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![]() ![]() Consultation des communautés: Rapport des activités et des résultatsInitiatives multiculturelles, Bureau stratégique Versions imprimables : [PDF 196 Ko] [RTF 1289 Ko] 10. Consultation de la communauté italienne, Ottawa, OND'entrée de jeu, les participants de la communauté italienne ont posé des questions sur le processus de consultation. Quels avaient été les organismes invités? Selon quels critères? L'information recueillie serait-elle diffusée au bout du compte? Après quelques explications, la consultation a été qualifiée de « merveilleuse initiative, qui aurait dû avoir lieu bien avant ». La synchronicité a été jugée parfaite puisque la communauté travaillait en même temps à divers projets de recherche importants, dont une étude sur l'œuvre du fresquiste et vitrailliste italo-canadien Guido Nincheri.16 10.1 La communauté italienne d'OttawaLa communauté italienne est présente au Canada depuis longtemps, et l'apport de ses membres est depuis longtemps reconnu. Des participants évoquent les couches distinctes qui composent la communauté italienne d'Ottawa, en précisant que la période d'établissement est un élément déterminant de sa couleur. Ainsi, l'expérience des Italiens venus ici pour travailler sur les chemins de fer, au début du XXe siècle, est très différente de celle de leurs successeurs. On trouve aujourd'hui d'importantes communautés italo-canadiennes partout au pays, issues pour la majorité de l'émigration massive d'après-guerre, dans les années 1950 et 1960. Les nouveaux arrivants aspiraient alors à s'intégrer et à s'adapter au mode de vie « canadien ». Ce n'est plus le cas, affirment les participants, puisque les nouveaux immigrants tiennent souvent à conserver leur langue et leur culture, s'inscrivant en cela dans la tendance contemporaine qui rejette la notion de creuset des civilisations. Il semblerait que les Italo-Canadiens (comme se désignent eux-mêmes les participants à la consultation) sont beaucoup plus attachés à leurs traditions et au patrimoine que les Italiens qui vivent en Italie. Nombre d'enfants des deuxième et troisième générations d'Italo-Canadiens suivent des cours de langue les fins de semaine, même si seulement un des deux parents est italien ou si les deux parents italiens sont nés au Canada. La communauté italienne d'Ottawa est décrite comme étant à la fois « unie et divisée ». Plusieurs participants rappellent que l'Italie abrite des disparités régionales très marquées, sur le plan linguistique et culturel. La question linguistique demeure très sensible de nos jours : beaucoup de dialectes sont encore vivants, chacun représentant une langue distincte de l'italien. C'est une réalité souvent ignorée à l'extérieur de la communauté. Un commentaire résume éloquemment la situation : « Je peux parler le dialecte de ma mère mais, si on me le demande, je réponds que je ne parle pas l'italien. » Lorsque la famille est arrivée au Canada dans les années 1950, le mot d'ordre était l'assimilation : « Il était suffisant de se sentir en lien [avec la mère patrie] en nourrissant notre fierté pour nos racines. La plupart du temps, on oubliait notre langue en chemin. » La langue peut poser un obstacle à cause de la prédominance des traditions régionales. La culture, les liens (notamment dans le cas des nouveaux immigrants qui veulent rejoindre leur famille au Canada), l'idéal italien et l'attachement à la communauté (pas nécessairement à la langue) sont les points d'ancrage du mode de vie italien. Ces points d'ancrage, surtout l'attachement à la vie familiale, sont tout puissants pour les enfants italo-canadiens, même s'ils ne parlent pas un mot d'italien. À Ottawa, l'arrondissement de la rue Preston (la Corso Italia) est depuis des lustres le point de ralliement de la communauté italienne, le « cœur de la Petite Italie », encore aujourd'hui. Les membres de la communauté trouvent sur la rue Preston « leur Italie », un lieu de rassemblement où ils célèbrent événements et fêtes. Si les nouveaux immigrants qui arrivent d'Italie sont peu susceptibles de s'installer sur la rue Preston ou aux alentours, ils préfèrent les banlieues éloignées du centre-ville, les liens à ce quartier restent forts. « Les Italiens y ont gravé leur empreinte » et les générations successives s'identifient à ce quartier comme étant le leur. Les participants admettent que la notion de « culture italienne » a beaucoup changé depuis un siècle. Pour les deuxième et troisième générations, le patrimoine représenté par la rue Preston incarne la culture italienne. C'est leur « port d'attache », là où se trouvent leurs entreprises, leurs écoles et leurs églises. Beaucoup de membres de la communauté veillent à préserver cette empreinte pour les générations futures. 