CHAPITRE XV*

L'ARTISTE ET L'ÉCRIVAIN

INTRODUCTION

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LE chapitre qui suit est consacré à l'état des arts libéraux et des arts d'agrément au Canada. On nous a rappelé au cours de notre enquête que c'est à l'appui, aux encouragements et à l'estime dont une nation dans son ensemble fait bénéficier les artistes qu'on peut juger du degré de civilisation qu'elle a atteint.

2.   Le Conseil canadien des arts, — qui groupe dix-huit sociétés et dont les 10,000 membres s'occupent d'architecture, de peinture, de musique, de littérature, de sculpture et de théâtre, — nous a présenté, lors des séances que nous avons tenues à Ottawa au mois d'avril 1950, un mémoire dont voici le début:

« À moins d'être l'auteur d'œuvres techniques, l'écrivain canadien, qu'il soit romancier, poète, conteur, historien ou biographe, ne peut vivre de sa plume, même très modestement.
De même, le compositeur et l'auteur dramatique (et la majorité des comédiens et des directeurs de productions) doivent, si l'on exclut les débouchés qu'offre la radio canadienne, se résigner à chercher en dehors de leur art, un revenu essentiel.
Sauf s'ils s'adonnent à l'enseignement ou à l'art publicitaire, peu de peintres ou de sculpteurs parviennent à gagner leur vie par la vente de leurs œuvres au Canada. »;

3.   Une déclaration aussi grave sur l'état des arts dans notre pays mérite, à notre avis, d'être approfondie.

4.   On remarquera que l'espace que nous consacrons à la discussion de chacun des arts libéraux et d'agrément dont il est question dans ce chapitre varie considérablement d'une section à l'autre. Il ne faudrait pas croire que la part accordée respectivement à chacun de ces sujets d'étude est la mesure, pour chacun, de l'importance que nous lui reconnaissons dans notre vie nationale. Dans toute cette première partie du Rapport, comme nous l'avons déjà indiqué, nous avons voulu généralement exposer les vues qui nous ont été présentées par des groupements et des particuliers intéressés à notre travail. Pour certains de nos sujets d'étude, comme la

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peinture, nous avons reçu des opinions et des témoignages abondants et variés. Pour certains autres, la sculpture, le folklore, les arts indiens, les renseignements qu'on nous a fournis furent plutôt minces. Nous n'avons pas la prétention d'exposer au complet la situation des arts créateurs au Canada. Ce serait là une tâche d'une ampleur très considérable. Cependant nous essayons de donner ici, sur ce sujet, un compte rendu, aussi fidèle que possible, des vues qui ont été exprimées devant nous en suivant d'assez près l'ordre d'importance qui a été fixé, pour chacun des domaines étudiés, par les mémoires qu'on nous a présentés et les déclarations qu'on nous a faites.

^*Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé.