Les objets de collection
Les arpenteurs géologues du dix-neuvième siècle étaient plus que des géologues et des collectionneurs de roches. Ils s'intéressaient aussi aux sciences naturelles, à l'anthropologie et à la géographie. Les spécimens et les données qu'ils ont recueillis sur le terrain ont contribué à augmenter nos connaissances scientifiques du pays.
Lorsqu'ils étaient sur le terrain, les membres de l'équipe prenaient de petits échantillons des roches qu'ils trouvaient. Ils en recueillaient tout au long du levé. À la fin d'une étude sur le terrain, ils avaient des douzaines de boîtes qui pesaient environ 100 kilogrammes chacune. Ils rapportaient aussi des fossiles, parce que les fossiles les aidaient à établir l'âge des roches dans lesquelles ils avaient été découverts.
Une fois l'équipe revenue au bureau principal (établi à Montréal jusqu'en 1881, puis à Ottawa par la suite), les échantillons de roches étaient examinés, identifiés, décrits, classés et exposés à l'intention du public.
En 1877, à la demande expresse du gouvernement, la Commission géologique du Canada (CGC) a commencé à étudier aussi l'histoire naturelle. Les membres devaient recueillir des données sur les plantes et les animaux, et rapporter, par exemple, des fleurs pressées et des peaux d'animaux. Ils recueillaient aussi de l'information sur la nourriture, les vêtements, les coutumes et les langues des peuples autochtones.
En 1882, John Macoun est devenu le premier naturaliste officiel à travailler à temps plein pour la CGC. Mais bien d'autres géologues s'intéressaient aussi aux sciences naturelles. Leurs expéditions dans l'Arctique ont été particulièrement importantes. Elles ont permis au gouvernement canadien d'obtenir, pour la première fois, de l'information sur les peuples et l'environnement du Grand Nord. Les géologues ont recueilli des données sur toutes les régions du Canada en ce qui concerne le climat, la végétation, le couvert végétal, les sources d'eau et les régions les plus propices à l'agriculture.
Aux débuts de la Commission, les membres de l'équipe étaient obligés de dessiner des croquis pour montrer de quoi un endroit avait l'air. Or, vers la fin du dix-neuvième siècle, voilà que l'appareil photo leur a permis de capter des images de ce qu'ils découvraient! Les dirigeants de la CGC qui sont venus plus tard, tels que George Dawson, Joseph Tyrrell et Robert Bell, aimaient tous prendre des photos. Les photographies servaient à documenter des paysages spectaculaires, des caractéristiques géologiques inusitées sur le terrain, les peuples autochtones et les activités industrielles. Désormais, la CGC allait collectionner non seulement des spécimens de roches, de plantes et d'animaux, mais aussi des photographies!