10.2 Points de vue sur les bibliothèques et les archives10.2.1 Les bibliothèques On perçoit généralement les bibliothèques comme un point de contact avec le passé, où la population trouve des liens à l'histoire (y compris l'histoire familiale). Aux yeux de plusieurs, les références italiennes sont rares dans les bibliothèques publiques de la région d'Ottawa, et ils ont l'impression qu'elles ont trop peu à leur offrir. Bien qu'ils constatent un réel désir de faire connaître la communauté italo-canadienne et son apport à la société, ils trouvent peu de documents pertinents sur les rayons.17 Par conséquent, ils accordent peu d'importance aux bibliothèques. Apparemment, les membres de la communauté fréquentent moins les bibliothèques qu'auparavant, se privant ainsi d'une ressource intéressante, de l'aveu des participants. Les bibliothèques, suggèrent-ils, pourraient agir comme intermédiaires pour l'acquisition de livres en Italie. Selon les participants, les ressources électroniques (outils essentiels pour rejoindre les jeunes) sont des véhicules de choix pour diffuser de l'information sur les Italiens d'Ottawa. Internet, particulièrement, constitue un outil fabuleux de promotion de la culture et des ressources italiennes. Les jeunes générations veulent connaître leurs racines, mais seule la haute technologie saura les séduire. Il faut miser sur les ressources électroniques pour soutenir leur intérêt. Les participants incitent les bibliothèques à chercher d'autres moyens d'amener les ressources vers le client. Beaucoup estiment que les partenariats sont le meilleur moyen de susciter l'intérêt. Les bibliothèques doivent rencontrer la communauté sur son propre terrain, là où ses membres se réunissent. Selon les participants, les membres de la communauté italienne partageront volontiers leur histoire si le contexte est agréable et s'ils reçoivent i le soutien de la communauté. Auparavant, l'apprentissage de la culture se faisait dans un « contexte d'assimilation » (c'est-à-dire dans des bibliothèques publiques qui ne tenaient pas toujours compte de leurs intérêts). On voit d'un bon œil les partenariats avec d'autres organismes de conservation du patrimoine, mais une approche centralisée reçoit moins bonne presse. À l'avenir, « le choix du lieu, le sentiment de fierté et d'appartenance, l'accessibilité » seront les clés du succès. 10.2.2 Les archives Il faut rendre les archives plus accessibles à la communauté, sous forme numérique ou de prêts dans les centres culturels communautaires. Dernièrement, un centre communautaire italien a organisé un projet de partage d'artefacts culturels (venus d'Italie essentiellement) qui a montré l'intérêt pour ce genre d'activités. Les générations plus âgées étaient plus que ravies de raconter leurs expériences. Les membres de la communauté ont déjà repéré des endroits pour la tenue d'autres expositions et échanges, mais l'organisation de tels événements exige des partenariats entre organismes. Beaucoup d'organismes communautaires n'ont pas l'espace requis pour les activités ni pour l'entreposage, ni la compétence professionnelle pour monter eux-mêmes de telles collections. Les participants réclament du soutien pour les activités archivistiques et les sites Web, soulignant au passage que si on leur en donne les moyens, les membres de la communauté et les chercheurs feront de bon gré tout le travail préliminaire : « Nous pouvons faire la collecte, mais nous aurons besoin d'aide pour en faire quelque chose qui se tienne. » Le matériel existe : « Les communautés ont des trésors, mais il faut beaucoup de tact pour qu'elles les laissent aller. » La question de la propriété revient sans cesse et diverses interrogations doivent être réglées : « Qui est propriétaire [de ces éléments] et comment les conserver? » Il y a beaucoup de réticence à « donner » les biens de la communauté si on n'a pas de garantie sur la « sécurité » des lieux où ils se retrouveront, sur leurs méthodes de conservation et sur l'accessibilité. On réclame une infrastructure qui permettrait à tous les Italiens du pays de communiquer et de partager (faciliter l'atteinte de cet objectif est l'un des rôles pressentis pour Bibliothèque et Archives Canada). Selon plusieurs participants, l'un des « grands objectifs » sera de créer un musée italo-canadien, qui abritera dans un lieu unique « une galerie italo-canadienne nationale où loger nos trésors ». 10.3 Relations avec BACAu sein de la communauté italienne, selon les participants, Bibliothèque et Archives Canada représente avant tout une icône architecturale (395, rue Wellington, Ottawa); la plupart ne sont pas clients de l'organisme et ne connaissent pas son mandat. Il semblerait toutefois que des universitaires de la communauté parlent positivement de BAC et de son rôle dans le domaine archivistique. Pour d'aucuns, BAC constitue une source potentielle d'information historique de première importance, notamment sur l'internement des Italo-Canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale. La diffusion au public de cette information est capitale pour que les Canadiens en tirent des leçons. 10.4 Rôles de BACLe soutien professionnel et l'établissement de partenariats font partie des rôles souhaités pour Bibliothèque et Archives Canada. Plus précisément, l'organisme devrait :
16. Après la réunion, un membre de la famille (habitant Montréal) a fourni une description de l'œuvre de Guido Nincheri. 17. On souligne que la communauté italienne a fait don par le passé de livres à la Bibliothèque publique d'Ottawa. 18. Une personne a soumis une liste imprimée des projets de la communauté italo-canadienne en cours et prévus. |