La vie dans les campements
Les membres de la Commission géologique du Canada (CGC) étaient obligés de vivre dans la nature sauvage plusieurs mois par année. Ils devaient se débrouiller tout seuls : faire à manger, nettoyer, faire les bagages, se déplacer d'un site à l'autre et préparer le campement.
Ils emportaient des aliments qui se gardent longtemps, comme du lard salé et des biscuits secs. C'était le même genre de nourriture que les matelots emportaient avec eux lorsqu'ils s'embarquaient pour de longs voyages en mer. Pour agrémenter ces menus monotones, ils chassaient les animaux qu'ils pouvaient abattre et cueillaient des plantes comestibles.
Un des guides micmacs de Logan, John Basque, était non seulement un canoteur expérimenté, mais un bon chasseur et un bon cuisinier. Basque savait comment apprêter plusieurs sortes d'oiseaux, de poissons et d'animaux sauvages, comme le porc-épic. Il se servait aussi de plantes indigènes comme la ciboulette pour rehausser la saveur des plats.
Le campement devenait un lieu de travail important. Le soir et les jours de pluie, Logan repassait ses notes et ses cartes. Il notait les roches qu'il avait examinées, rédigeait son journal personnel et écrivait des lettres à des fonctionnaires gouvernementaux et à sa parenté.
Après avoir été portés pendant des mois et des mois sur le terrain, les vêtements des membres de l'équipe étaient de plus en plus déchirés et abîmés. À regarder ces hommes, on n'aurait pas pu deviner qu'ils étaient des géologues. En réalité, ils étaient tous des gentlemen instruits, mais ils étaient loin d'en avoir l'air.
Les membres de la CGC étaient fiers du travail ardu qu'ils avaient accompli et des nombreuses difficultés qu'ils avaient surmontées au cours de leurs explorations scientifiques. Seuls les hommes avaient le droit de faire partie des équipes sur le terrain. À l'époque, on trouvait que les femmes étaient trop fragiles pour ce genre de travail. En outre, il n'était pas considéré comme acceptable qu'une femme se retrouve seule dans les bois avec des hommes qui n'étaient pas de sa parenté. Les temps ont bien changé.
Pépites de savoir
- Un jour, un cheval affamé a mangé un des carnets d'Alfred Selwyn (directeur de la CGC, 1869-1895).
- Les gens qui rendaient visite à Logan dans son bureau de Montréal étaient étonnés d'y voir les nombreuses paires de vieilles bottes usées qu'il gardait alignées le long des murs. Robert Bell, un autre géologue, a déclaré que Logan avait tellement marché pendant qu'il travaillait sur le terrain qu'il avait usé plus de bottes que de vêtements!