Brevet no 33546. Date de dépôt : 1890.
« Éclisse de chirurgie » [Attelle chirurgicale], George Beacock et coll.
Dans son attelle chirurgicale (ci-dessus) brevetée en 1889, George Beacock emploie du cuir brut (peau de bovins séchée) pour immobiliser les os fracturés. Le procédé consiste à étirer du cuir brut légèrement mouillé autour d'un moule « conforme au membre ». Pendant que le cuir brut est encore mouillé, on perfore l'attelle afin de permettre la ventilation et le laçage. Beacock soutient que le cuir brut, une fois sec, forme une attelle « presque indestructible ».
Aujourd'hui, on se sert surtout d'un moulage formé de bandages imprégnés de plâtre de Paris, méthode déjà connue du temps de Beacock. Bien que les médecins arabes aient eu recours aux plâtres pendant des siècles, la médecine occidentale les adopte, en 1852, grâce à un médecin militaire néerlandais nommé Antonius Mathijsen. Avant cette date, on emploie divers matériaux pour maintenir en place les os fracturés. Les sociétés très anciennes utilisaient des attelles de bois ou de bambou; les plâtres rudimentaires -- bandages durcis avec de la farine et des œufs ou avec un mélange de gras animal, de farine et de blanc d'œuf -- font leur apparition au Moyen-Âge. Le plâtre de Paris ou gypse, est adopté sans difficulté parce qu'il sèche rapidement et maintient sa rigidité, réduisant ainsi le risque de déplacement des os. (Les moulages en fibre de verre, apparus dans les années 1980, représentent une amélioration en raison de leur légèreté et de leur résistance à l'eau.)
Les attelles en cuir brut ne font pas long feu. Néanmoins, Beacock atteint la renommée en tant que prothésiste. Son association avec Terence Sparham, un médecin lui aussi de Brockville (Ontario), dure au-delà du siècle; tous deux jouissent d'une bonne réputation parmi les médecins canadiens. Selon un article paru dans un journal en 1909, la Beacock & Co. « fait des affaires partout au Canada; les médecins reconnaissent que la qualité de son travail est inégalée au pays. » [traduction]
Références
Nous souhaitons remercier pour son précieux concours Brenda Foss, chercheure bénévole au Musée de Brockville.
« Beacock & Co. », The Island City: Brockville, édition spéciale du Recorder and Times, Brockville (Ont.), Brockville Board of Trade, 1909.
« Fractures, Treatments and Devices for », World of Invention, sous la direction de Kimberley McGrath, Detroit (Mich.), Gale Research, 1999, p. 260.