Brevet no 45172. Date de dépôt : 1894.
« Jambe artificielle », Terence Sparham et James Hall.
Avant le XXe siècle, presque toutes les chirurgies à un membre se concluent par une amputation. La fréquence de cette situation amène un historien de la médecine à écrire qu'on juge souvent de « l'habileté du chirurgien à la vitesse à laquelle il opère, et à la quantité de sang sur son sarrau ».
D'où la demande de prothèses. Bien que des membres de remplacement sommaires existent depuis des siècles, c'est le chirurgien français de renom Ambroise Paré qui met au point, au XVIe siècle, une méthode plus moderne. S'inspirant de son expérience au champ de bataille, Paré crée une jambe artificielle munie d'un genou articulé, un pied rendu flexible par un ressort, et un bras dont les doigts bougent grâce à de minuscules leviers et engrenages. Il instaure également l'habitude de laisser un moignon durant la chirurgie, afin de pouvoir y ajuster un membre artificiel.
La jambe prothétique que fait breveter en 1893 Terence Sparham, médecin à Brockville (Ontario), passe à l'époque pour complexe. (Par comparaison, la jambe artificielle (no 19681) brevetée 10 ans plus tôt à Douglas, au Nouveau-Brunswick, semble très simple.) Celle de Sparham comporte des pivots au genou, au talon et aux orteils, ces derniers étant équipés d'une charnière et d'un ressort qui facilitent le mouvement. On peut également, au désir, bloquer l'articulation du genou ou la desserrer. La jambe, solidement renforcée, est fixée au corps à l'aide d'un harnais conçu à cette fin. Avec son associé George Beacock, entrepreneur et inventeur lui aussi de Brockville, Sparham fabrique des membres artificiels très prisés, à ce qu'on dit, de la communauté médicale canadienne. Après la mort de Sparham, survenue en 1902, Beacock et ses fils poursuivent les activités de la compagnie.
Au XXe siècle, aux nouveaux matériaux tels le plastique et la fibre de verre, qui donnent aux prothèses plus de résistance et de légèreté, s'ajoutent des technologies employées pour augmenter la capacité de mouvement. Dans la prothèse myo-électrique, la plus importante réalisation dans ce domaine, on se sert des impulsions électriques du système nerveux pour faire bouger ce qu'il reste du membre.
Références
Nous souhaitons remercier pour son précieux concours Brenda Foss, chercheuse bénévole au Musée de Brockville.
Heagarty, John Joseph. Four Centuries of Medical History in Canada and a Sketch of the Medical History of Newfoundland, vol. 1, Toronto, Macmillan, 1928.
« Artificial Limb and Joint », World of Invention, sous la direction de Kimberly A. McGrath, Detroit (Mich.), Gale Research, 1999, p. 35.
« Beacock & Co. », The Island City: Brockville, numéro special du Recorder and Times, Brockville (Ontario), Brockville Board of Trade, 1909.
« Prosthesis », Wikipedia,
http://en.wikipedia.org/wiki/Prosthesis
(consulté le 28 octobre 2005).