reçus.
2.4.2 Améliorations ou alternatives
Il existe un certain soutien pour la rationalisation du processus actuel de
règlement de demande en limitant l’engagement du Conseil d’administration
du CCA et en leur allouant plus de temps pour se concentrer sur les priorités
nationales et/ou fédérales.
Une amélioration couramment citée était la rationalisation du processus de règlement de
la demande. Plusieurs répondants avaient l’impression que, plutôt que de réviser toutes
les recommandations provinciales/territoriales pour le financement, le Conseil
d’administration du CCA devrait être impliqué uniquement lors d’exceptions ou à
demande, p. ex. si l’administrateur du Conseil provincial/territorial ou programme du
CCA était préoccupé par une demande particulière, celle-ci pourrait être révisée par le
Conseil d’administration. Le Conseil d’administration du CCA serait libéré et pourrait alors
jouer un plus grand rôle dans les domaines de la promotion des archives, du
développement des normes nationales et/ou des outils, et de l’appui aux priorités
fédérales.
Aucune des personnes interviewées, ou qui ont répondu au sondage lors de cette
évaluation, n’a identifié une alternative viable à la structure actuelle de livraison
décentralisée.
3.0 Conclusions
- L’évaluation a démontré que le milieu des archives est très dépendant du
financement provenant des Programmes de subventions et contribution. Pour
contrer cet effet, le milieu des archives devrait étudier d’autres possibilités de
partenariats pour élargir ses bases et réduire sa dépendance envers les
Programme de subventions et contributions.
- La conclusion de l’évaluation est que l’objectif original de réduire l’accumulation
de documents d’archives non documentés a largement été atteint. Toutefois,
l’acquisition permanente de matériel, ainsi que les changements dans les normes
de description et la nature des demandes des clients, signifie que plusieurs
institutions continuent à lutter contre l’accumulation. Il est nécessaire de
déterminer si le financement des archives pour traiter les accumulations
permanentes est un moyen efficace pour aider le milieu des archives, étant
donné les différentes priorités contradictoires.
- Le perfectionnement professionnel demeure une préoccupation pour le milieu
des archives. L’aspect conseiller archivistique du Programme de
perfectionnement professionnel semble être un moyen efficace pour aider les
plus petites archives et il serait important de renforcer ce service, lorsque
approprié. Il serait également important d’accroître les connaissances de base de
la communauté, au-delà des fonctions archivistiques normales afin d’être
constamment à jour avec les derniers développements technologiques.
- Les résultats démontrent clairement que les archives doivent être l’objet de
promotion. Tous les niveaux du milieu des archives devraient réfléchir à des
moyens leur permettant de faire la promotion des archives au Canada, mais le
CCA doit jouer un rôle de leadership au niveau national.
- L’évaluation a démontré qu’il y a de la confusion au sujet du type de conseil dont
BAC a besoin de la part du CCA. Il serait nécessaire de définir plus clairement cet
aspect et des efforts doivent être faits pour travailler plus étroitement afin de
répondre aux besoins du milieu des archives et de ceux du public utilisateur.
- Les Archives doivent continuer à augmenter leurs efforts pour rendre leurs
collections plus accessibles aux Canadiens; elles doivent également mettre en
place des mécanismes fiables de collecte d’information sur l’utilisation de leur
collection par le public. Ceci devrait être effectué avec l’objectif d’amélioration
continue des services qu’ils rendent et, en agissant ainsi, ils aideront à démontrer
la valeur des archives à l’ensemble de la communauté.
- L’évaluation a démontré un appui considérable pour la rationalisation du
processus de demande en éliminant la nécessité pour le Conseil d’administration
du CCA d’approuver tous les projets, ainsi, plus de temps et d’énergie peuvent
être consacrés à des préoccupations plus stratégiques.
4.0 Réponse de la gestion
- Le Bureau de la gestion stratégique désire remercier tous ceux qui ont participé à
l’évaluation du Programme de subventions et de contributions des Archives
nationales du Canada.
- À titre d’institution fédérale assujettie à la Politique du Conseil du Trésor sur les
paiements de transfert, BAC tentera d’obtenir le renouvellement des dispositions
relatives au Programme de subventions et de contributions. En plus des résultats
de l’évaluation, le processus de renouvellement comportera une consultation
auprès des intervenants et l’alignement du nouveau programme avec les
objectifs du gouvernement du Canada et avec le mandat de la nouvelle
institution, avec un accent particulier sur la partie du mandat qui porte sur
l’importance de faire connaître le patrimoine documentaire du Canada.
- Nous sommes heureux de constater que l’évaluation confirme l’impact significatif
qu’a eu le programme dans plusieurs domaines, y compris la réduction des
arrérages, la formation et la préservation, et que le programme a été la clé du
développement d’un Réseau archivistique national, de l’amélioration des
communications, de l’échange de renseignements et du développement de
normes communes. D’un autre côté, les conclusions soulèvent d’importantes
questions en relation avec la durabilité, les nouvelles compétences, la visibilité et
l’accès. Ces enjeux seront pris en considération dans la conception du nouveau
programme. La relation entre BAC et le Conseil canadien des archives (CCA) doit
aussi évoluer. Il est nécessaire d’établir une relation institutionnelle renouvelée
entre BAC et le CC, d’établir des objectifs communs et des rôles et
responsabilités clairs, tout en assurant l’indépendance financière du CCA et sa
durabilité à long terme.
- La plupart des conclusions du Rapport (1, 2, 3, 4, 6, 7) sont des
recommandations adressées au CCA et(ou) à la collectivité archivistique. Nous
comptons aborder ces enjeux avec nos principaux partenaires de la collectivité
archivistique, y compris la Conférence des archivistes nationaux, provinciaux et
territoriaux. Nous allons également tenir compte de ces enjeux au moment de
consulter plus largement la collectivité archivistique dans le cadre du
renouvellement des dispositions du programme.
- En ce qui a trait à la conclusion no 5, nous reconnaissons le problème et nous
travaillons déjà avec le CCA pour améliorer les communications et clarifier les
relations entre les deux organisations.
- Des discussions sont en cours avec le CCA pour mettre en place des
mécanismes de communication plus formels.
- Le CCA participera à la consultation qui sera faite auprès de la collectivité
archivistique.
- BAC et le CCA administreront conjointement l’affectation des fonds du
Programme de contenu canadien en ligne au sein de la collectivité
archivistique pour 2004-2005.
Notes
1. Soumission du Conseil du Trésor, 1989.
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