L'exécutif dans l'histoire du Canada
L'exécutif du gouvernement canadien détient le pouvoir tant que le gouvernement conserve la confiance de la Chambre des communes. Le vote d'une majorité d'élus à la Chambre contre une loi de première importance ou une autre question majeure soumise par le gouvernement entraîne habituellement la démission de l'exécutif. Le gouverneur général, jouant alors son rôle exécutif officiel, invite une autre personne à former le gouvernement et à combler les postes vacants au Cabinet, y compris celui de premier ministre.
Au XIXe siècle, comme les Cabinets étaient plus restreints, le premier ministre et ses ministres se partageaient le pouvoir exécutif. Le premier ministre Mackenzie Bowell (1823-1917) a dû admettre malgré lui cette réalité lorsque, en 1896, il a perdu la confiance de son Cabinet et a été forcé de démissionner. Au cours des dernières décennies, toutefois, les observateurs de la scène politique canadienne ont constaté que le pouvoir exécutif s'était de plus en plus concentré au Bureau du premier ministre, alors que l'influence du Cabinet dans son ensemble avait diminué. Ce nouvel équilibre du pouvoir dépend largement des priorités et de la personnalité du premier ministre.
Les conventions qui sous-tendent les relations entre les postes exécutifs et qui garantissent que l'exécutif demeure responsable devant l'ensemble de l'organe législatif ont été établies en même temps que le gouvernement responsable, au milieu du XIXe siècle, dans ce qui était alors l'Amérique du Nord britannique. Plusieurs des règles constitutionnelles tacites du Canada proviennent par conséquent du système de démocratie représentative développé en Grande-Bretagne, où la Couronne agit selon les conseils du premier ministre. L'histoire du Canada a influencé les conventions, les actions et la nature même du pouvoir exécutif du gouvernement, tout comme l'exécutif a, à son tour, façonné l'histoire canadienne.