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« Mode de transmettre, recevoir et enregistrer les dépêches télégraphiques ». Brevet no 9031, déposé par George Boucher en 1878

 

Brevet no 9031. Date de dépôt : 1878.

« Mode de transmettre, recevoir et enregistrer les dépêches télégraphiques » [Mode de transmission, de réception et d'enregistrement de messages télégraphiques], George Boucher.

Certaines inventions offrent plus d'intérêt qu'il n'y paraît à première vue. Ce code conçu par Georges Boucher de Boucherville ne sert pas uniquement à améliorer les communications télégraphiques, il est une introduction à un langage universel, comme le constate Boucherville.

Avocat de formation, Boucherville s'intéresse à des sujets très divers. Il signe d'un pseudonyme ses essais sur l'économie, mais on le connaît surtout pour Une de perdue, deux de trouvées, un roman dont les aventures se déroulent en Louisiane, publié de façon anonyme sous la forme d'une série parue entre 1849 et 1851. L'action se passe en 1847 au Bas-Canada. Ce livre, considéré comme l'un des romans canadiens les plus populaires de son temps, montre sous un jour héroïque l'histoire des Patriotes, ces insurgés menés à la rébellion par Louis-Joseph Papineau.

Boucherville connaît bien ce sujet. Partisan de Papineau dans sa jeunesse, il signe en 1837 un manifeste de l'organisation paramilitaire appelée la Société des Fils de la Liberté. Plus tard cette année-là, la rébellion est matée, et Boucherville se réfugie aux États-Unis où il passe plusieurs années. En 1846, il retourne au Bas-Canada et ouvre un cabinet d'avocat. Il participe aux réformes légales entreprises au Bas-Canada, puis devient greffier au conseil législatif à Québec, poste qu'il occupe jusqu'à sa retraite, en 1889.

Au cours des dernières années de sa vie, Boucherville semble abandonner ses visées nationalistes. Il se consacre à un objectif inverse, celui de créer un langage universel qui éliminerait les différends nationaux et ethniques. Chaque syllabe et chaque mot de ce langage -- qui ne se fonde ni sur le latin, ni sur aucune langue ancienne -- correspond à un nombre, et peut ainsi subir des opérations mathématiques. « Toutes les opérations que l'on peut appliquer aux nombres se pratiquent aussi sur les mots de cette langue numérique » écrit-il. Paru en 1889, son Dictionnaire du langage des nombres répertorie tous les termes de la langue qu'il a inventée, et donne le terme équivalent en français et en anglais.

Son invention (qu'il explique dans une introduction à son dictionnaire) repose sur le fait que les mots et phrases de sa langue peuvent être réduits selon des opérations mathématiques afin de servir aux besoins de la télégraphie. Ce système renforce le caractère secret du code, et permet aussi de réduire les coûts (les opérateurs facturent les messages télégraphiques au nombre de mots).

Exercice intellectuel, l'invention de nouvelles langues connaît, à la fin du XIXe siècle, une grande popularité. Le « langage des nombres » de Boucherville en constitue l'exemple le plus sophistiqué qu'un Canadien ait produit. Ces langages universels construits n'ont jamais connu une utilisation généralisée, même si le plus populaire, l'esperanto -- diffusé sous forme de livre publié par L.L. Zamenhoff en 1887, deux ans avant la parution de celui de Boucherville -- est aujourd'hui parlé, semble-t-il, par près de 1 600 000 personnes.

Références

Boucherville, Georges Boucher de. Dictionnaire du langage des nombres (Cesges de Damis), Québec, Atelier typographique C. Darveau, 1889.

Lemelin, André. « Boucherville, Georges de », Dictionnaire biographique du Canada en ligne,
www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=40105&query;=boucherville
(consulté le 18 octobre 2005).

Morton, Desmond. A Military History of Canada: From Champlain to Kosovo, Toronto, McClelland & Stewart, 1999.

« Esperanto », Wikipedia,
http://en.wikipedia.org/wiki/Esperanto
(consulté le 22 octobre 2005).

« Universal Language », Wikipedia,
http://en.wikipedia.org/wiki/Universal_language
(consulté le 22 octobre 2005).


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