Le ministère des Finances
Les affaires financières du Canada ont été une priorité pour le pouvoir exécutif dès le début de la Confédération, moment où Alexander Tilloch Galt (1817-1893) a accédé au poste de premier ministre des Finances du pays. Le Ministère qu'il dirigeait en 1867 résultait de la fusion des postes d'inspecteurs généraux auxquels était rattachée la responsabilité des finances dans les colonies de l'Amérique du Nord britannique. Au départ, le Ministère comptait 38 employés. Ce nombre a augmenté au fil du temps et a même déjà atteint 6000. Actuellement, le Ministère emploie moins de 1000 personnes.
Les fluctuations de la taille du ministère des Finances reflètent les variations du contexte économique et politique dans lequel il a évolué. À la création officielle du Ministère par statut en 1869, on lui a confié des tâches importantes, mais relativement restreintes, dont la principale consistait à recueillir et à dépenser les fonds publics. Au XXe siècle, les tâches du Ministère sont devenues beaucoup plus complexes, notamment pendant la Première Guerre mondiale, où le gouvernement fédéral a instauré une taxe pour les citoyens canadiens ainsi qu'un système d'emprunt auprès des gens, qui se concrétisait par l'achat d'emprunts de la Victoire.
À ces nouveautés se sont ajoutés les bouleversements de l'économie internationale provoqués par la Crise de 1929 et la Deuxième Guerre mondiale. À la fin du XXe siècle, le ministère des Finances a endossé un rôle encore plus large en matière d'orientation du développement économique national, et il s'est graduellement transformé en un organisme central spécialisé, responsable de la recherche, de l'analyse et de la planification en économie pour le gouvernement fédéral. Les formidables progrès réalisés par l'économie canadienne au cours du XXe siècle ont été proportionnels à l'augmentation de l'influence du ministère des Finances dans le gouvernement canadien et de celle du ministre des Finances au sein de l'exécutif.