par
Martha Marleau
Archives visuelles et sonoresL'enfance se définit comme la première période de la vie, de la naissance à
l'adolescence. Du point de vue d'un adulte, cette période magique d'innocence et de
naïveté sert également à acquérir de la maturité et un sens des responsabilités.
Pour l'enfant, c'est une période de jeux joyeuse et insouciante, vouée à l'exploration
et à l'apprentissage, mais c'est aussi le moment de faire face à l'autorité, à la
dépendance, à la peur et à la vulnérabilité. Les principales étapes de la vie d'un
enfant correspondent souvent à divers degrés de maturité atteints par des « premières
» expériences, telles que les premiers pas, les premiers rites religieux, les premiers
jours d'école, les premiers emplois, les premiers rendez-vous et les premiers biens les
plus précieux, comme un nouveau vélo. La collection d'uvres d'art des Archives
nationales comprend des images charmantes et intimes présentées sur divers supports,
dont des peintures à l'huile, des photographies peintes, des aquarelles, des miniatures,
des silhouettes, des dessins et des gravures. On y retrouve des portraits d'enfants, seuls
ou en groupes, et des illustrations d'enfants s'adonnant à des activités familiales.
Plusieurs collections récemment acquises contiennent des dessins d'enfants et des
uvres qui nous rappellent le « bon vieux temps ».
Des illustrations anciennes
reflètent les constatations des explorateurs européens venus en Amérique du Nord. La
représentation de l'enfance revêtait parfois un intérêt général romantique face à
l'exotisme des artefacts, des costumes et de l'habitat de cultures étrangères au monde
européen. Des illustrations de groupes de mères et d'enfants autochtones et inuit
dépeints en costumes du pays et dans des décors extérieurs suggèrent la façon dont on
prenait soin des enfants. La portraitiste Angelica Kauffmann a peint une femme vêtue d'un
costume inuit du Labrador (figure 1), entre 1768 et
1772, alors qu'elle vivait à Londres. Cette uvre répondait au besoin de
représenter visuellement les habitants de terres nouvellement découvertes. L'artiste n'a
pas observé directement les Inuit; on croit qu'un modèle européen a posé dans un
costume authentique mis à la disposition de Kauffmann par ses mécènes de Londres. Si
l'uvre témoigne d'une certaine liberté artistique, les détails du costume sont
incontestablement précis. On aperçoit, par exemple, la tête d'un bébé sortant d'une
longue et large botte à la jambe droite de la femme. On ne retrouve plus aujourd'hui ce
type de botte, mais les premiers explorateurs avaient noté cette coutume, illustrée
aussi dans certaines gravures. La mère porte un parka à coupe ample appelé amautik,
dans lequel on transportait les bébés. L'uvre montre la façon dont les mères
inuit voyageaient à pied avec leurs enfants. |
Figure 1- Angelica
Kauffmann, « Femme vêtue d'un costume inuit du Labrador », v. 1768-1772, huile sur
toile.
Archives nationales du Canada, C-95201 |