

La culture de la fonction publique
Un article du Times d'Ottawa daté du 2 mars 1872 mentionnait que sir John A. Macdonald (1815-1891) « était confiant que la fonction publique canadienne allait se comparer avantageusement avec celle de n'importe quel autre pays dans le monde. Ici, on comptait parmi ses membres des poètes, des scientifiques et des hommes de lettres, dont certains jouissaient même d'une renommée européenne. S'ils n'étaient pas très connus du public, c'était en raison de leur champ d'action limité, et non de leur manque de compétence » [traduction libre]. En vertu de la Loi sur la fonction publique de 1868, les ministres pouvaient faire des recommandations au gouverneur en conseil pour la nomination de personnes à des postes de la fonction publique. Ainsi, diverses personnalités du monde littéraire ont obtenu un emploi dans la fonction publique grâce à l'influence d'un député, notamment Antoine Gérin-Lajoie (1824-1882), Benjamin Sulte (1841-1923), Archibald Lampman (1861-1899), Duncan Campbell Scott (1862-1947) et quelques autres. Cette disposition de la Loi autorisant le favoritisme a fait l'objet de modifications en 1882 et en 1908, mais l'influence quotidienne du Conseil privé sur la carrière des employés du gouvernement s'est manifestée dans les décrets du Conseil tout au long des dernières décennies du XIXe siècle.